Insee Flash Nouvelle-Aquitaine · Mai 2024 · n° 111

En Nouvelle-Aquitaine, plus de la moitié des emplois salariés du privé situés dans une zone dédiée à l’activité économique

Dans un contexte où la gestion durable des espaces devient essentielle, la concentration des activités dans des espaces dédiés est un levier permettant de limiter la consommation foncière. En 2019, 1 788 zones dédiées à l’activité économique (ZDAE) existent en Nouvelle-Aquitaine (pour comprendre). Ces zones sont le plus souvent en périphérie des villes mais à proximité d’espaces d’habitation. Elles concentrent 40 000 établissements et 54 % des emplois salariés privés de la région (hors intérim, agriculture et emplois privés exerçant des missions de service public). Ces établissements emploient en moyenne davantage que ceux situés en dehors de ces zones (16 salariés contre 6).

La concentration des emplois et établissements dans les zones dédiées à l’activité est plus importante qu’au niveau national. La Nouvelle-Aquitaine se classe au 7^e rang des régions.

En lien avec un besoin de place pour ses activités, l’industrie se concentre particulièrement dans les ZDAE : 69 % des emplois industriels de la région y sont localisés. C’est également le cas pour le commerce interentreprises et automobile, le transport et l’entreposage. À l’inverse, les activités à vocation présentielle sont moins fréquemment concentrées dans des zones dédiées.

Comme dans le reste du pays, la répartition des activités diffère selon la taille des zones. Celles qui concentrent le plus d’emplois (plus de 5 000 salariés, soit 34 % des emplois en ZDAE) ont une spécialisation tertiaire, notamment dans le domaine des services aux entreprises et de services d’informatique-communication, de banque, immobilier ou assurance. L’industrie est plus présente dans les zones plus petites (moins de 1 000 salariés, soit 37 % des emplois). Les zones de taille moyenne ont un profil intermédiaire ; elles accueillent toutefois davantage d’activités logistiques et de commerce de détail.

En 2019, 46 % des établissements des zones néo-aquitaines dédiées à l’activité économique étaient implantés au même endroit en 2009. Cette stabilité caractérise davantage l’industrie, avec 6 établissements sur 10, que les services. Les autres établissements s’y sont implantés soit par création (32 %), soit par transfert depuis un autre lieu (22 %).

Les créations concernent plus souvent l’hébergement-restauration et le commerce de détail, les transferts plutôt la construction.

La concentration de l’emploi dans les zones dédiées à l’activité économique varie selon les départements. Avec 6 emplois sur 10 en zone dédiée, la Vienne et les Deux-Sèvres ont le plus fort taux de concentration d’emplois. En Creuse, Dordogne et Haute-Vienne, leur concentration est inférieure à 50 %, alors qu’en Gironde, Pyrénées-Atlantiques, Landes, Lot-et-Garonne, elle est autour de la moyenne régionale.

Les vingt plus grandes zones concentrent un peu plus de 210 000 emplois salariés privés, soit un tiers des emplois régionaux en ZDAE. Bordeaux et ses communes avoisinantes en accueillent cinq (encadré). Trois sont situées à proximité de Pau ; deux à Limoges, à Anglet, ainsi qu’autour de Niort et d’Agen. Poitiers, Châtellerault, Brive-la-Gaillarde, et Périgny à côté de La Rochelle abritent les quatre dernières.

Les zones dédiées à l’activité économique correspondent à des zones statistiques définies pour cette étude, qui regroupent l’emploi selon un seuil d’au moins 50 emplois salariés ou 3 établissements et plus de 10 salariés, et qui n’ont pas de vocation résidentielle. Il s’agit d’un ensemble de carreaux de 200 mètres de côté, contigus ou séparés au maximum par un carreau vide. Elles peuvent avoir différentes visées économiques : il peut s’agir de zones commerciales en périphérie, de grands sites industriels, de quartiers d’affaires, ou encore de sites touristiques comme le Futuroscope de Poitiers. Elles sont donc bien distinctes des zones d’activités économiques (ZAE) définies et aménagées par les collectivités territoriales.

Les effectifs salariés mesurés sont ceux du secteur privé « restreint » excluant les établissements exerçant des missions de service public, l’emploi agricole et intérimaire. Les activités du parapublic telles que les activités hospitalières, d’action sociale et d’enseignement ne sont pas non plus comptabilisées. Le champ inclut ainsi l’emploi privé dans l’industrie, la construction ou le tertiaire.

La partition de l'économie en deux sphères, présentielle et productive, permet de mieux comprendre les logiques de spatialisation des activités et de mettre en évidence le degré d'ouverture des systèmes productifs locaux. Elle permet aussi de fournir une grille d'analyse des processus d'externalisation et autres mutations économiques à l'œuvre dans les territoires. Les activités présentielles sont les activités mises en œuvre localement pour la production de biens et de services visant la satisfaction des besoins de personnes présentes dans la zone, qu'elles soient résidentes ou touristes : par exemple hébergement-restauration, services aux particuliers, commerce de proximité, etc. Les activités productives sont déterminées par différence : il s'agit des activités qui produisent des biens majoritairement consommés hors de la zone et des activités de services tournées principalement vers les entreprises de cette sphère.