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Insee Analyses Centre-Val de Loire · Septembre 2024 · n° 115
Insee Analyses Centre-Val de LoireLa fécondité du Centre‑Val de Loire atteint son plus bas niveau depuis un quart de siècle Bilan démographique 2023

Diel Olivier, Formont Claire (Insee)

Au 1er janvier 2024, la population du Centre‑Val de Loire est estimée à 2 573 300 habitants, stable sur la dernière décennie. Le solde migratoire, en hausse régulière depuis quelques années, permet de compenser le déficit naturel qui continue de se creuser. Le nombre de naissances est au plus bas en 2023, avec seulement 23 730 enfants nés dans la région, soit 6,5 % de moins qu’en 2022. Cette baisse de la natalité tient principalement à une chute notable de la fécondité, à 1,75 enfant en moyenne par femme, son plus bas niveau depuis 25 ans. Le Centre‑Val de Loire est néanmoins la région la plus féconde de France métropolitaine. En parallèle, avec 27 750 personnes décédées dans la région, la mortalité est également en net recul (-5,4 %), marquant un retour à la tendance d’avant la crise sanitaire, après les fortes hausses liées à la pandémie de Covid‑19. Malgré ce recul conjoncturel, les décès s’inscrivent ainsi dans une tendance à la hausse du fait du vieillissement de la population. Près d’un quart de la population a plus de 65 ans, un effectif en hausse de 20 % sur la dernière décennie. Après une forte baisse due aux restrictions sanitaires liées à la pandémie, le nombre de mariages rebondit et dépasse en 2022 le niveau d’avant‑crise, avec près de 9 000 unions célébrées.

Insee Analyses Centre-Val de Loire
No 115
Paru le :Paru le05/09/2024
La fécondité du Centre‑Val de Loire atteint son plus bas niveau depuis un quart de siècle.
Publication rédigée par :Diel Olivier, Formont Claire (Insee)

La population régionale est stable depuis une décennie

Selon les estimations annuelles de population (sources), 2 573 300 personnes résident en Centre‑Val de Loire au 1er janvier 2024. Après une hausse régulière entre 2000 et 2014, moins soutenue qu’en France métropolitaine (+0,4 % en moyenne par an, contre +0,6 %), la population régionale se stabilise sur la dernière décennie, alors que la population de la France métropolitaine continue d’augmenter (+0,3 % par an) (figure 1). Cette tendance est similaire dans les Hauts‑de‑France, en Normandie, dans le Grand Est et en Bourgogne‑Franche‑Comté, autres régions frontalières de l’Île‑de‑France.

Figure 1Évolution de la population des départements, de la région et de la France métropolitaine de 2000 à 2024

(base 100 en 2000)
Évolution de la population des départements, de la région et de la France métropolitaine de 2000 à 2024 ((base 100 en 2000)) - Lecture : De 2000 à 2024, la population du Centre-Val de Loire a augmenté de 5,0 % contre 12,4 % en France métropolitaine.
Année Cher Eure-et-Loir Indre Indre-et-Loire Loir-et-Cher Loiret Centre-Val de Loire France métropolitaine
2000 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
2001 100,0 100,5 100,1 100,7 100,5 100,6 100,5 100,7
2002 100,1 100,9 100,2 101,4 100,9 101,3 100,9 101,4
2003 100,1 101,4 100,3 102,1 101,3 101,9 101,4 102,1
2004 100,0 101,8 100,3 102,7 101,7 102,5 101,8 102,8
2005 100,0 102,4 100,5 103,4 102,3 103,2 102,3 103,6
2006 100,0 102,9 100,7 104,2 102,8 103,9 102,8 104,3
2007 100,0 103,2 100,6 104,7 103,1 104,3 103,1 105,0
2008 99,6 103,5 100,2 105,1 103,2 104,8 103,3 105,6
2009 98,9 103,9 100,4 105,6 103,6 105,2 103,6 106,1
2010 98,9 104,8 99,9 106,0 104,3 105,6 104,0 106,6
2011 99,1 105,1 99,5 106,6 104,7 106,2 104,4 107,2
2012 99,1 105,6 98,8 107,1 104,8 106,6 104,6 107,7
2013 99,1 105,8 98,6 107,7 104,9 107,1 104,9 108,2
2014 98,6 106,0 97,7 108,4 105,4 107,8 105,2 108,8
2015 98,2 106,0 96,9 108,6 105,3 108,4 105,2 109,2
2016 97,6 106,0 96,6 108,8 105,2 108,5 105,2 109,5
2017 96,7 105,8 96,0 108,9 104,9 109,2 105,1 109,8
2018 96,4 105,5 95,3 109,1 104,4 109,3 105,0 110,2
2019 96,1 105,4 94,8 109,5 104,1 109,5 105,0 110,6
2020 95,7 105,4 94,5 109,9 104,1 109,8 105,1 110,9
2021 95,2 105,4 93,9 109,9 103,8 110,2 105,0 111,3
2022 94,8 105,2 93,4 110,1 103,7 110,4 105,0 111,7
2023 94,4 105,2 92,8 110,4 103,4 110,7 105,0 112,0
2024 94,0 105,1 92,4 110,7 103,3 111,0 105,0 112,4
  • Lecture : De 2000 à 2024, la population du Centre-Val de Loire a augmenté de 5,0 % contre 12,4 % en France métropolitaine.
  • Champ : Centre-Val de Loire, France métropolitaine.
  • Source : Insee, estimations de population (données provisoires pour les années 2022 et suivantes).

Figure 1Évolution de la population des départements, de la région et de la France métropolitaine de 2000 à 2024

  • Lecture : De 2000 à 2024, la population du Centre-Val de Loire a augmenté de 5,0 % contre 12,4 % en France métropolitaine.
  • Champ : Centre-Val de Loire, France métropolitaine.
  • Source : Insee, estimations de population (données provisoires pour les années 2022 et suivantes).

Le déficit naturel s’amplifie, compensé par un excédent migratoire en hausse

Le de la région, largement excédentaire pendant des décennies, est devenu déficitaire en 2017 et ne cesse de se creuser depuis. Dans le même temps, le , négatif de 2014 à 2017, est redevenu excédentaire à compter de 2018 (figure 2). En augmentation régulière ces trois dernières années, il atteint 4 580 personnes en 2023, et compense ainsi le déficit naturel.

Ce déficit résulte d’une tendance de fond amorcée depuis une dizaine d’années, combinant une baisse des naissances et une hausse globale des décès (figure 3). De 450 personnes en 2017 à 1250 en 2019, le déficit naturel a explosé au début des années 2020, amplifié par la crise sanitaire qui a entraîné une forte hausse des décès. Malgré une baisse significative des décès en 2023 (-5,4 %), la forte chute du nombre de naissances (-6,5 %) accentue encore ce déficit, atteignant plus de 4 000 personnes.

Comme le Centre‑Val de Loire, la majorité des régions métropolitaines font face ces dernières années à un déficit naturel qui tend à se creuser, à l’exception de l’Île‑de‑France, d’Auvergne‑Rhône‑Alpes, des Hauts‑de‑France et des Pays‑de‑la‑Loire, où l’excédent naturel diminue toutefois sensiblement, devenant même nul pour cette dernière en 2022. À l’inverse, toutes les régions bénéficient d’un excédent migratoire, hormis l’Île‑de‑France et les Hauts‑de‑France.

Figure 2Variation de la population, soldes naturel et migratoire du Centre-Val de Loire de 2013 à 2023

(en nombre)
Variation de la population, soldes naturel et migratoire du Centre-Val de Loire de 2013 à 2023 ((en nombre)) - Lecture : En 2023, la population du Centre-Val de Loire augmente de 560 habitants : -4 020 dus au solde naturel, +4 580 dus au solde migratoire apparent.
Année Solde naturel Solde migratoire Variation totale de la population
2013 3 777 3 110 6 887
2014 4 305 -3 148 1 157
2015 1 335 -2 061 -726
2016 1 066 -2 680 -1 614
2017 -446 -2 953 -3 399
2018 -768 1 095 327
2019 -1 248 2 931 1 683
2020 -3 274 1 714 -1 560
2021 -3 306 2 919 -387
2022 -3 940 3 759 -181
2023 -4 020 4 580 560
  • Lecture : En 2023, la population du Centre-Val de Loire augmente de 560 habitants : -4 020 dus au solde naturel, +4 580 dus au solde migratoire apparent.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Sources : Insee, estimations de population (données provisoires pour les années 2022 et suivantes), statistiques de l'état civil (données provisoires pour 2023).

Figure 2Variation de la population, soldes naturel et migratoire du Centre-Val de Loire de 2013 à 2023

  • Lecture : En 2023, la population du Centre-Val de Loire augmente de 560 habitants : -4 020 dus au solde naturel, +4 580 dus au solde migratoire apparent.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Sources : Insee, estimations de population (données provisoires pour les années 2022 et suivantes), statistiques de l'état civil (données provisoires pour 2023).

Figure 3Évolution du nombre des naissances et des décès entre 2013 et 2023 en Centre-Val de Loire

(en nombre)
Évolution du nombre des naissances et des décès entre 2013 et 2023 en Centre-Val de Loire ((en nombre)) - Lecture : En 2023, 23 730 enfants sont nés et 27 750 personnes sont décédées dans le Centre-Val de Loire. Le déficit naturel régional se creuse ainsi à -4 020.
Année Naissances Décès Solde naturel
2013 29 147 25 370 3 777
2014 29 012 24 707 4 305
2015 27 694 26 359 1 335
2016 27 303 26 237 1 066
2017 26 380 26 826 -446
2018 26 093 26 861 -768
2019 25 852 27 100 -1 248
2020 25 338 28 612 -3 274
2021 25 607 28 913 -3 306
2022 25 384 29 324 -3 940
2023 23 732 27 752 -4 020
  • Lecture : En 2023, 23 730 enfants sont nés et 27 750 personnes sont décédées dans le Centre-Val de Loire. Le déficit naturel régional se creuse ainsi à -4 020.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, statistiques et estimations d'état civil (données provisoires pour 2023).

Figure 3Évolution du nombre des naissances et des décès entre 2013 et 2023 en Centre-Val de Loire

  • Lecture : En 2023, 23 730 enfants sont nés et 27 750 personnes sont décédées dans le Centre-Val de Loire. Le déficit naturel régional se creuse ainsi à -4 020.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, statistiques et estimations d'état civil (données provisoires pour 2023).

Un nombre de naissances historiquement bas

En 2023, 23 730 enfants sont nés dans le Centre‑Val de Loire, soit 1 650 de moins qu’en 2022. Depuis 10 ans, le nombre de naissances ne cesse de diminuer dans la région (-2,0 % en moyenne par an), hormis un léger rebond en 2021 (+1,1 %), année marquée par les conséquences de la crise sanitaire.

L’année 2023 affiche une chute record de la natalité, avec 6,5 % de naissances en moins par rapport à 2022. Cette baisse, proche du niveau national (-6,8 %), porte le nombre de naissances à son point le plus bas de la période considérée (entre 1975 et 2023).

Après le rebond de 2021 assez généralisé en France métropolitaine, le nombre de naissances diminue dans toutes les régions en 2022 (sauf en Corse où il augmente légèrement). Cette baisse s’accentue fortement sur tout le territoire en 2023, de -8,4 % en Corse à -5,5 % en Île‑de‑France.

Forte chute de la fécondité

En Centre‑Val de Loire, la baisse des naissances observée ces dix dernières années est imputable pour un tiers à la diminution du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants et pour deux tiers à la baisse de leur fécondité.

L’ du Centre‑Val de Loire chute en effet fortement en 2023 (figure 4), et s’établit à 1,75 enfant par femme (1,86 en 2022). Il atteint son plus bas niveau depuis 25 ans, en restant supérieur au précédent point bas de 1993 (1,61). Cette faible fécondité ne permet plus à la région d’atteindre le comme c’était le cas en 2010. Elle reste toutefois supérieure à celle de la France métropolitaine (1,64). Le taux de fécondité baisse en 2023 pour les femmes de toutes les classes d’âge, notamment pour les femmes âgées de 25 à 34 ans.

Malgré cette forte diminution, observée dans toutes les régions, le Centre‑Val de Loire est la région la plus féconde de France métropolitaine, juste devant Provence‑Alpes‑Côte d’Azur et l’Île‑de‑France. Cette fécondité plus élevée résulte notamment de taux de fécondité supérieurs à la moyenne nationale aux jeunes âges (de 18 ans à 32 ans). L’âge moyen à la maternité est ainsi plus bas dans le Centre‑Val de Loire (30,4 ans) qu’en France métropolitaine (31,1 ans), bien que les femmes de la région aient leurs enfants de plus en plus tardivement (en moyenne dix mois et demi de plus tous les dix ans depuis un demi-siècle).

La population féminine en âge de procréer diminue elle aussi régulièrement, notamment en raison du vieillissement de la population, mais aussi des départs de la région pour étudier ou travailler, aux âges où la fécondité est la plus forte. En particulier, la population féminine de 20 à 40 ans, âges où les femmes sont les plus fécondes, est passée de 356 000 en 1995 à 289 000 en 2023, soit une diminution moyenne de 0,7 % par an, près de 2,5 fois supérieure à celle de la France métropolitaine. Toutefois, la diminution du nombre de femmes en âge de procréer tend à s’atténuer ces dernières années (-0,2 % en moyenne depuis 2018). Ainsi, en 2023, la baisse du nombre de naissances est imputable pour près de 95 % à la baisse de la fécondité.

Figure 4Évolution du nombre de femmes en âge de procréer et de l'indicateur conjoncturel de fécondité

Évolution du nombre de femmes en âge de procréer et de l'indicateur conjoncturel de fécondité - Lecture : Entre 1995 et 2023, le nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans a diminué de 18,9 % dans le Centre-Val de Loire.
Année Femmes âgées de 20 à 40 ans (indice 100 en 1995) - Centre-Val de Loire Femmes âgées de 20 à 40 ans (indice 100 en 1995) - France métropolitaine ICF - Centre-Val de Loire ICF - France métropolitaine
1995 100,0 100,0 1,68 1,71
1996 99,0 99,2 1,68 1,73
1997 98,1 98,5 1,71 1,73
1998 97,1 97,7 1,74 1,76
1999 96,1 97,2 1,77 1,79
2000 95,3 97,0 1,87 1,87
2001 94,8 96,9 1,87 1,88
2002 94,4 96,8 1,87 1,86
2003 93,8 96,6 1,90 1,87
2004 93,1 96,3 1,93 1,90
2005 92,4 96,0 1,96 1,92
2006 91,9 95,7 2,01 1,98
2007 91,3 95,4 1,99 1,96
2008 90,4 95,1 2,05 1,99
2009 89,5 94,8 2,04 1,99
2010 88,6 94,4 2,09 2,02
2011 88,0 94,0 2,04 2,00
2012 87,1 93,5 2,06 1,99
2013 86,0 92,9 2,02 1,97
2014 84,7 92,1 2,02 1,97
2015 83,5 91,6 1,94 1,93
2016 82,7 91,3 1,93 1,89
2017 82,2 91,3 1,88 1,86
2018 82,0 91,3 1,88 1,84
2019 81,9 91,3 1,87 1,83
2020 81,9 91,6 1,84 1,78
2021 81,7 91,8 1,87 1,79
2022 81,4 91,6 1,86 1,76
2023 81,1 91,5 1,75 1,64
  • Lecture : Entre 1995 et 2023, le nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans a diminué de 18,9 % dans le Centre-Val de Loire.
  • Champ : Centre-Val de Loire, France métropolitaine.
  • Sources : Insee, estimations de population (données provisoires pour les années 2022 et suivantes), statistiques de l'état civil (données provisoires pour 2023).

Figure 4Évolution du nombre de femmes en âge de procréer et de l'indicateur conjoncturel de fécondité

  • Lecture : Entre 1995 et 2023, le nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans a diminué de 18,9 % dans le Centre-Val de Loire.
  • Champ : Centre-Val de Loire, France métropolitaine.
  • Sources : Insee, estimations de population (données provisoires pour les années 2022 et suivantes), statistiques de l'état civil (données provisoires pour 2023).

Des décès encore nombreux malgré une forte baisse en 2023

En 2023, 27 750 habitants du Centre‑Val de Loire sont décédés, en nette baisse par rapport à 2022 (-5,4 %), semblable au niveau métropolitain (-5,2 %). Cette rupture laisse supposer un retour à la tendance d’avant la crise sanitaire, après les fortes hausses enregistrées depuis 2020 du fait des multiples vagues de la pandémie de Covid‑19 et des épidémies de grippe hivernale. Cette forte baisse des décès se retrouve dans toutes les régions de France métropolitaine, amorcée pour certaines dès 2022.

Malgré ce recul conjoncturel en 2023, l’évolution du nombre de décès dans le Centre‑Val de Loire s’inscrit dans une tendance de fond à la hausse, en lien avec le vieillissement de la population et l’arrivée progressive des générations du baby boom à des âges où les taux de mortalité sont plus élevés. Le en Centre‑Val de Loire atteint 10,8 décès pour mille habitants, bien au-dessus de la moyenne métropolitaine (9,3 ‰).

Près d’un quart de la population régionale a plus de 65 ans

Au 1er janvier 2024, la population âgée de 65 ans ou plus (« seniors ») représente 24,1 % de la population du Centre‑Val de Loire (figure 5), soit 2,3 points de plus qu’en France métropolitaine. Cette part dépasse celle des jeunes de moins de 20 ans (22,8 %), ce depuis 2021. On compte ainsi 106 seniors pour 100 jeunes dans la région, un ratio supérieur à celui de France métropolitaine (95 seniors pour 100 jeunes), et qui tend à augmenter d’année en année.

En dix ans, le nombre de seniors a progressé de 20 % dans la région, alors que le nombre total d’habitants reste stable, en raison notamment du vieillissement des générations nombreuses nées après la seconde guerre mondiale.

Dans le même temps, le nombre de jeunes de moins de 20 ans a diminué de 5 %. Le recul des naissances a entraîné une baisse de 13,1 % de la population âgée de 0 à 9 ans sur cette période.

Le vieillissement de la population est aussi accentué par l’allongement de la durée de vie. L’ a progressé depuis 2014, de 0,3 an pour les femmes et de 0,7 an pour les hommes. Après une baisse en 2021 et 2022 en raison de la crise sanitaire, elle progresse significativement en 2023, s’élevant désormais à 85,2 ans pour les femmes et atteignant pour la première fois 79,5 ans chez les hommes.

Ce vieillissement se traduit par une augmentation de l’âge moyen de la population, qui s’élève à 43,3 ans en 2023, contre 41,5 ans dix ans auparavant. La moyenne d’âge régionale dépasse la moyenne métropolitaine (42,0 ans). Six régions ont toutefois une moyenne d’âge plus élevée. Elles sont majoritairement situées dans le sud de la France. La Corse et la Nouvelle‑Aquitaine figurent en tête du classement, avec 44,7 ans et 44,5 ans de moyenne d’âge.

Figure 5Pyramides des âges du Centre-Val de Loire au 1er janvier 2024 et au 1er janvier 2014

(en nombre)
Pyramides des âges du Centre-Val de Loire au 1er janvier 2024 et au 1er janvier 2014 ((en nombre)) - Lecture : Au 1er janvier 2024, 64 910 femmes et 70 220 hommes âgés de 20 à 24 ans résident dans le Centre-Val de Loire.
Âge Femmes en 2024 Hommes en 2024 Femmes en 2014 Hommes en 2014
0 à 4 ans 60 364 64 301 73 364 76 678
5 à 9 ans 70 193 73 998 77 832 81 375
10 à 14 ans 78 376 81 940 78 638 82 118
15 à 19 ans 75 575 82 660 71 416 75 873
20 à 24 ans 64 907 70 221 65 626 68 260
25 à 29 ans 63 030 64 863 70 341 68 431
30 à 34 ans 68 876 67 832 75 290 72 179
35 à 39 ans 76 466 73 111 75 772 74 591
40 à 44 ans 78 589 75 649 88 534 88 030
45 à 49 ans 75 981 74 432 88 590 86 828
50 à 54 ans 88 296 86 162 87 344 85 075
55 à 59 ans 87 574 84 014 87 394 83 931
60 à 64 ans 85 846 80 025 89 576 84 258
65 à 69 ans 84 530 75 549 76 916 70 953
70 à 74 ans 83 517 72 654 54 301 47 331
75 à 79 ans 68 598 56 734 55 631 43 344
80 à 84 ans 44 091 32 375 50 271 33 581
85 à 89 ans 36 967 22 619 36 609 19 625
90 à 94 ans 21 962 10 166 18 347 7 685
95 ans ou plus 7 962 2 290 4 395 1 102
  • Lecture : Au 1er janvier 2024, 64 910 femmes et 70 220 hommes âgés de 20 à 24 ans résident dans le Centre-Val de Loire.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, estimations de population (données provisoires pour 2024).

Figure 5Pyramides des âges du Centre-Val de Loire au 1er janvier 2024 et au 1er janvier 2014

  • Lecture : Au 1er janvier 2024, 64 910 femmes et 70 220 hommes âgés de 20 à 24 ans résident dans le Centre-Val de Loire.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, estimations de population (données provisoires pour 2024).

Encore un léger excédent naturel dans le Loiret

Certaines tendances nationales et régionales se retrouvent à l’échelle des départements. En 2023, tous les départements du Centre‑Val de Loire sont confrontés à une diminution des naissances. Les décès diminuent eux aussi de manière significative presque partout.

Malgré tout, les situations sont contrastées au sein de la région. L’Indre‑et‑Loire et le Loiret sont les plus dynamiques. La population continue d’y augmenter sur une tendance similaire à celle de la métropole, bien qu’un peu atténuée. Le Loiret est le seul département de la région où le nombre de naissances en 2023 dépasse encore celui des décès, même si cet excédent se réduit d’année en année. Malgré une baisse de la fécondité similaire à la moyenne nationale, le Loiret reste parmi les dix départements les plus féconds, avec 1,85 enfant par femmes en moyenne en 2023. L’Indre‑et‑Loire, où le solde naturel était positif jusqu’en 2020, fait maintenant face à un léger déficit. La fécondité, déjà plus faible dans ce département, diminue encore en 2023, avec seulement 1,56 enfant par femme. Ces deux départements bénéficiant d’un excédent migratoire permettant de maintenir leur population féminine en âge de procréer, la baisse des naissances résulte presque exclusivement à la diminution de la fécondité.

Le Loir‑et‑Cher et l’Eure‑et‑Loir sont dans une situation intermédiaire, avec une évolution de long terme de la population proche de celle de la région. Les soldes naturels de ces départements sont devenus négatifs depuis 2020 pour l’Eure‑et‑Loir et depuis 2015 pour le Loir‑et‑Cher. Leurs populations sont ainsi en légère décroissance sur les années récentes, un peu plus marquée pour le Loir‑et‑Cher. L’Eure‑et‑Loir, seul département de la région où le seuil de renouvellement des générations était atteint en 2022, voit sa fécondité chuter fortement en 2023 (de 2,06 à 1,90 enfants par femme), mais reste le département le plus fécond de la région et le 6e de France métropolitaine.

Au sud de la région, le Cher et l’Indre voient leur population diminuer régulièrement depuis le début des années 2010 (-0,5 % par an entre 2014 et 2024). Le déficit naturel est structurel dans ces deux départements et s’accentue progressivement. En 2023, la diminution des naissances dans le Cher (-9,9 %) est la plus forte de la région. Celle de l’Indre est plus modérée (-1,9 %), mais fait suite à une baisse très nette l’année précédente. Ces départements du Berry sont particulièrement âgés, avec respectivement 156 et 131 seniors pour 100 jeunes dans l’Indre et le Cher. Les taux de mortalité y sont très élevés (respectivement 14,6 ‰ et 13,8 ‰), et le Cher est le seul département de la région où le nombre de décès augmente en 2023 (+0,6 %).

Encadré - Un rattrapage des mariages post-crise sanitaire

En 2022, 8 920 mariages ont été célébrés dans le Centre‑Val de Loire, dont 2,8 % entre personnes de même sexe, une part équivalente à celle de la France métropolitaine.

Avant la crise sanitaire, le nombre de mariages avait tendance à diminuer chaque année (-2,6 % par an en moyenne entre 2013 et 2019), notamment en raison d’un report des unions vers le PACS. Les restrictions sanitaires liées à la pandémie ont entraîné un recul historique des mariages en 2020 (-27,9 %) (figure 6). Cette forte baisse a été suivie d’un premier rebond en 2021 (+37,6 % par rapport à 2020), malgré le maintien d’une partie des mesures sanitaires qui ont pu conduire certains couples à reporter leur mariage. Une partie de la hausse de 12,7 % observée en 2022 pourrait donc encore correspondre à un effet de rattrapage de ces mariages différés. Le nombre de mariages célébrés en 2022 dépasse ainsi le niveau d’avant-crise.

Sur la dernière décennie, l’âge des mariés a augmenté en moyenne de 3 ans (de 34,6 ans en 2013 à 37,8 ans en 2022 pour les femmes ; de 37,2 ans à 40,2 ans pour les hommes). La tendance est similaire en métropole bien qu’un peu atténuée (+2,7 ans pour les femmes, +2,3 ans pour les hommes). Toutefois, les mariés du Centre‑Val de Loire sont un peu plus âgés qu’au niveau national (de près d’un an pour les deux sexes). Pour près de trois mariages sur dix (27 %) célébrés dans le Centre‑Val de Loire, le couple a déjà au moins un enfant en commun, une part équivalente au niveau national.

Figure 6Évolution du nombre de mariages dans le Centre-Val de Loire et en France métropolitaine

(base 100 en 2013)
Évolution du nombre de mariages dans le Centre-Val de Loire et en France métropolitaine ((base 100 en 2013)) - Lecture : Après une forte baisse due à la crise sanitaire, les mariages retrouvent en 2022 leur niveau d'avant-crise.
Année Centre-Val de Loire France métropolitaine
2013 100,0 100,0
2014 99,5 100,9
2015 95,7 98,8
2016 93,1 97,2
2017 89,0 97,7
2018 91,6 98,0
2019 85,5 93,8
2020 61,6 64,6
2021 84,8 91,3
2022 95,5 101,0
  • Lecture : Après une forte baisse due à la crise sanitaire, les mariages retrouvent en 2022 leur niveau d'avant-crise.
  • Champ : Mariages enregistrés au lieu de célébration, Centre-Val de Loire, France métropolitaine.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil.

Figure 6Évolution du nombre de mariages dans le Centre-Val de Loire et en France métropolitaine

  • Lecture : Après une forte baisse due à la crise sanitaire, les mariages retrouvent en 2022 leur niveau d'avant-crise.
  • Champ : Mariages enregistrés au lieu de célébration, Centre-Val de Loire, France métropolitaine.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil.
Publication rédigée par :Diel Olivier, Formont Claire (Insee)
Publication rédigée par :Diel Olivier, Formont Claire (Insee)

Sources

Le recensement de la population sert de base aux estimations annuelles de population. Il en fixe les niveaux de référence pour les années où il est disponible (jusqu’en 2021). Pour les années 2022 et suivantes, les estimations de population sont provisoires. Elles sont réalisées en actualisant la population du dernier recensement de 2021 grâce aux estimations du solde naturel et du solde migratoire et à la prise en compte d’un ajustement, introduit pour tenir compte de la rénovation du questionnaire du recensement.

Les statistiques d’état civil sur les naissances et les décès sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee. Pour 2023, il s’agit d’une estimation provisoire, et plus particulièrement sur les derniers mois de l’année.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période.

Le solde migratoire apparent approche la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire donné et le nombre de personnes qui en sont sorties, au cours de la période considérée. Il est qualifié d’apparent car il est obtenu par différence entre la variation totale de la population au cours de la période considérée et le solde naturel.

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) est la somme des taux de fécondité par âge observés une année donnée. Il peut être interprété comme le nombre moyen d’enfants qu’aurait une génération fictive de femmes qui connaîtraient, tout au long de leur vie féconde, les taux de fécondité par âge observés cette année-là. Il est exprimé en nombre d’enfants par femme ou pour 100 femmes. C’est un indicateur synthétique des taux de fécondité par âge de l’année considérée.

Le taux de fécondité à un âge donné est le nombre d’enfants nés vivants des femmes de cet âge au cours de l’année, rapporté à la population moyenne de l’année des femmes de même âge.

Le seuil de renouvellement des générations est le nombre moyen d’enfants par femme nécessaire pour que chaque génération en engendre une suivante de même effectif. En raison du rapport de masculinité à la naissance (environ 105 garçons pour 100 filles) et de la faible mortalité infantile, le seuil de renouvellement est atteint lorsque les femmes ont en moyenne 2,07 enfants.

Le taux de mortalité est le nombre de décès au cours de l’année rapporté à la population moyenne de l’année.

L’espérance de vie à la naissance est égale à la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée. C’est un indicateur synthétique des taux de mortalité par âge de l’année considérée.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Dabadie S., Parizeau E., Simonovici M., « Ouvrir dans un nouvel ongletMobilités résidentielles post‑Covid : les communes périurbaines gagnent en attractivité », Insee Flash Centre‑Val de Loire no 80, avril 2024.

(3) Papon S., « Ouvrir dans un nouvel ongletBilan démographique 2023. En 2023, la fécondité chute, l’espérance de vie se redresse », Insee Première no 1978, janvier 2024.

(4) Papon S. , « Ouvrir dans un nouvel ongletEn 2022 et 2023, un rattrapage partiel des mariages annulés pendant la crise sanitaire », Insee Focus no 321, mars 2024.

(5) Papon S., « Ouvrir dans un nouvel ongletEn 2022, des naissances au plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », Insee Focus no 307, septembre 2023.

(6) Movellan J-B., Simonovici M., « Ouvrir dans un nouvel ongletForte baisse des mariages célébrés en 10 ans », Insee Flash Centre‑Val de Loire no 51, mars 2022.

(7) Collard A., Simonovici M., « Ouvrir dans un nouvel ongletDepuis 2010, les naissances diminuent en Centre‑Val de Loire malgré une fécondité supérieure à la moyenne française », Insee Flash Centre‑Val de Loire no 46, décembre 2021.