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Insee Analyses Normandie · Juillet 2024 · n° 125
Insee Analyses Normandie5 000 nouveaux ménages par an en Normandie au cours de la prochaine décennie, souvent constitués de personnes seules ou âgées

Bruno Mura, Jessica Panchout (Insee), Pascale Gondeaux (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement)

Si les tendances démographiques et d’évolution des modes de cohabitation observées au cours de la période récente se prolongeaient, la Normandie pourrait compter 70 000 ménages supplémentaires en 2035, au rythme de 5 000 de plus en moyenne par an. La progression serait néanmoins deux fois moindre qu’au niveau national et le principal facteur d’augmentation serait le vieillissement de la population. Le nombre de ménages dont la personne de référence est âgée de 80 ans ou plus pourrait augmenter de 64 000 entre 2018 et 2035. Ces ménages âgés contribueraient en outre à la forte progression des ménages de personne seule, dont le nombre serait en hausse de 122 000. Les départements de la Seine-Maritime et du Calvados concentreraient près de 80 % des ménages supplémentaires sur cette période. Entre 2035 et 2050, leur nombre diminuerait de 40 000 dans la région. Tous les départements normands seraient concernés. En 2050, il y aurait presque autant de ménages constitués d’une personne seule que de ceux constitués d’un couple, avec ou sans enfant. À cet horizon, les ménages de 80 ans ou plus seraient aussi nombreux que ceux de moins de 35 ans.

Insee Analyses Normandie
No 125
Paru le :Paru le09/07/2024

Une croissance du nombre de ménages jusqu’en 2038

L’évolution du nombre de est une variable importante qui permet aux acteurs publics en charge des politiques d’aménagement et de logement d’anticiper et de gérer efficacement les besoins des territoires. La connaissance des caractéristiques de ces ménages est également indispensable pour la mise en place de politiques d’aménagement adaptées dans les différents territoires de la région (encadré).

En 2020, la Normandie comptait 1 512 000 ménages représentant un peu plus de 3 250 000 résidents. Si les tendances démographiques récentes et l’évolution des modes de cohabitation se prolongeaient (pour comprendre), le nombre de ménages augmenterait de 5 000 par an entre 2018 (point de départ de ces projections) et 2035 pour atteindre 1 581 000 à cet horizon, soit 70 000 de plus qu’en 2020 (figure 1). Dans l’hypothèse d’une croissance démographique plus soutenue (scénario de population haute), il pourrait y avoir 7 500 ménages supplémentaires par an jusqu’en 2035, et selon le scénario de population basse, une augmentation de 1 500 par an.

Figure 1Projections du nombre de ménages en Normandie entre 2018 et 2050 selon trois scénarios

Projections du nombre de ménages en Normandie entre 2018 et 2050 selon trois scénarios
Année Scénario  bas  Scénario central Scénario haut
2018 1 495 100 1 495 100 1 495 100
2019 1 497 300 1 501 200 1 504 000
2020 1 499 600 1 507 500 1 513 100
2021 1 500 500 1 512 400 1 520 800
2022 1 501 700 1 517 700 1 528 900
2023 1 503 800 1 523 900 1 537 900
2024 1 506 000 1 530 100 1 547 000
2025 1 508 300 1 536 400 1 556 100
2026 1 510 500 1 542 500 1 565 000
2027 1 512 500 1 548 400 1 573 500
2028 1 514 400 1 554 100 1 581 700
2029 1 516 300 1 559 600 1 589 700
2030 1 517 900 1 564 700 1 597 100
2031 1 519 100 1 569 200 1 603 700
2032 1 520 000 1 573 200 1 609 600
2033 1 520 500 1 576 600 1 614 800
2034 1 520 500 1 579 300 1 619 200
2035 1 519 900 1 581 200 1 622 500
2036 1 518 800 1 582 300 1 625 000
2037 1 517 100 1 582 600 1 626 500
2038 1 514 900 1 582 200 1 627 200
2039 1 512 100 1 580 900 1 626 700
2040 1 508 600 1 578 700 1 625 200
2041 1 504 600 1 575 900 1 623 000
2042 1 500 400 1 572 600 1 620 300
2043 1 496 000 1 569 000 1 617 100
2044 1 491 200 1 565 100 1 613 600
2045 1 486 300 1 561 100 1 610 000
2046 1 481 300 1 557 100 1 606 500
2047 1 476 300 1 553 100 1 603 100
2048 1 471 300 1 549 300 1 600 000
2049 1 466 300 1 545 700 1 597 200
2050 1 461 500 1 542 400 1 594 800
  • Source : Insee, Outil de projections de ménages Omphale 2022.

Figure 1Projections du nombre de ménages en Normandie entre 2018 et 2050 selon trois scénarios

  • Source : Insee, Outil de projections de ménages Omphale 2022.

Dans le cadre du scénario central de projection, la croissance du nombre de ménages serait près de deux fois plus faible entre 2018 et 2035 qu’au cours de la décennie précédente (+9 700 par an entre 2008 et 2018). Ce ralentissement est directement lié aux évolutions démographiques récentes qui se traduisent, en Normandie, par une baisse de la population entre 2015 et 2019 et une stagnation depuis (pour en savoir plus).

Si le nombre de ménages continue d’augmenter dans un contexte de recul ou de stagnation de la population, c’est que la démographie n’est pas le seul facteur influant sur son évolution. D’autres effets sont à considérer comme l’évolution des modes de cohabitation ou une proportion de plus en plus importante de personnes âgées, lesquelles se traduisent par un accroissement du nombre de personnes seules et donc de ménages.

À l’horizon 2050, le nombre de ménages devrait diminuer en Normandie. Selon le scénario central, la baisse commencerait à partir de 2038 au rythme de -2 600 ménages par an.

Une croissance plus faible en Normandie

Sur la période 2018-2035, la croissance du nombre de ménages serait en Normandie deux fois moindre qu’au niveau national (+0,3 % par an contre +0,6 % pour la France métropolitaine). La Normandie se classerait ainsi parmi les trois régions dont la progression serait la plus faible, derrière le Grand Est et devant la Bourgogne-Franche-Comté. Entre 2035 et 2050, le nombre de ménages diminuerait dans cinq régions : les deux précédentes régions et la Normandie (-0,15 % par an), auxquelles s’ajouteraient les Hauts-de-France et le Centre-Val de Loire.

Le vieillissement de la population, principal moteur de l’accroissement des ménages jusqu’en 2035

Dans le modèle de projection utilisé, trois types d’effet influent sur l’évolution du nombre de ménages : l’évolution, positive ou négative, de la population dans son ensemble, la transformation de sa répartition par âge reflétant son vieillissement ou son rajeunissement, et enfin, les variations des comportements de cohabitation à chaque âge donné (mises en couple plus tardives ou séparations plus nombreuses par exemple). D’autres effets peuvent également jouer dans l’évolution du nombre de ménages, comme une augmentation (ou réduction) des flux migratoires entre la région et l’extérieur, mais ils ne sont pas pris en compte dans ce modèle de projection.

Chacun des trois effets contribue positivement ou négativement à l’évolution globale du nombre de ménages. Ainsi, selon le scénario central, leur croissance entre 2018 et 2035 serait principalement due au vieillissement de la population en Normandie, à l’origine d’une hausse de 77 500 ménages (figure 4). L’augmentation de la décohabitation expliquerait 57 000 ménages supplémentaires. En revanche, la baisse de la population se traduirait par un recul de 49 000 sur la période.

Puis, entre 2035 et 2050, le nombre de ménages normands pourrait reculer de 39 000 (soit -0,2 % par an), en raison d’une baisse démographique qui s’accentuerait (-70 500 ménages). L’impact du vieillissement démographique s’atténuerait et ne jouerait presque plus dans l’évolution (+8 000 ménages sur l’ensemble de la période 2035-2050). Les effets de l’évolution des comportements de décohabitation contribueraient encore positivement, mais moins qu’au cours de la période précédente (+23 500).

Près de deux fois plus de ménages de 80 ans ou plus à l’horizon 2050

En raison du vieillissement démographique, le nombre de ménages dont la est âgée d’au moins 65 ans devrait continuer d’augmenter d’ici 2035 (figure 2). Selon le scénario central, ces ménages augmenteraient de 145 000 entre 2018 et 2050 (+1,4 % par an). La progression serait particulièrement forte pour ceux de 80 ans ou plus (+64 000 sur cette période, soit +2,4 % par an). En revanche, la Normandie perdrait des ménages dans les classes d’âge les plus actives sur le marché du travail (35-64 ans), en particulier au sein des 35-49 ans (-0,6 % par an). Le nombre de ménages de moins de 35 ans resterait, quant à lui, quasiment stable sur la période.

Entre 2035 et 2050, le nombre de ménages dont la personne de référence sera âgée de 80 ans ou plus pourrait continuer à progresser (+41 000 ; figure 2), mais à un rythme moins prononcé (+1,3 % par an) qu’au cours de la période précédente (+2,4 %). En effet, les ménages entrant dans cette classe d’âge deviendraient moins nombreux, compte tenu des évolutions démographiques antérieures. Le nombre de ménages des autres tranches d’âges devrait être en recul ou pratiquement stable sur cette période. En particulier, ceux de moins de 35 ans diminueraient nettement (0,9 % par an).

Sur l’ensemble de la période 2018-2050, le nombre de ménages de 80 ans ou plus augmenterait le plus (+1,9 % par an), suivi de ceux âgés entre 65 et 79 ans (+0,6 % par an). Le nombre de ménages des autres tranches d’âges serait en recul. En 2050, le nombre de ménages de 80 ans ou plus serait presque deux fois supérieur à celui de 2018, passant de 129 000 à 233 000.

Figure 2Évolution du nombre de ménages normands selon l’âge de la personne de référence (scénario central)

Évolution du nombre de ménages normands selon l’âge de la personne de référence (scénario central) - Lecture : En 2018, le nombre de ménages dont la personne de référence est âgée de moins de 35 ans s’élève à 306 500 en Normandie. Il diminuerait de 2 000 entre 2018 et 2035, puis de 37 000 entre 2035 et 2050, pour atteindre 266 800 à l’horizon 2050.
Année Moins de 35 ans De 35 à 49 ans De 50 à 64 ans De 65 à 79 ans 80 ans ou plus Ensemble
2018 306 500 365 300 401 800 292 600 128 900 1 495 100
2035 304 200 330 500 380 400 373 600 192 500 1 581 200
2050 266 800 335 700 350 000 356 900 233 000 1 542 400
  • Lecture : En 2018, le nombre de ménages dont la personne de référence est âgée de moins de 35 ans s’élève à 306 500 en Normandie. Il diminuerait de 2 000 entre 2018 et 2035, puis de 37 000 entre 2035 et 2050, pour atteindre 266 800 à l’horizon 2050.
  • Source : Insee, Outil de projections de ménages Omphale 2022

Figure 2Évolution du nombre de ménages normands selon l’âge de la personne de référence (scénario central)

  • Lecture : En 2018, le nombre de ménages dont la personne de référence est âgée de moins de 35 ans s’élève à 306 500 en Normandie. Il diminuerait de 2 000 entre 2018 et 2035, puis de 37 000 entre 2035 et 2050, pour atteindre 266 800 à l’horizon 2050.
  • Source : Insee, Outil de projections de ménages Omphale 2022

Les ménages de personne seule presque aussi nombreux que les couples à l’horizon 2050

Les comportements de cohabitation évoluent et, compte tenu des mises en couple plus tardives ou de l’augmentation des divorces, le phénomène de décohabitation progresse. De ce fait, la taille moyenne des ménages normands s’est réduite entre 1968 et 2020, passant de 3,2 personnes à 2,2. Cette réduction de la taille moyenne des ménages devrait se poursuivre pour atteindre 2,0 personnes en 2035 dans le scénario central, elle pourrait passer sous ce seuil à l’horizon 2050 (1,95).

Entre 2018 et 2035, la hausse du nombre de ménages serait principalement due à la progression des ménages de personnes seules (figure 3) : 122 000 de plus sur la période selon le scénario central, soit +1,2 % par an. Les , avec ou sans enfant, seraient de moins en moins nombreux (-41 000, soit -0,3 % par an). Le nombre de progresserait légèrement (+11 000, +0,5 % par an).

Entre 2035 et 2050, la baisse serait due au recul du nombre de couples avec ou sans enfant (-47 000, soit -0,4 % par an). Le nombre de ménages de personnes seules poursuivrait sa progression, mais moins qu’au cours de la période précédente (+12 000, +0,1 % par an). Finalement, il pourrait y avoir presque autant de ménages constitués d’une personne seule que de ceux comportant un couple à l’horizon 2050 (673 000 contre 694 000).

Figure 3Évolution du nombre de ménages normands selon le mode de cohabitation de la personne de référence (scénario central)

Évolution du nombre de ménages normands selon le mode de cohabitation de la personne de référence (scénario central) - Lecture : En 2018, le nombre de ménages constitués d’une personne seule s’élève à 539 300 en Normandie. Il augmenterait de 122 000 entre 2018 et 2035, puis de 12 000 entre 2035 et 2050, pour atteindre 673 300 à l’horizon 2050.
Année Personne seule Adulte en couple Famille monoparentale Autre Ensemble
2018 539 300 781 900 124 400 49 500 1 495 100
2035 661 500 740 800 135 300 43 500 1 581 100
2050 673 300 694 100 136 200 38 900 1 542 500
  • Note : « Autre » désigne les personnes vivant au sein d’un ménage complexe (colocations par exemple) de 2 personnes ou plus.
  • Lecture : En 2018, le nombre de ménages constitués d’une personne seule s’élève à 539 300 en Normandie. Il augmenterait de 122 000 entre 2018 et 2035, puis de 12 000 entre 2035 et 2050, pour atteindre 673 300 à l’horizon 2050.
  • Source : Insee, Outil de projections de ménages Omphale 2022.

Figure 3Évolution du nombre de ménages normands selon le mode de cohabitation de la personne de référence (scénario central)

  • Note : « Autre » désigne les personnes vivant au sein d’un ménage complexe (colocations par exemple) de 2 personnes ou plus.
  • Lecture : En 2018, le nombre de ménages constitués d’une personne seule s’élève à 539 300 en Normandie. Il augmenterait de 122 000 entre 2018 et 2035, puis de 12 000 entre 2035 et 2050, pour atteindre 673 300 à l’horizon 2050.
  • Source : Insee, Outil de projections de ménages Omphale 2022.

Une croissance des ménages plus soutenue en Seine-Maritime et dans le Calvados jusqu’en 2035

Le nombre de ménages augmenterait dans tous les départements normands entre 2018 et 2035, excepté dans l’Orne (figure 4) où il se maintiendrait. C’est en Seine-Maritime (+2 200 ménages par an) et dans le Calvados (+1 750 par an) que leur nombre devrait le plus progresser. En Seine-Maritime, la croissance serait partagée entre l’évolution de la structure par âge et celle des comportements de cohabitation. Dans le Calvados, elle serait portée par le dynamisme démographique, à l’inverse de l’Eure et de l’Orne.

À l’horizon 2035, 43 nouveaux ménages normands sur 100 habiteraient en Seine-Maritime (38 % en 2020), 35 dans le Calvados (21 % en 2020), 13 dans la Manche et 10 dans l’Eure, tandis que dans le même temps, l’Orne en perdrait un.

Entre 2035 et 2050, tous les départements normands seraient plus ou moins touchés par une baisse du nombre de ménages. Le recul serait limité dans le Calvados (-260 ménages par an), le recul démographique étant moins accentué que dans les autres départements. L’Eure, la Manche et l’Orne seraient à l’inverse fortement affectés par une baisse de la population. Dans le département de l’Orne en particulier, le vieillissement de la population se stabiliserait au cours de cette période et ne contribuerait plus à la hausse du nombre de ménages.

Entre 2035 et 2050, sur 100 ménages de moins en Normandie, 29 le seraient en Seine-Maritime, 24 dans l’Eure, 20 dans l’Orne, 17 dans la Manche et 10 dans le Calvados.

Figure 4Décomposition de l'évolution annuelle du nombre de ménages en Normandie selon le type d'effet et la période (scénario central)

(en % par an)
Décomposition de l'évolution annuelle du nombre de ménages en Normandie selon le type d'effet et la période (scénario central) ((en % par an)) - Lecture : En Normandie, la croissance globale du nombre de ménages de +0,3 % par an résulte d’un accroissement du nombre de ménages de +0,3 point dû au vieillissement de la population, de +0,2 point dû à la décohabitation et d’une baisse de -0,2 point dû à l'évolution démographique.
Zonage Effet mode de cohabitation Effet évolution démographique Effet déformation de la structure par âge Ensemble*
Normandie 2018-2035 0,22 -0,20 0,30 0,33
Calvados 2018-2035 0,24 0,00 0,31 0,53
Seine-Maritime 2018-2035 0,23 -0,09 0,24 0,37
Manche 2018-2035 0,20 -0,26 0,33 0,28
Eure 2018-2035 0,21 -0,44 0,39 0,19
Orne 2018-2035 0,21 -0,56 0,29 -0,03
Normandie 2035-2050 0,09 -0,27 0,03 -0,15
Calvados 2035-2050 0,10 -0,20 0,02 -0,07
Seine-Maritime 2035-2050 0,10 -0,24 0,01 -0,12
Manche 2035-2050 0,09 -0,35 0,08 -0,18
Eure 2035-2050 0,09 -0,45 0,11 -0,24
Orne 2035-2050 0,10 -0,50 -0,01 -0,40
  • *Ensemble correspond à l’évolution globale du nombre de ménages, tous effets confondus.
  • Lecture : En Normandie, la croissance globale du nombre de ménages de +0,3 % par an résulte d’un accroissement du nombre de ménages de +0,3 point dû au vieillissement de la population, de +0,2 point dû à la décohabitation et d’une baisse de -0,2 point dû à l'évolution démographique.
  • Source : Insee, Outil de projections de ménages Omphale 2022.

Figure 4Décomposition de l'évolution annuelle du nombre de ménages en Normandie selon le type d'effet et la période (scénario central)

  • *Ensemble correspond à l’évolution globale du nombre de ménages, tous effets confondus.
  • Lecture : En Normandie, la croissance globale du nombre de ménages de +0,3 % par an résulte d’un accroissement du nombre de ménages de +0,3 point dû au vieillissement de la population, de +0,2 point dû à la décohabitation et d’une baisse de -0,2 point dû à l'évolution démographique.
  • Source : Insee, Outil de projections de ménages Omphale 2022.

À l’horizon 2035, la moitié des ménages supplémentaires seraient situés dans les zones de Caen et de Rouen

À l’horizon 2035, le nombre de ménages augmenterait principalement dans deux zones englobant Rouen et Caen (figure 5). Un ménage normand supplémentaire sur quatre serait localisé dans la Métropole Rouen Normandie (zone no32 sur la figure 5), au rythme de +1 300 par an (+0,5 % par an). Un sur cinq serait localisé dans la zone constituée de la Communauté urbaine (CU) de Caen la Mer et de la Communauté de communes (CC) Cœur de Nacre (zone no3) ; ce territoire accueillerait près de 1 000 nouveaux ménages par an (+0,7 % par an).

En Seine-Maritime, les CC Inter-Caux-Vexin et Caux-Austreberthe (zone no28) présenteraient la plus forte augmentation (+0,7 % par an, soit +260). Le nombre de ménages serait quasi stable dans la CU Le Havre Seine Métropole (zone no29), et dans la CA de la Région Dieppoise (zone no33).

Dans le Calvados, les CC Vallées de l’Orne et de l’Odon, Cingal-Suisse Normande et du Pays de Falaise (zone no2) présenterait la croissance la plus rapide du département, mais aussi de la région, avec un rythme annuel de +0,8 %, soit +320 ménages.

Dans l’Eure, les ménages supplémentaires seraient principalement localisés dans le territoire constitué des CC Roumois Seine et Pays du Neubourg (zone no 15, +0,6 % soit 65 de plus par an) et dans celui des CC de Pont-Audemer / Val de Risle et CC Lieuvin Pays d’Auge (zone no14, +0,4 % soit +100 ménages par an).

Dans la Manche, leur nombre augmenterait dans toutes les zones, spécialement dans les CC Granville, Terre et Mer et Villedieu Intercom (zone no17) avec +0,6 %, soit 180 de plus par an.

Enfin, le sud de la région connaîtrait une stabilité, voire une baisse du nombre de ménages, notamment dans l’Orne et en particulier dans les territoires du Perche (zone no24).

Figure 5Évolution annuelle du nombre de ménage entre 2018 et 2035 par EPCI ou regroupement d’EPCI (scénario central)

Évolution annuelle du nombre de ménage entre 2018 et 2035 par EPCI ou regroupement d’EPCI (scénario central) - Lecture : le nombre de ménages dans la Métropole Rouen Normandie (zone n° 32) augmenterait de 1 300 unités par an entre 2018 et 2035, à un rythme annuel de +0,5 %.
N° de la zone Composition de la zone Évolution annuelle moyenne du nombre de ménage entre 2018 et 2035
En nombre en %
1 CA Lisieux Normandie 50 0,14
2 CC Vallées de l'Orne et de l'Odon, CC Cingal-Suisse Normande, CC du Pays de Falaise 320 0,80
3 CU Caen la Mer, CC Coeur de Nacre 990 0,67
4 CC du Pays de Honfleur-Beuzeville, CC Cœur Côte Fleurie 50 0,21
5 CC de Bayeux Intercom, CC Isigny-Omaha Intercom, Seulles Terre et Mer 60 0,20
6 CC Normandie-Cabourg-Pays d'Auge, CC Terre d'Auge 170 0,73
7 CC Pré-Bocage Intercom, CC Intercom de la Vire au Noireau 60 0,20
8 CC Lyons Andelle, CC du Vexin Normand 50 0,21
9 CA Evreux Portes de Normandie 0 -0,01
10 CA Seine-Eure, CC Eure-Madrie-Seine 80 0,18
11 CC Intercom Bernay Terres de Normandie 60 0,22
12 CC du Pays de Conches, CC Interco Normandie Sud Eure 20 0,07
13 CA Seine Normandie Agglomération -10 -0,03
14 CC de Pont-Audemer / Val de Risle, CC Lieuvin Pays d'Auge 100 0,42
15 CC Roumois Seine, CC du Pays du Neubourg 160 0,62
16 CC Coutances Mer et Bocage, CC Côte Ouest Centre Manche 150 0,46
17 CC Granville, Terre et Mer, CC de Villedieu Intercom 180 0,60
18 CA du Cotentin, CC de la Baie du Cotentin 110 0,12
19 CA Mont-Saint-Michel-Normandie 60 0,14
20 CA Saint-Lô Agglo 120 0,35
21 CA Flers Agglo, CC Andaine – Passais, CC Domfront Tinchebray Interco, CC du Val d'Orne -30 -0,07
22 CC Terres d'Argentan Interco, CC des Vallées d'Auge et du Merlerault, CC des Pays de L'Aigle -30 -0,08
23 CU d'Alençon, CC du Pays Fertois et du Bocage Carrougien, CC des Sources de l'Orne 70 0,18
24 CC du Pays de Mortagne au Perche, CC des Hauts du Perche, CC des Collines du Perche Normand, CC Cœur du Perche -30 -0,16
25 CA Caux Seine Agglo 190 0,55
26 CC Terroir de Caux, CC Falaises du Talou 140 0,52
27 CC de Londinières, CC Communauté Bray-Eawy, CC des 4 Rivières 70 0,27
28 CC Inter-Caux-Vexin, CC Caux – Austreberthe 260 0,75
29 CU Le Havre Seine Métropole 30 0,03
30 CA Fécamp Caux Littoral Agglomération, CC Campagne-de-Caux 40 0,18
31 CC interrégionale Aumale – Blangy-sur-Bresle, CC des Villes Soeurs -50 -0,19
32 Métropole Rouen Normandie 1 300 0,53
33 CA de la Région Dieppoise -20 -0,11
34 CC de la Côte d'Albâtre, CC Terroir de Caux, CC Plateau de Caux 70 0,21
  • Lecture : le nombre de ménages dans la Métropole Rouen Normandie (zone n° 32) augmenterait de 1 300 unités par an entre 2018 et 2035, à un rythme annuel de +0,5 %.
  • Source : Insee, Outil de projections de ménages Omphale 2022.

Figure 5Évolution annuelle du nombre de ménage entre 2018 et 2035 par EPCI ou regroupement d’EPCI (scénario central)

  • Lecture : le nombre de ménages dans la Métropole Rouen Normandie (zone n° 32) augmenterait de 1 300 unités par an entre 2018 et 2035, à un rythme annuel de +0,5 %.
  • Source : Insee, Outil de projections de ménages Omphale 2022.

Encadré – Quels seraient les besoins en logements à l’horizon 2035 ?

La définition d’une politique locale du logement requiert la connaissance et l’anticipation des besoins de la population en matière d’habitat.

Le Code de la Construction et de l’Habitat prévoit dans son article R362-1 que le Comité régional de l’habitat et de l’hébergement (CRHH) émette un avis sur la satisfaction des besoins en logements des différentes catégories de population, ainsi que sur les orientations de la politique de l’habitat dans la région. Cela implique de disposer d’éléments prospectifs sur la quantification de ces besoins à l’horizon de 10 à 20 ans.

Ces éléments de connaissance sont en outre nécessaires aux services de l’État et aux collectivités locales. Ils alimentent notamment les réflexions et les échanges lors des phases d’élaboration des programmes locaux de l’habitat (PLH) ou des documents de planification urbaine.

Si l’évolution du nombre de ménages constitue la principale origine de la demande de logements, plusieurs autres phénomènes, liés à l’évolution du parc de logements (renouvellement, mutations du parc, part de logements vacants et de résidences secondaires, changement de modes d’occupation), sont à prendre en compte pour estimer la demande potentielle en logements.

Pour répondre à cet objectif, la Dreal Normandie utilisera les éléments de projection des ménages élaborés par l’Insee et le Service des données et études statistiques (SDES), service statistique du ministère chargé du logement, pour estimer la demande potentielle en logements sur la région à l’horizon 2035.

Publication rédigée par :Bruno Mura, Jessica Panchout (Insee), Pascale Gondeaux (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement)

Pour comprendre

Les projections de ménages sont réalisées à partir de projections de population. Celles-ci sont issues de l’application Omphale intégrant des hypothèses de natalité, de mortalité et de migrations propres au territoire. Cette étude exploite trois scénarios issus du modèle de projections de population Omphale : le scénario central prolonge les tendances observées relatives à l’évolution de l’espérance de vie, de la fécondité et du solde migratoire sur la période précédente. Le scénario de population haute fait l’hypothèse d’une évolution plus favorable de ces tendances, et inversement pour le scénario de population basse.

Les projections de ménages se fondent également sur les hypothèses d’évolution des comportements de cohabitation fournies par le SDES. Cette étude s’appuie sur le scénario central d’évolution des modes de cohabitation. Les évolutions nationales des modes de cohabitation observées au cours de la dernière décennie, par âge et par sexe, y sont prolongées à l’identique de 2018 à 2030. Elles sont supposées évoluer ensuite selon un rythme deux fois moins rapide jusqu’en 2050.

Les projections n’ont pas le statut d’une prévision et ne permettent pas de se prononcer sur la probabilité de réalisation d’hypothèses par rapport à d’autres. Les projections du nombre de ménages sont notamment utiles pour évaluer les besoins locaux en logements.

Zonage d’étude

Afin de garantir un certain degré de robustesse, les projections de population à l’échelle infrarégionale doivent être réalisées sur des territoires comportant au moins 50 000 habitants. Dans cette étude, des regroupements d’établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) ont ainsi dû être réalisés pour atteindre, ou d’approcher dans certains cas, ce seuil.

Définitions

Un ménage désigne l’ensemble des personnes qui partagent la même résidence principale, sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté (en cas de colocation, par exemple). Un ménage peut être constitué d’une seule personne. Ne font pas partie des ménages les personnes vivant dans des habitations mobiles ou en communautés (dont les maisons de retraite).

La personne de référence du ménage est déterminée à partir de la structure familiale du ménage et des caractéristiques des individus qui le composent, comme le fait d’apporter ou non des ressources au ménage, le fait d’être actif ou non, et l’âge.

Un couple (avec ou sans enfant) correspond à deux personnes qui partagent la même résidence principale et qui déclarent tous les deux vivre en couple ou être mariés, pacsés ou en union libre.

Une famille monoparentale correspond à un adulte vivant avec son ou ses enfants.

Une personne seule vit isolée dans sa résidence principale.

Pour en savoir plus

(1) Gamblin V. « De 2 à 6 millions de ménages supplémentaires en France entre 2018 et 2050 », Insee Focus no317, janvier 2024.

(2) Boutchenik B., Rateau G., « Ouvrir dans un nouvel ongletProjections du nombre de ménages à horizon 2030 et 2050, Analyse des modes de cohabitation et de leurs évolutions », Document de travail du SDES, décembre 2023.

(3) Brendler J., Brunet L., Mounchit N. (Insee), Comte S., Dadone M., Pouliquen E. (Dreal), « 7 000 nouveaux ménages normands chaque année à l’horizon 2030 ? », Insee Analyses Normandie no65, septembre 2019.

(4) Alleaume F., Diop B., « La population normande reste stable en 2023 », Insee Analyses Normandie no 122, avril 2024.