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Insee Flash Ile-de-France · Juillet 2023 · n° 85
Insee Flash Ile-de-FranceProjections démographiques des Hauts-de-Seine à l’horizon 2040 Une croissance dynamique et un vieillissement modéré

Marie Acs, Philippe Serre (Insee), en collaboration avec le groupe de travail « projections démographiques » du Comité régional pour l’information économique et sociale

D’ici 2040, si les tendances démographiques récentes se poursuivaient, la population des Hauts-de-Seine s’élèverait à 1 703 000 habitants et augmenterait plus vite que celle de la région. L’excédent naturel contribuerait nettement à cette évolution et viendrait contrebalancer un solde migratoire toujours plus déficitaire. Témoignant du vieillissement de la population, l’âge moyen des Alto-Séquanais augmenterait, mais moins vite que celui des Franciliens.

Insee Flash Ile-de-France
No 85
Paru le :Paru le04/07/2023

Cette étude fait partie d’une série de publications sur les projections de population en Île-de-France.

1,7 million d'habitants dans les Hauts-de-Seine en 2040

En 2040, la population des Hauts-de-Seine serait comprise entre 1,64 et 1,77 million d’habitants selon les différents scénarios démographiques établis à partir des évolutions envisagées de l’, de l’ et des soldes migratoires (pour comprendre). Ainsi, comparé aux dernières données disponibles du recensement de la population de 2020, le gain de population serait compris entre 14 000 et 138 000 habitants.

En particulier, si les tendances démographiques récentes se poursuivaient (scénario tendanciel), la population des Hauts-de-Seine atteindrait 1,703 million d’habitants, correspondant à une hausse de population de 75 000 habitants (figure 1). La population départementale augmenterait en moyenne de 3 700 habitants par an, soit un de +0,21 %, un rythme plus élevé que celui de la région (+0,17 %). Le taux de croissance annuel serait soutenu en début de période jusqu’en 2034 puis ralentirait par la suite. Comme pour tous les départements franciliens, le contribuerait positivement à cette évolution (+0,65 % par an) et le négativement (-0,44 % par an).

Le poids démographique des Hauts-de-Seine au sein de la région resterait stable sur la période à 13,4 %, classant le département au troisième rang dans la région.

Figure 1Évolution de la population des Hauts-de-Seine de 2010 à 2040 selon différents scénarios

(en milliers d’habitants)
Évolution de la population des Hauts-de-Seine de 2010 à 2040 selon différents scénarios ((en milliers d’habitants)) - Lecture : en 2040, la population des Hauts-de-Seine serait comprise entre 1,64 et 1,77 million selon les différents scénarios démographiques envisagés.
Années Recensement de la population Scénario tendanciel Scénario bas Scénario haut
2010 1572
2011 1582
2012 1586
2013 1591
2014 1598
2015 1602
2016 1603
2017 1609
2018 1619
2019 1624
2020 1628
2021 1634 1633 1634
2022 1637 1636 1638
2023 1642 1639 1644
2024 1647 1643 1650
2025 1652 1646 1657
2026 1657 1649 1664
2027 1662 1652 1671
2028 1666 1654 1678
2029 1671 1655 1686
2030 1675 1656 1694
2031 1680 1657 1701
2032 1683 1657 1709
2033 1687 1656 1717
2034 1690 1655 1725
2035 1693 1654 1732
2036 1695 1652 1739
2037 1698 1650 1746
2038 1700 1648 1753
2039 1702 1645 1760
2040 1703 1642 1766
  • Lecture : en 2040, la population des Hauts-de-Seine serait comprise entre 1,64 et 1,77 million selon les différents scénarios démographiques envisagés.
  • Source : Insee, recensements de la population de 2010 à 2020, modèle Omphale 2022 de 2021 à 2040.

Figure 1Évolution de la population des Hauts-de-Seine de 2010 à 2040 selon différents scénarios

  • Lecture : en 2040, la population des Hauts-de-Seine serait comprise entre 1,64 et 1,77 million selon les différents scénarios démographiques envisagés.
  • Source : Insee, recensements de la population de 2010 à 2020, modèle Omphale 2022 de 2021 à 2040.

Un solde migratoire de plus en plus négatif

Le solde migratoire serait négatif sur toute la période 2023-2040. Cela résulterait de deux mouvements contraires : une baisse du fait des flux migratoires avec les autres départements français (migrations internes) et une hausse du fait des flux d’entrées et de sorties avec les pays étrangers (migrations externes). Passant de -6 800 en 2023 à -8 800 en 2040, le déficit migratoire se creuserait ainsi de 30 %. Cette décroissance serait plus marquée pour les personnes de moins de 20 ans (de -2 300 à -3 400), ainsi que pour celles de 65 ans ou plus (-2 800 à -3 200). De la même manière, le solde migratoire des personnes de 20 à 29 ans diminuerait tout en demeurant largement excédentaire (+5 000 à +4 400). Pour les personnes de 30 à 39 ans, le solde migratoire resterait proche de l’équilibre (de -200 à +100).

En conséquence, la hausse de la population des Hauts-de-Seine entre 2023 et 2040 proviendrait exclusivement du solde naturel excédentaire. Comme pour tous les départements franciliens, ce solde resterait positif sur cette période et diminuerait progressivement en lien avec le vieillissement de la population. Le nombre de naissances resterait quasiment stable (-0,09 % en moyenne par an), alors que le nombre de décès augmenterait de 1 600 d’ici 2040 (+0,84 % en moyenne par an).

Un département vieillissant et comparable à la région

De 38,4 ans en 2019 à 40,5 ans en 2040, l’âge moyen des habitants des Hauts-de-Seine augmenterait moins vite que celui des Franciliens. Plus élevé en début de période, il serait identique en 2040.

Dans le département, l’ passerait de 61 à 81 sur la période. Bien qu’important, le vieillissement de la population serait le plus faible parmi les départements de la région. Sur la période, le nombre de personnes de moins de 20 ans diminuerait légèrement (figure 2) tandis que celui des personnes de 65 ans ou plus augmenterait. La hausse est surtout notable pour les Alto-Séquanais âgés de 75 ans ou plus, dont l’effectif grimperait de 118 000 en 2019 à 177 000 en 2040 (+50 %). Leur part dans la population départementale atteindrait 10 % en 2040, contre 7 % en 2019.

Figure 2Pyramide des âges des habitants des Hauts-de-Seine en 2019 et en 2040

(en nombre d’habitants)
Pyramide des âges des habitants des Hauts-de-Seine en 2019 et en 2040 ((en nombre d’habitants))
Âge Hommes 2019 Femmes 2019 Hommes 2040 Femmes 2040
0 10 790 10 520 11 250 10 710
1 11 050 10 340 10 930 10 450
2 11 020 10 510 10 750 10 270
3 10 880 10 520 10 560 10 030
4 10 450 10 440 10 350 9 920
5 10 860 10 280 10 280 9 840
6 10 510 10 530 10 230 9 780
7 10 870 9 830 10 190 9 670
8 10 610 10 000 10 110 9 660
9 10 080 10 040 10 170 9 770
10 10 300 9 980 10 030 9 730
11 10 230 9 690 10 050 9 690
12 9 850 9 490 10 030 9 690
13 9 680 9 490 10 130 9 670
14 9 940 9 310 10 170 9 710
15 9 850 9 400 10 220 9 740
16 9 830 9 110 10 150 9 620
17 9 310 9 490 9 920 9 310
18 9 510 9 210 9 700 9 100
19 9 470 9 320 9 530 8 940
20 9 130 9 140 9 300 8 690
21 9 190 9 530 9 280 8 800
22 9 300 10 170 9 490 9 340
23 10 260 10 760 10 410 9 950
24 10 970 11 210 11 130 10 600
25 11 070 11 760 11 530 11 190
26 11 460 12 410 11 570 11 480
27 11 350 12 410 12 010 11 910
28 11 820 12 590 11 920 12 340
29 12 140 12 860 12 370 12 750
30 11 910 12 950 12 140 12 830
31 11 700 12 840 12 040 13 040
32 11 840 13 010 12 000 12 970
33 12 000 12 830 12 140 13 050
34 11 880 12 900 11 790 12 630
35 11 990 13 220 11 480 12 600
36 11 600 12 570 11 300 12 550
37 11 820 12 900 11 250 12 520
38 11 670 12 190 11 480 12 630
39 11 960 12 590 11 570 12 870
40 11 230 12 120 10 940 12 330
41 11 650 11 880 10 980 12 450
42 11 130 11 910 10 760 12 300
43 11 320 12 150 10 750 12 440
44 11 590 11 920 10 650 12 380
45 11 270 12 190 10 230 12 100
46 10 950 11 890 10 080 11 970
47 10 840 11 520 10 300 12 260
48 10 750 11 340 10 430 12 120
49 10 100 11 610 10 230 11 950
50 10 050 11 740 9 970 11 780
51 10 140 11 320 9 990 11 710
52 9 940 11 160 9 800 11 370
53 9 880 11 360 9 740 11 220
54 9 950 10 430 9 550 10 990
55 9 430 10 800 9 260 10 640
56 9 240 10 490 8 900 10 260
57 8 970 10 220 9 360 10 750
58 8 740 9 830 9 220 10 460
59 8 090 9 650 9 270 10 650
60 8 000 9 510 8 560 9 610
61 7 390 9 160 8 380 9 440
62 7 160 8 330 7 970 9 090
63 6 890 8 120 7 640 8 520
64 6 530 7 890 7 320 8 410
65 6 460 8 010 7 500 8 650
66 6 510 7 970 7 650 8 700
67 6 540 7 840 7 500 8 760
68 6 340 7 570 7 100 8 430
69 6 090 7 770 6 770 8 040
70 6 010 7 220 6 530 7 850
71 5 340 6 700 6 050 7 830
72 5 160 6 210 5 990 7 850
73 4 670 5 580 6 060 7 680
74 4 090 5 090 5 810 7 540
75 3 650 4 770 5 720 7 740
76 3 570 4 830 5 570 7 170
77 3 300 4 650 5 120 7 070
78 3 360 4 430 4 940 6 960
79 3 110 4 580 4 700 6 770
80 3 210 4 430 4 510 6 410
81 2 860 4 400 4 060 6 120
82 2 810 4 410 3 950 6 000
83 2 500 4 130 3 570 5 730
84 2 310 4 010 3 370 5 210
85 2 280 3 760 3 190 4 980
86 2 010 3 570 2 880 4 610
87 1 610 3 410 2 720 4 520
88 1 460 3 290 2 530 4 160
89 1 320 2 870 2 390 3 990
90 1 030 2 580 2 060 3 630
91 910 2 120 1 830 3 370
92 770 1 910 1 670 2 960
93 530 1 790 1 260 2 450
94 490 1 520 820 1 620
95 360 1 140 640 1 430
96 240 740 480 1 170
97 140 610 310 890
98 60 350 200 670
99 ou plus 130 660 460 2 080
  • Source : Insee, recensement de la population 2019 et modèle Omphale 2022, scénario tendanciel.

Figure 2Pyramide des âges des habitants des Hauts-de-Seine en 2019 et en 2040

  • Note : la dernière tranche d’âge du graphique comprend les personnes âgées de 99 ans ou plus.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019 et modèle Omphale 2022, scénario tendanciel.

Encadré - Projections démographiques par une approche immobilière : quels liens entre migrations résidentielles internes et dynamique du parc de logements et de son occupation ?

À l’échelle des départements, le scénario tendanciel maintient pendant plusieurs décennies les proportions actuelles de personnes effectuant des migrations résidentielles. Ces flux migratoires reflètent notamment les évolutions, durant ces dernières années, du parc de logements et de son occupation. Celles-ci dépendent des politiques publiques et de facteurs socio-économiques. En 2019, par exemple, Boulogne-Billancourt compte 2 300 logements occupés de plus qu’en 2013 (+4 %) et figure parmi les plus fortes croissances démographiques du département durant cette période (+4 800 habitants). À l'avenir, l’évolution du parc et de son occupation pourrait connaître des inflexions par rapport à la période récente et justifier une hypothèse différente pour les migrations internes.

Pour les Hauts-de-Seine, les projections démographiques du scénario tendanciel (+84 000 habitants entre 2018 et 2040) paraissent ainsi plutôt modérées par rapport à celles sous-tendues par une approche immobilière. Selon le scénario actualisé de construction dit « bas » où 6 700 logements seraient construits chaque année contre 8 000 de 2013 à 2018 [Chantoiseau et al., 2018, pour en savoir plus (4)], le gain démographique serait de 95 000 habitants. Ce résultat découle aussi de l’hypothèse faite sur la part des , à 13 % en 2040. Si cette part se stabilisait au niveau de 2018 (10 %), le gain démographique serait encore plus important (+134 000 Alto-Séquanais). Si cette part continuait de progresser au même rythme qu’entre 2016 et 2019, elle pourrait atteindre 11 % en 2040 et les Hauts-de-Seine gagneraient alors 123 000 habitants.

En collaboration avec Philippe Louchart (L’Institut Paris Region)

Publication rédigée par :Marie Acs, Philippe Serre (Insee), en collaboration avec le groupe de travail « projections démographiques » du Comité régional pour l’information économique et sociale

Pour comprendre

Les projections départementales à horizon 2040 sont issues du modèle Omphale. Celui-ci permet de projeter d’année en année les pyramides des âges des différents territoires. La population par sexe et âge y évolue selon des hypothèses formulées sur trois composantes : la fécondité, la mortalité et les migrations. Ces hypothèses purement démographiques n’intègrent aucun facteur exogène comme les politiques publiques. Ces projections ne peuvent donc pas être assimilées à des prévisions. Aucune probabilité n’est affectée à la réalisation de chacun des scénarios présentés ici :

  • un scénario tendanciel qui prolonge les évolutions récentes sur chacune des composantes. Sauf mention contraire, les chiffres cités font référence à ce scénario ;
  • un scénario haut rassemblant les hypothèses les plus favorables à la croissance démographique concernant les trois composantes : fécondité, espérance de vie et migrations ;
  • un scénario bas rassemblant les hypothèses les plus défavorables à la croissance démographique concernant les trois composantes : fécondité, espérance de vie et migrations.

Quel que soit le scénario, les quotients de migrations avec les autres départements français restent identiques. À l’inverse, les hypothèses sur les migrations avec l’étranger sont différenciées pour chacun des scénarios (bas, tendanciel et haut).

Figure 3Hypothèses retenues pour les Hauts-de-Seine selon le scénario régional tendanciel et ses variantes

Hypothèses retenues pour les Hauts-de-Seine selon le scénario régional tendanciel et ses variantes
Indicateurs Hypothèses
Scénario bas Scénario tendanciel Scénario haut
Solde naturel annuel moyen 2020-2040 8 400 10 900 13 600
Indicateur conjoncturel de fécondité en 2040 (en nombre d’enfants par femme) 1,6 1,8 2,0
Espérance de vie à la naissance des hommes en 2040 (en années) 83 85 87
Espérance de vie à la naissance des femmes en 2040 (en années) 87 88 89
Solde migratoire annuel moyen 2020-2040 -7 900 -7 400 -6 800
  • Note : le solde migratoire annuel correspond à la somme du solde migratoire interne (flux entrées-sorties avec les autres départements français) et du solde migratoire avec l’étranger.
  • Source : Insee, modèle Omphale 2022.

En lien avec les besoins des politiques publiques départementales, les scénarios analysés et commentés dans cette étude ont pour horizon l’année 2040. Les projections démographiques jusqu’en 2070 sont disponibles dans le fichier de données en téléchargement.

Le scénario départemental tendanciel, ainsi que ses variantes, ont été élaborés dans le cadre d’un groupe de travail réuni sous l’égide du Comité régional pour l’information économique et sociale (CRIES Île-de-France) et animé par l’Insee Île-de-France. Ont participé à ce groupe de travail : l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), l’Agence régionale de santé (ARS Île-de-France), la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports (Drieat Île-de-France), la Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement (Drihl Île-de-France), la Direction régionale et interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Drieets Île-de-France), L’Institut Paris Region, le rectorat de Versailles et les sept conseils départementaux de la région.

Définitions

L’indicateur conjoncturel de fécondité, ou somme des naissances réduites, mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.

L’espérance de vie à la naissance représente la durée de vie moyenne d'une génération fictive soumise aux conditions de mortalité par âge de l'année considérée.

Le taux de croissance annuel moyen est un taux de croissance lissé sur plusieurs années. Il permet notamment de comparer des évolutions sur des durées différentes.

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de l’année. Ce concept est indépendant de la nationalité.

L’indice de vieillissement d’une population est le rapport entre le nombre de personnes de 65 ans ou plus et le nombre de personnes de moins de 20 ans.

Les logements inoccupés regroupent les logements vacants, les logements occasionnels et les résidences secondaires, soit tous les logements qui ne sont pas occupés au titre de résidence principale.

Pour en savoir plus

(1) CRIES Île-de-France, « Projections démographiques en Île-de-France à horizon 2070 : vieillissante, la région resterait la plus jeune de France métropolitaine », Insee Flash Île-de-France no 72, novembre 2022.

(2) Cazaubiel A., El Guendouz A., « D’ici 2070, un tiers des régions perdraient des habitants », Insee Première no 1930, novembre 2022.

(3) Insee, Les projections de population et de ménages / Outils pédagogiques - Population - Estimations et projections de population.

(4) Chantoiseau B., Chometon É., Ciesielski H., Louchart Ph., Poncelet T., Roger S., Wittmann A.-L., « Évolutions conjointes du parc de logements et de la population en Île-de-France - Deux scénarios à l’horizon 2035 », Insee Analyses Île-de-France no 90, décembre 2018.

(5) Khelladi I., Poncelet T., Trigano L., « La population des Hauts-de-Seine à l’horizon 2050 - Une croissance modérée et un vieillissement prononcé », Insee Flash Île-de-France no 24, novembre 2017.