Panorama de la pauvreté en Centre-Val de Loire : une diversité de situations individuelles et territoriales

La pauvreté est un phénomène multidimensionnel qui recouvre des situations différentes. Elle peut être assimilée à un défaut de « bien-être », l’insatisfaction des besoins fondamentaux, à de faibles niveaux de revenus ou à une situation d’exclusion sociale. Pour mesurer la pauvreté, l’approche la plus fréquente est l’approche monétaire, selon laquelle, être pauvre, c'est avoir un revenu très inférieur à celui dont dispose la plus grande partie de la population. En 2020, 12,9 % de la population des ménages vit sous le seuil de pauvreté monétaire en Centre-Val de Loire, soit 1,5 point de moins qu’en France métropolitaine. Au niveau des départements de la région, l’Indre est celui le plus touché (14,6 %). Dans la région, la pauvreté est moins fréquente qu’au niveau national à chaque classe d’âge. Les moins de 30 ans et les familles monoparentales sont davantage touchés par la pauvreté. La diversité de situations de ménages vivant sous le seuil de pauvreté peut être analysée via six profils socio-démographiques de ménages, construits à partir de critères d’insertion dans l’emploi, d’âge et de statuts d’occupation du logement. Ces six profils diffèrent par leur poids démographique et leur répartition sur le territoire régional. Les ménages pauvres retraités, les ménages en âge d’être actifs et peu insérés sur le marché du travail qu’ils soient propriétaires ou locataires du privé sont surreprésentés dans le sud rural de la région. Au-delà de la dimension monétaire, la pauvreté peut se superposer à d’autres formes de difficultés sociales et être associée à certains facteurs potentiellement aggravants. Une approche territorialisée permet d’apprécier la conjonction entre la pauvreté monétaire et ces facteurs de fragilité des territoires. Elle conduit à analyser des indicateurs dont certains sont assez directement liés à la pauvreté, d’autres moins directement ou contextuels (niveau de formation initiale, mobilité, accès aux soins et aux services publics, etc.). Cette approche territorialisée souligne que près de la moitié des habitants du Centre-Val de Loire vivent dans une intercommunalité fragile au regard de l’accès aux soins.