Lorsqu’ils perdent leur emploi, les ménages puisent-ils dans leur épargne ou réduisent-ils leurs dépenses ? – une approche par des données de comptes bancaires

Odran Bonnet (Insee), François Le Grand (Rennes School of Business), Tom Olivia (Insee), Xavier Ragot (Sciences Po, CNRS, OFCE), Lionel Wilner (Crest)

Documents de travail
No 2024-23
Paru le :Paru le08/10/2024
Odran Bonnet (Insee), François Le Grand (Rennes School of Business), Tom Olivia (Insee), Xavier Ragot (Sciences Po, CNRS, OFCE), Lionel Wilner (Crest)
Documents de travail No 2024-23- Octobre 2024

La perte d'un emploi entraîne une diminution des revenus, car les allocations chômage ne compensent que partiellement la perte de salaire. Cette étude décrit comment les ménages s’adaptent financièrement à cette baisse de revenu. Puisent-ils dans leur épargne pour maintenir leur niveau de consommation ou sont-ils contraints de réduire leurs dépenses ? Ce travail utilise des données de comptes bancaires pour mesurer comment les ménages ajustent leurs dépenses suite à la perte d'un emploi. Nos résultats indiquent que la consommation diminue d’un montant équivalent à 36 % de la perte de revenu sur les six premiers mois de chômage. Plus la période de chômage se prolonge, plus les ménages réduisent leur consommation et moins ils sont enclins ou capables de puiser dans leur épargne. Un mois après la perte d'emploi, la consommation diminue peu, l’équivalent de 5 % de la perte de revenu mensuel, mais six mois après la perte d’emploi initiale la consommation diminue beaucoup plus, l’équivalent de 46 % de la perte de revenu mensuel. La diminution de la consommation est plus forte chez les ménages détenant peu d'actifs liquides, mais dépend peu du revenu du ménage.