Insee Analyses Grand Est · Octobre 2024 · n° 185

La base aérienne 113 de Saint‑Dizier exerce une influence économique locale sur près de 3 800 personnes

Deux bases aériennes et 23 régiments de l’armée de terre sont implantés dans le Grand Est. La base aérienne 113 et les établissements associés (Groupement support de base de défense, Service de santé des armées, etc.) sont situés à Saint‑Dizier, au nord de la Haute-Marne, proches de la Marne et de la Meuse.

En 2023, la base aérienne 113 et les établissements associés emploient 2 024 personnes à Saint‑Dizier : 1 932 militaires et 92 civils. De plus, 192 réservistes sont présents ponctuellement. Le personnel est très majoritairement masculin et jeune : huit salariés sur dix sont des hommes (82 % des militaires et 74 % des civils), un quart du personnel a moins de 25 ans et la moitié a moins de 30 ans. Les civils sont nettement plus âgés que les militaires, avec un âge moyen de 48,1 ans contre 30,8 ans.

En raison de l’activité de la base aérienne (encadré 1), le personnel occupe très majoritairement des emplois spécialisés et techniques. Près de 60 % des militaires sont sous-officiers (équivalent catégorie B de la fonction publique), 28 % des militaires de rang (catégorie C) et 12 % des officiers (catégorie A).

La base aérienne 113 constitue le premier établissement employeur du territoire d’inscription. Aucun autre établissement de ce territoire ne compte plus de 1 000 salariés. Seuls trois autres emploient plus de 500 personnes, tous du secteur public : le Centre Hospitalier De Gaulle Anthonioz, la Communauté d’Agglomération de Saint-Dizier-Der-et-Blaise et le centre hospitalier de la Haute-Marne.

Parmi les 2 024 salariés de la base aérienne, 1 365 militaires et civils habitent dans le territoire d’inscription, soit deux tiers du personnel. Parmi eux, 614 résident à Saint‑Dizier, et les autres se répartissent dans 97 communes du territoire d’inscription, dont aucune ne regroupe plus de 80 salariés de la base.

Le personnel de la base aérienne résidant sur le territoire est dans l’ensemble jeune puisque près des deux tiers ont moins de 35 ans. Au sein du territoire d’inscription, 41 % vivent seuls et 35 % sont parents d’au moins un enfant.

En incluant les conjoints et enfants du personnel, 2 683 personnes sont sous l’effet direct de la base militaire dans le territoire d’inscription, soit 3,6 % de la population totale. Parmi eux, 946 résident à Saint‑Dizier et 175 à Éclaron-Braucourt-Sainte-Livière (figure 1), ce qui représente respectivement 4,1 % et 8,7 % des habitants de chaque commune.

Les commandes de l’armée se réalisent essentiellement sous forme de marchés publics nationaux. L’emploi indirect lié à la présence d’un site militaire est généralement faible. De plus, une grande partie du montant des commandes est contractée avec des établissements situés hors du territoire d’inscription.

De 2020 à 2022, la base aérienne a dépensé en moyenne 12,3 millions d’euros par an, hors achat interne avec d’autres structures militaires. Il s’agit notamment de prestations de construction, de réparation, d’entretien et de nettoyage des bâtiments, d’entretien des espaces verts, de fourniture d’eau et d’électricité, de collecte des déchets ainsi que des prestations de fourniture de denrées alimentaires. Ces commandes génèrent une douzaine d’emplois dans le territoire d’inscription et un peu moins de 70 dans le Grand Est (essentiellement dans l’Aube, la Marne, la Haute-Marne, la Meurthe-et-Moselle et la Meuse). Cela représente l’effet indirect (figure 2). Sur le territoire d’inscription, 10 de ces emplois indirects se situent dans des établissements localisés à Saint‑Dizier. En tenant compte des familles des salariés correspondants, l’effet indirect concerne 30 personnes vivant sur ce territoire.

La consommation locale des personnes travaillant directement ou indirectement pour la base aérienne et celle de leurs familles génèrent à leur tour des emplois. Il s’agit de l’effet induit.

Sur le territoire d’inscription, l’équivalent de 400 emplois dans les commerces et services sont induits par la présence de la base aérienne. En incluant les familles relatives à ces emplois, 1 072 personnes sont liées à la base aérienne par l’effet induit.

Comme pour l’emploi indirect, Saint‑Dizier concentre la plupart des emplois induits (67 %). Ceci s’explique à la fois par le poids important de la population sous influence directe ou indirecte de la base résidant dans cette commune, et par son rôle de ville-centre.

Ainsi, au sein du territoire d’inscription, près d’un tiers des personnes dépendant de l’effet induit (familles incluses) habitent à Saint‑Dizier, 6 % résident à Ancerville et 5 % à Wassy.

La base aérienne a une influence sur 3 785 personnes (figure 2) dans son territoire d’inscription, soit un habitant sur vingt de ce territoire. Près de la moitié de la population liée à la base militaire réside dans quatre communes : 34,3 % à Saint‑Dizier, 5,9 % à Éclaron-Braucourt-Sainte-Livière, 4,5 % à Ancerville et 4,2 % à Wassy. En raison de leur taille très différente, l’incidence diffère beaucoup selon les communes. À Saint‑Dizier, les familles liées à la base représentent près de 6 % de la population de la commune, contre 11 % à Éclaron-Braucourt-Sainte-Livière (figure 3). Dans certaines petites communes, une forte part de la population est liée à la base aérienne. Ainsi, 12 % de la population est concernée à Saint-Lumier-la-Populeuse et à Laneuville-au-Pont, et 11 % à Landricourt.