Insee Flash Pays de la Loire · Janvier 2024 · n° 145

En 2023, moins de naissances que de décès

Au 1^er janvier 2024, la population des Pays de la Loire est estimée à 3,9 millions d’habitants, soit une hausse de 0,6 % dans l’année (sources). La croissance démographique de la région est soutenue depuis 20 ans (+0,8 % en moyenne par an) et plus élevée qu’en France métropolitaine (+0,5 %). Depuis plusieurs années, la région se situe au troisième rang pour son dynamisme démographique, après la Corse et l’Occitanie. Néanmoins, la croissance s’érode en raison de la diminution régulière de l’excédent des naissances sur les décès (solde naturel), jusqu’en 2021. À partir de 2022, ce solde devient même négatif et fait légèrement baisser la croissance de la population, dorénavant due aux seules arrivées dans la région (figure 1).

En 2023, les décès sont légèrement plus nombreux que les naissances (220 décès de plus), conduisant à un solde naturel négatif. Le changement est historique pour la région Pays de la Loire dans laquelle les naissances avaient jusqu’à présent toujours été plus nombreuses que les décès. Il s’est amorcé dès 2022 avec 40 décès de plus que de naissances (données définitives), en raison de la conjugaison d’une natalité peu dynamique et d’une forte mortalité. En 2023, la baisse de la natalité contribue à ce solde négatif alors que la mortalité reste contenue (figure 2).

Malgré une baisse de la natalité, la population en Loire-Atlantique progresse (+1,0 %) grâce aux deux soldes, naturel et migratoire (excédent de personnes qui arrivent dans la région relativement à celles qui en partent). Elle passe, en 2023, le cap des 1,5 million d’habitants. Le Maine-et-Loire, à l’instar de la Loire-Atlantique, voit aussi sa population augmenter grâce à ses deux soldes mais dans des proportions plus modestes (+0,4 %). La population vendéenne croît également (+0,8 %) soutenue par son seul solde migratoire. Le nombre de décès en Vendée dépasse celui des naissances depuis bientôt 10 ans. Les soldes migratoires dans la Sarthe et en Mayenne compensent seulement les soldes naturels négatifs. La population de ces deux départements reste stable.

Avec 36 360 bébés nés dans les Pays de la Loire en 2023, le nombre de naissances est historiquement bas, proche de celui de 1942. Il correspond à une baisse de 7,2 % par rapport à 2022. La baisse est plus forte qu’en France métropolitaine (-6,8 %). Elle est due à la chute de la fécondité alors que le nombre de femmes de 25 à 34 ans, âge où elles sont les plus fécondes, reste stable. L’indicateur conjoncturel de fécondité passerait de 1,81 enfant par femme en 2022 à 1,68 en 2023 (chiffre provisoire) (figure 3). Le contexte économique de forte inflation, les conflits géopolitiques, voire l’éco-anxiété peuvent freiner des projets de parentalité.

La Loire-Atlantique et la Vendée sont les deux départements où la baisse du nombre de naissances est la plus prononcée (respectivement -8,3 % et -8,9 %). Suivent la Sarthe (-6,4 %) et le Maine-et-Loire (-5,6 %). La Mayenne, seul département ligérien où le nombre de naissances augmentait en 2022, ne fait plus figure d’exception et connaît cette année une contraction de la natalité (-3,9 %).

Cette décrue des naissances est tendancielle. Entre 2010 et 2023, la région enregistre 10 000 naissances de moins, soit -1,8 % par an. La région n’est pas une exception, les naissances ralentissent dans toute la France métropolitaine (-1,7 % en moyenne annuelle depuis 2010), ainsi que dans la moitié des pays européens (pour en savoir plus). Sur la période 2010 à 2023, la baisse des naissances est principalement due à la chute de la fécondité. Dans la région, l’indicateur conjoncturel de fécondité diminue de 2,13 en 2010 à 1,68 en 2023 et se rapproche ainsi du niveau national (1,64). L’évolution du nombre de femmes de 25 à 34 ans intervient peu dans la baisse de la natalité.

Le nombre de décès, estimé à 36 580 en 2023, recule de 6,7 % par rapport à 2022 et revient à un niveau comparable à celui de 2020. Les années 2021 et 2022 sont des années de forte mortalité dans la région, du fait des canicules estivales et des phases épidémiques de grippe et de Covid. En 2023, hormis le mois de janvier qui fait suite à l’épidémie de grippe amorcée en décembre 2022, l’année est préservée de phénomènes létaux majeurs.

Tous les départements sont au diapason, de -4,6 % en Mayenne à -9,5 % dans la Sarthe. Malgré tout, la tendance de fond maintient une croissance du nombre de décès, liée au vieillissement de la génération nombreuse des baby-boomers : le nombre de décès augmente en moyenne de +1,5 % par an depuis 2010.

Dans les Pays de la Loire, l’espérance de vie à la naissance rebondit en 2023, pour atteindre un niveau supérieur à celui qu’elle avait en 2019 : 80,3 ans pour les hommes et 86,2 ans pour les femmes. Chez les hommes, elle dépasse 80 ans pour la première fois. L’espérance de vie dans la région est légèrement supérieure à celle de France métropolitaine (80,1 ans pour les hommes et 85,8 ans pour les femmes).