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Insee Flash Occitanie · Décembre 2023 · n° 130
Insee Flash OccitaniePopulations légales au 1er janvier 2021 : 6 022 176 habitants en Occitanie, 4e région française

Alexandra Démier, Christophe Péalaprat (Insee)

Au 1er janvier 2021, la région Occitanie devient la 4e région la plus peuplée de France. Sa population augmente rapidement sur la période 2015-2021 grâce à un fort excédent migratoire alors que les naissances et les décès s’équilibrent sous l’effet de la baisse de la fécondité et du vieillissement de la population.

La Haute-Garonne et l’Hérault sont les départements de France métropolitaine où la population augmente le plus vite. Malgré la dégradation des soldes naturels, la population augmente en Ariège, dans l’Aude, le Gard, les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Orientales, le Tarn et le Tarn-et-Garonne. Elle reste quasiment stable dans les autres départements de la région.

La population progresse fortement dans les communes de Toulouse et de Montpellier qui franchissent respectivement les seuils de 500 000 et 300 000 habitants. À l’inverse, elle recule à Nîmes et à Perpignan, les deux autres communes de plus de 100 000 habitants de la région.

Insee Flash Occitanie
No 130
Paru le :Paru le28/12/2023

En Occitanie, la population augmente à un rythme de 0,7 % par an entre 2015 et 2021

Au 1er janvier 2021, 6 022 176 personnes résident en Occitanie. La région pointe désormais en 4e position, derrière l’Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle-Aquitaine, talonnant cette dernière et dépassant les Hauts-de-France pour la première année.

Entre 2015 et 2021, la population d’Occitanie augmente de 0,7 % par an, soit environ 41 300 habitants supplémentaires chaque année, l’équivalent d’une commune comme Castres. L’Occitanie se place en troisième position parmi les régions françaises hors Mayotte où la population augmente le plus rapidement entre 2015 et 2021 (figure 1), derrière la Guyane (+1,6 %) et la Corse (+1,0 %). La croissance démographique fléchit légèrement sur la période récente par rapport à la période 2010-2015 (figure 2). L’évolution démographique se détériore dans toutes les régions, exception faite de Provence-Alpes-Côte d’Azur qui maintient son rythme de croissance.

Figure 1Population municipale des communes au 1er janvier 2021 et évolution annuelle moyenne 2015-2021

Figure 2Population municipale des communes au 1er janvier 2015 et évolution annuelle moyenne 2010-2015

En Occitanie, les arrivées sur le territoire sont nettement plus nombreuses que les départs. Cet excédent migratoire contribue à augmenter la population de +0,7 % chaque année. Il est inférieur à celui de la Corse (+1,1 %) mais supérieur à ceux de la Nouvelle-Aquitaine et de Bretagne (+0,6 %).

En revanche, le solde naturel, différence entre les naissances et les décès, est quasi nul entre 2015 et 2021 alors qu’il était encore positif entre 2010 et 2015. Les naissances et les décès s’équilibrent ainsi en Occitanie, comme dans d’autres régions telles le Centre-Val de Loire, la Normandie ou le Grand Est. Le solde naturel reste excédentaire en Auvergne-Rhône-Alpes mais devient négatif en Nouvelle-Aquitaine.

La Haute-Garonne et l’Hérault, premiers ex æquo pour la croissance de la population

La Haute-Garonne et l’Hérault sont les deux départements de la France métropolitaine où la population augmente le plus fortement entre 2015 et 2021 devant la Gironde et la Loire-Atlantique (figure 3). La population croît de 1,2 % en moyenne par an sur la période, soit quatre fois plus vite que la moyenne nationale. Ce sont les seuls départements d’Occitanie où le solde naturel est positif, même s’il est légèrement moins élevé qu’entre 2010 et 2015. Ils concentrent 44 % de la population régionale en 2021, soit 3 points de plus qu’en 2010.

La Haute-Garonne est le département le plus peuplé d’Occitanie et le 12e de France. Entre 2015 et 2021, la population croît de 16 500 personnes chaque année. L’excédent naturel contribue à hauteur de 0,5 % par an à l’augmentation de la population et l’excédent migratoire à hauteur de 0,7 %.

Dans l’Hérault, la population augmente de 13 600 habitants par an entre 2015 et 2021. L’excédent migratoire porte principalement la hausse de la population (+1,0 % par an), le solde naturel restant légèrement positif, à +0,2 % par an. L’Hérault est le 3e département le plus attractif de France métropolitaine après la Corse-du-Sud et les Landes.

Figure 3Population municipale par département au 1er janvier 2021

Population municipale par département au 1er janvier 2021
Départements Population 2021 Population 2015 Population 2010 Évolution annuelle moyenne 2015-2021 (en %) Évolution annuelle moyenne 2010-2015 (en %)
Totale Due au solde naturel Due au solde migratoire Totale Due au solde naturel Due au solde migratoire
Haute-Garonne 1 434 367 1 335 103 1 243 641 1,2 0,5 0,7 1,4 0,6 0,8
Hérault 1 201 883 1 120 190 1 044 558 1,2 0,2 1,0 1,4 0,3 1,1
Gard 756 543 738 189 709 700 0,4 0,0 0,4 0,8 0,2 0,6
Pyrénées-Orientales 487 307 471 038 448 543 0,6 -0,3 0,8 1,0 -0,1 1,0
Tarn 393 572 386 543 375 379 0,3 -0,3 0,6 0,6 0,0 0,6
Aude 376 028 366 957 356 467 0,4 -0,3 0,7 0,6 -0,1 0,7
Aveyron 279 649 279 169 276 805 0,0 -0,4 0,5 0,2 -0,3 0,4
Tarn-et-Garonne 263 377 255 274 241 698 0,5 0,0 0,6 1,1 0,2 0,9
Hautes-Pyrénées 230 956 228 582 229 458 0,2 -0,4 0,6 -0,1 -0,2 0,2
Gers 192 437 190 932 188 159 0,1 -0,5 0,7 0,3 -0,3 0,6
Lot 174 942 173 400 174 578 0,1 -0,6 0,8 -0,1 -0,4 0,2
Ariège 154 596 152 499 152 038 0,2 -0,4 0,6 0,1 -0,2 0,3
Lozère 76 519 76 309 77 082 0,0 -0,5 0,6 -0,2 -0,3 0,1
Occitanie 6 022 176 5 774 185 5 518 106 0,7 0,0 0,7 0,9 0,2 0,7
France hors Mayotte 67 408 052 66 190 280 64 612 939 0,3 0,2 0,1 0,5 0,4 0,1
  • Note : Les taux de variation sont arrondis au plus près de leur valeur réelle. La somme des parts dues aux soldes naturel et migratoire peut être légèrement différente du taux de variation de la population.
  • Sources : Insee, recensements de la population, État civil.

L’attractivité se renforce dans certains départements ruraux

Dans tous les départements d’Occitanie, les arrivants sont plus nombreux que les partants entre 2015 et 2021. Cette attractivité compense la dégradation des soldes naturels, liée à la baisse de la fécondité et au vieillissement de la population.

Les populations de l’Aveyron, du Gers, du Lot et de la Lozère sont quasiment stables, bien que les décès soient plus nombreux que les naissances. En effet, le déficit naturel est compensé par un excédent migratoire qui se renforce dans ces départements ruraux. En Lozère, l’excédent migratoire atteint +0,6 % par an entre 2015 et 2021 contre +0,1 % entre 2010 et 2015 et dans le Lot +0,8 % contre +0,2 %.

Entre 2015 et 2021, la population augmente dans l’Aude, l’Ariège, les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Orientales et le Tarn malgré des décès plus nombreux que les naissances. Dans ces départements, la hausse de la population sur la période est donc uniquement due à leur attractivité. L’excédent migratoire atteint entre 0,6 % et 0,8 % par an. Entre 2015 et 2021, les Pyrénées-Orientales occupent la troisième place des départements d’Occitanie pour la croissance de population (+0,6 % par an) malgré un ralentissement par rapport à 2010-2015.

Les naissances ne sont plus supérieures aux décès désormais dans les départements du Gard et du Tarn-et-Garonne, contrairement à la période précédente. La population du Gard, troisième département d’Occitanie, progresse seulement grâce à l’excédent migratoire (+0,4 % par an). Celui-ci est cependant plus faible que lors de la période précédente (+0,6 % par an). La population du Tarn-et-Garonne continue de croître mais à un rythme inférieur (+0,5 % contre +1,1 % par an précédemment), son excédent migratoire s’essoufflant également (+0,6 % contre +0,9 %).

Toulouse et Montpellier parmi les grandes communes de France où la population augmente le plus vite

La région Occitanie compte quatre communes de plus de 100 000 habitants : Toulouse, Montpellier, Nîmes et Perpignan (figure 4). La commune de Toulouse, 4e commune la plus peuplée de France après Paris, Marseille et Lyon, franchit le seuil des 500 000 habitants. Au 1er janvier 2021, 504 078 personnes résident à Toulouse. La commune est la troisième ville où la population augmente le plus rapidement, avec un gain de population de 1,1 % par an, ex æquo avec Nantes (derrière Montpellier et Toulon). Elle conserve un excédent naturel élevé (+0,8 % par an) mais l’excédent migratoire baisse par rapport à la période précédente (+0,3 % par an contre +0,5 % de 2010 à 2015).

Figure 4Population municipale des 10 principales communes d’Occitanie au 1er janvier 2021

Population municipale des 10 principales communes d’Occitanie au 1er janvier 2021
Communes Population 2021 Population 2015 Évolution annuelle moyenne 2015-2021 (en %) Évolution annuelle moyenne 2010-2015 (en %)
Totale Due au solde naturel Due au solde migratoire Totale Due au solde naturel Due au solde migratoire
Toulouse 504 078 471 941 1,1 0,8 0,3 1,3 0,8 0,5
Montpellier 302 454 277 639 1,4 0,7 0,8 1,5 0,9 0,7
Nîmes 148 104 150 672 -0,3 0,3 -0,6 1,2 0,5 0,6
Perpignan 119 656 121 934 -0,3 0,1 -0,5 0,8 0,3 0,4
Béziers 80 341 75 999 0,9 0,2 0,7 1,4 0,3 1,1
Montauban 61 919 59 982 0,5 0,2 0,3 1,3 0,4 0,9
Narbonne 56 395 53 462 0,9 -0,2 1,1 0,9 0 0,9
Albi 49 714 49 475 0,1 -0,4 0,5 0,2 -0,2 0,4
Carcassonne 46 218 45 996 0,1 0 0,1 -0,6 0,1 -0,7
Sète 44 712 43 620 0,4 -0,3 0,7 0,4 -0,1 0,5
  • Sources : Insee, recensements de la population, État civil.

La commune de Montpellier franchit le seuil des 300 000 habitants avec 302 454 habitants au 1er janvier 2021. C’est la 7e commune de France et celle de plus de 100 000 habitants où la population augmente le plus vite entre 2015 et 2021 (+1,4 % par an). Elle combine à la fois de forts excédents naturel et migratoire. La composante naturelle contribue à la hausse de la population à hauteur de 0,7 % par an et la composante migratoire à hauteur de 0,8 % par an.

Les communes de Nîmes et de Perpignan, respectivement 3e et 4e communes d’Occitanie par leur population, perdent des habitants entre 2015 et 2021. Ces baisses s’expliquent par la nette dégradation de la composante migratoire. Alors que les migrations résidentielles contribuaient à augmenter la population de +0,6 % par an à Nîmes et de +0,4 % à Perpignan de 2010 à 2015, les départs sont supérieurs aux arrivées sur la période récente.

Le déficit migratoire est de -0,6 % par an à Nîmes et -0,5 % à Perpignan entre 2015 et 2021. Par ailleurs, la composante naturelle s’affaiblit dans ces deux communes. La population continue cependant d’augmenter dans la plupart des communes périphériques.

À Béziers, Montauban et Narbonne, les trois communes d’Occitanie de 50 000 à 100 0000 habitants, la croissance démographique repose principalement sur un excédent migratoire, le solde naturel étant négatif à Narbonne et légèrement positif à Béziers et à Montauban. Narbonne se distingue par le renforcement de son attractivité : l’excédent migratoire atteint +1,1 % sur la période 2015-2021 contre +0,9 % sur la précédente.

La commune de Carcassonne perdait des habitants entre 2010 et 2015 (-0,6 % par an) en raison de son déficit migratoire. Sa population se stabilise entre 2015 et 2021 (+0,1 % par an) grâce à des arrivées aussi nombreuses que les départs. La population d’Albi est quasiment stable entre 2015 et 2021, l’excédent migratoire compensant le déficit naturel. Celle de la commune de Sète continue d’augmenter au même rythme que sur la période précédente (+0,4 % par an). Le solde naturel faiblit tandis que l’attractivité augmente.

Publication rédigée par :Alexandra Démier, Christophe Péalaprat (Insee)

Pour comprendre

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire avait conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y a donc dorénavant (pendant cinq ans) un intervalle, entre deux collectes de recensement, de six ans au lieu de cinq habituellement. La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2015-2021) doivent donc être analysées avec un pas de six ans. Dans le présent document, les comparaisons sont donc basées sur une période de six ans pour la plus récente (2015-2021) et une période de cinq ans (2010-2015) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire apparent et du solde naturel sur ces périodes de durées différentes n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle. Les recensements de population se déroulent en janvier-février. Le solde naturel de la période 2015-2021 a pu être affecté par la crise sanitaire liée à la Covid-19.

La somme des deux composantes du taux d’évolution annuel (solde naturel et solde migratoire apparent) peut différer du taux d’évolution total en raison des arrondis.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. On parle d’accroissement naturel ou d’excédent naturel lorsque le nombre de naissances est supérieur à celui des décès (et inversement de déficit naturel).

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire donné et le nombre de personnes qui en sont sorties, au cours de la période considérée. Le solde migratoire apparent, mesuré ici, est obtenu par différence entre la variation totale de la population au cours de la période considérée et le solde naturel. On parle d’excédent migratoire quand ce solde est positif et de déficit migratoire quand il est négatif.

Pour en savoir plus

(1) « Entre 2015 et 2021, la croissance démographique est deux fois plus élevée dans l’espace urbain que dans le rural », Insee Focus no 316, décembre 2023.

(2) « Les dynamiques démographiques dans les départements d’Occitanie : Populations légales au 1er janvier 2021 », Insee Dossier Occitanie, no 22 (à paraître le 16 janvier 2024).