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Insee Flash Grand Est · Décembre 2023 · n° 82
Insee Flash Grand EstGrand Est : la population est stable entre 2015 et 2021

Mélody Richard (Insee)

Au 1er janvier 2021, 5 561 287 personnes résident dans le Grand Est. Depuis 2010, la population de la région est stable. Le Bas-Rhin est le seul département où la population augmente. À un niveau géographique plus fin, la population baisse dans trois communes sur cinq. Le nombre d’habitants continue de progresser à Strasbourg et à Metz, tandis qu’il diminue à Reims et à Mulhouse. Par ailleurs, les zones frontalières du Luxembourg et de la Suisse attirent de plus en plus de personnes.

Insee Flash Grand Est
No 82
Paru le :Paru le28/12/2023
Infographie_populationslegales2021
Publication rédigée par :Mélody Richard (Insee)

La population du Grand Est s’élève à 5 561 287 habitants au 1er janvier 2021

Au 1er janvier 2021, 5 561 287 personnes résident dans l’une des 5 119 communes du Grand Est, soit 8,3 % de la population française.

Le Grand Est est la sixième région la plus peuplée de France, derrière l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et les Hauts-de-France. Entre 2015 et 2021, la population de la région augmente de 2 200 habitants, soit une évolution annuelle moyenne très proche de 0 %. En France métropolitaine, la population progresse encore de 0,3 % par an. La croissance démographique est plus forte en Île-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes et surtout dans les régions côtières. Elle est de 1,0 % par an en Corse, de 0,7 % en Occitanie et de 0,6 % dans les Pays de la Loire.

Entre 2015 et 2021, dans le Grand Est, les naissances sont aussi nombreuses que les décès, et les entrées dans le territoire aussi nombreuses que les sorties. Avec un et un nuls, la population régionale est stable. Entre 2010 et 2015, elle augmentait légèrement, portée par un excédent naturel (+0,3 % par an) supérieur au déficit migratoire (‑0,2 % par an). Comme au niveau national, la croissance démographique ralentit en raison du recul de la fécondité et de la hausse de la mortalité.

La population croît seulement dans le Bas-Rhin

Entre 2015 et 2021, le nombre d’habitants augmente seulement dans le Bas-Rhin : la croissance est soutenue et s’accélère (+0,5 % par an, contre +0,4 % au cours des cinq années précédentes). La population est stable dans l’Aube, la Meurthe-et-Moselle, la Moselle et le Haut-Rhin. Dans l’Aube et le Haut-Rhin, cette stabilité démographique fait suite à une phase de croissance (respectivement de 0,4 % et de 0,3 % par an entre 2010 et 2015). Dans la Marne, la population diminue de 0,2 % par an entre 2015 et 2021, alors qu’elle progressait de 0,2 % par an durant la période précédente.

Dans les quatre départements restants de la région, le déclin démographique s’intensifie. La baisse est la plus forte en Haute-Marne et dans la Meuse. Leur population recule de 0,8 % chaque année entre 2015 et 2021, contre respectivement 0,5 % et 0,3 % par an entre 2010 et 2015 (figure 1).

Figure 1aÉvolution de la population entre 2015 et 2021 dans les départements du Grand Est

Évolution de la population entre 2015 et 2021 dans les départements du Grand Est - Lecture : au 1er janvier 2021, 171 042 personnes résident en Haute-Marne. La population du département recule de 0,8 % par an en moyenne entre 2015 et 2021. Le solde naturel contribue à une baisse de la population de 0,4 % par an et le solde migratoire également.
Code département Département Population 2015 Population 2021 Taux de variation annuel moyen de la population entre 2015 et 2021 Contribution due au solde naturel Contribution due au solde migratoire
08 Ardennes 277 752 268 859 -0,5 -0,1 -0,4
10 Aube 309 056 311 329 0,1 0,0 0,1
51 Marne 572 293 565 292 -0,2 0,2 -0,4
52 Haute-Marne 179 154 171 042 -0,8 -0,4 -0,4
54 Meurthe-et-Moselle 734 403 732 486 0,0 0,1 -0,1
55 Meuse 190 626 181 919 -0,8 -0,3 -0,5
57 Moselle 1 044 486 1 049 942 0,1 0,0 0,1
67 Bas-Rhin 1 116 658 1 152 662 0,5 0,2 0,3
68 Haut-Rhin 762 607 767 083 0,1 0,1 0,0
88 Vosges 372 016 360 673 -0,5 -0,3 -0,2
Grand Est 5 559 051 5 561 287 0,0 0,0 0,0
France métropolitaine 64 300 821 65 505 213 0,3 0,2 0,1
  • Note : en raison des arrondis, les sommes des contributions du solde naturel et du solde migratoire à l’évolution annuelle moyenne de population peuvent ne pas être égales au total affiché.
  • Lecture : au 1er janvier 2021, 171 042 personnes résident en Haute-Marne. La population du département recule de 0,8 % par an en moyenne entre 2015 et 2021. Le solde naturel contribue à une baisse de la population de 0,4 % par an et le solde migratoire également.
  • Source : Insee, recensements de la population 2015 et 2021, état civil de 2015 à 2021.

Figure 1aÉvolution de la population entre 2015 et 2021 dans les départements du Grand Est

  • Note : en raison des arrondis, les sommes des contributions du solde naturel et du solde migratoire à l’évolution annuelle moyenne de population peuvent ne pas être égales au total affiché.
  • Lecture : au 1er janvier 2021, 171 042 personnes résident en Haute-Marne. La population du département recule de 0,8 % par an en moyenne entre 2015 et 2021. Le solde naturel contribue à une baisse de la population de 0,4 % par an et le solde migratoire également.
  • Source : Insee, recensements de la population 2015 et 2021, état civil de 2015 à 2021.

Le Bas-Rhin est le département le plus dynamique. Sa population augmente de 6 000 habitants chaque année, soit une hausse de 0,5 % par an. Il bénéficie à la fois d’un solde naturel et d’un solde migratoire positifs (respectivement +0,2 % et +0,3 %). Dans le Haut-Rhin, l’Aube et la Moselle, les évolutions dues au solde naturel et au solde migratoire sont quasi nulles. En Meurthe-et-Moselle et dans la Marne, le déficit migratoire est entièrement compensé par l’excédent naturel. Les deux composantes, naturelle et migratoire, jouent à la baisse dans le reste des départements en déprise démographique.

Dans tous les départements, le solde naturel se dégrade par rapport à la période précédente, sous l’effet du fléchissement de la fécondité et de l’augmentation des décès. Entre 2010 et 2015, seuls les départements de la Haute-Marne et des Vosges étaient en déficit naturel. Sur la période récente, ils sont rejoints par les Ardennes et la Meuse.

Entre 2015 et 2021, le département le plus attractif est celui du Bas-Rhin, avec une croissance de la population due à l’excédent migratoire de 0,3 % par an. Le solde migratoire était nul entre 2010 et 2015. Dans l’Aube, l’excédent migratoire diminue : il passe de 0,2 % par an entre 2010 et 2015 à 0,1 % par an entre 2015 et 2021. À l’inverse, la Moselle gagne en attractivité résidentielle, le solde migratoire devient légèrement positif (+0,1 % par an entre 2015 et 2021, contre -0,2 % par an sur la période précédente). Si dans les Ardennes, la Haute-Marne, la Meurthe-et-Moselle et les Vosges le solde migratoire est toujours négatif, l’écart entre les entrées et les sorties se réduit, signe d’une amélioration de l’attractivité résidentielle.

La population baisse dans trois communes sur cinq

Entre 2015 et 2021, la population recule dans 2 804 communes du Grand Est, souvent situées à l’écart des grandes agglomérations. Elle augmente dans 1 824 communes, essentiellement en Alsace, dans le sillon lorrain et à l’ouest de la région (figure 2). Dans les 491 autres communes, la population est stable.

Figure 2aPopulation au 1er janvier 2021 et évolution dans les communes du Grand Est

  • Note : les données sont dans le fichier de données à télécharger.
  • Lecture : au 1er janvier 2021, 291 313 personnes habitent à Strasbourg. La population de la ville progresse de 0,8 % en moyenne par an entre 2015 et 2021.
  • Source : Insee, recensements de la population 2015 et 2021.

La croissance de la population ralentit pour les communes de plus 50 000 habitants (figure 3) : elle est quasiment stable entre 2015 et 2021, alors qu’elle augmentait entre 2010 et 2015 (+0,2 %). Parmi ces communes, Strasbourg et Metz gagnent des habitants, contrairement à Reims et surtout Mulhouse, qui perd 0,6 % d’habitants entre 2015 et 2021. La population de Nancy est quasiment stable. Pour les communes de 500 à 50 000 habitants, le nombre d’habitants se maintient, tandis qu’il baisse dans les communes de moins de 500 habitants (‑0,3 %).

Avec 291 313 habitants au 1er janvier 2021, Strasbourg est la huitième ville la plus peuplée de France, derrière Montpellier, mais devant Bordeaux et Lille. Elle fait partie des villes les plus dynamiques du Grand Est : entre 2015 et 2021, elle gagne chaque année 2 340 habitants, soit un accroissement de la population de 0,8 % par an. Cette vigueur démographique est encore plus forte dans les plus grandes villes autour de Strasbourg : la population progresse de 1,7 % par an à Lingolsheim et de 1,2 % à Schiltigheim.

Reims reste la deuxième plus grande ville du Grand Est malgré une baisse de sa population de 0,4 % par an, alors qu’elle était en croissance soutenue entre 2010 et 2015 (+0,4 %). La commune compte 179 380 habitants en 2021, soit 4 700 de moins qu’en 2015. Cette décroissance récente s’explique tout d’abord par un excédent naturel légèrement moins fort (0,5 % par an entre 2015 et 2021, contre 0,6 % entre 2010 et 2015) et surtout par un déficit migratoire important (-0,9 % par an entre 2015 et 2021, contre -0,2 % au cours de la période précédente).

Metz arrive en troisième position dans la région, avec 120 874 habitants au 1er janvier 2021. Sa population progresse de 0,5 % par an entre 2015 et 2021, alors qu’elle diminuait de 0,5 % sur la période précédente. Récemment, les entrées sur le territoire de la commune deviennent nettement plus nombreuses que les sorties. L’effet de l’excédent migratoire sur l’évolution démographique est stable entre 2015 et 2021, alors qu’il était de -1,1 % entre 2010 et 2015.

Dans les départements plus ruraux, les communes de plus de 10 000 habitants perdent des habitants. La population recule de 1,1 % par an à Verdun et de 1,5 % à Saint-Dizier : une dégradation par rapport à la période précédente, où la population reculait respectivement de 0,4 % et 0,3 % par an. Dans ces deux villes, les décès dépassent les naissances et le déficit migratoire est très élevé.

Figure 3Population et évolution selon la taille des communes

Population et évolution selon la taille des communes - Lecture : au 1er janvier 2021, 658 640 personnes résident dans une commune de moins de 500 habitants du Grand Est, soit 11,8 % de la population régionale. Le nombre de personnes vivant dans les communes de cette taille diminue en moyenne de 0,3 % par an entre 2015 et 2021.
Taille des communes (en nombre d’habitants) Nombre de communes Population en 2021 Taux d’évolution annuel moyen de la population (en%) Part de la population (en %)
Entre 2015 et 2021 Entre 2010 et 2015
Moins de 500 3 323 658 640 -0,3 0,1 11,8
De 500 à moins de 1 000 832 578 697 -0,1 0,2 10,4
De 1 000 à moins de 5 000 793 1 615 821 0,0 0,1 29,1
De 5 000 à moins de 10 000 100 665 701 0,1 0,0 12,0
De 10 000 à moins de 20 000 48 645 186 0,1 0,0 11,6
De 20 000 à moins de 50 000 16 464 562 0,1 -0,1 8,4
50 000 ou plus 7 932 680 0,1 0,2 16,8
Grand Est 5 119 5 561 287 0 0,1 100,0
France métropolitaine 34 826 65 505 213 0,3 0,5
  • Note : en raison des arrondis, les sommes des contributions du solde naturel et du solde migratoire à l’évolution annuelle moyenne de population peuvent ne pas être égales au total affiché.
  • Lecture : au 1er janvier 2021, 658 640 personnes résident dans une commune de moins de 500 habitants du Grand Est, soit 11,8 % de la population régionale. Le nombre de personnes vivant dans les communes de cette taille diminue en moyenne de 0,3 % par an entre 2015 et 2021.
  • Source : Insee, recensements de la population 2010, 2015 et 2021, état civil de 2010 à 2021.

Les zones frontalières luxembourgeoises et suisses sont toujours plus attractives

Près de la frontière luxembourgeoise, le dynamisme démographique est important sous l’effet d’une forte attractivité résidentielle. Entre 2015 et 2021, la population croît fortement dans des villes telles que Haucourt-Moulaine en Meurthe-et-Moselle (+2,0 % par an) alors qu’elle diminuait de 0,2 % entre 2010 et 2015. La ville de Tressange en Moselle, s’accroît également de 2,4 % par an contre 1,0 % au cours des cinq années précédentes. L’attractivité luxembourgeoise s’étend même dans des communes plus éloignées de la frontière : la population d’Ennery et de Marange-Silvange en Moselle, situés à une quarantaine de kilomètres de la frontière, progresse respectivement de 2,3 % et de 1,5 % par an entre 2015 et 2021. Le même phénomène est observé près de la frontière suisse. Dans le Haut-Rhin, à Saint-Louis, le nombre d’habitants augmente de 1,8 % : soit une hausse plus forte par rapport à la période précédente (+0,3 % par an). Dans le même département, la population de Meyenheim et de Réguisheim (à trente kilomètres de la Suisse) augmente respectivement de 5,6 % et de 1,5 % par an sur la période 2015-2021.

À l’opposé, la population recule dans les communes à proximité de la frontière belge, autour de Charleville-Mézières et de Sedan (respectivement -0,5 % et ‑0,6 % par an), même si ce recul est moins prononcé que lors de la période précédente (-0,8 % et -1,5 % par an). Il en est de même à la frontière allemande, autour de Forbach et de Sarreguemines (-0,4 % et -0,5 %) : une baisse plus forte par rapport à la période 2010-2015 puisque la population de Forbach était stable et celle de Sarreguemines était en recul de 0,3 %.

Publication rédigée par :Mélody Richard (Insee)
Publication rédigée par :Mélody Richard (Insee)

Sources

Cette étude porte sur les populations communales, dites « populations municipales légales », issues des recensements de la population réalisés par l’Insee, en partenariat avec les communes, en date de référence au 1er janvier 2021, 2015 et 2010.

Les données de population au 1er janvier 2021 dans les limites territoriales des communes existant au 1er janvier 2023, authentifiées par décret, entrent en vigueur au 1er janvier 2024.

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter en 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, lorsque l’année 2021 sera comprise dans la période de temps étudiée, il y aura donc un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2015-2021) doivent donc être analysées avec un pas de six ans. Dans l’étude présente, les comparaisons sont donc basées sur une période de six ans pour la plus récente (2015-2021) et une période de cinq ans (2010-2015) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire et du solde naturel sur ces périodes de durée différente n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle.

L’évolution de population mesurée entre 2010 et 2021 est affectée d’un très léger effet de questionnaire lié à la prise en compte de la multi-résidence dans le questionnaire.

Les statistiques sur les naissances et les décès sont issues de l’exploitation des informations d’état civil transmises par les mairies à l’Insee.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. On parle d’accroissement naturel ou d'excédent naturel lorsque le nombre de naissances est supérieur à celui des décès.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période. Ce concept est indépendant de la nationalité.

Pour en savoir plus

(1) Brutel C., « Entre 2015 et 2021, la croissance démographique est deux fois plus élevée dans l’espace urbain que dans le rural », Insee Focus no 316, décembre 2023.

(2) Ast D., « Entre 2013 et 2022, la population augmente particulièrement autour des frontières avec la Suisse et le Luxembourg », Insee Première no 1972, novembre 2023.

(3) Ducharne T., Kauffmann P., « Les espaces les plus ruraux du Grand Est gagnent en attractivité résidentielle en 2020 », Insee Analyses Grand Est no 163, juillet 2023.

(4) Horodenciuci L., Lercari L., « Ralentissement démographique dans le Grand Est », Insee Flash Grand Est no 67, décembre 2022.