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Insee Conjoncture Corse · Juillet 2023 · n° 45
Insee Conjoncture CorseUne activité économique dynamique, des résultats plus mitigés dans la construction Note de conjoncture régionale - 1er trimestre 2023

Marie-Pierre Nicolai (Insee)

Au 1er trimestre 2023, l’activité économique régionale reste dynamique. L’emploi insulaire progresse de +0,4 % par rapport au dernier trimestre 2022. Tous les secteurs sont concernés sauf la construction, son repli met fin à une hausse ininterrompue depuis 2018. Le taux de chômage reste à un point bas. Les autorisations de construire et les mises en chantier s’infléchissent bien que l’emploi se maintienne à un niveau élevé. Ces replis sont aussi imputables à un contexte économique inflationniste susceptible de fragiliser le marché immobilier.

Insee Conjoncture Corse
No 45
Paru le :Paru le06/07/2023
Avertissement sur la Déclaration sociale nominative (DSN)

L’introduction de la Déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) a pu transitoirement affecter les comportements déclaratifs des entreprises. Durant la phase de montée en charge de la DSN, des adaptations ont été réalisées dans la chaîne de traitement statistique des estimations d’emploi afin de tenir compte de ces changements. En particulier, au troisième trimestre 2022, une bascule vers la source DSN a été opérée pour la fonction publique de l’État. Ce changement de source a pu entraîner une rupture de la saisonnalité de la mesure de l’emploi public ; les ruptures les plus nettes ont été neutralisées, mais certaines moins évidentes et plus légères peuvent subsister. Les évolutions depuis le troisième trimestre 2022 sont donc à considérer avec prudence sur ce champ.

L’activité économique régionale reste dynamique en début d’année

Au 1er trimestre 2023, sur la base du suivi des heures rémunérées, l’activité régionale progresse de 1,3 % par rapport au 1er trimestre 2022. La tendance régionale est moins marquée que la hausse nationale à +2,9 %.

La tonicité des services marchands y contribue essentiellement. Sur un an, l’activité insulaire est dynamique dans l’hébergement-restauration et le commerce où elle progresse de 1,6 %, et de 1,1 %. L’activité industrielle garde le cap en particulier dans le secteur de production d’énergie, eau et gestion des déchets (+3,7 %). En revanche, le repli du nombre d’heures rémunérées dans la construction (−1,6 % sur un an), traduit un ralentissement de l’activité de ce secteur.

L’emploi régional toujours résilient

Au 1er trimestre 2023, l’emploi salarié régional augmente de 0,4 % par rapport au trimestre précédent, soit une évolution proche de la tendance nationale (+ 0,3 %) (avertissement) (figure 1).

La région totalise 128 900 emplois fin mars. La progression est portée par le secteur privé (+ 0,5 %) et plus modérément par le secteur public (+ 0,2 %). Le rythme de croissance de l’emploi, plus modéré depuis trois trimestres, traduit sa résilience dans un contexte économique incertain.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014)
Évolution de l'emploi salarié ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014))
Emploi salarié total - Corse Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Corse Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2014 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2015 100,1 99,9 100,0 100,0
2ᵉ trim. 2015 100,4 100,2 100,4 100,1
3ᵉ trim. 2015 100,7 100,3 100,8 100,3
4ᵉ trim. 2015 100,7 100,4 100,7 100,5
1ᵉ trim. 2016 101,1 100,6 101,4 100,7
2ᵉ trim. 2016 101,5 100,8 102,0 101,0
3ᵉ trim. 2016 101,8 101,1 102,5 101,3
4ᵉ trim. 2016 101,2 101,2 102,3 101,4
1ᵉ trim. 2017 102,2 101,7 103,7 102,0
2ᵉ trim. 2017 103,0 102,1 104,6 102,6
3ᵉ trim. 2017 102,3 102,1 104,0 102,7
4ᵉ trim. 2017 103,1 102,5 105,1 103,2
1ᵉ trim. 2018 104,3 102,8 107,1 103,6
2ᵉ trim. 2018 105,4 102,9 108,5 103,9
3ᵉ trim. 2018 104,9 102,8 107,7 103,7
4ᵉ trim. 2018 104,6 103,0 107,2 104,1
1ᵉ trim. 2019 106,3 103,6 109,5 104,8
2ᵉ trim. 2019 107,2 104,0 110,5 105,2
3ᵉ trim. 2019 107,3 104,2 110,6 105,5
4ᵉ trim. 2019 107,2 104,6 110,7 105,9
1ᵉ trim. 2020 107,0 102,7 110,3 103,4
2ᵉ trim. 2020 101,5 102,5 103,0 103,6
3ᵉ trim. 2020 106,2 104,4 108,9 105,5
4ᵉ trim. 2020 108,4 104,3 111,9 105,4
1ᵉ trim. 2021 108,7 105,0 112,3 106,3
2ᵉ trim. 2021 109,1 106,3 113,1 107,9
3ᵉ trim. 2021 110,4 107,3 114,8 109,1
4ᵉ trim. 2021 112,0 108,0 116,9 110,0
1ᵉ trim. 2022 112,8 108,3 117,7 110,5
2ᵉ trim. 2022 113,5 108,8 118,5 111,1
3ᵉ trim. 2022 113,7 109,1 118,7 111,6
4ᵉ trim. 2022 114,0 109,4 119,3 111,9
1ᵉ trim. 2023 114,5 109,7 119,9 112,3
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

La totalité des activités marchandes hors intérim participent à cette croissance. Ainsi le tertiaire marchand hors intérim progresse de 0,7 % ce trimestre. Bien orienté, le transport et entreposage enregistre la plus forte augmentation (+ 1,1 %). La progression est plus modérée dans le secteur du commerce & réparations automobiles, ainsi que dans les activités financières et d’assurance (+ 0,3 %).

En revanche, sur l’île, les effectifs salariés de la construction reculent sensiblement ce trimestre. L’industrie se réoriente à la hausse (+ 1,5 %), contrastant avec le repli du précédent trimestre. L’emploi se redynamise dans le secteur de la fabrication de denrées alimentaires, boissons et tabac (+ 2,1 %), ainsi que dans les activités de production d’énergie, eau et gestion des déchets (+ 1,1 %).

Dans le tertiaire non marchand, l’emploi stagne ce trimestre (- 0,1 %). Seules, les activités de santé humaine voient leurs effectifs progresser légèrement (+ 0,4 %). En revanche, ils diminuent dans l’enseignement (- 0,7 %), ainsi que dans l’hébergement médico-social et social. L’intérim dénombre un peu moins de 600 salariés fin mars, en repli de 1,0 % par rapport au précédent trimestre.

Le taux de chômage localisé s’établit à 6,2 % de la population active en Corse, stable par rapport au trimestre précédent (+ 0,1 point).

Autorisations de construire et mises en chantier dans une tendance baissière

Au 1er trimestre 2023, cumulés sur douze mois, 4 600 logements sont autorisés à la construction. Le nombre de permis de construire baisse de 3,1 % par rapport au trimestre précédent, mais il progresse de 10,8 % sur un an (figure 2). Cette baisse trimestrielle est exclusivement imputable à la Haute-Corse où elle atteint 8,7 %. En revanche, le nombre de logements autorisés à la construction augmente en Corse-du-sud (+6,6 %).

Figure 2Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

(indice base 100 en décembre 2014)
Évolution du nombre de logements autorisés à la construction ((indice base 100 en décembre 2014))
Corse France hors Mayotte
déc. 2014 100,0 100,0
janv. 2015 94,4 99,7
févr. 2015 91,7 99,1
mars 2015 100,0 98,0
avr. 2015 100,0 99,1
mai 2015 100,0 98,4
juin 2015 100,0 99,6
juil. 2015 94,4 99,4
août 2015 97,2 100,5
sept. 2015 97,2 101,5
oct. 2015 105,6 102,3
nov. 2015 133,3 104,7
déc. 2015 205,6 106,3
janv. 2016 205,6 106,7
févr. 2016 216,7 108,5
mars 2016 216,7 108,8
avr. 2016 222,2 110,2
mai 2016 216,7 112,6
juin 2016 219,4 113,1
juil. 2016 213,9 114,3
août 2016 208,3 115,7
sept. 2016 211,1 118,4
oct. 2016 208,3 119,3
nov. 2016 183,3 120,4
déc. 2016 119,4 121,8
janv. 2017 130,6 122,7
févr. 2017 125,0 123,0
mars 2017 133,3 125,7
avr. 2017 127,8 125,4
mai 2017 136,1 126,4
juin 2017 144,4 127,8
juil. 2017 172,2 129,4
août 2017 172,2 130,0
sept. 2017 172,2 130,3
oct. 2017 169,4 130,9
nov. 2017 169,4 129,8
déc. 2017 166,7 129,5
janv. 2018 161,1 129,9
févr. 2018 155,6 130,6
mars 2018 147,2 128,9
avr. 2018 150,0 129,1
mai 2018 155,6 128,7
juin 2018 158,3 127,0
juil. 2018 136,1 125,5
août 2018 136,1 124,9
sept. 2018 155,6 123,8
oct. 2018 161,1 123,6
nov. 2018 175,0 123,4
déc. 2018 180,6 121,6
janv. 2019 183,3 121,0
févr. 2019 188,9 119,2
mars 2019 191,7 118,4
avr. 2019 194,4 118,7
mai 2019 186,1 118,0
juin 2019 180,6 117,7
juil. 2019 177,8 118,4
août 2019 180,6 117,2
sept. 2019 163,9 115,7
oct. 2019 158,3 116,5
nov. 2019 147,2 116,5
déc. 2019 138,9 118,4
janv. 2020 136,1 119,1
févr. 2020 130,6 120,5
mars 2020 127,8 120,3
avr. 2020 116,7 114,7
mai 2020 108,3 110,5
juin 2020 102,8 109,2
juil. 2020 102,8 106,5
août 2020 100,0 105,8
sept. 2020 102,8 105,9
oct. 2020 100,0 104,1
nov. 2020 94,4 104,2
déc. 2020 91,7 103,1
janv. 2021 88,9 102,2
févr. 2021 94,4 101,8
mars 2021 91,7 102,7
avr. 2021 97,2 108,2
mai 2021 102,8 112,8
juin 2021 102,8 115,1
juil. 2021 102,8 118,4
août 2021 102,8 119,7
sept. 2021 102,8 121,6
oct. 2021 100,0 122,0
nov. 2021 108,3 122,2
déc. 2021 111,1 122,9
janv. 2022 113,9 124,1
févr. 2022 113,9 127,2
mars 2022 113,9 130,7
avr. 2022 127,8 131,9
mai 2022 130,6 133,8
juin 2022 136,1 134,2
juil. 2022 133,3 134,5
août 2022 133,3 137,5
sept. 2022 133,3 135,0
oct. 2022 130,6 132,3
nov. 2022 125,0 130,2
déc. 2022 130,6 127,1
janv. 2023 127,8 125,1
févr. 2023 125,0 121,1
mars 2023 127,8 116,1
avr. 2023 113,9 113,5
mai 2023 111,1 109,6
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 2Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Avec 2 500 logements commencés sur un an, le nombre de mises en chantier diminue de 7,3 % par rapport 4e trimestre 2022. En un an, le nombre de logements commencés, en cumul annuel, se replie fortement sur l’île (- 28,2 %).

Ces vingt dernières années, les évolutions erratiques et les écarts importants entre les autorisations de construire et mises en chantier, reflètent d’une part les aléas économiques et conjoncturels, le dernier creux étant lié à la crise sanitaire de 2020. D’autre part, il traduit l’évolution des normes environnementales et techniques liées à la construction des bâtiments et aux aléas d’approvisionnements et de recrutements. Au-delà de ces écarts, le cumul annuel des permis validés et dans une moindre mesure, des mises en chantier, se rapprochent de ceux observés il y a vingt ans après deux périodes fastes en 2016/2017 et 2019. Plus récemment, accentuant une tendance amorcée en fin 2021, ces replis sont aussi imputables à un contexte économique inflationniste et de tension sur le marché de l’emploi.

L’emploi dans la construction s’infléchit mais reste à un haut niveau

Dans la construction, l’emploi s’oriente à la baisse ce trimestre avec 0,7 % d’effectifs salariés en moins. Ce repli met un terme à une hausse de l’emploi ininterrompue depuis cinq ans dans ce secteur. Les effectifs salariés restent stables sur un an. Ils demeurent à un point des plus élevés, confirmant une situation de plein emploi. D’ailleurs, les chefs d’entreprise des différentes filières de la construction invoquent des difficultés structurelles de recrutement, impactant la durée des chantiers mais aussi la prise de marché. Ces difficultés pourraient constituer un autre frein à l’activité du secteur.

Ainsi, les Déclarations Préalables à l’embauche (DPAE) reculent fortement et sont inférieures de 10,6 % à leur niveau du 1er trimestre 2022.

Dans le contexte économique inflationniste actuel, même si les investissements des entreprises comme ceux des ménages se maintiennent, la hausse des taux d’intérêts directeurs décidée en juillet 2022 induit des conditions d’accès aux crédits immobiliers plus restrictives pour les ménages et pourrait pénaliser les ventes de logements et les mises en chantier.

Toutefois, alors que la demande privée semble marquer le pas, le déblocage des budgets des différentes collectivités devrait favoriser la demande publique. Celle-ci, moins active sur ce premier trimestre, représente 70 % à 80 % de l’activité dans les travaux publics.

Encadré 1 - Contexte international - L’économie mondiale entre normalisation des chaînes d’approvisionnement et resserrements monétaires

En 2023, l’économie mondiale apparaît moins contrainte qu’en 2022 en raison du recul des cours de l’énergie, de la levée des restrictions sanitaires en Chine et de l’amélioration des chaînes d’approvisionnement. Cependant, d’autres facteurs de ralentissement se manifestent, notamment le durcissement des conditions monétaires et financières, qui pèse, entre autres, sur les marchés immobiliers. Les prix à la consommation demeurent quant à eux élevés même s’ils progressent moins vite qu’en 2022. Au premier trimestre, le PIB a ainsi augmenté modérément dans les économies occidentales, et même reculé en Allemagne. Cette faible croissance de l’économie mondiale se poursuivrait courant 2023.

Encadré 2 - Contexte national - En France, la croissance a été modeste en début d’année et resterait hésitante

En France, l’activité a progressé modestement au premier trimestre 2023 (+0,2 %). Après son net repli fin 2022, la consommation des ménages est restée quasi-stable (+0,1 %), dans un contexte d’inflation élevée, notamment dans l’alimentation. L’investissement, quant à lui, a reculé, sur fond de remontée des taux d’intérêt, tandis que les échanges extérieurs ont soutenu l’activité, compte tenu notamment de la baisse des importations et du dynamisme des exportations d’énergie en lien avec la reprise de la production d’électricité. L’emploi est resté allant (+0,3 % entre fin décembre et fin mars), conduisant le taux de chômage à demeurer à un niveau historiquement bas (7,1 %). D’ici la fin de l’année, l’inflation pourrait refluer quelque peu mais l’activité serait peu dynamique, faute de moteur de la demande à court terme.

Publication rédigée par :Marie-Pierre Nicolai (Insee)

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.