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Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté · Mars 2024 · n° 115
Insee Analyses Bourgogne-Franche-ComtéSpectacle vivant, audiovisuel et cinéma : les contrats courts incitent au cumul d’emplois

Clément Maneyrol, Philippe Rossignol (Insee)

En Bourgogne-Franche-Comté, 23 000 personnes sont salariées dans les établissements du secteur du spectacle vivant, de l’audiovisuel et du cinéma en 2021. Le volume de travail est plus modeste avec 6 100 équivalents temps plein sur l’année. Ils concernent minoritairement des professions du spectacle puisque près de 80 % relèvent de fonctions supports. Bousculé par la crise sanitaire un an plus tôt, l’emploi repart à la hausse après la troisième vague épidémique de mars 2021.

Le salaire horaire moyen du secteur est proche de celui pratiqué dans le reste de l’économie. Toutefois, coutumiers de multiples contrats courts, les actifs sont rarement employés à temps plein sur une année. Une personne sur deux perçoit un salaire inférieur à 800 € par mois.

Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté
No 115
Paru le :Paru le14/03/2024

Cette publication a été élaborée collectivement (encadré 4).

Le secteur du spectacle vivant, de l’audiovisuel et du cinéma emploie 6 100 équivalents temps plein en 2021

En 2021, près de 23 000 salariés ont travaillé en Bourgogne-Franche-Comté au moins une heure dans un établissement du secteur du . Toutefois, favorisant la multiplication des contrats à durée déterminée (CDD) de courte durée et/ou à temps partiel, ce secteur, nommé par la suite du spectacle vivant et enregistré, génère 6 100 emplois en (ETP). Il représente moins de 1 % du volume horaire travaillé de la région.

Les artistes et techniciens exerçant directement un métier du spectacle (comédiens, danseurs, ingénieurs du son, décorateurs, chargés de production, etc.) représentent un cinquième des ETP. La majorité du volume d’emploi du secteur est ainsi dédiée aux professions supports. C’est le cas, par exemple, du comptable d’une chaîne de télévision ou de l’hôte d’accueil d’un théâtre.

Si elles ne sont pas étudiées ici, il est à noter que des professions du spectacle existent aussi dans des établissements dont l’activité principale n’est pas en rapport avec le secteur du spectacle vivant et enregistré. Elles représentent 1 320 ETP. Il s’agit, par exemple, d’un musicien travaillant dans un restaurant (figure 1).

Figure 1Schéma des emplois du spectacle vivant, de l’audiovisuel et du cinéma

(Effectifs en équivalent temps plein (ETP))
Schéma des emplois du spectacle vivant, de l’audiovisuel et du cinéma ((Effectifs en équivalent temps plein (ETP)))
Secteur / Profession Professions du spectacle Ensemble des professions
oui non
Activité du spectacle vivant, de l’audiovisuel et du cinéma oui 1 343 4 740 6 083
non 1 320 // 1 320
Tous secteurs 2 663 4 740 7 403
  • Source : Insee, Base tous salariés 2021 (postes annexes et non annexes).

Figure 1Schéma des emplois du spectacle vivant, de l’audiovisuel et du cinéma

(Effectifs en équivalent temps plein (ETP))
  • Source : Insee, Base tous salariés 2021 (postes annexes et non annexes).

Le milieu associatif concentre 30 % du volume de l’emploi

Le secteur du spectacle vivant et enregistré maille l’ensemble de la région. Il est porté par les petites structures associatives dont une majorité emploie moins d’un ETP dans l’année. Au total, près d’un tiers des ETP du secteur sont employés par les associations. Les bénévoles n’étant pas rémunérés, leur participation ne peut être prise en compte ici. La forme associative présente l’avantage d’être sans capital de départ et d’ouvrir l’accès à diverses subventions, locales ou non. Mais cela n’exclut pas la présence d’importantes structures associatives parmi lesquelles figurent les plus gros employeurs du secteur telles que l’École supérieure de musique de Bourgogne-Franche-Comté, le Conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté, l’Orchestre Dijon Bourgogne ou encore le label Youz prod.

L’emploi dans le spectacle vivant et enregistré se concentre principalement autour des grands pôles urbains. C’est là que sont situés les grandes salles de spectacles, les établissements publics et les grands groupes de média. Ainsi, les de Dijon et de Besançon concentrent près de 40 % des emplois salariés du secteur.

Toutes formes juridiques confondues, près d’un établissement sur deux du secteur opère dans le seul domaine du spectacle vivant, soit un tiers du volume d’emploi (figure 2). Celui-ci comprend les compagnies de spectacles (théâtre, opéra, etc.) mais aussi les salles de spectacles à l’exemple de l’Opéra de Dijon, principal employeur de ce domaine. Ensuite, les activités récréatives, notamment les différents casinos de la région, regroupent un quart des ETP. Suivent l’édition écrite avec les principaux groupes de presse locale (Bien Public, Est Républicain, Journal de Saône-et-Loire, etc.), et l’audiovisuel où l’emploi se concentre autour de France Télévisions et Radio France.

Figure 2Évolution de l’emploi salarié dans le secteur du spectacle vivant, de l’audiovisuel et du cinéma

Évolution de l’emploi salarié dans le secteur du spectacle vivant, de l’audiovisuel et du cinéma
Activités principales des établissements 2021 Évolution 2021/2019 Part des professions du spectacle en 2021 Part des CDD en 2021
(en effectifs) (en %) (en %) (en %) (en %)
Spectacle vivant 1 983 32,6 -5,9 46,4 36
Activités récréatives 1 375 22,6 -14,6 ns 9
Édition écrite 867 14,2 -9,7 1,9 4
Audiovisuel / multimédia 789 13 -6,4 35,6 14
Patrimoine 672 11,1 -7,4 ns 14
Arts visuels 239 3,9 -9,5 8,5 10
Enseignement 159 2,6 -1,7 61,5 12
Ensemble 6 083 100 -8,8 22 19
  • ns : Non significatif.
  • Champ : Emploi en ETP.
  • Source : Insee, Base tous salariés 2019 et 2021 (postes annexes et non annexes).

Les effets de la crise sanitaire se font encore sentir

Après une année 2020 marquée par la crise sanitaire et ses effets notables sur l’activité économique, l’emploi salarié en ETP s’est contracté de presque 9 % entre 2019 et 2021, contre -0,4 % tous secteurs confondus dans la région. Tous les domaines sont concernés, en particulier les activités récréatives, les arts visuels ou encore le patrimoine. La baisse dans le spectacle vivant est moindre. Le redémarrage de l’activité à partir du printemps, période plus propice pour ce domaine, a coïncidé avec la levée progressive des restrictions de rassemblements. Il s’observe en particulier chez les intermittents du spectacle dont le niveau d’emploi s’est redressé à partir du second semestre 2021 (encadré 1).

Dans l’édition écrite, à la crise sanitaire s’ajoute la concentration des médias en cours depuis plusieurs années. Les éditeurs cherchent à faire face à l’érosion des volumes de ventes papiers au profit des formats numériques, à la diminution induite de leurs recettes publicitaires ainsi qu’à la réduction du nombre de points de vente. Ils doivent pallier la concurrence de médias en ligne, basés sur un modèle économique différent (souvent gratuits, parfois à abonnement payant).

Un salaire horaire moyen proche de la moyenne régionale

En moyenne, les salaires horaires proposés dans le secteur du spectacle vivant et enregistré sont proches de ceux pratiqués dans les autres secteurs de la région. Ils correspondent à un peu plus de 2 100 € net par mois pour un salarié à temps complet. Si les actifs occupent plus souvent des emplois de cadres (32 %) ou de professions intermédiaires (30 %) par rapport aux autres secteurs de la région (respectivement 11 % et 18 %), ils ont moins souvent des fonctions à responsabilité ce qui minore leurs salaires à catégorie socio-professionnelle égale.

Les femmes perçoivent en moyenne 2 000 € net par mois pour un emploi à temps plein, contre 2 300 € pour les hommes. Soit une différence de 13 %, légèrement inférieure à l’écart constaté dans l’ensemble de l’économie régionale. Elle est plus limitée (environ 5 %) pour les professions plus spécifiques du spectacle.

Les femmes sont moins nombreuses que les hommes, mais ont un volume d’heures travaillées moyen plus important. Cela s’explique par le fait qu’elles occupent plus souvent des fonctions supports à temps plein. Les hommes sont eux, très présents sur des professions du spectacle techniques ou artistiques, privilégiant des contrats courts, voire de très courte durée. Ces professions nécessitent parfois des temps de préparation (appropriation d’une partition, d’un texte, écriture, entraînements sportifs, etc.) qui doivent être pris sur leur temps personnel.

La précarité des emplois peut conduire à de la pluriactivité

Les salaires estimés à temps complet sont toutefois théoriques. Le secteur privilégiant les contrats courts, peu d’employés travaillent à temps plein toute l’année. Au niveau individuel, cela se traduit par une succession de contrats, ponctuée de périodes de chômage. La multitude d’embauches successives a contribué à la rapidité de la reprise post-Covid (encadré 2). En 2021, sur les 23 000 personnes ayant travaillé au moins une heure dans un établissement du spectacle vivant et enregistré de la région, seul un tiers a occupé un unique emploi salarié dans l’année.

En prenant en compte l’ensemble des postes salariés occupés dans l’année (y compris en dehors de la sphère du spectacle vivant et enregistré), le salaire médian mensuel s’établit à 800 € net. En ajoutant les prestations chômage perçues au cours de l’année, le revenu médian s’établit à 1 350 € net par mois (figure 3). Pour une personne sur quatre, les prestations chômage représentent plus de la moitié de leurs revenus (encadré 3). Certains peuvent compléter leur revenu par des activités non salariées.

Figure 3Dispersions des revenus d’activités perçus dans l’année

(revenu net annuel en euros)
Dispersions des revenus d’activités perçus dans l’année ((revenu net annuel en euros)) - Lecture : En prenant en compte l’ensemble des postes salariés occupés dans l’année (y compris en dehors de la sphère du spectacle vivant et enregistré), 50 % des salariés ont perçu un revenu salarié annuel net inférieur à 9 558 euros.
Pourcentage cumulé des individus, classés selon le revenu salarié croissant (centiles du salaire net) Revenus d’activité (net) Revenus d’activité + chômage
1 120 124
2 191 207
3 273 313
4 373 440
5 486 585
6 620 772
7 780 981
8 945 1 178
9 1 095 1 414
10 1 260 1 653
11 1 432 1 856
12 1 610 2 107
13 1 755 2 419
14 1 911 2 699
15 2 096 2 980
16 2 293 3 281
17 2 488 3 600
18 2 673 3 910
19 2 848 4 254
20 3 030 4 623
21 3 220 4 993
22 3 390 5 387
23 3 582 5 786
24 3 772 6 231
25 3 963 6 624
26 4 146 7 030
27 4 325 7 442
28 4 552 7 832
29 4 742 8 240
30 4 944 8 635
31 5 142 9 003
32 5 364 9 405
33 5 585 9 832
34 5 803 10 200
35 6 015 10 618
36 6 241 11 011
37 6 459 11 376
38 6 694 11 757
39 6 929 12 123
40 7 158 12 541
41 7 394 12 972
42 7 636 13 327
43 7 873 13 738
44 8 095 14 103
45 8 365 14 510
46 8 585 14 871
47 8 821 15 177
48 9 055 15 536
49 9 318 15 842
50 9 558 16 166
51 9 846 16 455
52 10 097 16 732
53 10 338 17 027
54 10 600 17 301
55 10 888 17 571
56 11 190 17 858
57 11 492 18 153
58 11 814 18 436
59 12 127 18 720
60 12 481 18 969
61 12 836 19 260
62 13 187 19 536
63 13 534 19 818
64 13 926 20 110
65 14 279 20 411
66 14 673 20 702
67 15 028 21 001
68 15 428 21 297
69 15 797 21 616
70 16 231 21 911
71 16 649 22 276
72 17 063 22 612
73 17 504 22 963
74 17 953 23 348
75 18 436 23 671
76 18 879 24 023
77 19 321 24 387
78 19 875 24 761
79 20 422 25 188
80 20 971 25 628
81 21 483 26 090
82 22 126 26 584
83 22 803 27 091
84 23 485 27 728
85 24 168 28 302
86 25 071 28 918
87 26 063 29 670
88 26 962 30 497
89 28 151 31 429
90 29 354 32 306
91 30 770 33 499
92 32 241 34 810
93 34 017 36 285
94 35 932 37 874
95 38 228 39 681
96 41 092 42 198
97 44 782 45 522
98 49 612 50 580
99 58 661 59 661
  • Lecture : En prenant en compte l’ensemble des postes salariés occupés dans l’année (y compris en dehors de la sphère du spectacle vivant et enregistré), 50 % des salariés ont perçu un revenu salarié annuel net inférieur à 9 558 euros.
  • Champ : les 23 000 personnes ayant travaillé au moins une heure dans un établissement du spectacle vivant et enregistré de Bourgogne-Franche-Comté en 2021.
  • Source : Insee, Base tous salariés 2021 (postes annexes et non annexes).

Figure 3Dispersions des revenus d’activités perçus dans l’année

  • Lecture : En prenant en compte l’ensemble des postes salariés occupés dans l’année (y compris en dehors de la sphère du spectacle vivant et enregistré), 50 % des salariés ont perçu un revenu salarié annuel net inférieur à 9 558 euros.
  • Champ : les 23 000 personnes ayant travaillé au moins une heure dans un établissement du spectacle vivant et enregistré de Bourgogne-Franche-Comté en 2021.
  • Source : Insee, Base tous salariés 2021 (postes annexes et non annexes).

Plus de 8 travailleurs indépendants sur 10 sont des auto-entrepreneurs

En Bourgogne-Franche-Comté, 6 630 travailleurs indépendants exercent une activité relevant du spectacle vivant et enregistré en 2021. Dans ce secteur, le statut d’ est largement privilégié. En effet, 82 % d’entre eux exercent sous ce statut contre 43 % toutes activités confondues. Ce régime offre de nombreux avantages comme des formalités de créations d’entreprises simplifiées mais également un régime fiscal allégé (figure 4). Cependant, leurs revenus sont faibles, 4 000 € par an en moyenne en 2021 contre plus de 13 000 € par an (donnée 2020) pour les travailleurs indépendants dits « classiques ». En effet, une auto-entreprise doit, au-delà d’un certain niveau de chiffre d’affaires (et par extension de revenus), changer de statut. Pour autant, entre 2019 et 2021, les créations d’entreprises dans le secteur du spectacle vivant et enregistré sont dynamiques, notamment pour les auto-entrepreneurs dont le nombre a augmenté de 17 % entre 2019 et 2021.

Trois auto-entrepreneurs sur dix et près de 10 % des autres travailleurs indépendants exercent en parallèle une activité salariée, contre respectivement 22 % et 6 % tous secteurs confondus. Cela leur permet de compléter leurs revenus.

Figure 4Évolution de l'emploi non salarié entre 2019 et 2021

Évolution de l'emploi non salarié entre 2019 et 2021
Activité principale des établissements Ensemble des travailleurs indépendants (1) dont auto-entrepreneurs économiquement actifs Pluriactivité
2021 (en effectifs) Évolution 2019-2021 (en %) 2021 (en effectifs) Évolution 2019-2021 (en %) 2021 (en %)
Spectacle vivant 430 -0,5 320 1,9 +1,9
Activités récréatives 1 810 +1,2 1 490 1,2 +32,2
Édition écrite 460 +59,9 400 76,5 +21,1
Audiovisuel / multimédia 410 +33,3 330 34,8 +20,3
Patrimoine 20 +4,8 10 28,6 s
Arts visuels 2 560 +21,2 2 100 29,9 +23,0
Enseignement 950 +2,4 820 4,2 +25,0
Ensemble 6 630 +13,0 5 470 17,1 +34,3
  • notes : Les auto-entrepreneurs n’ayant pas déclaré de chiffres d’affaires au cours de l’année ne sont pas comptabilisés.
  • s : Secret statistique.
  • Source : Urssaf.

Encadré 1 - 13 400 intermittents du spectacle en 2023

L’intermittence concerne les emplois en « CDD d’usage » accordés aux artistes et aux techniciens du spectacle vivant. Elle permet à ces derniers d’alterner des périodes travaillées et des périodes de non-activités pour lesquelles ils bénéficient d’allocations chômage. Alors qu’en 2019, 12 300 personnes travaillent sous ce régime, seules 8 500 le sont l’année suivante sous les effets de la crise sanitaire. Le premier confinement au printemps 2020 puis les restrictions de rassemblement au second semestre ont entraîné une contraction des emplois de 31 % cette année-là. Cependant, dès le second semestre 2021, au sortir du 3e confinement, l’activité retrouve son niveau d’avant-crise. La mise en place du « pass sanitaire » et des jauges d’entrée ne semble pas avoir freiné l’activité. Au final, près de 12 000 personnes ont été employées en tant qu’intermittent du spectacle en 2021. Enfin, avec la fin du « pass sanitaire » et le retour progressif de la clientèle internationale, la reprise de l’emploi s’intensifie avec plus de 13 000 intermittents enregistrés en 2022 et 2023.

Figure 5Évolution mensuelle du nombre d’intermittents en emploi depuis 2019

Évolution mensuelle du nombre d’intermittents en emploi depuis 2019
Période Intermittents
Janvier 2019 2900
Février 2019 2960
Mars 2019 3650
Avril 2019 3550
Mai 2019 3790
Juin 2019 4120
Juillet 2019 3770
Août 2019 3100
Septembre 2019 3310
Octobre 2019 3640
Novembre 2019 3750
Décembre~2019 3420
Janvier 2020 3110
Février 2020 3350
Mars 2020 2440
Avril 2020 1180
Mai 2020 1530
Juin 2020 1820
Juillet 2020 2140
Août 2020 2190
Septembre 2020 2940
Octobre 2020 3000
Novembre 2020 2220
décembre~2020 2410
Janvier 2021 1940
Février 2021 1910
Mars 2021 2280
Avril 2021 2130
Mai 2021 2520
Juin 2021 3530
Juillet 2021 4180
Août 2021 3170
Septembre 2021 3790
Octobre 2021 4060
Novembre 2021 3900
Décembre 2021 3810
Janvier 2022 2790
Février 2022 2950
Mars 2022 3780
Avril 2022 4030
Mai 2022 4100
Juin 2022 4570
Juillet 2022 4410
Août 2022 3560
Septembre 2022 4030
Octobre 2022 4160
Novembre 2022 4150
Décembre 2022 3970
Janvier 2023 3380
Février 2023 3350
Mars 2023 3900
Avril 2023 3840
Mai 2023 4300
Juin 2023 4920
Juillet 2023 4470
Août 2023 3470
Septembre 2023 3940
Octobre 2023 4040
Novembre 2023 3970
Décembre 2023 3970
  • Source : Audiens

Figure 5Évolution mensuelle du nombre d’intermittents en emploi depuis 2019

  • Source : Audiens

Encadré 2 - La reprise post-Covid a été plus forte que dans le reste de l’économie

Après une baisse des embauches de plus de 30 % pendant la crise sanitaire de 2020, la reprise des recrutements dès 2021 a été plus dynamique qu’ailleurs. Les embauches ont retrouvé rapidement, et même dépassé, leur niveau d’avant-crise. Ainsi, dans le secteur du spectacle vivant et enregistré, elles ont progressé de plus de 10 % entre 2019 et 2022.

Ce constat s’explique par le fait que les embauches en CDD sont plus répandues que dans les autres secteurs. C’est le cas notamment pour les activités des arts du spectacle vivant, de l’édition de chaînes thématiques ou de la production de film cinématographique, où pratiquement la totalité des embauches a lieu sous cette forme de contrat plus flexible pour les deux parties. Ainsi, les mouvements de main-d’œuvre sont nombreux dans le spectacle vivant et enregistré. Les embauches et les sorties d’emplois représentent 11 % des flux observés tous secteurs confondus.

La reprise rapide par rapport aux autres secteurs est probablement due au fait que les productions cinématographiques et télévisuelles ayant été reportées, voire arrêtées, des embauches en nombre ont été nécessaires pour réaliser le stock de projets en attente. De plus, une forte demande de divertissement après la période de confinement et d’arrêt des activités culturelles a soutenu la production.

Encadré 3 - Des demandeurs d’emplois de plus en plus nombreux

Fin mai 2023, la Bourgogne-Franche-Comté compte 188 000 demandeurs d’emploi. Parmi eux, près de 3 700 recherchent un métier dans le spectacle vivant et enregistré. Ce nombre est en progression de 12 % par rapport à 2019 alors que tous les autres métiers ont vu leur nombre de demandeurs d’emploi diminuer de 10 %.

70 % des inscrits sur ces métiers sont des demandeurs d’emploi de longue durée (12 mois d’inscription ou plus) contre 45 % pour les autres métiers. Cela tient de la part plus importante de contrats précaires dans ces métiers mais surtout du régime particulier des intermittents du spectacle qui doivent rester inscrits pendant leur CDD d’usage pour bénéficier d’allocations chômage.

64 % des demandeurs d’emploi recherchant un métier dans le spectacle vivant et enregistré dans la région en décembre 2022 sont des hommes contre 48 % pour les autres métiers. La part des jeunes est relativement faible puisqu’elle n’atteint que 8 % contre le double pour le reste de la population inscrite à France Travail.

Encadré 4 - Collaboration

Cette publication a été élaborée en collaboration avec Audiens, la Dreets, France Travail et les Urssaf Bourgogne et Franche-Comté dans le cadre du groupe de travail mis en place par le COREPS (Comité régional des professions du spectacle) pour étudier l’emploi dans le champ du spectacle vivant, de l’audiovisuel et du cinéma.

Publication rédigée par :Clément Maneyrol, Philippe Rossignol (Insee)

Sources

La base tous salariés est une base statistique sur l’ensemble des salariés, produite à partir des déclarations administratives de leurs employeurs. Sur le champ privé, les salaires annuels et les effectifs sont principalement issus des déclarations sociales nominatives (DSN) que les entreprises adressent à l’administration et que l’Insee traite ensuite.

Le dénombrement sur les non-salariés est issu des déclarations sociales des indépendants collectées par l’Acoss (Agence centrale des organismes de sécurité sociale), pilote du réseau des Urssaf.

Le dénombrement des intermittents du spectacle est issu du groupe Audiens, spécialisé dans la protection sociale des professionnels du spectacle.

Définitions

Le champ économique de la culture a été défini par le service statistique du ministère de la Culture, d’après une grille européenne. Cette étude porte sur le champ restreint du « spectacle vivant, de l’audiovisuel et du cinéma » définit selon une sélection de code APE (activité principale exercée) en coopération avec le Coreps (Comité régional des professions du spectacle), Audiens, la Dreets, France Travail et les Urssaf. Ainsi, c’est l’approche par l’activité de l’établissement employeur qui a été retenue. Dans l’approche par la profession, l’emploi dans le spectacle vivant et enregistré peut être défini comme un ensemble de métiers issus des nomenclatures de professions et de catégories professionnelles (PCS).

L’équivalent temps plein (ETP) est une unité de mesure proportionnelle au nombre d’heures travaillées par un salarié. Il rapporte la durée annuelle de travail contractualisée à la durée légale annuelle du travail (y compris les heures rémunérées non travaillées comme les congés de maladie ordinaire ou les autorisations d’absence rémunérées). Un agent travaillant à temps plein toute l’année compte pour 1 ETP, les autres comptent au prorata de leur quotité de travail (partielle ou non) et de leur durée de contrat sur l’année.

Le régime de l’auto-entrepreneur (appelé également micro-entreprise) a été créé par la loi no 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l’économie. Ce statut simplifié permet au cotisant de ne payer des cotisations que lorsque l’activité génère un chiffre d’affaires. Il est accessible à condition de ne pas dépasser un plafond de chiffre d’affaires annuel.

Une zone d’emploi est un espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent.

Pour en savoir plus

(1) Chassard M., Rossignol P., « L’emploi culturel en Bourgogne-Franche-Comté : une mosaïque de professions en développement » Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté no 16, juillet 2017.

(2) Bisault L., Picard T., « La culture : une activité capitale » Insee Première no 1644, avril 2017.