Insee Analyses Bretagne · Septembre 2024 · n° 129

Près de 120 000 lycéens scolarisés en Bretagne à la rentrée 2023

À la rentrée 2023, 119 100 jeunes sont inscrits dans l’un des 238 lycées bretons en vue de l’obtention d’un certificat d’aptitude professionnelle (CAP), d’un baccalauréat, d’un brevet des métiers d’art ou d’une mention complémentaire de niveau 3 ou 4 dans la Ouvrir dans un nouvel ongletnomenclature des diplômes par niveau (figure 1). Parmi ces établissements d’enseignement, 176 sont des lycées publics ou privés sous contrat relevant du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse (MENJ). L’offre d’enseignement est complétée par 57 lycées agricoles répartis sur 63 sites, quatre lycées maritimes (un dans chaque département) et un lycée naval situé à Brest (figure 2).

En plus des effectifs suivant une formation du 2^nd degré, certains lycées proposent également des enseignements post-baccalauréat. Ce sont essentiellement des sections de technicien supérieur (STS) ou des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE). À la rentrée 2023, 16 600 élèves sont scolarisés dans ces formations dans la région, dont 14 800 au sein des établissements sous tutelle de l’Éducation nationale.

Plus de 90 % des lycéens bretons préparant un CAP ou un baccalauréat sont scolarisés dans un établissement public ou privé sous contrat du MENJ. Les 85 lycées d’enseignement général et technologique regroupent 60 600 élèves et les 52 lycées professionnels en scolarisent 15 700. En complément, 39 lycées polyvalents proposant les trois voies d’enseignement totalisent pour leur part 31 600 élèves. Les établissements de l’Éducation nationale situés en Bretagne accueillent en moyenne 613 élèves. L’effectif moyen est le plus élevé dans les lycées polyvalents (811 élèves) puis dans les lycées d’enseignement général et technologique (713 élèves), alors que les lycées professionnels sont de taille nettement moindre (302 élèves). Parmi les 107 900 lycéens scolarisés dans ces établissements de l’Éducation nationale, les trois quarts (79 600) suivent un enseignement général ou technologique, alors que la voie professionnelle menant à un CAP ou un bac professionnel est choisie par 28 300 lycéens.

Représentant près d’un quart des établissements d’enseignement de la région, les lycées agricoles regroupent 10 500 élèves, 83,3 % d’entre eux étant inscrits en voie professionnelle. Les établissements agricoles sont de taille nettement plus réduite (185 élèves en moyenne), un tiers d’entre eux ayant moins de 100 élèves scolarisés. Les lycées maritimes (113 élèves en moyenne) et le lycée naval avec 223 élèves apparaissent également comme des établissements de petite taille.

En Bretagne, comme dans la région voisine des Pays de la Loire, l’enseignement dans le secteur privé (sous contrat) est historiquement très présent. Si les quatre lycées maritimes et le lycée naval font partie du secteur public, 44,1 % des établissements dépendant de l’Éducation nationale sont des lycées privés et ces derniers regroupent 41,3 % des lycéens préparant un CAP ou un baccalauréat. Ces proportions sont bien supérieures à celles constatées au niveau national (33,6 % de lycées privés scolarisant 20,6 % des lycéens). Les établissements du secteur privé sont en moyenne plus petits (579 élèves) que ceux du secteur public (640 élèves), avec notamment 18 % des lycées privés accueillant moins de 200 élèves, contre 8 % de ceux du secteur public.

Au sein de l’enseignement agricole, le poids du privé est encore plus important puisqu’il représente 82,5 % des établissements et 79,8 % des élèves. En effet, seuls 10 lycées agricoles sont publics alors que 25 relèvent du Conseil National de l’Enseignement Agricole privé (CNEAP) et 22 sont des Maisons Familiales Rurales d’Éducation et d’Orientation (MFREO).

Au total, 44,5 % des lycéens scolarisés en Bretagne sont inscrits dans les établissements du secteur privé.

À l’échelle des aires Parcours, la part des élèves scolarisés dans le secteur privé varie de 20,5 % dans celle de Quimperlé à 75,4 % dans celle de Landivisiau - Saint-Pol-de-Léon (figure 3). Elle est en particulier majoritaire dans une zone regroupant les aires Parcours de Ploërmel, Redon et Vannes, dans le Finistère nord pour les aires Parcours de Landivisiau - Saint-Pol-de-Léon et Landerneau, ainsi que dans l’aire de Fougères.

Parmi les 119 100 lycéens bretons à la rentrée 2023, près d’un tiers (37 600 soit 31,5 %) ont choisi de suivre un enseignement en vue de l’obtention d’un CAP ou d’un bac professionnel. C’est pratiquement le cas de la moitié des élèves (46,5 %) présents dans l’aire de Carhaix-Plouguer, contre moins d’un quart par exemple dans celle de Rennes Centre (23,0 %). Plus généralement, on constate une surreprésentation des élèves en voie professionnelle dans les aires Parcours les moins urbanisées, situées pour la plupart dans le Centre Bretagne. Ainsi, outre l’aire de Carhaix-Plouguer, plus de 40 % des élèves sont aussi scolarisés en voie professionnelle dans les aires Parcours de Loudéac - Pontivy, Redon, Morlaix et Guingamp.

Au sein des seuls établissements sous tutelle du MENJ, 26,2 % des élèves suivent un enseignement professionnel en Bretagne, comparé à 28,1 % en France.

Près des deux tiers des 119 100 lycéens bretons sont scolarisés dans sept des vingt-trois aires Parcours de la région. Ces sept aires correspondent aux aires des villes bretonnes les plus peuplées (figure 4). Ainsi, environ 22 000 élèves sont scolarisés dans l’aire de Rennes Centre, 10 000 dans celles de Brest, de Quimper et de Saint-Brieuc, 8 000 dans celles de Lorient et de Vannes et près de 6 000 dans l’aire de Saint-Malo. À l’opposé, onze aires Parcours scolarisent chacune moins de 3 000 élèves. L’enseignement agricole est présent dans toutes les aires Parcours, excepté celle de Quimperlé. Il représente jusqu’à un quart de l’effectif total de lycéens dans les aires Parcours de Ploërmel, de Rennes Sud, Rennes Nord et de Loudéac - Pontivy.

En 2023, pour 1 000 personnes habitant en Bretagne, on dénombre 23 lycéens suivant une voie générale ou technologique, 8 lycéens étudiant dans la voie professionnelle et 3 lycéens scolarisés dans un établissement agricole. Au total, la part de lycéens dans la population bretonne est en moyenne de 34 ‰. Mais le poids des lycéens dans la population varie fortement suivant les aires Parcours de résidence. Ainsi, elle est inférieure à 32 ‰ sur une zone comprenant les aires de Morlaix, Carhaix-Plouguer et Quimper, de même que dans l’aire de Saint-Malo. À l’opposé, la densité de lycéens est supérieure à 38 ‰ dans les quatre aires entourant celles des deux métropoles bretonnes : Rennes Nord, Rennes Sud, Vitré et Landerneau.

Les lycées bretons sous tutelle du MENJ accueillent 1 900 élèves résidant en dehors de la région. Inversement, 1 100 lycéens résidant en Bretagne sont scolarisés dans un établissement de l’Éducation nationale situé en dehors du territoire régional.

Au sein de l’enseignement agricole, 500 des 10 500 élèves scolarisés en Bretagne résident dans une autre région et seule la moitié des élèves (51,4 %) suivent un enseignement dans leur aire Parcours de résidence.

En Bretagne, 79,5 % des lycéens scolarisés au sein de l’Éducation nationale résident dans la même aire Parcours que celle de leur lieu d’enseignement. C’est encore plus le cas pour les seuls lycéens suivant la voie générale ou technologique (85,4 %). La recherche de formations plus spécialisées qui ne sont pas nécessairement présentes dans toutes les aires Parcours peut expliquer la proportion plus faible observée pour les lycéens en voie professionnelle (63,2 %).

Les aires Parcours dans lesquelles résident le plus grand nombre de lycéens de l’Éducation nationale sont aussi celles avec les parts de lycéens scolarisés dans leur aire de résidence les plus élevées (94,4 % dans celle de Rennes Centre et plus de 90 % dans celles de Lorient, Quimper et Brest). Inversement, plus d’un tiers des lycéens habitant dans les aires de Rennes Sud, Rennes Nord, Quimperlé, Landivisiau - Saint-Pol-de-Léon, Carhaix-Plouguer et Guingamp suivent un enseignement en dehors de leur aire de résidence.

Moins de la moitié des lycéens scolarisés dans l’aire de Redon y habitent (48,0 %). En effet, en raison de leur situation géographique, les établissements de cette aire scolarisent une part importante d’élèves résidant hors région (31,7 %), essentiellement en Loire-Atlantique. Ce phénomène est également observable, mais dans une moindre ampleur, dans les aires Parcours de Fougères et de Vitré avec respectivement 6,5 % et 3,4 % d’élèves scolarisés résidant en dehors de la région.

Environ 20 000 lycéens de l’Éducation nationale, soit 19 % de l’effectif total, habitent à plus de 20 kilomètres de leur établissement d’enseignement. Ces élèves résident principalement dans les communes du Centre Bretagne éloignées des villes principales, mais aussi dans les pointes ouest du Finistère, dans le sud-est de l’Ille-et-Vilaine et dans les îles. Parmi les 1 204 communes bretonnes au 1^er janvier 2023, 69 ont tous leurs lycéens scolarisés à plus de 20 kilomètres et dans 277 communes, plus de la moitié des lycéens doivent parcourir au moins cette distance pour suivre leur enseignement.

Concernant les régimes scolaires, alors que 8 % des lycéens en voie générale ou technologique sont internes, cette part s’élève à 26 % pour ceux de la voie professionnelle. Dans 22 des 86 aires Collèges de la région, la part d’élèves suivant un enseignement professionnel en étant internes dépasse 40 %. Ces aires correspondent logiquement aux territoires définis précédemment dans lesquels les lycéens sont éloignés des lieux d’enseignement.

Au sein des établissements agricoles, près de la moitié des élèves (46 %) sont internes.

En lien avec des générations assez nombreuses, le nombre de lycéens a augmenté lors de la dernière décennie jusqu’en 2017, pour atteindre un maximum de 122 400 élèves. Depuis, cet effectif est en lente décroissance. Ainsi, entre 2018 et 2023, les effectifs de lycéens diminuent chaque année en moyenne de 0,4 % en Bretagne (-0,1 % en France). Cela correspond à une baisse d’environ 500 élèves scolarisés dans la région à chaque rentrée scolaire.

Cette évolution moyenne entre les rentrées 2018 et 2023 masque des disparités suivant le secteur et la voie d’enseignement. Le secteur privé sous contrat maintient ses effectifs sur la période (53 000 élèves) : l’augmentation de 400 élèves dans les voies générale et technologique compense la baisse du même ordre dans la voie professionnelle. A contrario, le secteur public perd environ 2 300 élèves pour arriver à 66 100 en 2023. Cette diminution s’observe à la fois dans les voies générale et technologique (-2 100 élèves) et dans la voie professionnelle (-200 élèves). Au final, secteurs public et privé confondus, la baisse des effectifs entre 2018 et 2023 s’observe à la fois dans les voies générale et technologique (-2,0 %) et dans la voie professionnelle (-1,7 %). L’augmentation d’un tiers du nombre d’apprentis dans une formation du 2^nd degré entre 2018 et 2022 peut expliquer au moins en partie cette évolution (encadré).

Toujours sur la période 2018-2023, les évolutions d’effectifs de lycéens par aire Parcours sont marquées avec deux grands groupes bien distincts (figure 5) Un premier ensemble regroupe les territoires pour lesquels l’évolution annuelle des effectifs est supérieure à la moyenne régionale (-0,4 %). Ces neuf aires Parcours sont toutes situées dans la moitié est de la région et au nord-ouest du Finistère. Le deuxième ensemble regroupe les quatorze autres aires Parcours qui perdent chaque année plus de 0,4 % de leurs effectifs lycéens, l’aire Parcours de Carhaix-Plouguer présentant la baisse annuelle la plus élevée (-3,1 %).