Insee
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes · Juillet 2024 · n° 43
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-AlpesL'activité économique régionale en berne mais l'emploi résiste Note de conjoncture régionale - 1er trimestre 2024

Megan Courthial, Pierre-Pascal Housez, Philippe Lagarde, Gregory Rabatel (Insee)

Dans un contexte national incertain, les indicateurs évoluent en ordre dispersé en Auvergne-Rhône-Alpes au premier trimestre 2024. L’activité économique, mesurée par le nombre d’heures rémunérées par les entreprises, a fortement reculé en fin de trimestre après avoir progressé modérément lors des deux premiers mois de l’année. L’emploi salarié résiste et continue d’augmenter malgré un ralentissement, tout comme en France. Il croît légèrement dans les secteurs de l’industrie, des services marchands et non marchands et poursuit son repli dans la construction et l’intérim, où la baisse s’intensifie. Le taux de chômage diminue très légèrement dans la région après trois trimestres consécutifs de hausse mais se situe toujours à un niveau bas. Le nombre de créations d’entreprises augmente fortement, ce regain profitant à l’ensemble des secteurs. Cependant, les défaillances continuent de progresser, de façon plus marquée qu’au niveau national, pour atteindre leur plus haut niveau depuis quatre ans.

L’activité touristique est comparable à celle du premier trimestre 2023, avec une hausse de la clientèle étrangère.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes
No 43
Paru le :Paru le12/07/2024

Une activité qui ralentit encore, un mois de mars dans le rouge

Au premier trimestre 2024 en Auvergne‑Rhône‑Alpes, l’activité économique, estimée par le nombre d’heures rémunérées par les entreprises, ralentit de façon de plus en plus marquée, jusqu’à atteindre, en mars, une variation négative. Dans un premier temps, l’activité freine encore en janvier (+0,6 % après +0,7 % en décembre), puis en février (+0,4 %), avant de passer au rouge en mars (-0,7 %) ; une telle évolution n’avait plus été enregistrée depuis la crise sanitaire. Au niveau national, le même schéma est à l’œuvre, avec +0,8 %, +0,5 % et -0,6 % respectivement en janvier, février et mars. Cependant, les premières données disponibles pour le mois d’avril annoncent un léger rebond de l’activité (figure 1).

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Auvergne-Rhône-Alpes

(en %)
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Auvergne-Rhône-Alpes ((en %))
Industrie Construction Services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble
janv. 2022 1,7 -0,3 13,9 1,4 8,1
févr. 2022 2,4 0,9 17,2 1,8 10,1
mars 2022 3,0 1,8 18,0 2,5 10,8
avr. 2022 1,6 0,6 18,3 3,8 10,6
mai 2022 3,8 3,4 13,3 3,0 8,8
juin 2022 2,0 -1,0 6,3 2,3 4,1
juil. 2022 0,1 -1,6 3,2 1,7 1,9
août 2022 2,6 0,3 3,5 3,1 3,1
sept. 2022 2,0 -1,0 3,1 2,6 2,4
oct. 2022 0,9 -1,7 2,3 1,7 1,5
nov. 2022 1,4 -0,7 2,2 1,9 1,7
déc. 2022 0,8 -0,7 2,5 2,0 1,8
janv. 2023 3,4 -0,6 5,2 4,5 4,2
févr. 2023 1,6 -0,2 3,0 3,1 2,4
mars 2023 0,9 -1,4 1,9 2,1 1,4
avr. 2023 0,3 -1,8 1,4 2,1 1,0
mai 2023 2,0 -1,2 2,0 2,2 1,7
juin 2023 1,1 -0,3 1,4 2,3 1,3
juil. 2023 1,3 -0,9 1,7 2,1 1,5
août 2023 0,9 -2,3 2,1 2,0 1,5
sept. 2023 -0,1 -1,9 1,0 1,3 0,5
oct. 2023 1,5 -1,4 1,2 2,3 1,1
nov. 2023 0,5 -2,6 1,0 1,8 0,6
déc. 2023 0,2 4,2 0,3 1,6 0,7
janv. 2024 1,3 -4,8 0,9 1,6 0,6
févr. 2024 0,7 -2,5 0,4 2,1 0,4
mars 2024 -0,9 -4,5 -0,3 0,9 -0,7
avr. 2024 2,0 -2,9 0,7 2,0 0,9
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Auvergne-Rhône-Alpes

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Dans la construction, la baisse de l’activité se poursuit depuis plus d’un an. La hausse apparente de décembre s’équilibre, suite à un effet de gestion, avec le mois de janvier 2024 (avertissement). Le mois de mars subit une très forte chute, de -3,9 %. L’activité augmente faiblement ce trimestre dans l’industrie (+0,3 %), de même dans le tertiaire marchand, mais de manière un peu plus marquée. Dans ces deux secteurs aussi, on observe un repli de l’activité en janvier (respectivement +1,3 % et +0,9 %), un ralentissement en février (+0,7 % et 0,4 %) puis une décroissance en mars (-0,9 % et -0,3 %). Ce phénomène se retrouve au niveau national pour ces deux secteurs (respectivement -1,2 % et -0,2 % en mars). Le tertiaire non marchand est le seul secteur qui ne connaît pas d’évolution négative en mars.

Avertissement sur les heures rémunérées

Pour les mois de décembre 2023 et janvier 2024, dans le secteur de la construction, la variation des heures rémunérées n’est pas représentative de la variation de l’activité qu’elle est censée illustrer. Les heures rémunérées dans la construction sont, dans quasiment toutes les régions, par rapport au même mois de l’année précédente, en forte augmentation en décembre 2023 et en forte baisse en janvier 2024. Ces évolutions viennent du fait que, dans la construction, les congés des salariés ne sont pas rémunérés directement par l’employeur mais par des caisses indépendantes et ne sont donc pas pris en compte. Or le positionnement atypique des vacances scolaires a entrainé, par rapport à l’année précédente, moins de congés en décembre 2023 et davantage en janvier 2024.

L’emploi salarié à nouveau en légère hausse début 2024

En Auvergne-Rhône-Alpes, l’emploi salarié progresse à nouveau au premier trimestre 2024, quoique très légèrement (+0,2 %), suivant ainsi la même tendance qu’au niveau national (figure 2).

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de l'emploi salarié ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Emploi salarié total - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,3 100,2 100,4 100,3
2ᵉ trim. 2018 100,3 100,2 100,5 100,4
3ᵉ trim. 2018 100,4 100,3 100,6 100,6
4ᵉ trim. 2018 100,8 100,6 101,0 100,9
1ᵉ trim. 2019 101,4 101,3 101,8 101,7
2ᵉ trim. 2019 101,4 101,4 101,7 101,9
3ᵉ trim. 2019 101,7 101,6 102,0 102,2
4ᵉ trim. 2019 102,1 102,0 102,6 102,6
1ᵉ trim. 2020 99,8 100,3 99,7 100,3
2ᵉ trim. 2020 99,7 99,7 99,8 99,9
3ᵉ trim. 2020 101,9 101,7 102,2 102,1
4ᵉ trim. 2020 101,3 101,8 101,3 102,1
1ᵉ trim. 2021 102,3 102,6 102,6 103,2
2ᵉ trim. 2021 104,0 103,6 104,7 104,5
3ᵉ trim. 2021 104,9 104,5 105,8 105,4
4ᵉ trim. 2021 105,3 105,0 106,4 106,2
1ᵉ trim. 2022 105,7 105,3 106,8 106,6
2ᵉ trim. 2022 106,2 105,8 107,4 107,2
3ᵉ trim. 2022 106,6 106,2 107,8 107,7
4ᵉ trim. 2022 107,0 106,5 108,3 108,2
1ᵉ trim. 2023 107,1 106,7 108,5 108,3
2ᵉ trim. 2023 107,2 106,9 108,5 108,5
3ᵉ trim. 2023 107,5 107,1 108,8 108,7
4ᵉ trim. 2023 107,6 107,1 108,8 108,6
1ᵉ trim. 2024 107,8 107,4 109,0 109,0
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

L’emploi public, qui pèse un cinquième de l’emploi total, représente près du tiers de cette croissance. Sur un an, la croissance de l’emploi salarié dépasse de peu 20 000 postes, soit une hausse de 0,6 %, en ralentissement. Sur un trimestre, l’emploi augmente faiblement dans l’ensemble des départements de la région. Seul le Rhône confirme son dynamisme et progresse de 0,4 % en trois mois ; il représente ainsi la moitié de la variation trimestrielle de l’emploi régional, alors qu’il ne pèse qu’un emploi sur trois dans le total des salariés. Sur un an, le Rhône concentre également la moitié de la variation nette de l’emploi salarié régional.

L’intérim toujours en baisse

Au premier trimestre 2024, avec 106 400 emplois, l’emploi intérimaire baisse pour le cinquième trimestre consécutif. Le secteur diminue de 1,9 % par rapport au trimestre précédent après -0,9 % au quatrième trimestre 2023. La tendance concerne à présent tous les grands secteurs des missions intérimaires et plus seulement la construction. L'intérim stagne au niveau national (-0,1 %) (figure 3).

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de l'emploi intérimaire ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Auvergne-Rhône-Alpes France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 102,3 100,9
2ᵉ trim. 2018 100,1 99,7
3ᵉ trim. 2018 100,3 99,7
4ᵉ trim. 2018 97,0 96,4
1ᵉ trim. 2019 100,4 100,1
2ᵉ trim. 2019 99,7 99,7
3ᵉ trim. 2019 99,8 99,2
4ᵉ trim. 2019 97,5 96,5
1ᵉ trim. 2020 59,9 59,6
2ᵉ trim. 2020 74,7 72,9
3ᵉ trim. 2020 90,4 88,6
4ᵉ trim. 2020 92,6 91,1
1ᵉ trim. 2021 96,5 93,7
2ᵉ trim. 2021 99,4 97,0
3ᵉ trim. 2021 100,6 98,0
4ᵉ trim. 2021 104,5 102,1
1ᵉ trim. 2022 104,9 100,9
2ᵉ trim. 2022 102,0 99,1
3ᵉ trim. 2022 102,9 100,7
4ᵉ trim. 2022 103,7 100,8
1ᵉ trim. 2023 101,1 98,7
2ᵉ trim. 2023 99,3 97,5
3ᵉ trim. 2023 98,4 95,7
4ᵉ trim. 2023 97,6 94,1
1ᵉ trim. 2024 95,7 94,0
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Il diminue dans tous les départements de la région sauf dans l’Ain (+1,4 %) et dans le Puy-de-Dôme (+0,4 %). Il est en fort repli en Haute-Savoie (-6,3 %), en Savoie (-5,0 %) et dans l’Isère (-4,1 %).

Légère augmentation dans l’industrie

Avec 513 300 salariés au premier trimestre, l’industrie augmente légèrement (+0,2 %), une évolution équivalente à celle du niveau national. Cette variation passe ce trimestre en dessous des 1 000 postes nets créés, contre 1 500 en moyenne au cours des quatre trimestres précédents (figure 4). Sur un an, l’évolution reste d’un peu plus de 1 %, soit un gain total d’effectifs de 5 300 emplois. L’emploi industriel croît dans quasiment tous les départements.

Au sein de l’industrie, la fabrication de matériels de transport est le secteur progressant le plus (+0,9 %). Bien qu’il comprenne seulement 5,3 % des effectifs industriels, il contribue à 26 % de la hausse de l’emploi trimestriel.

Figure 4Emploi salarié par secteur

Emploi salarié par secteur
Secteur d’activité Effectif au 1er trimestre 2024 Évolution par rapportau 4e trimestre 2023 Évolution par rapport au 1er trimestre 2023 (en %)
Effectif % France hors Mayotte (en %)
Agriculture 25 400 50 0,2 -0,3 -0,4
Industrie 513 300 1 000 0,2 0,2 1,0
Construction 198 000 -1 300 -0,7 -0,6 -1,5
Tertiaire marchand hors intérim 1 440 800 6 000 0,4 0,4 0,9
Intérim 106 400 -2 000 -1,9 -0,1 -5,3
Tertiaire non marchand 986 200 3 900 0,4 0,3 1,2
Ensemble 3 270 000 7 600 0,2 0,3 0,6
  • Note : Données corrigées des variations saisonnières et arrondies pour les effectifs.
  • Champ : Emploi salarié total ; données corrigées des variations saisonnières.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L’industrie agroalimentaire est le deuxième secteur le plus dynamique (+0,6 %). Il contribue à 45 % à la hausse des effectifs du secteur, bien qu’il n’en représente que 14 %.

Le secteur de l’énergie, de l’eau, des déchets et du raffinage progresse plus faiblement (+0,3 %). Ce trimestre, les deux secteurs industriels les plus employeurs, qui sont la fabrication d’autres produits industriels (53 % des effectifs), et la fabrication d’équipements électriques et électroniques (17 %), stagnent.

Les services marchands et non marchands repartent à la hausse

L’emploi dans les services marchands (hors intérim) reprend à nouveau sa hausse après un trimestre de pause. Avec 1 440 800 emplois au 1er trimestre, il augmente de 0,4 % (6 000 emplois supplémentaires) par rapport au trimestre précédent, une évolution proche du niveau national (+0,4 %) (figure 5).

Figure 5Évolution de l'emploi salarié par secteur - Auvergne-Rhône-Alpes

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Auvergne-Rhône-Alpes ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,4 100,1 100,5 100,0
2ᵉ trim. 2018 100,7 100,4 100,7 99,6
3ᵉ trim. 2018 101,7 100,6 101,0 99,3
4ᵉ trim. 2018 102,2 100,9 101,6 99,7
1ᵉ trim. 2019 103,0 101,4 102,5 99,8
2ᵉ trim. 2019 103,3 101,6 102,3 99,9
3ᵉ trim. 2019 104,1 101,8 102,6 100,0
4ᵉ trim. 2019 104,8 102,0 103,7 100,1
1ᵉ trim. 2020 104,6 101,6 101,7 99,9
2ᵉ trim. 2020 105,9 101,2 100,8 99,1
3ᵉ trim. 2020 107,4 101,2 103,4 100,7
4ᵉ trim. 2020 108,8 101,1 101,2 101,1
1ᵉ trim. 2021 110,0 101,6 102,5 101,3
2ᵉ trim. 2021 110,4 102,2 106,0 101,5
3ᵉ trim. 2021 111,2 102,7 107,3 101,8
4ᵉ trim. 2021 111,7 103,0 108,1 101,6
1ᵉ trim. 2022 112,0 103,4 108,6 101,7
2ᵉ trim. 2022 112,0 103,9 109,6 101,9
3ᵉ trim. 2022 112,1 104,5 110,2 102,3
4ᵉ trim. 2022 112,0 104,9 110,7 102,2
1ᵉ trim. 2023 111,5 105,3 111,2 102,4
2ᵉ trim. 2023 111,3 105,6 111,3 102,5
3ᵉ trim. 2023 110,8 105,9 111,7 103,0
4ᵉ trim. 2023 110,6 106,2 111,7 103,2
1ᵉ trim. 2024 109,8 106,4 112,2 103,6
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 5Évolution de l'emploi salarié par secteur - Auvergne-Rhône-Alpes

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Il ne diminue que dans trois départements : l’Allier (-0,6 %), la Drôme (-0,3 %) et la Loire (-0,1 %). La croissance est principalement portée par le Rhône, l’Isère et la Savoie qui représentent 92 % de la variation régionale trimestrielle (+5 500 emplois) ainsi que 91 % de la variation annuelle (+12 900).

Cette hausse est entraînée par l’hébergement et la restauration (+1,0 %, +1 500 emplois supplémentaires), les services aux ménages (+1,0 %, +1 350 emplois) et les services aux entreprises (+0,9 %, +3 100 emplois). Ces trois secteurs contribuent à la quasi-totalité de la progression de l’emploi, que ce soit sur ce trimestre ou sur un an. L’emploi continue de reculer dans les activités immobilières (-0,6 %) et dans l’information-communication (-0,3 %).

Dans les services non marchands, l’emploi est également en hausse de 0,4 %, soit 3 900 emplois supplémentaires (+0,3 % en France) après +0,1 % le trimestre précédent.

Dans ce secteur, l’emploi ne diminue que dans l’Isère (-0,1 %). Il augmente dans tous les autres départements, et plus fortement dans la Drôme (+1,2 %), en Haute-Loire et en Haute-Savoie (+0,7 %).

La construction poursuit sa baisse

Dans la construction, l’emploi diminue encore, de 0,7 %, soit 1 300 emplois de moins au 1er trimestre 2024 (-0,6 % en France) après -0,2 % le trimestre précédent. Le repli reste marqué en Haute-Savoie (-1,6 %), en Savoie et dans l’Ain (-1,0 %), mais aussi dans le Rhône (-0,9 %) qui concentre 82 % de la baisse des effectifs. Ce secteur stagne ou limite les pertes ce trimestre dans d’autres départements : l’Ardèche, l’Allier, la Loire, la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme.

Quasi-stagnation du chômage sur l’ensemble de la région

Au premier trimestre 2024, le taux de chômage localisé s’élève à 6,4 % de la population active, en recul de 0,1 point par rapport au trimestre précédent. Ce taux est structurellement inférieur à celui enregistré en France (hors Mayotte), où il s’élève à 7,5 % (figure 6). Il est toutefois supérieur de 0,4 point à son niveau du premier trimestre 2023, qui était le plus bas depuis fin 2008 (6,0 %). Mais il demeure cependant nettement au-dessous de son pic du deuxième trimestre 2015 où il culminait à 9,1 %, soit 2,7 points au-dessus du taux actuel.

Figure 6Taux de chômage

(en %)
Taux de chômage ((en %))
Auvergne-Rhône-Alpes France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 7,7 9,0
1ᵉ trim. 2018 7,9 9,3
2ᵉ trim. 2018 7,8 9,1
3ᵉ trim. 2018 7,7 8,9
4ᵉ trim. 2018 7,5 8,8
1ᵉ trim. 2019 7,5 8,8
2ᵉ trim. 2019 7,3 8,4
3ᵉ trim. 2019 7,3 8,3
4ᵉ trim. 2019 7,1 8,2
1ᵉ trim. 2020 6,9 7,9
2ᵉ trim. 2020 6,5 7,1
3ᵉ trim. 2020 7,9 9,0
4ᵉ trim. 2020 7,1 8,1
1ᵉ trim. 2021 7,4 8,2
2ᵉ trim. 2021 7,0 7,9
3ᵉ trim. 2021 6,9 7,9
4ᵉ trim. 2021 6,4 7,4
1ᵉ trim. 2022 6,3 7,4
2ᵉ trim. 2022 6,4 7,4
3ᵉ trim. 2022 6,2 7,3
4ᵉ trim. 2022 6,1 7,1
1ᵉ trim. 2023 6,0 7,1
2ᵉ trim. 2023 6,2 7,2
3ᵉ trim. 2023 6,4 7,4
4ᵉ trim. 2023 6,5 7,5
1ᵉ trim. 2024 6,4 7,5
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 6Taux de chômage

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Le taux de chômage varie très peu ou reste stable dans la plupart des départements de la région. C’est dans la Drôme qu’il recule le plus (-0,2 point). De faibles variations sont enregistrées dans l’Allier, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, le Rhône et la Haute-Savoie avec une baisse de 0,1 point. Les départements de la région les moins touchés par le chômage demeurent le Cantal, avec un taux de chômage de 4,3 %, et la Savoie (5,4 %) ; l’Ardèche et de la Drôme sont les plus affectés (8,0 %).

Les créations d’entreprises en forte hausse

En Auvergne-Rhône-Alpes, 33 800 entreprises ont été créées au 1er trimestre 2024, soit 5,6 % de plus qu’au trimestre précédent. Au niveau national, la hausse est de 4,0 % (figure 7).

Figure 7Créations d'entreprises

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Créations d'entreprises ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Auvergne-Rhône-Alpes hors micro-entrepreneurs France hors micro-entrepreneurs Auvergne-Rhône-Alpes y compris micro-entrepreneurs France y compris micro-entrepreneurs
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 99,3 99,7 106,3 104,2
2ᵉ trim. 2018 99,2 100,7 109,0 107,4
3ᵉ trim. 2018 97,5 98,9 111,0 108,4
4ᵉ trim. 2018 99,8 101,4 112,0 112,5
1ᵉ trim. 2019 103,1 107,0 130,0 122,8
2ᵉ trim. 2019 103,3 106,2 129,1 123,5
3ᵉ trim. 2019 103,6 105,8 131,0 126,2
4ᵉ trim. 2019 98,1 102,5 132,8 128,4
1ᵉ trim. 2020 95,3 97,6 126,7 118,2
2ᵉ trim. 2020 74,1 73,9 101,6 97,0
3ᵉ trim. 2020 108,1 112,5 154,5 150,4
4ᵉ trim. 2020 112,9 113,9 151,2 150,0
1ᵉ trim. 2021 114,9 116,1 152,0 154,7
2ᵉ trim. 2021 116,2 120,2 152,1 153,4
3ᵉ trim. 2021 116,8 115,3 149,9 145,4
4ᵉ trim. 2021 117,6 115,0 150,4 147,3
1ᵉ trim. 2022 115,2 115,9 156,3 151,2
2ᵉ trim. 2022 116,9 117,8 148,3 147,8
3ᵉ trim. 2022 121,8 120,9 153,7 155,0
4ᵉ trim. 2022 120,8 118,7 157,6 155,9
1ᵉ trim. 2023 97,3 105,9 141,9 144,0
2ᵉ trim. 2023 99,3 107,1 144,4 146,1
3ᵉ trim. 2023 104,2 110,4 151,0 157,1
4ᵉ trim. 2023 112,3 114,0 156,9 156,8
1ᵉ trim. 2024 113,7 118,8 165,6 163,1
  • Note : données CVS-CJO.
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Figure 7Créations d'entreprises

  • Note : données CVS-CJO.
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Le nombre de nouvelles entreprises augmente dans l’ensemble des secteurs, plus fortement dans les services (+6,1 %), secteur qui concentre près de 59 % des créations d’entreprises (19 800 créations ce trimestre). Le nombre de créations progresse de 5,5 % dans la construction et de 5,1 % dans l’industrie. La croissance est plus modérée dans le commerce (+4,6 %).

Les créations sous le statut de micro-entrepreneur, qui représentent deux tiers des enregistrements, soutiennent la hausse, avec +8,0 % sur un trimestre, contre +1,3 % pour les entreprises classiques.

Sur une année, d’avril 2023 à mars 2024, le nombre de créations hors micro-entreprises baisse de 5,9 % par rapport à la même période de l’année précédente (d’avril 2022 à mars 2023), alors que le nombre de nouvelles micro-entreprises croît de 8,0 %. Au global, la progression nette du nombre d’entreprises atteint 2,7 % entre les deux périodes, avec 126 000 entreprises supplémentaires.

Chez les micro-entrepreneurs, l’industrie est le secteur augmentant le plus, avec 10,5 % de créations de plus par rapport au trimestre précédent. Cependant, le secteur des services reste le principal moteur de la création de micro-entreprises (61 % des nouvelles entreprises), comme il l’est pour les entreprises classiques (55 %).

En Auvergne-Rhône-Alpes, entre avril 2023 et mars 2024, 7 100 entreprises ont fait l’objet d’une procédure de redressement judiciaire (+33 % par rapport à la même période de l’année précédente). Le nombre de défaillances est en hausse continue depuis fin 2021. Toutefois, la dernière tendance mensuelle et l’évolution nationale laissent penser qu’une stabilisation pourrait s’opérer au trimestre suivant.

L’activité dans la construction toujours faible malgré une légère reprise en début d’année

En Auvergne-Rhône-Alpes, le nombre de logements commencés, en données corrigées des variations saisonnières, progresse à nouveau depuis deux trimestres à un rythme très modéré (+400 logements au premier trimestre 2014), sans atteindre la barre des 10 000 logements, seuil historiquement bas sous lequel il était tombé mi-2023. Au niveau national, les résultats sont encore plus sombres ce trimestre avec une baisse toujours persistante (figure 8).

Figure 8Évolution du nombre de logements

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution du nombre de logements ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Logements autorisés - Auvergne-Rhône-Alpes Logements autorisés - France hors Mayotte Logements commencés - Auvergne-Rhône-Alpes Logements commencés - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 99,7 100,1 82,2 84,3
2ᵉ trim. 2018 91,5 97,3 89,2 89,3
3ᵉ trim. 2018 88,3 97,7 89,7 82,9
4ᵉ trim. 2018 91,3 93,0 82,7 88,0
1ᵉ trim. 2019 84,3 90,3 77,4 83,4
2ᵉ trim. 2019 97,2 95,0 76,9 80,3
3ᵉ trim. 2019 93,6 90,4 85,1 82,0
4ᵉ trim. 2019 103,4 102,6 81,0 84,2
1ᵉ trim. 2020 107,0 96,5 77,4 80,2
2ᵉ trim. 2020 57,3 58,8 77,1 68,8
3ᵉ trim. 2020 79,3 80,8 86,8 86,8
4ᵉ trim. 2020 87,7 94,5 85,4 81,7
1ᵉ trim. 2021 97,8 94,5 91,2 88,0
2ᵉ trim. 2021 93,9 98,0 88,9 87,8
3ᵉ trim. 2021 99,5 101,1 95,7 87,8
4ᵉ trim. 2021 104,8 98,7 89,0 89,3
1ᵉ trim. 2022 117,4 117,9 87,0 90,4
2ᵉ trim. 2022 110,1 109,8 83,5 83,0
3ᵉ trim. 2022 102,0 104,8 80,4 79,9
4ᵉ trim. 2022 73,0 75,7 83,8 82,8
1ᵉ trim. 2023 76,1 82,7 71,8 71,1
2ᵉ trim. 2023 81,5 78,7 63,7 64,9
3ᵉ trim. 2023 72,2 71,9 52,1 58,6
4ᵉ trim. 2023 63,9 76,3 57,5 58,8
1ᵉ trim. 2024 70,2 74,6 61,5 56,4
  • Note : données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle estimée.
  • Source : SDES, Sitadel.

Figure 8Évolution du nombre de logements

  • Note : données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle estimée.
  • Source : SDES, Sitadel.

Le nombre de mises en chantier sur une année glissante (en données non corrigées des variations saisonnières) a reculé de 26,1 % (-23,6 % en France) par rapport aux douze mois précédents, passant de 50 800 logements commencés d’avril 2022 à mars 2023, à 37 600 d’avril 2023 à mars 2024.

Le nombre d’autorisations délivrées, indicateur avancé du nombre de futurs logements commencés, se redresse également légèrement au cours du premier trimestre (+1 050 logements). Néanmoins, le nombre d’autorisations délivrées depuis un an reste en repli de 20,6 % (-19,5 % en France) par rapport aux douze mois précédents, passant de 61 800 à 49 100. Cette diminution est cependant moins rapide que fin 2023 où elle atteignait -27,1 %.

Les nuitées sont à nouveau orientées à la hausse au premier trimestre

Au premier trimestre 2024, les hôtels de la région ont comptabilisé 6,7 millions de nuitées, et se situent ainsi à un niveau quasi équivalent au premier trimestre 2023 (+0,4 %) (figure 9).

Alors que la clientèle résidente recule de 4,3 %, celle des non-résidents progresse fortement avec une hausse de 11,7 %.

Cette évolution est toutefois moins dynamique qu’au plan national. Avec 43 millions de nuitées en France métropolitaine, la fréquentation des hôtels augmente de 1,1 % en un an. Si la clientèle étrangère est en hausse de 6,3 %, celle des résidents est en baisse de 1,3 %.

Figure 9Évolution de la fréquentation dans les hôtels

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de la fréquentation dans les hôtels ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Auvergne-Rhône-Alpes France
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,4 100,9
2ᵉ trim. 2018 100,6 101,2
3ᵉ trim. 2018 100,5 101,8
4ᵉ trim. 2018 100,9 102,1
1ᵉ trim. 2019 101,2 102,0
2ᵉ trim. 2019 101,8 102,6
3ᵉ trim. 2019 102,2 102,7
4ᵉ trim. 2019 103,0 103,0
1ᵉ trim. 2020 100,6 82,9
2ᵉ trim. 2020 80,7 58,9
3ᵉ trim. 2020 76,1 47,8
4ᵉ trim. 2020 64,1 33,6
1ᵉ trim. 2021 48,0 40,9
2ᵉ trim. 2021 55,9 47,9
3ᵉ trim. 2021 59,7 53,2
4ᵉ trim. 2021 70,3 64,6
1ᵉ trim. 2022 86,5 74,0
2ᵉ trim. 2022 98,4 90,1
3ᵉ trim. 2022 100,6 96,4
4ᵉ trim. 2022 101,8 99,5
1ᵉ trim. 2023 104,6 102,7
2ᵉ trim. 2023 105,5 104,0
3ᵉ trim. 2023 104,5 102,9
4ᵉ trim. 2023 104,5 102,1
1ᵉ trim. 2024 104,6 102,3
  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2017.
  • Sources : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) ; enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Figure 9Évolution de la fréquentation dans les hôtels

  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2017.
  • Sources : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) ; enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Le nombre d’heures rémunérées dans l’hébergement témoigne encore de la bonne tenue de l’activité touristique : au premier trimestre, il augmente de 1,2 % par rapport à la même période de l’année précédente, après 3,3 % fin 2023. Ce secteur est particulièrement dynamique en Haute-Loire (+12,9 %) et dans une moindre mesure dans la Drôme, en Isère et dans le Rhône (autour de 5 %). L’activité ne diminue que dans l’Allier, le Puy-de-Dôme et la Savoie avec un recul compris entre -1,3 % et -0,8 %.

Dans la restauration, l’activité est en légère hausse de 0,4 % en un an, après +1,1 % le trimestre précédent. La Haute-Loire et le Cantal sont particulièrement dynamiques (+10,7 % et +5,7 %). L’activité se replie dans l’Allier, en Ardèche, dans le Rhône, l’Ain et la Loire avec des baisses comprises entre -2,9 % et -1,1 %.

Encadré 1 - Contexte international - En 2024, la zone euro sort de l’ornière

En 2023, tandis que la croissance américaine restait soutenue (+2,5 %), l’activité dans la zone euro est globalement demeurée étale (+0,6 %), pénalisée par des prix énergétiques élevés et les effets du resserrement monétaire. Toutefois, depuis le début de l’année, les économies européennes semblent repartir : la zone euro (+0,3 %) tout comme le Royaume-Uni (+0,7 %) ont renoué avec la croissance au premier trimestre. Ce retour de la croissance provient pour le moment essentiellement du commerce extérieur. À l’inverse, l’économie américaine (+0,4 % au premier trimestre) est restée tirée par une dynamique interne robuste, et notamment une orientation favorable de la politique budgétaire.

Encadré 2 - Contexte national - Du PIB, des Jeux, des inconnues

En France, l’activité a progressé modérément depuis deux trimestres (+0,2 % au premier trimestre 2024 après +0,3 % fin 2023). Cette croissance provient, comme ailleurs en Europe, d’une forte contribution du commerce extérieur. L’inflation a nettement reflué, s’établissant à +2,2 % sur un an en juin 2024, contre +4,5 % un an plus tôt. L’emploi salarié a quant à lui progressé solidement en début d’année (+0,3 %). Le climat des affaires se maintient en juin un peu en deçà de sa moyenne : la croissance s’établirait à +0,3 % au deuxième trimestre, avant de connaitre un profil marqué au second semestre par l’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris. Sur l’ensemble de l’année 2024, la croissance atteindrait +1,1 %, comme en 2023. La situation politique en France constitue cependant un aléa important pour les prochains mois.

Publication rédigée par :Megan Courthial, Pierre-Pascal Housez, Philippe Lagarde, Gregory Rabatel (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Heures rémunérées :

Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Revenu de solidarité active / RSA :

Le revenu de solidarité active est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d'un revenu garanti.

Le montant du revenu garanti varie en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfant(s) à charge.

Remarque :

Le revenu de Solidarité active (RSA) se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI) et à l'allocation parent isolé (API).

Le RSA est en vigueur depuis 2009 en métropole, depuis 2011 dans les départements et collectivités d’outre-mer (à l’exception de la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna où il n’est pas applicable) et depuis 2012 à Mayotte (selon des modalités spécifiques).

Prime d'activité :

La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE).


Sa réglementation s’inscrit dans la continuité de celle du RSA-activité, mais présente cependant quelques spécificités, notamment pour les temps partiels (bonus modulable individuel).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Pour en savoir plus

(1) « Un trimestre en demi-teinte, des écarts sectoriels qui s’accroissent », Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes no 41, mars 2024.

(2) Bilan économique 2023 : « L’activité économique revient à la normale, les effets de la crise sanitaire semblent derrière nous », Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes no 42, juin 2024.

(3) « Du PIB, des Jeux, des inconnues », Note de conjoncture nationale, Insee, juillet 2024.

(4) « Au premier trimestre 2024, l’emploi salarié est quasi stable ou en légère hausse dans toutes les régions », Insee Informations Rapides no 157, juin 2024.

(5) Tableau de bord de la conjoncture.