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Insee Analyses Ile-de-France · Octobre 2023 · n° 175
Insee Analyses Ile-de-FranceLa consommation d’eau potable illustrée par la situation dans 133 communes franciliennes : 100 litres en moyenne par jour et par habitant

Lauren Berthelot, David Veal (Insee), Sandrine Meynier, Guillaume de Stordeur (Syndicat des eaux d’Île-de-France)

Près de 4 millions d’habitants vivent dans 133 communes adhérentes au Syndicat des eaux d’Île-de-France (SEDIF). En 2019, ils consomment près de 100 litres d’eau potable par jour et par habitant. Ce volume d’eau correspond à une facture annuelle moyenne de 157 euros (eau potable, assainissement et taxes) par habitant. Cette consommation est hétérogène au sein du territoire desservi par le SEDIF. Dans les quartiers où les habitants sont relativement aisés, la consommation d’eau est plus élevée (120 litres par jour et par habitant), elle est en revanche inférieure dans ceux où les habitants sont plus modestes (88 litres).

Insee Analyses Ile-de-France
No 175
Paru le :Paru le12/10/2023

L’eau, une ressource indispensable, mais en tension

Ressource naturelle, mais aujourd’hui en tension, l’eau doit continuer à remplir ses nombreux usages domestiques, agricoles ou industriels. En effet, les effets du réchauffement climatique induisent l’intensification des épisodes de sécheresse, des tensions structurelles dans les bassins versants et l’accroissement des pollutions de la ressource en eau. L’impact du dérèglement climatique sur cette ressource s’amplifiant considérablement, l’État a annoncé fin mars 2023 la mise en place d’un « plan d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau » qui vise à changer les habitudes des consommateurs. Pour mieux préserver cette ressource, les acteurs du cycle de l’eau mobilisés sont multiples en Île-de-France (encadré 1).

Les ménages consomment les deux tiers de la production d’eau

En 2019, 1 635 000 résident dans les communes adhérentes au SEDIF, soit 3 866 500 Franciliens. La taille moyenne de ces ménages est ainsi de 2,36 personnes, c’est-à-dire à un niveau très proche de la moyenne en Île-de-France (2,33).

Le volume total d’eau potable produit et livré aux habitants et entreprises des communes adhérentes au SEDIF s’établit à 206 millions de m3. Les ménages consomment les deux tiers de ce volume, le dernier tiers étant consommé par les entreprises ou les administrations et par les services publics (piscines municipales, établissements scolaires, équipements sportifs, etc.).

Une consommation domestique moyenne de près de 100 litres d’eau par personne et par jour

La production directement livrée et consommée au domicile des ménages vivant dans les communes adhérentes au SEDIF est de 139 millions de m3, soit une consommation de 36 m3 par personne et par an. Cela correspond à près de 100 litres d’eau par jour et par personne contre 147 litres pour l’ensemble des Français. Cette moindre consommation peut s’expliquer, d’une part, par la structure du parc de logements : dans les 133 communes adhérentes au SEDIF, il est constitué à 74 % d’appartements (71 % dans l’ensemble de l’Île-de-France) contre 43 % au niveau national. En effet, le faible nombre de maisons, conjugué à une faible disponibilité du foncier, limite le nombre de jardins et de piscines, équipements dont l’entretien nécessite beaucoup d’eau. La consommation annuelle moyenne des habitants vivant en appartement est inférieure à celle en maison individuelle (respectivement 35 m3 d’eau contre 39 m3). La composition et la taille des ménages influent sur leur consommation d’eau. Dans les communes adhérentes au SEDIF, les familles avec enfant(s) sont un peu plus présentes que dans le reste de la région (42 % contre 39 %). La moindre consommation peut aussi s’expliquer par le climat tempéré mi-océanique, mi-continental avec une pluviométrie relativement forte qui réduit les besoins en eau. Dans le sud du pays, les consommations sont plus élevées.

La facture globale du volume d’eau livré aux ménages dans les communes adhérentes au SEDIF est de 607 millions d’euros en 2019, soit un prix moyen de 4,37 euros par m3, abonnement compris. Ce prix moyen se décompose en une part fixe pour l’abonnement et une part variable en fonction du volume consommé. Environ un tiers des recettes revient aux acteurs de la production et de la distribution de l’eau. Les deux autres tiers reviennent aux opérateurs de retraitement des eaux usées et aux collectivités territoriales (diverses taxes). Ainsi, la facture moyenne annuelle d’un ménage s’établit à 371 euros, soit 1,5 % du niveau de vie médian régional. Rapportée à l’habitant, la facture annuelle est de 157 euros au sein des 133 communes adhérentes au SEDIF.

Davantage de consommation d’eau dans les territoires à plus hauts revenus

À l’échelle des (îlots regroupés pour l’information statistique, appelés ici quartiers), plus le niveau de vie médian par unité de consommation est élevé, plus la consommation domestique d’eau l’est aussi (figure 1). Dans les quartiers où les niveaux de vie médians sont les plus élevés (de 30 224 à 59 280 euros par an), les résidents ont une consommation annuelle d’eau de 43 m3 (soit 120 litres par jour) par habitant, contre 32 m3 (soit 88 litres par jour) dans les quartiers où les niveaux de vie médians sont les plus faibles (de 9 425 à 19 522 euros par an).

Les niveaux de vie étant liés au profil socio-démographique des habitants, cela signifie aussi que dans les quartiers caractérisés par une forte présence de cadres, de personnes hautement diplômées, de personnes en emploi, de propriétaires ou de maisons, la consommation d’eau est relativement élevée. Inversement, dans les Iris où les employés, les chômeurs, les couples avec enfant(s) ou les locataires de HLM sont surreprésentés, la consommation d’eau est plus faible.

Figure 1Répartition des territoires (Iris*) dans les communes adhérentes au SEDIF par quartile selon certaines caractéristiques de la population et consommation d’eau domestique annuelle

(en m3)
Répartition des territoires (Iris*) dans les communes adhérentes au SEDIF par quartile selon certaines caractéristiques de la population et consommation d’eau domestique annuelle ((en m3)) - Lecture : en 2019, la consommation annuelle d’eau domestique par habitant est de 31,5 m3 dans les Iris où la part des cadres est inférieure à 7 % (1er quartile).
Caractéristiques des Iris Volume annuel d’eau domestique consommé par habitant
Part des enfants de moins de 14 ans
Q1 - de 7 à moins de 16 % 42,9
Q2 - de 16 à moins de 18 % 38,5
Q3 - de 18 à moins de 21 % 36,3
Q4 - de 21 à 33 % 32,1
Part des cadres
Q1 - moins de 7 % 31,5
Q2 - de 7 à moins de 13 % 36,7
Q3 - de 13 à moins de 22 % 37,9
Q4 - de 22 à 37 % 42,7
Niveau de vie annuel médian
Q1 - de 9 425 à moins de 19 522 € 32,3
Q2 - de 19 522 à moins de 24 668 € 36,1
Q3 - de 24 668 à moins de 30 224 € 37,4
Q4 - de 30 224 à 59 280 € 43,7
  • * Îlots regroupés pour l'information statistique.
  • Note : la consommation d’eau domestique est celle livrée dans les maisons et appartements.
  • Lecture : en 2019, la consommation annuelle d’eau domestique par habitant est de 31,5 m3 dans les Iris où la part des cadres est inférieure à 7 % (1er quartile).
  • Champ : ménages vivant dans un logement ordinaire (maison, appartement ou autres), Iris avec au moins 50 compteurs d’eau.
  • Sources : SEDIF, données de facturation ; Insee, recensement de la population 2019, Filosofi 2019.

Figure 1Répartition des territoires (Iris*) dans les communes adhérentes au SEDIF par quartile selon certaines caractéristiques de la population et consommation d’eau domestique annuelle

  • * Îlots regroupés pour l'information statistique.
  • Note : la consommation d’eau domestique est celle livrée dans les maisons et appartements.
  • Lecture : en 2019, la consommation annuelle d’eau domestique par habitant est de 31,5 m3 dans les Iris où la part des cadres est inférieure à 7 % (1er quartile).
  • Champ : ménages vivant dans un logement ordinaire (maison, appartement ou autres), Iris avec au moins 50 compteurs d’eau.
  • Sources : SEDIF, données de facturation ; Insee, recensement de la population 2019, Filosofi 2019.

Des niveaux de consommation d’eau très variables selon les communes

La consommation d’eau domestique varie ainsi du simple au triple selon les communes, allant de 19 à 65 m3 par an et par habitant, soit de 52 à 178 litres par jour (figure 2). Les communes où les consommations sont les plus élevées se situent autour de Paris, d’une part dans les Hauts-de-Seine sur un arc ouest allant des communes de Levallois-Perret à Montrouge et, d’autre part, autour du bois de Vincennes (Saint-Maur-des-Fossés, Nogent-sur-Marne, Vincennes, Saint-Mandé et Charenton-le-Pont). Ces communes se distinguent par un niveau de vie élevé de leurs habitants.

Dans le Val-d’Oise, au nord du territoire desservi par le SEDIF, notamment dans les communes situées sur un axe entre Enghien-les-Bains et Béthemont-la-Forêt, la consommation moyenne est aussi plus élevée que dans l’ensemble des 133 communes. La population y est relativement aisée (plus de cadres et de propriétaires) et ces communes comprennent plus de maisons. Il en est de même dans la commune du Raincy en Seine-Saint-Denis par rapport au reste du département. Les plus faibles consommations s’observent en grande majorité dans les communes de Seine-Saint-Denis ou dans le sud du Val-de-Marne.

Le lien entre revenus et consommation d’eau n’est pas systématique. En effet, dans les communes du sud des Hauts-de-Seine, les habitants bénéficient en moyenne d’un niveau de vie élevé mais, pour autant, ont de faibles consommations d’eau.

Figure 2Consommation annuelle d’eau domestique par habitant en 2019, par commune adhérente au SEDIF

Consommation annuelle d’eau domestique par habitant en 2019, par commune adhérente au SEDIF - Lecture : en 2019, la consommation annuelle d’eau domestique par habitant à Chelles est comprise entre 32 et 36 m3.
Code Libellé Population dans les logements des communes Consommation d’eau annuelle par habitant (en m3)
77055 Brou-sur-Chantereine 4 761 33,5
77108 Chelles 54 903 35,3
77447 Seine-Port 1 762 donnée absente
77479 Vaires-sur-Marne 13 368 31,7
77514 Villeparisis 26 261 34,2
78311 Houilles 32 707 37,1
78322 Jouy-en-Josas 6 790 41,4
78343 Les Loges-en-Josas 1 595 42,1
78396 Le Mesnil-le-Roi 6 120 39,6
78586 Sartrouville 51 710 38,9
78640 Vélizy-Villacoublay 22 158 31,7
78686 Viroflay 16 565 36,8
91027 Athis-Mons 35 142 34,2
91064 Bièvres 4 679 38,4
91312 Igny 9 898 38,2
91326 Juvisy-sur-Orge 17 293 38,2
91377 Massy 49 782 31,8
91477 Palaiseau 33 782 36,0
91645 Verrières-le-Buisson 14 476 42,0
91689 Wissous 7 100 41,8
92002 Antony 62 073 31,1
92007 Bagneux 40 103 34,9
92012 Boulogne-Billancourt 119 496 45,4
92014 Bourg-la-Reine 20 854 31,9
92019 Châtenay-Malabry 33 160 25,0
92020 Châtillon 36 187 32,3
92022 Chaville 20 397 35,5
92023 Clamart 51 850 33,2
92024 Clichy 62 246 35,8
92032 Fontenay-aux-Roses 24 983 32,3
92040 Issy-les-Moulineaux 66 798 39,6
92044 Levallois-Perret 65 778 44,2
92046 Malakoff 30 582 23,6
92048 Meudon 45 032 29,2
92049 Montrouge 47 742 38,7
92051 Neuilly-sur-Seine 58 695 64,6
92060 Le Plessis-Robinson 29 887 23,6
92062 Puteaux 44 860 40,3
92071 Sceaux 19 508 30,2
92072 Sèvres 23 038 39,5
92075 Vanves 27 392 40,2
93001 Aubervilliers 86 218 39,9
93005 Aulnay-sous-Bois 86 156 35,4
93013 Le Bourget 15 294 44,9
93014 Clichy-sous-Bois 28 653 34,0
93015 Coubron 4 739 36,2
93027 La Courneuve 44 498 30,5
93029 Drancy 71 891 32,0
93030 Dugny 11 092 18,8
93031 Épinay-sur-Seine 54 249 29,8
93032 Gagny 39 278 34,0
93033 Gournay-sur-Marne 6 841 38,2
93039 L'Île-Saint-Denis 8 224 20,7
93046 Livry-Gargan 45 093 37,2
93047 Montfermeil 27 357 31,0
93049 Neuilly-Plaisance 20 613 38,9
93050 Neuilly-sur-Marne 35 455 34,5
93051 Noisy-le-Grand 67 378 36,2
93057 Les Pavillons-sous-Bois 23 615 39,0
93059 Pierrefitte-sur-Seine 30 347 36,2
93062 Le Raincy 14 457 43,4
93064 Rosny-sous-Bois 45 288 32,0
93066 Saint-Denis 110 154 33,1
93070 Saint-Ouen-sur-Seine 50 229 35,5
93071 Sevran 50 554 36,6
93072 Stains 37 820 27,8
93074 Vaujours 6 887 35,5
93077 Villemomble 29 775 35,9
93079 Villetaneuse 13 572 27,5
94001 Ablon-sur-Seine 5 800 34,3
94002 Alfortville 44 363 33,1
94015 Bry-sur-Marne 17 036 37,4
94017 Champigny-sur-Marne 76 048 34,2
94018 Charenton-le-Pont 29 790 41,6
94019 Chennevières-sur-Marne 17 967 40,2
94022 Choisy-le-Roi 45 657 34,0
94033 Fontenay-sous-Bois 51 167 35,9
94038 L'Haÿ-les-Roses 31 474 33,1
94042 Joinville-le-Pont 19 460 32,5
94046 Maisons-Alfort 55 743 31,9
94052 Nogent-sur-Marne 33 678 40,5
94058 Le Perreux-sur-Marne 33 308 39,5
94065 Rungis 5 550 40,8
94067 Saint-Mandé 21 986 41,6
94068 Saint-Maur-des-Fossés 74 131 45,4
94069 Saint-Maurice 13 539 37,9
94073 Thiais 29 920 33,5
94076 Villejuif 53 657 39,0
94077 Villeneuve-le-Roi 21 660 32,9
94079 Villiers-sur-Marne 28 460 32,1
94080 Vincennes 49 519 40,8
95014 Andilly 2 340 46,5
95018 Argenteuil 109 380 30,1
95039 Auvers-sur-Oise 6 800 37,1
95051 Beauchamp 8 462 38,4
95060 Bessancourt 7 787 32,7
95061 Béthemont-la-Forêt 428 45,5
95063 Bezons 31 263 29,8
95120 Butry-sur-Oise 2 286 36,6
95151 Chauvry 276 49,8
95176 Cormeilles-en-Parisis 24 787 38,2
95197 Deuil-la-Barre 22 090 39,4
95199 Domont 15 329 38,1
95203 Eaubonne 24 751 35,3
95205 Écouen 7 145 32,7
95210 Enghien-les-Bains 11 361 46,2
95219 Ermont 28 679 31,3
95252 Franconville 37 036 35,3
95256 Frépillon 3 306 37,9
95257 La Frette-sur-Seine 4 707 37,6
95288 Groslay 8 272 37,1
95306 Herblay-sur-Seine 30 512 37,6
95369 Margency 2 816 35,4
95392 Mériel 5 167 37,5
95394 Méry-sur-Oise 9 795 32,7
95424 Montigny-lès-Cormeilles 21 042 30,9
95426 Montlignon 2 972 41,9
95427 Montmagny 14 223 40,6
95428 Montmorency 20 869 39,1
95488 Pierrelaye 9 160 29,7
95489 Piscop 644 44,9
95491 Le Plessis-Bouchard 8 404 35,5
95539 Saint-Brice-sous-Forêt 14 884 35,9
95555 Saint-Gratien 20 692 32,1
95563 Saint-Leu-la-Forêt 15 924 37,7
95574 Saint-Prix 6 762 43,5
95582 Sannois 26 113 36,5
95585 Sarcelles 58 671 29,9
95598 Soisy-sous-Montmorency 17 899 39,0
95607 Taverny 26 370 36,7
95628 Valmondois 1 196 41,1
95678 Villiers-Adam 873 36,3
95680 Villiers-le-Bel 27 863 33,3
Ensemble des communes adhérentes au SEDIF 3 866 489 35,9
  • Note : la consommation d’eau domestique est celle livrée dans les maisons et appartements.
  • Lecture : en 2019, la consommation annuelle d’eau domestique par habitant à Chelles est comprise entre 32 et 36 m3.
  • Champ : ménages vivant dans un logement ordinaire (maison, appartement ou autres).
  • Sources : SEDIF, données de facturation ; Insee, recensement de la population 2019.

Figure 2Consommation annuelle d’eau domestique par habitant en 2019, par commune adhérente au SEDIF

  • Note : la consommation d’eau domestique est celle livrée dans les maisons et appartements.
  • Lecture : en 2019, la consommation annuelle d’eau domestique par habitant à Chelles est comprise entre 32 et 36 m3.
  • Champ : ménages vivant dans un logement ordinaire (maison, appartement ou autres).
  • Sources : SEDIF, données de facturation ; Insee, recensement de la population 2019.

Une stagnation de la consommation d’eau domestique et professionnelle depuis 2011

Entre 2011 et 2019, la consommation totale d’eau (domestique et professionnelle) rapportée au nombre d’habitants dans les communes adhérentes au SEDIF a légèrement diminué (-2,2 %). Les récents épisodes de sécheresse et les débats sur la préservation de la ressource d’eau douce ont ainsi conduit le gouvernement à lancer le Plan Eau 2030, dont l’un des objectifs vise à diminuer le prélèvement de l’eau dans l’environnement (encadré 2).

À l’échelle communale, les évolutions sont très disparates, allant de -18,1 % à +18,7 % (figure 3). Dans près d’un tiers des 124 communes adhérentes au SEDIF à la fois en 2011 et en 2019, le ratio entre consommation et nombre d’habitants a augmenté. À titre d’exemple, l’augmentation est supérieure à 10 % pour huit d’entre elles (Athis-Mons, Bagneux, Clichy-sous-Bois, Cormeilles-en-Parisis, Les Loges-en-Josas, Montmagny, Rungis et Saint-Prix). Cette plus forte consommation d’eau peut s’expliquer dans certaines communes par une augmentation de la population y étudiant ou y travaillant sans y habiter. C’est le cas par exemple à Montmagny où la population active a augmenté de 20 % en huit ans, ou à Athis-Mons qui a connu une hausse de sa population active sur place (+20 %) et de sa population étudiante (+31,5 %). Dans d’autres communes, comme à Clichy-sous-Bois, ces hausses peuvent s’expliquer par la présence d’un habitat privé dégradé et sujet à des fuites d’eau.

Dans plus des deux tiers des 124 communes, la consommation par habitant a diminué entre 2011 et 2019. Cette baisse dépasse les 10 % dans treize communes (Ablon-sur-Seine, Bièvres, Bourg-la-Reine, Charenton-le-Pont, Châtenay-Malabry, Fontenay-aux-Roses, L’Île-Saint-Denis, La Courneuve, Margency, Neuilly-sur-Marne, Thiais, Villeneuve-le-Roi, Vincennes).

Figure 3Évolution de la consommation annuelle d’eau domestique et professionnelle par habitant entre 2011 et 2019, par commune adhérente au SEDIF

(en %)
Évolution de la consommation annuelle d’eau domestique et professionnelle par habitant entre 2011 et 2019, par commune adhérente au SEDIF ((en %)) - Lecture : entre 2011 et 2019, la consommation d’eau domestique et professionnelle par habitant à La Courneuve a diminué de plus de 10 %.
Code Libellé Évolution de la consommation d’eau annuelle par habitant entre 2011 et 2019
77055 Brou-sur-Chantereine -1,9
77108 Chelles 5,0
77447 Seine-Port donnée absente
77479 Vaires-sur-Marne -6,2
77514 Villeparisis 0,0
78311 Houilles 1,3
78322 Jouy-en-Josas -4,2
78343 Les Loges-en-Josas 11,7
78396 Le Mesnil-le-Roi -7,1
78586 Sartrouville 4,0
78640 Vélizy-Villacoublay -2,8
78686 Viroflay -6,8
91027 Athis-Mons 11,8
91064 Bièvres -18,1
91312 Igny 8,4
91326 Juvisy-sur-Orge -5,9
91377 Massy -1,0
91477 Palaiseau 7,5
91645 Verrières-le-Buisson 0,9
91689 Wissous 3,6
92002 Antony -4,2
92007 Bagneux 18,7
92012 Boulogne-Billancourt -5,8
92014 Bourg-la-Reine -12,9
92019 Châtenay-Malabry -10,7
92020 Châtillon -0,2
92022 Chaville -5,6
92023 Clamart -2,0
92024 Clichy -9,5
92032 Fontenay-aux-Roses -13,3
92040 Issy-les-Moulineaux -0,1
92044 Levallois-Perret -7,2
92046 Malakoff -9,1
92048 Meudon -3,0
92049 Montrouge 1,9
92051 Neuilly-sur-Seine -2,9
92060 Le Plessis-Robinson -9,3
92062 Puteaux -8,7
92071 Sceaux -1,9
92072 Sèvres -7,4
92075 Vanves -6,9
93001 Aubervilliers -7,3
93005 Aulnay-sous-Bois -4,9
93013 Le Bourget 2,9
93014 Clichy-sous-Bois 12,6
93015 Coubron 0,2
93027 La Courneuve -10,5
93029 Drancy -1,5
93030 Dugny 8,9
93031 Épinay-sur-Seine 0,7
93032 Gagny -1,9
93033 Gournay-sur-Marne -6,3
93039 L'Île-Saint-Denis -10,0
93046 Livry-Gargan -0,8
93047 Montfermeil -4,1
93049 Neuilly-Plaisance -2,4
93050 Neuilly-sur-Marne -10,1
93051 Noisy-le-Grand 0,6
93057 Les Pavillons-sous-Bois -4,6
93059 Pierrefitte-sur-Seine 6,0
93062 Le Raincy -9,0
93064 Rosny-sous-Bois -3,6
93066 Saint-Denis 5,6
93070 Saint-Ouen-sur-Seine 0,5
93071 Sevran 3,7
93072 Stains 3,4
93074 Vaujours 6,6
93077 Villemomble -4,2
93079 Villetaneuse -3,8
94001 Ablon-sur-Seine -14,5
94002 Alfortville -2,8
94015 Bry-sur-Marne -8,6
94017 Champigny-sur-Marne 5,0
94018 Charenton-le-Pont -13,0
94019 Chennevières-sur-Marne -6,0
94022 Choisy-le-Roi -0,3
94033 Fontenay-sous-Bois 3,8
94038 L'Haÿ-les-Roses -4,5
94042 Joinville-le-Pont -9,0
94046 Maisons-Alfort -5,8
94052 Nogent-sur-Marne -8,1
94058 Le Perreux-sur-Marne -4,3
94065 Rungis 15,9
94067 Saint-Mandé -6,1
94068 Saint-Maur-des-Fossés donnée absente
94069 Saint-Maurice -7,8
94073 Thiais -10,8
94076 Villejuif 1,8
94077 Villeneuve-le-Roi -15,4
94079 Villiers-sur-Marne -3,4
94080 Vincennes -12,6
95014 Andilly 9,0
95018 Argenteuil 3,8
95039 Auvers-sur-Oise -1,4
95051 Beauchamp -2,7
95060 Bessancourt -8,2
95061 Béthemont-la-Forêt donnée absente
95063 Bezons -1,4
95120 Butry-sur-Oise donnée absente
95151 Chauvry donnée absente
95176 Cormeilles-en-Parisis 10,9
95197 Deuil-la-Barre -5,0
95199 Domont 5,8
95203 Eaubonne -0,9
95205 Écouen -1,2
95210 Enghien-les-Bains -3,2
95219 Ermont -2,3
95252 Franconville 1,4
95256 Frépillon donnée absente
95257 La Frette-sur-Seine -3,5
95288 Groslay 2,1
95306 Herblay-sur-Seine -2,4
95369 Margency -13,0
95392 Mériel donnée absente
95394 Méry-sur-Oise -3,0
95424 Montigny-lès-Cormeilles -2,6
95426 Montlignon 0,6
95427 Montmagny 16,7
95428 Montmorency -3,1
95488 Pierrelaye -4,3
95489 Piscop 5,3
95491 Le Plessis-Bouchard -0,6
95539 Saint-Brice-sous-Forêt 3,1
95555 Saint-Gratien -9,1
95563 Saint-Leu-la-Forêt -8,3
95574 Saint-Prix 10,0
95582 Sannois -0,9
95585 Sarcelles 2,8
95598 Soisy-sous-Montmorency -0,4
95607 Taverny -2,3
95628 Valmondois donnée absente
95678 Villiers-Adam donnée absente
95680 Villiers-le-Bel -1,8
Ensemble des communes adhérentes au SEDIF en 2011 et 2019 -2,2
  • Note : la consommation domestique et professionnelle est celle livrée à l’ensemble des abonnés du SEDIF (logements ordinaires, professionnels, collectivités locales et communautés).
  • Lecture : entre 2011 et 2019, la consommation d’eau domestique et professionnelle par habitant à La Courneuve a diminué de plus de 10 %.
  • Champ : tous abonnés vivant dans une des 124 communes adhérentes au SEDIF à la fois en 2011 et en 2019.
  • Sources : SEDIF, données transmises à Sispea ; Insee, recensements de la population 2011 et 2019.

Figure 3Évolution de la consommation annuelle d’eau domestique et professionnelle par habitant entre 2011 et 2019, par commune adhérente au SEDIF

(en %)
  • Note : la consommation domestique et professionnelle est celle livrée à l’ensemble des abonnés du SEDIF (logements ordinaires, professionnels, collectivités locales et communautés).
  • Lecture : entre 2011 et 2019, la consommation d’eau domestique et professionnelle par habitant à La Courneuve a diminué de plus de 10 %.
  • Champ : tous abonnés vivant dans une des 124 communes adhérentes au SEDIF à la fois en 2011 et en 2019.
  • Sources : SEDIF, données transmises à Sispea ; Insee, recensements de la population 2011 et 2019.

Encadré 1 - Les acteurs de l’eau en Île-de-France

Les différents acteurs du cycle de l’eau en Île-de-France ont des rôles complémentaires :

  • les services de l’État (préfectures, Drieat, DDT de grande couronne) sont responsables de la planification et de l’application de la réglementation dans le domaine de l’eau ;
  • les établissements publics de l’État ont pour mission la planification et l’incitation financière (l’agence de l’eau Seine-Normandie), l’expertise technique et l’application de la réglementation (l’Office français pour la biodiversité, l’Agence régionale de santé) ;
  • les collectivités territoriales (Conseil régional, Conseils départementaux, intercommunalités...) et leurs groupements ont des compétences dans le domaine de l’eau comme l’assainissement, l’eau potable, la protection contre les inondations, les milieux aquatiques… ;
  • les syndicats (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), le SEDIF, Sénéo, Aquavesc), l’établissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands lacs, les régies (Eau de Paris, Est Ensemble, Eau Seine & Bièvre) sont également des acteurs en charge de ces problématiques.

Le SEDIF est un établissement public créé en 1923, responsable du service public de l’eau potable pour le compte, en 2023, de 133 communes franciliennes situées dans sept départements. Dirigé par les élus des collectivités adhérentes, le SEDIF est le plus grand service public d’eau en France. Il s’occupe du traitement des eaux brutes et de la distribution à travers le réseau de canalisations. L’eau brute provient pour 97 % des cours d’eau (la Seine, la Marne et l’Oise), puis elle est traitée par trois usines principales situées en Île-de-France (Choisy-le-Roi, Neuilly-sur-Marne et Méry-sur-Oise). Le reste de la production est géré par quatre usines à puits d’eaux souterraines qui sont toutes situées dans la région.

Encadré 2 - Le plan d’action pour réduire la consommation d’eau douce

Le plan d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau du gouvernement prévoit, parmi douze objectifs, la diminution de la consommation d’eau de 10 % à horizon 2030. Une telle baisse s’est déjà produite dans les années 1990. Elle serait liée davantage aux remplacements spontanés des équipements électroménagers ou sanitaires qu’à des comportements plus économes des ménages [Barraqué et al., 2011 ; pour en savoir plus (5)].

Ce plan prévoit aussi que l’État accompagne les usagers dans l’installation d’équipements plus économes et les sensibilise aux enjeux de la préservation de l’eau. En effet, selon l’Ademe, près de deux tiers de l’eau utilisée par les ménages servent à l’hygiène corporelle (39 %) et à la chasse d’eau des toilettes (20 %). Ces deux postes de consommation représentent donc un fort gisement d’économies potentielles d’eau, soit par le biais de solutions techniques (mousseurs d’eau sur les robinets, chasses d’eau, etc.), soit par le biais de nouvelles habitudes de vie.

En outre, selon ce plan, le Conseil économique, social et environnemental émettra des recommandations quant à la tarification progressive de l’eau en fonction de la consommation individuelle. Or, actuellement, un grand nombre d’habitations collectives (92 % des immeubles des communes adhérentes au SEDIF) ne disposent pas de compteurs individuels pour l’eau.

Encadré 3 - Les achats d’eau en bouteille

En 2017, selon l’enquête Budget de famille, les ménages des communes adhérentes au SEDIF ont dépensé en moyenne 74 euros pour acheter des bouteilles d’eau, soit sur un an 0,2 % de leur budget et 20 % de leur facture moyenne d’eau du robinet. Ce montant est sensiblement le même qu’au niveau régional. Les ménages dont le revenu est inférieur au revenu annuel médian (22 619 euros) dépensent deux fois moins que ceux dont le revenu est au-dessus (48 contre 97 euros). Les cadres dépensent en moyenne trois fois plus que les employés (100 contre 31 euros).

Un peu plus d’un ménage sur trois (37 %) est concerné par l’achat d’eau en bouteille. Pour ces ménages, le budget annuel moyen représente environ 200 euros. Parmi ces derniers, les 21 % plus gros consommateurs dépensent en moyenne 443 euros.

Des enquêtes de satisfaction menées par le SEDIF indiquent qu’une fraction des consommateurs d’eau en bouteille peuvent ne pas aimer le goût légèrement chloré de l’eau potable ou ne pas avoir confiance dans sa qualité. Toutefois, en France, l’eau du robinet est l’un des aliments les plus contrôlés. Elle fait l’objet d’un suivi sanitaire permanent (agences régionales de santé), destiné à en garantir la sécurité sanitaire. Sa consommation participe par ailleurs au développement durable.

Publication rédigée par :Lauren Berthelot, David Veal (Insee), Sandrine Meynier, Guillaume de Stordeur (Syndicat des eaux d’Île-de-France)

Pour comprendre

Les données de consommations d’eau des ménages de 2019 sont tirées des facturations aux abonnés du SEDIF dans les 133 communes adhérentes en 2023. Ces dernières permettent de distinguer le volume d’eau livré aux ménages dans les maisons et dans les immeubles. Toutefois, un abonnement n’est pas forcément imputable à un ménage en raison de l’absence de compteurs individuels dans une majorité d’immeubles. Dès lors, la consommation par ménage/habitant est estimée par le ratio entre le volume d’eau facturé dans l’ensemble d’un territoire (commune ou Iris) et la population de ce territoire tirée du recensement.

Sources

Les données de facturation du SEDIF sont calculées à partir des compteurs d’eau de leurs dans les 133 communes adhérentes au SEDIF en 2023. Ces derniers sont dans la majorité des cas télé-relevés (93 % des factures). Les consommations non télé-relevées (7 %) sont estimées et peuvent faire l’objet de correctifs l’année suivante en cas d’avance sur consommation ou de dégrèvement lié à une fuite. Le recueil des données des consommations d’eau des ménages n’est pas disponible pour 2011. Ainsi, les analyses de consommation d’eau ne distinguent pas le volume consommé par les ménages et par les professionnels. Les volumes totaux en 2011 et 2019 sont récupérés à partir des données officielles envoyées aux services du Sispea (Observatoire national des services d’eau et d’assainissement).

Le recensement de la population permet de déterminer les populations légales de la France et de ses circonscriptions administratives. Il fournit également des statistiques sur les caractéristiques des habitants (sexe, âge, profession, nationalité, mode de transport, etc.) et de leurs logements (type de logement, type de construction, nombre de pièces, etc.). Sont exclues de cette étude les données sur les personnes sans-abri ou vivant dans des communautés au sens du recensement (internats, casernes…) ou dans des habitations mobiles.

Le fichier localisé sur les revenus sociaux et fiscaux (Filosofi) produit un ensemble d’indicateurs sur les revenus déclarés (avant redistribution) d’une part, et sur les revenus disponibles (après redistribution et imputation de revenus financiers non déclarés) d’autre part, à l’échelle communale, supra-communale et infra-communale. Ces indicateurs sont calculés à partir de l’ensemble des ménages fiscaux.

Les enquêtes Budget de famille (BDF) sont réalisées par l’Insee depuis 1979 tous les cinq ans environ. Elles fournissent une estimation de la consommation moyenne des ménages des différents biens et services. L’enquête de 2017 s’est déroulée entre octobre 2016 et octobre 2017 auprès d’un échantillon de 12 000 ménages répondants en France métropolitaine, dont 551 dans le périmètre du SEDIF. Les enquêtes Budget de famille reconstituent l’ensemble des dépenses des ménages ainsi que leurs ressources.

Définitions

Un ménage, au sens statistique du terme, désigne l’ensemble des occupants d’un même logement sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté (en cas de colocation, par exemple). Un ménage peut être composé d’une seule personne.

L’Iris constitue la brique de base en matière de diffusion de données infra-communales. Il doit respecter des critères géographiques et démographiques et avoir des contours identifiables sans ambiguïté et stables dans le temps. Le dernier découpage date de 2008. Les communes d’au moins 10 000 habitants et une forte proportion des communes de 5 000 à 10 000 habitants sont découpées en Iris. Ce découpage constitue une partition de leur territoire.

Un abonné du SEDIF est relié à un compteur d’eau (appelé point de service). Ce dernier peut être rattaché à un logement individuel comme un pavillon, un appartement, une entreprise ou une collectivité locale. Le compteur peut aussi être rattaché à une copropriété (immeuble), auquel cas la mesure de la consommation est collective et ne peut être individualisée.

Pour en savoir plus

(1) Ademe, « Ouvrir dans un nouvel ongletAstuces pour économiser l’eau à la maison et alléger ses factures », juin 2023.

(2) Sénégas G., « Ouvrir dans un nouvel ongletL’eau potable, témoin du taux d’usage des bâtiments - L’exemple de Paris », Atelier parisien d’urbanisme, octobre 2022.

(3) Dequesne J., Portela S., « Ouvrir dans un nouvel ongletObservatoire des services publics d’eau et d’assainissement - Panorama des services et de leur performance en 2019 », Sispea, novembre 2021.

(4) Favre M., Montginoul M., « Ouvrir dans un nouvel ongletComment observer de façon optimale la consommation en eau potable ? Le cas de Nantes Métropole », in Techniques Sciences Méthodes no 1/2, février 2020.

(5) Barraqué B., Isnard L., Montginoul M., Rinaudo J.-D., Souriau J., « Ouvrir dans un nouvel ongletBaisse des consommations d’eau potable et développement durable », in Annales des Mines - Responsabilité et environnement no 63, juillet 2011.