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Insee Flash Centre-Val de Loire · Décembre 2023 · n° 76
Insee Flash Centre-Val de LoireUne population stable dans la région, qui ne croît que dans le Loiret et l’Indre-et-Loire

Thibault Tillard (Insee)

Au 1er janvier 2021, près de 2,6 millions de personnes vivent en Centre‑Val de Loire. La population reste stable entre 2015 et 2021. Seuls le Loiret et l’Indre‑et‑Loire continuent de gagner des habitants. Ce sont aussi les seuls avec l’Eure‑et‑Loir où le solde naturel est excédentaire. Ces départements bénéficient de la dynamique démographique des métropoles d’Orléans et de Tours. Le nombre d’habitants diminue dans les autres départements, particulièrement dans l’Indre et le Cher. La population est globalement stable dans les aires d’attraction des villes. À l’inverse, elle diminue le plus souvent dans les autres territoires, notamment dans les communes rurales non périurbaines.

Insee Flash Centre-Val de Loire
No 76
Paru le :Paru le28/12/2023

La population reste stable entre 2015 et 2021

Au 1er janvier 2021, 2 573 300 habitants vivent en Centre‑Val de Loire. La région fait partie des moins peuplées de France métropolitaine : plus que la Corse, moins que la Bourgogne-Franche-Comté. Elle représente 3,9 % de la population de France métropolitaine. La région se distingue par une faible densité de population : 66 habitants par kilomètre carré contre 100 en France métropolitaine hors Île-de-France, ce qui la place au 11e rang des régions métropolitaines, entre la Nouvelle-Aquitaine et la Bourgogne-Franche-Comté.

La population de la région diminue de 880 habitants en moyenne chaque année entre 2015 et 2021, ce qui rapporté au nombre d’habitants se traduit par une relative stabilité. Cette évolution est proche de celles des autres régions frontalières de l’Île-de-France : -0,1 % en Normandie et Bourgogne-Franche-Comté, nulle dans les Hauts-de-France et dans le Grand Est. La population de France métropolitaine augmente quant à elle en moyenne de 0,3 % par an sur la même période. Celle d’Île-de-France croît au même rythme. Sur la période intercensitaire précédente, entre 2010 et 2015, la population de la région progressait de 0,2 % chaque année, contre 0,5 % en France métropolitaine.

L’évolution de la population dépend de deux facteurs : la différence entre les naissances et les décès () et celle entre les arrivées et les sorties sur le territoire (). Ces deux composantes contribuent très légèrement à la baisse entre 2015 et 2021.

La population augmente uniquement dans les deux départements comportant une métropole

Le Loiret et l’Indre‑et‑Loire regroupent la moitié de la population régionale. Ce sont les seuls départements dont la population a augmenté entre 2015 et 2021, à un rythme cependant moindre par rapport à la période précédente (figure 1). Le Loiret gagne annuellement 1 870 habitants entre 2015 et 2021, soit une augmentation de la population de 0,3 % par an (figure 2). Sur la même période, l’Indre‑et‑Loire gagne 1 200 habitants annuellement (soit +0,2 % par an). Dans le Loiret, l’accroissement naturel contribue à la hausse de la population, tandis que le solde migratoire est nul. Dans l’Indre‑et‑Loire, les deux soldes contribuent à la hausse de manière équivalente (+0,1 % par an).

Figure 1Évolution de la population des départements du Centre-Val de Loire entre 2015 et 2021

Évolution de la population des départements du Centre-Val de Loire entre 2015 et 2021 - Lecture : Dans le Loir-et-Cher, le nombre d’habitants augmente de 0,2 % par an entre 2010 et 2015 et baisse de -0,2 % par an entre 2015 et 2021.
Code géographique Libellé Population 2021 (en nombre) Évolution annuelle moyenne 2015-2021 (en %) Évolution annuelle moyenne 2010-2015 (en %)
01 Ain 663 202 0,8 1,1
02 Aisne 527 468 -0,3 -0,1
03 Allier 334 872 -0,3 -0,1
04 Alpes-de-Haute-Provence 166 077 0,4 0,2
05 Hautes-Alpes 140 976 0,0 0,6
06 Alpes-Maritimes 1 103 941 0,3 0,1
07 Ardèche 331 415 0,4 0,6
08 Ardennes 268 859 -0,5 -0,4
09 Ariège 154 596 0,2 0,1
10 Aube 311 329 0,1 0,4
11 Aude 376 028 0,4 0,6
12 Aveyron 279 649 0,0 0,2
13 Bouches-du-Rhône 2 056 943 0,3 0,4
14 Calvados 700 633 0,2 0,3
15 Cantal 144 226 -0,2 -0,3
16 Charente 350 867 -0,1 0,1
17 Charente-Maritime 661 404 0,6 0,6
18 Cher 299 573 -0,5 -0,1
19 Corrèze 239 784 -0,1 -0,1
21 Côte-d'Or 535 503 0,1 0,3
22 Côtes-d'Armor 605 917 0,2 0,2
23 Creuse 115 702 -0,7 -0,4
24 Dordogne 413 730 -0,1 0,1
25 Doubs 547 096 0,3 0,3
26 Drôme 519 458 0,5 0,8
27 Eure 598 934 -0,1 0,5
28 Eure-et-Loir 431 277 -0,1 0,2
29 Finistère 921 638 0,3 0,2
2A Corse-du-Sud 162 942 1,1 1,2
2B Haute-Corse 184 655 0,9 1,0
30 Gard 756 543 0,4 0,8
31 Haute-Garonne 1 434 367 1,2 1,4
32 Gers 192 437 0,1 0,3
33 Gironde 1 654 970 1,1 1,3
34 Hérault 1 201 883 1,2 1,4
35 Ille-et-Vilaine 1 098 325 0,9 1,1
36 Indre 217 228 -0,5 -0,6
37 Indre-et-Loire 612 160 0,2 0,5
38 Isère 1 284 948 0,4 0,7
39 Jura 258 555 -0,1 -0,1
40 Landes 422 976 0,8 1,0
41 Loir-et-Cher 328 504 -0,2 0,2
42 Loire 769 029 0,2 0,3
43 Haute-Loire 227 284 0,0 0,3
44 Loire-Atlantique 1 457 806 1,1 1,3
45 Loiret 684 561 0,3 0,5
46 Lot 174 942 0,1 -0,1
47 Lot-et-Garonne 331 229 -0,1 0,1
48 Lozère 76 519 0,0 -0,2
49 Maine-et-Loire 824 743 0,3 0,6
50 Manche 495 508 -0,1 0,0
51 Marne 565 292 -0,2 0,2
52 Haute-Marne 171 042 -0,8 -0,5
53 Mayenne 305 933 -0,1 0,1
54 Meurthe-et-Moselle 732 486 0,0 0,1
55 Meuse 181 919 -0,8 -0,3
56 Morbihan 768 687 0,5 0,6
57 Moselle 1 049 942 0,1 0,0
58 Nièvre 202 417 -0,7 -0,7
59 Nord 2 611 293 0,0 0,2
60 Oise 828 838 0,1 0,4
61 Orne 276 973 -0,6 -0,3
62 Pas-de-Calais 1 461 441 -0,1 0,2
63 Puy-de-Dôme 662 285 0,4 0,5
64 Pyrénées-Atlantiques 693 027 0,6 0,5
65 Hautes-Pyrénées 230 956 0,2 -0,1
66 Pyrénées-Orientales 487 307 0,6 1,0
67 Bas-Rhin 1 152 662 0,5 0,4
68 Haut-Rhin 767 083 0,1 0,3
69 Rhône 1 893 692 0,6 1,1
70 Haute-Saône 234 296 -0,2 -0,2
71 Saône-et-Loire 549 288 -0,2 0,0
72 Sarthe 566 058 -0,1 0,2
73 Savoie 442 468 0,5 0,6
74 Haute-Savoie 841 482 1,0 1,5
75 Paris 2 133 111 -0,6 -0,3
76 Seine-Maritime 1 255 918 0,0 0,1
77 Seine-et-Marne 1 438 100 0,6 1,0
78 Yvelines 1 456 365 0,3 0,3
79 Deux-Sèvres 374 587 0,0 0,3
80 Somme 566 252 -0,2 0,0
81 Tarn 393 572 0,3 0,6
82 Tarn-et-Garonne 263 377 0,5 1,1
83 Var 1 095 337 0,7 0,8
84 Vaucluse 564 566 0,2 0,5
85 Vendée 699 459 0,8 1,0
86 Vienne 439 385 0,2 0,4
87 Haute-Vienne 371 691 -0,2 0,0
88 Vosges 360 673 -0,5 -0,4
89 Yonne 333 385 -0,4 -0,1
90 Territoire de Belfort 139 654 -0,6 0,2
91 Essonne 1 313 768 0,5 1,0
92 Hauts-de-Seine 1 635 291 0,3 0,4
93 Seine-Saint-Denis 1 668 670 0,8 0,9
94 Val-de-Marne 1 415 367 0,5 0,7
95 Val-d'Oise 1 256 607 0,6 0,7
971 Guadeloupe 384 315 -0,6 -0,3
972 Martinique 360 749 -0,9 -0,7
973 Guyane 286 618 1,6 2,6
974 La Réunion 871 157 0,4 0,7
  • Lecture : Dans le Loir-et-Cher, le nombre d’habitants augmente de 0,2 % par an entre 2010 et 2015 et baisse de -0,2 % par an entre 2015 et 2021.
  • Source : Insee, Recensements de la population 2015 et 2021.

Figure 1Évolution de la population des départements du Centre-Val de Loire entre 2015 et 2021

  • Lecture : Dans le Loir-et-Cher, le nombre d’habitants augmente de 0,2 % par an entre 2010 et 2015 et baisse de -0,2 % par an entre 2015 et 2021.
  • Source : Insee, Recensements de la population 2015 et 2021.

Figure 2Variation annuelle moyenne de la population et contributions des soldes naturel et migratoire dans les départements

(en %)
Variation annuelle moyenne de la population et contributions des soldes naturel et migratoire dans les départements ((en %)) - Lecture : En Eure-et-Loir, le taux de variation annuel moyen est de -0,1 % entre 2015 et 2021. Le déficit migratoire (-0,2 %) est compensé en partie par l’excédent migratoire (+0,1 %).
Zone Contribution du solde naturel Contribution du solde migratoire apparent Évolution annuelle moyenne
Cher -0,37 -0,15 -0,51
Eure-et-Loir 0,14 -0,25 -0,11
Indre -0,62 0,09 -0,53
Indre-et-Loire 0,08 0,12 0,20
Loir-et-Cher -0,24 0,01 -0,23
Loiret 0,24 0,03 0,28
Centre-Val de Loire -0,02 -0,01 -0,03
  • Note : Les taux de variation sont arrondis au plus près de leurs valeurs réelles. La somme des taux dus aux soldes naturel et migratoire peut être de fait légèrement différente du taux de variation de la population.
  • Lecture : En Eure-et-Loir, le taux de variation annuel moyen est de -0,1 % entre 2015 et 2021. Le déficit migratoire (-0,2 %) est compensé en partie par l’excédent migratoire (+0,1 %).
  • Source : Insee, Recensements de la population 2015 et 2021, état civil.

Figure 2Variation annuelle moyenne de la population et contributions des soldes naturel et migratoire dans les départements

  • Note : Les taux de variation sont arrondis au plus près de leurs valeurs réelles. La somme des taux dus aux soldes naturel et migratoire peut être de fait légèrement différente du taux de variation de la population.
  • Lecture : En Eure-et-Loir, le taux de variation annuel moyen est de -0,1 % entre 2015 et 2021. Le déficit migratoire (-0,2 %) est compensé en partie par l’excédent migratoire (+0,1 %).
  • Source : Insee, Recensements de la population 2015 et 2021, état civil.

Entre 2015 et 2021, le nombre d’habitants des départements de l’Eure‑et‑Loir et du Loir‑et‑Cher diminuent respectivement de 0,1 % et 0,2 % en moyenne par an. En Eure‑et‑Loir, l’excédent naturel (+0,1 %) compense en partie le déficit migratoire (-0,2 %), tandis que dans le Loir‑et‑Cher, le solde naturel est négatif (-0,2 %) et le solde migratoire nul. Dans le sud de la région, les populations du Cher et de l’Indre baissent à un rythme plus soutenu : -0,5 % par an entre 2015 et 2021. Le Cher cumule déficits naturel (-0,4 %) et migratoire (-0,1 %). Dans l’Indre, le solde migratoire est légèrement positif (+0,1 %), sans compenser le solde naturel fortement négatif (-0,6 %).

Entre 2010 et 2015, seuls le Cher (-0,1 %) et l’Indre (-0,6 %) perdaient déjà des habitants. Dans le Cher, la baisse de la population s’est accentuée : de -2 300 habitants entre 2010 et 2015 à -9 400 habitants entre 2015 et 2021. Dans l’Indre, la population a diminué du même nombre sur les deux périodes (-7 000).

Parmi les six chefs-lieux de département, la population de Blois augmente le plus fortement (+0,4 %) entre 2015 et 2021, portée par l’excédent naturel, tandis que la contribution du solde migratoire est nulle. Les populations d’Orléans et de Tours progressent également (+0,3 % et +0,2 % par an), malgré un déficit migratoire marqué à Orléans (-0,5 %). Les populations de Chartres, Châteauroux et Bourges diminuent (respectivement de -0,2 %, -0,3 % et -0,6 % par an).

La population diminue dans les aires d’attraction des villes de moins de 50 000 habitants

En Centre‑Val de Loire, 621 communes gagnent des habitants entre 2015 et 2021, soit plus d’un tiers (35 %) des 1 757 communes (figure 3). Près d’un habitant sur deux vit dans une commune rurale. Dans ces communes, la population diminue du fait du déficit naturel (-0,2 %). À l’inverse, dans les communes urbaines, le solde naturel est positif et la population augmente de +0,1 %.

Figure 3Variation annuelle moyenne de la population entre 2015 et 2021 dans les communes

  • Le tableau associé à cette carte est disponible dans le fichier de téléchargement DONNÉES.
  • Source : Insee, Recensements de la population 2015 et 2021.

Plus d’un habitant sur cinq réside dans l’une des deux métropoles régionales. Entre 2015 et 2021, la population s’accroît de 0,6 % dans la métropole orléanaise et de 0,3 % dans la métropole tourangelle. Aussi, les intercommunalités connaissant la plus forte croissance démographique de la région appartiennent aux couronnes des d’Orléans ou de Tours. Les deux aires les plus peuplés de la région (plus de 200 000 habitants) voient leur population croître de 0,4 % entre 2015 et 2021. La population continue de croître dans les pôles (+0,4 % par an) du fait du solde naturel positif. Dans les couronnes, la contribution du solde naturel est moindre (+0,2 %), mais le solde migratoire participe à la croissance démographique (+0,3 %). Dans la partie régionale de l’aire d’attraction de Paris, la population est stable, l’excédent naturel compensant le déficit migratoire (+0,3 et -0,3 %).

L’évolution de la population entre 2015 et 2021 diffère dans les aires moins peuplées. Dans les communes des aires d’attraction des villes de 50 000 à 200 000 habitants, la population diminue de 0,1 % par an entre 2015 et 2021, uniquement du fait du solde migratoire négatif (-0,1 %). Cette baisse concerne aussi bien les pôles (-0,2 %) du fait des migrations, que les couronnes (-0,1 %) où le solde naturel est négatif. La population diminue de 0,6 % par an dans les aires d’attraction des villes de moins de 50 000 habitants. La diminution est la plus forte dans les communes des pôles (-0,7 %), principalement du fait du solde naturel négatif. Les couronnes voient également leur population diminuer (-0,5 %). Dans les territoires ruraux non périurbain, c’est-à-dire les communes rurales hors aire d’attraction d’une ville, la population diminue de -0,6 % du fait du déficit naturel.

Encadré - Le choix des périodes d’évolution de la population

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant cinq ans) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2015-2021) doivent donc être analysées avec un pas de six ans. Dans le présent document, les comparaisons sont ainsi basées sur une période de six ans pour la plus récente (2015-2021) et une période de cinq ans (2010-2015) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire apparent et du solde naturel sur ces périodes de durées différentes n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle.

Publication rédigée par :Thibault Tillard (Insee)

Sources

Les données de population au 1ᵉʳ janvier 2021 dans les limites territoriales des communes existant au 1ᵉʳ  janvier 2023 sont officielles dès leur authentification par décret. Ces populations officielles entrent en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2024.

Les statistiques sur les naissances et les décès sont issues de l’exploitation des informations d’état civil transmises par les mairies à l’Insee.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d'une période. On parle d’accroissement naturel ou d’excédent naturel lorsque le nombre de naissances est supérieur à celui des décès.

Le solde apparent des entrées sorties approche la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire donné et le nombre de personnes qui en sont sorties, au cours de la période considérée. Il est obtenu par différence entre la variation totale de la population au cours de la période considérée et le solde naturel.

L’aire d’attraction d’une ville définit l’étendue de son influence sur les communes environnantes. Une aire est un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi, et d’une couronne qui regroupe les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. La commune la plus peuplée du pôle est appelée commune-centre.

La population municipale (concept défini par le décret n° 2003-485 publié au Journal officiel du 8 juin 2003, relatif au recensement de la population) comprend les personnes ayant leur résidence habituelle sur le territoire de la commune, dans un logement ou une communauté, les personnes détenues dans les établissements pénitentiaires de la commune, les personnes sans‑abri recensées sur le territoire de la commune et les personnes résidant habituellement dans une habitation mobile recensée sur le territoire de la commune.