Insee
Insee Flash Nouvelle-Aquitaine · Décembre 2023 · n° 107
Insee Flash Nouvelle-AquitaineLa population de Nouvelle-Aquitaine poursuit sa progression

Laurent Zambon (Insee)

Au 1er janvier 2021, plus de 6 millions de personnes résident en Nouvelle-Aquitaine. Les arrivées de nouveaux habitants, plus importantes que les départs, sont le moteur de la dynamique démographique. Le solde naturel devient négatif après avoir été à l’équilibre entre 2010 et 2015. Gironde, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Charente-Maritime et Vienne gagnent des habitants. Dans les autres départements, la population baisse ou stagne. La croissance démographique est moins élevée dans l’espace rural en général. Toutefois, les bourgs ruraux, principalement situés le long du littoral et autour des grandes villes, affichent une attractivité supérieure à la moyenne régionale.

Insee Flash Nouvelle-Aquitaine
No 107
Paru le :Paru le28/12/2023
Les populations légales au 1er janvier 2021 en Nouvelle-Aquitaine
Publication rédigée par :Laurent Zambon (Insee)

Une population toujours en hausse

Au 1er janvier 2021, 6 069 352 personnes résident en Nouvelle-Aquitaine, soit 9 % de la population nationale. La Nouvelle-Aquitaine demeure, pour la troisième année consécutive, la troisième région française la plus peuplée, après les régions Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes.

Entre 2015 et 2021, la population de Nouvelle-Aquitaine augmente de 0,4 % par an en moyenne (soit +26 300 habitants chaque année) (figure 1). Cette hausse est légèrement supérieure à celle de la France métropolitaine. Néanmoins, comme dans toutes les régions, la population augmente moins rapidement que pendant la période 2010-2015 (+0,6 %).

Figure 1Évolution de la population entre 2015 et 2021

Évolution de la population entre 2015 et 2021
Département Population 2021 (en nombre) Population 2015 (en nombre) Évolution annuelle moyenne entre 2015 et 2021 (en %)
totale due au solde naturel due au solde migratoire
Gironde 1 654 970 1 548 478 1,1 0,2 0,9
Pyrénées-Atlantiques 693 027 670 032 0,6 -0,2 0,7
Charente-Maritime 661 404 639 938 0,6 -0,4 1,0
Vienne 439 385 434 887 0,2 0,0 0,2
Landes 422 976 403 234 0,8 -0,3 1,1
Dordogne 413 730 415 417 -0,1 -0,6 0,5
Deux-Sèvres 374 587 374 435 0,0 -0,2 0,2
Haute-Vienne 371 691 375 795 -0,2 -0,2 0,0
Charente 350 867 353 613 -0,1 -0,3 0,2
Lot-et-Garonne 331 229 333 417 -0,1 -0,3 0,2
Corrèze 239 784 241 871 -0,1 -0,5 0,4
Creuse 115 702 120 365 -0,7 -1,0 0,3
Nouvelle-Aquitaine 6 069 352 5 911 482 0,4 -0,2 0,6
France métropolitaine 65 505 213 64 300 821 0,3 0,2 0,1
France entière hors Mayotte 67 408 052 66 190 280 0,3 0,2 0,1
  • Note : Les taux de variation sont arrondis au plus près de leurs valeurs réelles. La somme des taux dus aux soldes naturel et migratoire peut être légèrement différente du taux de variation de la population.
  • Sources : Insee, recensements de la population 2015 et 2021, état civil.

L’attractivité, seul moteur de la croissance

En Nouvelle-Aquitaine, la croissance de la population repose exclusivement sur le nettement excédentaire depuis plusieurs années. Sous l'effet de nouvelles installations dans la région, plus nombreuses que les départs, la hausse se maintient à 0,6 %, soit 36 500 habitants supplémentaires, en moyenne chaque année. C’est l’équivalent d’une commune comme Agen ou Saint-Médard-en-Jalles. La Nouvelle-Aquitaine est, avec la Bretagne, la troisième région la plus attractive de France métropolitaine, après la Corse et l’Occitanie.

En revanche, après avoir été équilibré entre 2010 et 2015 , le de la région est déficitaire entre 2015 et 2021. L'excédent des décès sur les naissances contribue à faire diminuer la population en moyenne de 10 200 personnes chaque année (-0,2 % par an), l’équivalent d’une commune comme Oloron-Sainte-Marie, Couzeix ou Buxerolles. Cinq autres régions comptent aussi moins de naissances que de décès, mais l’ampleur du déficit naturel est plus forte en Nouvelle-Aquitaine.

La Gironde, 6e département métropolitain le plus peuplé

Regroupant plus d’un quart de la population régionale (1 654 970 habitants au 1er janvier 2021), le département de la Gironde est le plus peuplé de Nouvelle-Aquitaine et le sixième département français, situé entre les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis. C’est également le troisième département métropolitain où la population croît le plus fortement (+1,1 % en moyenne par an depuis 2015), à égalité avec la Loire-Atlantique et la Corse-du-Sud mais derrière l’Hérault et la Haute-Garonne.

La population progresse en premier lieu grâce à l’attractivité du département (+0,9 % par an en moyenne), mais également grâce à un excédent naturel (+0,2 % par an en moyenne). C’est le seul département de la région où les naissances sont plus nombreuses que les décès.

Dans les onze autres départements néo-aquitains, le solde naturel est négatif ou nul. Ainsi, seul le solde migratoire peut contribuer à l'augmentation de leur population, s’il est suffisamment excédentaire pour compenser le déficit naturel. C’est le cas dans les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, la Charente-Maritime et dans une moindre mesure la Vienne. À l’inverse, la Creuse perd des habitants car l’excédent migratoire n’est pas suffisant pour compenser le déficit naturel. La Charente, la Corrèze, les Deux-Sèvres, la Dordogne et le Lot-et-Garonne ont une population globalement stable. Dans ces cinq départements, l'excédent migratoire compense le déficit naturel. Enfin, en Haute-Vienne, la population diminue sous l’effet du déficit naturel, le solde migratoire étant équilibré.

La croissance démographique est moins élevée dans l’espace rural

La moitié de la population néo-aquitaine réside dans une contre un tiers au niveau national. Il s’agit de bourgs ruraux qui comptent en moyenne 2 500 habitants, et de communes dont l’habitat est dispersé (750 habitants en moyenne), voire très dispersé (300 habitants en moyenne).

Entre 2015 et 2021, la population augmente de +0,2 % en moyenne chaque année dans l’espace rural, soit +7 300 habitants. Cela correspond à un quart de la croissance régionale. La hausse est trois fois moins forte que dans l’espace urbain, avec toutefois une hétérogénéité spatiale (figure 2).

Figure 2Évolution de la population entre 2015 et 2021 et entre 2010 et 2015, selon le type d'espace

Évolution de la population entre 2015 et 2021 et entre 2010 et 2015, selon le type d'espace - Lecture : Entre 2015 et 2021, la population augmente en moyenne de 0,7 % par an dans les espaces urbains dont -0,0 point dû au solde naturel et 0,7 point dû au solde migratoire apparent.
Type d’espace Population 2021 (en nombre) Évolution annuelle moyenne 2015-2021 (en nombre) Évolution annuelle moyenne entre 2015 et 2021 (en %) Évolution annuelle moyenne entre 2010 et 2015 (en %)
totale due au solde naturel due au solde migratoire totale due au solde naturel due au solde migratoire
Urbain 2 994 740 19 049 0,7 0,0 0,7 0,6 0,1 0,5
Grands centres urbains 1 357 749 11 046 0,8 0,3 0,6 0,7 0,3 0,4
Centres urbains intermédiaires 638 752 451 0,1 -0,2 0,3 0,2 0,0 0,2
Ceintures urbaines 558 143 5 125 0,9 -0,1 1,0 1,0 0,1 0,9
Petites villes 440 096 2 427 0,6 -0,4 1,0 0,5 -0,2 0,7
Rural 3 074 612 7 276 0,2 -0,3 0,6 0,5 -0,1 0,6
Bourgs ruraux 1 076 036 5 870 0,6 -0,4 1,0 0,7 -0,2 0,8
Rural à habitat dispersé 1 549 193 2 629 0,2 -0,2 0,4 0,6 0,0 0,6
Rural à habitat très dispersé 449 383 -1 223 -0,3 -0,5 0,2 0,0 -0,3 0,3
Ensemble 6 069 352 26 325 0,4 -0,2 0,6 0,6 0,0 0,6
  • Note : Les taux de variation sont arrondis au plus près de leurs valeurs réelles. La somme des taux dus aux soldes naturel et migratoire peut être légèrement différente du taux de variation de la population.
  • Lecture : Entre 2015 et 2021, la population augmente en moyenne de 0,7 % par an dans les espaces urbains dont -0,0 point dû au solde naturel et 0,7 point dû au solde migratoire apparent.
  • Champ : Nouvelle-Aquitaine, limites territoriales communales en vigueur au 1er janvier 2023.
  • Sources : Insee, recensements de la population, état civil.

Dorénavant, les communes à l’habitat très dispersé, dont la densité de population est la plus faible (15 habitants/km²), perdent des habitants. Le solde naturel y a l'impact le plus négatif au sein de la région (-0,5 % en moyenne par an entre 2015 et 2021). Il n’est plus compensé par l’arrivée de nouveaux habitants. Ces communes, situées à l’est de la région, ont la caractéristique d’être hors de l'attraction des villes, éloignées d’un pôle d’emploi et de population.

Le plus majoritairement en couronne des villes, les communes à habitat dispersé représentent la moitié des communes néo-aquitaines et un quart de la population régionale. Ces communes maillent tout le territoire. Leur croissance démographique en repli (+0,2 % par an entre 2015 et 2021 après +0,6 % entre 2010 et 2015) ne progresse plus que de 2 600 habitants en moyenne par an. Les soldes naturel et migratoire fléchissent, le solde naturel devenant même négatif.

La population rurale augmente le plus fortement dans les bourgs ruraux (+0,6 %), où, comme dans les petites villes et ceintures urbaines, la croissance est portée par le solde migratoire apparent, +1,0 % en moyenne par an entre 2015 et 2021, soit deux fois plus qu’au niveau national. Ce sont des communes situées près du littoral néo-aquitain et autour des préfectures départementales essentiellement. La commune de Mios en Gironde se singularise par son rythme de croissance très soutenu (+4 % de croissance annuelle moyenne entre 2015 et 2021) dû à sa situation géographique à proximité du littoral et de la métropole bordelaise.

Au sein des communes urbaines, la population croît dans les grands centres urbains et surtout dans les ceintures urbaines (+0,9 % par an), tandis que les centres urbains intermédiaires sont stables.

Publication rédigée par :Laurent Zambon (Insee)

Pour comprendre

Le choix des périodes d’évolution de la population

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021.

Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant les quatre prochaines années) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2015-2021) doivent donc être analysées avec un pas de six ans. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire et du solde naturel avec des périodes plus anciennes est pertinente, car les données sont présentées en moyenne annuelle.

Publication rédigée par :Laurent Zambon (Insee)

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période.

Le solde migratoire apparent ou « solde migratoire » est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période considérée. Il est estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel.

Une commune rurale est une commune peu dense au sens de la grille communale de densité à 3 niveaux. Les communes denses ou de densité intermédiaire sont dites urbaines.

Pour en savoir plus

(1) Brutel C. (Insee), « Entre 2015 et 2021, la croissance démographique est deux fois plus élevée dans l’espace urbain que dans le rural », Insee Focus no 316, décembre 2023.

(2) Brunet L., « Avec plus de 6 millions d’habitants, la Nouvelle-Aquitaine troisième région la plus peuplée », Insee Flash Nouvelle-Aquitaine no 95, décembre 2022.

(3) Kempf N., Lemasson J., Monerie G., « D'ici 2040, le littoral néo-aquitain continuerait de porter la croissance démographique de la région », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine no 136, juin 2023.

(4) Labarthe G., « En Nouvelle-Aquitaine, un littoral toujours attractif », Insee Flash Nouvelle-Aquitaine no 52, décembre 2019.