L’appât du gain ? Mobilité des salariés, salaires et aménités
Nous utilisons une version chaînée des données d’emploi françaises (BTS-postes) pour analyser la dynamique salariale des personnes qui changent d'employeur au cours de la période 2005‑2019. Tout d'abord, nous montrons que près de la moitié des mobilités que nous interprétons comme choisies s'accompagnent d'une baisse du salaire horaire. Pour comprendre pourquoi certains salariés quittent volontairement un emploi pour un autre moins bien rémunéré, nous appliquons la méthode de Sorkin (2018) pour mesurer les aménités non monétaires offertes par les entreprises en utilisant la structure des transitions d'employeur à employeur. Nous constatons que dans le contexte français, les caractéristiques non monétaires des emplois jouent un rôle similaire à celui des États-Unis, expliquant environ 10 % de la variance des (log)‑salaires. En comparant les estimations basées sur les salaires annualisés et les salaires horaires, nous constatons que les salariés apprécient davantage les entreprises dans lesquelles ils peuvent travailler plus d’heures.