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Insee Flash Guyane · Décembre 2023 · n° 180
Insee Flash Guyane286 618 habitants en Guyane au 1ᵉʳ janvier 2021

Corentin Douriaud (Insee)

Au 1er janvier 2021, 286 618 personnes résident en Guyane. C’est la région de France (hors Mayotte) où la croissance démographique est la plus forte. La population s’accroît en moyenne de 1,6 % par an, soit 26 800 habitants de plus entre 2015 et 2021. Cette croissance démographique, portée par le solde naturel, est inégalement répartie sur le territoire. Elle profite principalement à deux intercommunalités, la communauté d’agglomération du Centre littoral et la communauté de communes de l’Ouest guyanais. La population de la communauté de communes des Savanes diminue.

Insee Flash Guyane
No 180
Paru le :Paru le28/12/2023

26 800 habitants de plus en Guyane en six ans

La Guyane compte 286 618 habitants au 1er janvier 2021. Plus grande région de France en superficie et première au classement du dynamisme démographique hors Mayotte, elle représente 0,4 % de la population française. La population de la Guyane croît de 1,6 % en moyenne chaque année entre 2015 et 2021 (figure 1), soit 26 800 résidents supplémentaires sur le territoire en six ans, l'équivalent de la commune de Remire-Montjoly. Le rythme de croissance de la population guyanaise diminue toutefois. L'évolution annuelle de la population régionale s'élevait en effet à 2,6 % par an en moyenne entre 2010 et 2015.

La vigueur démographique en Guyane est entièrement portée par le (figure 2). Sa contribution à la croissance est la plus élevée de France (+2,5 % annuel moyen entre 2015 et 2021) devant La Réunion (+1,0 %) et l'Île-de-France (+0,8 %). La jeunesse de la population et un taux de fécondité élevé se traduisent par un nombre important de naissances, nettement supérieur aux décès [Taupe, 2023 ; pour en savoir plus (1)]. Au cours des six dernières années, l'excédent naturel moyen annuel s'élève à 6 800. Le flux des nouveaux arrivants sur le territoire, que ce soit en provenance de la France métropolitaine ou de l'étranger, est inférieur à celui des départs. Ces derniers concernent principalement des jeunes s'orientant vers des études supérieures ou en quête d'opportunités professionnelles [Breton et al 2023 ; pour en savoir plus (2)]. Le de la Guyane est donc déficitaire sur la période et freine ainsi l'essor démographique du territoire.

Figure 1Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2015 et 2021

Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2015 et 2021
Communes Population 2021 Taux d’accroissement annuel moyen 2015-2021 (en %)
Apatou 9 818 2,6
Awala-Yalimapo 1 516 1,6
Camopi 2 146 3,3
Cayenne 63 468 1,6
Grand-Santi 9 120 4,6
Iracoubo 1 707 -1,6
Kourou 24 612 -1
Macouria 18 847 8,2
Mana 11 764 2,3
Maripasoula 9 177 -4,2
Matoury 34 810 1,2
Montsinéry-Tonnegrande 3 295 4,9
Ouanary 251 7,2
Papaichton 5 606 -4,2
Régina 1 655 9,8
Remire-Montjoly 27 274 2,2
Roura 3 409 -1,4
Saint-Elie 241 16,8
Saint-Georges 4 505 1,9
Saint-Laurent-du-Maroni 50 250 2,4
Saül 317 13,3
Sinnamary 2 830 -0,7
  • Sources : Insee, recensements de la population 2015 et 2021.

Figure 1Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2015 et 2021

  • Sources : Insee, recensements de la population 2015 et 2021.

Figure 2Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2010, 2015 et 2021

(en %)
Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2010, 2015 et 2021 ((en %)) - Lecture : entre 2015 et 2021, la population de la Guyane augmente de 1,6 % par an, dont +2,5 % dû au solde naturel et –0,9 % dû au solde migratoire apparent.
EPCI 2015-2021 2010-2015
Ensemble dû au solde naturel dû au solde migratoire Ensemble dû au solde naturel dû au solde migratoire
Guyane 1,6 2,5 -0,9 2,6 2,3 0,2
CC des Savanes -1 2,1 -3,1 0,1 2,2 -2,1
CC de l'Ouest Guyanais 1,4 3,1 -1,7 4 3,1 1
CA du Centre Littoral 2,3 2,2 0,1 2,3 1,9 0,4
CC de l'Est Guyanais 3,7 2,5 1,1 0,8 2,6 -1,8
  • Note : les taux de variation sont arrondis au plus près de leurs valeurs réelles. La somme des taux dus aux soldes naturel et migratoire peut être de fait légèrement différente du taux de variation de la population.
  • Lecture : entre 2015 et 2021, la population de la Guyane augmente de 1,6 % par an, dont +2,5 % dû au solde naturel et –0,9 % dû au solde migratoire apparent.
  • Sources : Insee, recensements de la population 2010, 2015 et 2021.

L’Ouest et le Centre sont moteurs du dynamisme démographique

Avec 151 103 résidents, la Communauté d’Agglomération du Centre Littoral (CACL) est la plus peuplée. Le dynamisme démographique de l’agglomération se confirme et son rythme de croissance se maintient (figure 3). Il s’établit à +2,3 % en moyenne par an entre 2015 et 2021, comme entre 2010 et 2015. Le dynamisme des communes composant la CACL reflète l’étalement urbain autour de l’île de Cayenne. La commune de Macouria illustre cette tendance : le rythme de croissance de sa population, déjà élevé entre 2010 et 2015 (+4,0 % annuel moyen) augmente encore entre 2015 et 2021 (+8,2 % annuel moyen). Montsinéry-Tonnegrande est la deuxième commune la plus dynamique de la CACL avec une augmentation annuelle moyenne de 4,9 % entre 2015 et 2021. Comme elle, la population de la commune de Cayenne accélère sa croissance (+1,6 % par an en moyenne entre 2015 et 2021 contre +0,7 % par an en moyenne entre 2010 et 2015).

La Communauté des Communes de l’Ouest guyanais (CCOG) compte 97 568 habitants répartis dans huit communes. La hausse de sa population est de 1,4 % en moyenne par an entre 2015 et 2021. En particulier, les communes de Grand-Santi et Apatou cumulent excédent naturel et migratoire. Leur dynamisme démographique est le plus important de la CCOG sur les six dernières années avec une hausse annuelle moyenne de leur population respective de 4,6 % et 2,6 %. À Saint-Laurent-du-Maroni, commune la plus peuplée de l'intercommunalité avec 50 250 habitants en 2021, la croissance de la population est soutenue (+2,4 % par an entre 2015 et 2021). À Mana, le dynamisme est équivalent (+2,3 % par an entre 2015 et 2021). La commune devient la deuxième la plus peuplée de la CCOG, devant Apatou et Maripasoula.

Figure 3Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2010, 2015 et 2021

Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2010, 2015 et 2021
Par EPCI et par villes Population légale au 1er janvier 2021 Évolution 2015-2021 (en nombre d’habitants) Taux d’évolution annuel moyen 2015-2021 (en %) Taux d’évolution annuel moyen 2010-2015 (en %)
Guyane 286 618 26 753 1,6 2,6
CC des Savanes 29 390 -1 761 -1 0,1
Iracoubo 1 707 -171 -1,6 -1
Kourou 24 612 -1 609 -1 0,8
Sinnamary 2 830 -127 -0,7 -1,8
Saint-Elie 241 146 16,8 -29,7
CC de l'Ouest Guyanais 97 568 7 676 1,4 4
Mana 11 764 1 523 2,3 2,7
Saint-Laurent-du-Maroni 50 250 6 650 2,4 2,6
Saül 317 167 13,3 -0,7
Maripasoula 9 177 -2 679 -4,2 6,9
Grand-Santi 9 120 2 151 4,6 6,6
Apatou 9 818 1 387 2,6 4,7
Awala-Yalimapo 1 516 137 1,6 1,1
Papaichton 5 606 -1 660 -4,2 8,5
CA du Centre Littoral 151 103 19 181 2,3 2,3
Cayenne 63 468 5 854 1,6 0,7
Macouria 18 847 7 128 8,2 4
Matoury 34 810 2 383 1,2 2,9
Remire-Montjoly 27 274 3 298 2,2 4,5
Roura 3 409 -304 -1,4 7,4
Montsinéry-Tonnegrande 3 295 822 4,9 2,2
CC de l'Est Guyanais 8 557 1 657 3,7 0,8
Régina 1 655 709 9,8 1,6
Saint-Georges 4 505 485 1,9 -0,1
Ouanary 251 86 7,2 11,9
Camopi 2 146 377 3,3 1,7
  • Sources : Insee, recensements de la population 2010, 2015 et 2021.

La population des Savanes diminue

La population de la Communauté des Communes des Savanes diminue. Après avoir stagné entre 2010 et 2015, le nombre d’habitants des Savanes baisse en moyenne de 1,0 % par an entre 2015 et 2021. Cette décroissance s’explique par un solde migratoire déficitaire (-3,1 % par an sur la période), non compensé par l’excédent naturel pourtant élevé (+2,1 %).

La Communauté des Communes de l’Est guyanais reste de loin la moins peuplée de la région, avec un peu moins de 8 600 résidents en 2021. Sa croissance démographique est de 3,7 % en moyenne par an entre 2015 et 2021, bien supérieure à celle de la période quinquennale précédente (+0,8 %). La commune de Saint-Georges-de-l’Oyapock concentre la majorité de la population (52,6 %) avec 4 505 habitants.

Encadré 1 - Comment lire les populations légales ?

Le terme générique de populations légales regroupe pour chaque commune sa population municipale, sa population comptée à part et sa population totale.

La population municipale est la seule qui évite qu’une même personne ne soit comptée deux fois. C’est pourquoi elle est privilégiée dans les descriptions statistiques. Les chiffres de cette publication ne portent que sur la population municipale.

Dans l’optique d’une amélioration continue de ses dispositifs, l’Insee a modifié à partir de 2019 la méthode de recensement dans les zones d’orpaillage illégal de Guyane. Ce changement permet de corriger des surestimations de population effectuées jusqu’alors. Les personnes vivant dans ces zones relèvent désormais de la collecte dite HMSA (Habitations mobiles et sans abri) : elles sont recensées une fois tous les 5 ans et le décompte de population est ensuite stable pendant 5 ans. Elles restent ainsi bien comptabilisées dans la population municipale. La méthode intervient dans toutes les communes de Guyane ayant des zones d’orpaillage illégal à partir des populations millésimées au 1er janvier 2017 et publiées fin 2019. Ce changement peut induire de fortes variations dans les populations des petites communes. En outre, depuis la dernière campagne annuelle de recensement, une méthode spécifique est adoptée pour les zones denses d'habitat informel des communes de plus de 10 000 habitants. Ces zones font l'objet d'une enquête exhaustive.

Publication rédigée par :Corentin Douriaud (Insee)

Pour comprendre

Les populations sont dites légales, car authentifiées par décret. Elles font référence dans plus de 350 dispositions législatives ou réglementaires qui organisent la vie locale (finances locales, vie municipale, fonction publique territoriale, etc.). Elles sont actualisées chaque année. Les données de population 2021 entrent en vigueur au 1er janvier 2024.

Le choix des périodes d’évolution de la population

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant les cinq prochaines années) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Dans le présent document, les comparaisons sont donc basées sur une période de six ans pour la plus récente (2015-2021) et une période de cinq ans (2010-2015) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire et du solde naturel sur ces périodes de durée différente n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle.

Sources

Cette étude s’appuie sur les populations communales, dites populations municipales légales, issues des recensements de la population réalisés par l’Insee, en partenariat avec les communes, en date de référence au 1er janvier 2021, au 1er janvier 2015 et au 1er janvier 2010. Les données portent sur la France hors Mayotte.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties, au cours de la période considérée. Dans cette étude il s’agit d’un solde apparent, car estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire. Ce concept est indépendant de la nationalité.

L’évolution de la population entre deux périodes est considérée comme étant la combinaison de deux composantes : solde naturel et solde migratoire apparent.

Pour en savoir plus

(1) Taupe G., « Si les naissances baissent en Guyane, la fécondité reste très élevée », Insee Flash Guyane no176, septembre 2023.

(2) Breton D., Marie C.-V., Floury É., Crouzet M., Lottin A., Taupe G., Bilionière M., Salibekyan-Rosain Z. « Ouvrir dans un nouvel ongletEnquête migrations, famille, vieillissement », Synthèse des premiers résultats, Ined décembre 2023.

(3) Douriaud C. « 384 315 habitants en Guadeloupe au 1ᵉʳ janvier 2021 », Insee Flash Guadeloupe no194, décembre 2023.

(4) Douriaud C. « 360 749 habitants en Martinique au 1ᵉʳ janvier 2021 », Insee Flash Martinique no193, décembre 2023.