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Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté · Juillet 2023 · n° 38
Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-ComtéAu 1er trimestre 2023, l’activité économique régionale se maintient malgré des signes de fragilité Note de conjoncture régionale - 1er trimestre 2023

Frédéric Biancucci, Marie-France Pialle, Bénédicte Piffaut (Insee)

Début 2023, l’activité économique en Bourgogne-Franche-Comté, comme en France, se maintient mais demeure fragile. Ainsi, au premier trimestre 2023, l’emploi salarié continue à progresser faiblement dans la région. Le secteur privé reste le moteur de cette progression du nombre de salariés, porté par le dynamisme des services marchands hors intérim. Toutefois, l’inflation et les taux d’intérêt élevés pèsent sur la croissance. Dans ce contexte particulier, l’industrie et la construction perdent des emplois. Par ailleurs, les effectifs intérimaires repartent à la baisse ce trimestre. Le taux de chômage demeure à un niveau historiquement bas. Les défaillances d’entreprises continuent à augmenter pour se rapprocher de leur niveau d’avant-crise. Le nombre de créations d’entreprises reste élevé mais la tendance semble s’infléchir.

Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté
No 38
Paru le :Paru le06/07/2023
Avertissement sur les créations d’entreprises

Depuis le 1er janvier 2023, les formalités de création d’entreprises doivent obligatoirement s’effectuer sur le guichet électronique des formalités d’entreprises. Ce changement important fragilise temporairement le suivi mensuel des créations d’entreprises, en raison notamment d’une modification des délais d’enregistrement des déclarations dans le répertoire Sirene. Les évolutions des créations d’entreprises enregistrées sur les premiers mois de l’année 2023 doivent donc être interprétées avec une grande prudence et peuvent faire l’objet de révisions significatives.

Des informations complémentaires concernant ce changement sont disponibles dans l’onglet Documentation de la version web de la publication nationale.

Par ailleurs, par rapport à la note portant sur de quatrième trimestre 2022, les créations d’entreprises enregistrées en 2022 ont été révisées en retirant, en données brutes au niveau national, environ 10 000 créations qui avaient finalement été invalidées.

L’emploi salarié poursuit sa progression

En dépit d’une activité économique modérée depuis début 2022, le niveau de l’emploi salarié continue de battre des records et atteint 996 100 à la fin du premier trimestre 2023. Au cours de ce trimestre, il a augmenté de 0,2 %, soit 1 500 emplois supplémentaires (figure 1). La dynamique est toujours soutenue par le développement des contrats en alternance. Depuis début 2022, la légère hausse trimestrielle de l’emploi est régulière mais demeure inférieure au niveau national (+0,3 %). Le secteur privé augmente au même rythme que l’emploi total et gagne 1 200 emplois. Observant la même tendance depuis plus d’un an, le secteur public est stable ce trimestre (+0,1 %).

Cependant, cette dynamique positive est assombrie par le repli de l’emploi dans l’intérim. Composante de l'emploi salarié la plus sensible à la variation du climat économique, il perd 1,7 % de ses effectifs au premier trimestre après deux trimestres consécutifs de hausse.

En Bourgogne-Franche-Comté, seules la Haute-Saône, la Côte-d’Or et la Saône-et-Loire gagnent des emplois (figure 2). À contre-courant de la tendance observée dans quasiment toute la région, l’emploi intérimaire progresse de 4 % en Haute-Saône où il représente l’essentiel de la hausse du nombre de salariés. Le Territoire de Belfort voit également son emploi intérimaire augmenter mais cela ne suffit pas à compenser les baisses dans les autres secteurs, notamment la construction (-1,3 %) et les services non marchands (-0,8 %). Il est ainsi le seul département de la région, avec le Doubs, à perdre des emplois ce trimestre, respectivement -0,3 % et -0,1 %.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014)
Évolution de l'emploi salarié ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014))
Emploi salarié total - Bourgogne-Franche-Comté Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Bourgogne-Franche-Comté Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2014 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2015 99,9 99,9 99,8 100,0
2ᵉ trim. 2015 100,1 100,2 99,9 100,1
3ᵉ trim. 2015 99,9 100,3 99,8 100,3
4ᵉ trim. 2015 99,9 100,4 99,7 100,5
1ᵉ trim. 2016 99,7 100,6 99,6 100,7
2ᵉ trim. 2016 99,9 100,8 99,7 101,0
3ᵉ trim. 2016 101,2 101,1 101,2 101,3
4ᵉ trim. 2016 100,1 101,2 99,9 101,4
1ᵉ trim. 2017 100,5 101,7 100,4 102,0
2ᵉ trim. 2017 100,9 102,1 101,1 102,6
3ᵉ trim. 2017 101,1 102,1 101,4 102,7
4ᵉ trim. 2017 101,0 102,5 101,4 103,2
1ᵉ trim. 2018 101,2 102,8 101,7 103,6
2ᵉ trim. 2018 101,0 102,9 101,6 103,9
3ᵉ trim. 2018 100,6 102,8 101,2 103,7
4ᵉ trim. 2018 100,7 103,0 101,2 104,1
1ᵉ trim. 2019 101,0 103,6 101,7 104,8
2ᵉ trim. 2019 101,1 104,0 101,7 105,2
3ᵉ trim. 2019 100,9 104,2 101,4 105,5
4ᵉ trim. 2019 101,1 104,6 101,6 105,9
1ᵉ trim. 2020 98,9 102,7 98,8 103,4
2ᵉ trim. 2020 98,7 102,5 98,7 103,6
3ᵉ trim. 2020 100,3 104,4 100,6 105,5
4ᵉ trim. 2020 100,4 104,3 100,6 105,4
1ᵉ trim. 2021 100,6 105,0 101,2 106,3
2ᵉ trim. 2021 101,3 106,3 101,9 107,9
3ᵉ trim. 2021 102,3 107,3 103,2 109,1
4ᵉ trim. 2021 102,2 108,0 103,2 110,0
1ᵉ trim. 2022 102,3 108,3 103,4 110,5
2ᵉ trim. 2022 102,4 108,8 103,6 111,1
3ᵉ trim. 2022 102,6 109,1 103,9 111,6
4ᵉ trim. 2022 102,7 109,4 104,0 111,9
1ᵉ trim. 2023 102,9 109,7 104,1 112,3
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolutions de l’emploi salarié et du taux de chômage par département au 1ᵉʳ trimestre 2023

Évolutions de l’emploi salarié et du taux de chômage par département au 1ᵉʳ trimestre 2023
Départements Emploi salarié Taux de chômage
Effectifs Évolution (en %) Taux (en %) Évolution (en point)
T1/T4 annuelle T1/T4 annuelle
Côte-d’Or 220 700 +0,4 +1,3 5,5 -0,1 0,0
Doubs 199 700 -0,1 +0,3 6,3 0,0 -0,3
Jura 87 900 +0,1 +0,5 5,2 0,0 +0,2
Nièvre 64 300 +0,0 -0,4 6,7 0,0 +0,2
Haute-Saône 70 100 +0,5 +0,5 6,1 -0,2 -0,3
Saône-et-Loire 192 800 +0,2 +0,8 6,3 -0,1 +0,1
Yonne 110 500 +0,1 - 0,1 6,7 0,0 +0,1
Territoire de Belfort 50 000 -0,3 +0,5 8,0 -0,1 -0,2
Bourgogne-Franche-Comté 996 100 +0,2 +0,6 6,2 0,0 0,0
France hors Mayotte 27 071 500 +0,3 +1,3 7,1 0,0 -0,3
  • Note : les données du dernier trimestre affiché sont provisoires; données CVS en fin de trimestre. Le nombre d'emplois étant arrondi, le total des emplois n’est pas forcément égal à la somme des emplois des différents départements.
  • Sources :Insee, taux de chômage localisés, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Urssaf-Caisse nationale, Dares, Insee.

La dynamique de l’emploi s’amplifie dans les services marchands hors intérim

Au premier trimestre 2023, l’emploi dans les services marchands hors intérim augmente à nouveau nettement (+0,7 %). Les services aux entreprises gagnent plus de 800 postes (+1,1 %). L’hébergement-restauration et les services aux ménages confirment leur bonne santé avec des hausses respectives de 0,7 % et 1,3 %. Le commerce se stabilise après des pertes d’emplois au quatrième trimestre 2022.

Les effectifs dans les services non marchands augmentent légèrement (+0,2 %). Ce secteur reste le plus gros employeur de la région avec 348 500 emplois.

La tendance à la hausse dans ces secteurs ne se confirme pas dans l’emploi intérimaire. Il est en repli dans quasiment tous les services. L’information-communication et les activités immobilières gagnent des effectifs intérimaires, mais ils représentent moins de 200 emplois dans la région.

Retournement de tendance dans la construction, baisse de l’emploi dans l’industrie

En croissance continue depuis début 2020, l’emploi salarié dans la construction s’oriente à la baisse ce trimestre (-0,4 %). Pénalisé par le recul des mises en chantier de logements, la hausse du coût des matières premières et la remontée des taux d’intérêts, l’ensemble des activités en lien avec le bâtiment est en repli. Le secteur perd 1,1 % de ses effectifs intérimaires. Les services immobiliers suivent la même tendance avec -0,4 %.

L’industrie perd également des effectifs au premier trimestre (-0,2 %). Ce coup de frein concerne tous les secteurs industriels, sauf l’agro-alimentaire qui reste stable. Le secteur de la fabrication de matériels de transport se replie pour le deuxième trimestre consécutif, -1,6 % après -0,8 %.

L’emploi frontalier croît, mais moins fortement

En Suisse, depuis la crise sanitaire, des secteurs comme l’hôtellerie-restauration, l’informatique, l’industrie, ou la santé souffrent de pénurie de main-d’œuvre et ont donc accru leur recours aux travailleurs frontaliers. Ainsi, pour le huitième trimestre consécutif, le nombre de travailleurs exerçant en Suisse continue de croître en ce début d’année.

Désormais, plus de 44 000 Bourguignons-Francs-Comtois occupent un emploi en Suisse, soit une hausse de 1,4 % ce trimestre. Cependant, cette dynamique s’essouffle légèrement. Elle est inférieure à celle des deux trimestres précédents (+2,6 % et +2,2 %).

Sur un an, plus de 3 900 navetteurs supplémentaires rejoignent la Suisse pour travailler, soit une hausse de 9,6 %. Cette progression annuelle est la plus importante depuis 2012.

Tous les départements frontaliers profitent de cette croissance. Sur un an, le nombre de navetteurs progresse ainsi de 13,2 % dans le Territoire de Belfort, de 10,6 % dans le Jura et de 8,8 % dans le Doubs. Ce dernier abrite toujours un peu plus de sept travailleurs frontaliers sur dix issus de la région.

Le taux de chômage se stabilise à un niveau historiquement bas

Au premier trimestre 2023, 6,2 % de la population active est au chômage en Bourgogne-Franche-Comté, un taux inférieur de 0,9 point au niveau national (figure 3). Le taux de chômage se situe à son plus bas niveau depuis le premier trimestre 2008.

La Bourgogne-Franche-Comté est la quatrième région la moins touchée par le chômage, au même niveau que la Nouvelle-Aquitaine et la Corse, et derrière les Pays de la Loire, la Bretagne et Auvergne-Rhône-Alpes.

Le Territoire de Belfort est toujours le seul département de la région où le taux de chômage (8,0 %) est plus élevé qu’au niveau national. Il est à l’inverse particulièrement bas dans le Jura (5,2 %) et en Côte-d’Or (5,5 %). Ce trimestre, le taux de chômage est stable dans tous les départements, excepté en Haute-Saône où il diminue légèrement (-0,2 point).

Le taux de chômage est également stable dans la majorité des zones d’emploi de la région (figure 4). Seules celles de Creusot-Montceau et de Vesoul affichent un léger repli (-0,2 point). La zone d’emploi de Montbéliard demeure la plus touchée par le chômage dans la région (9,0 %), tandis que celles de Beaune et de Pontarlier sont les plus épargnées, respectivement 4,2 % et 4,4 %.

Dans la région, sur un an, le taux de chômage ne varie pas. Au niveau national, il se replie de 0,3 point, grâce à une dynamique de l’emploi plus vive que celle de la population active. L’évolution est contrastée entre les départements de la région. Il augmente légèrement dans le Jura et la Nièvre (+0,2 point), tandis qu’il diminue en Haute-Saône et dans le Doubs (-0,3 point).

Figure 3Taux de chômage

(en %)
Taux de chômage ((en %))
Bourgogne-Franche-Comté France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2014 9,4 10,5
1ᵉ trim. 2015 9,3 10,3
2ᵉ trim. 2015 9,5 10,5
3ᵉ trim. 2015 9,3 10,3
4ᵉ trim. 2015 9,2 10,2
1ᵉ trim. 2016 9,2 10,2
2ᵉ trim. 2016 9,1 10,0
3ᵉ trim. 2016 8,9 9,9
4ᵉ trim. 2016 8,8 10,0
1ᵉ trim. 2017 8,5 9,6
2ᵉ trim. 2017 8,4 9,5
3ᵉ trim. 2017 8,2 9,5
4ᵉ trim. 2017 7,7 9,0
1ᵉ trim. 2018 7,9 9,3
2ᵉ trim. 2018 7,8 9,1
3ᵉ trim. 2018 7,7 9,0
4ᵉ trim. 2018 7,5 8,8
1ᵉ trim. 2019 7,6 8,8
2ᵉ trim. 2019 7,4 8,4
3ᵉ trim. 2019 7,4 8,4
4ᵉ trim. 2019 7,2 8,2
1ᵉ trim. 2020 6,8 7,9
2ᵉ trim. 2020 6,4 7,1
3ᵉ trim. 2020 7,9 9,0
4ᵉ trim. 2020 6,8 8,1
1ᵉ trim. 2021 6,9 8,2
2ᵉ trim. 2021 6,8 7,9
3ᵉ trim. 2021 6,7 8,0
4ᵉ trim. 2021 6,3 7,4
1ᵉ trim. 2022 6,2 7,4
2ᵉ trim. 2022 6,4 7,4
3ᵉ trim. 2022 6,4 7,3
4ᵉ trim. 2022 6,2 7,1
1ᵉ trim. 2023 6,2 7,1
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 3Taux de chômage

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 4Taux de chômage localisé par zone d’emploi au 1ᵉʳ trimestre 2023

Taux de chômage localisé par zone d’emploi au 1ᵉʳ trimestre 2023
Code de la zone d’emploi Libellé de la zone d’emploi Taux de chômage (en %) Évolution trimestrielle (en point) Tendance
0056 Cosne-Cours-sur-Loire 6,5 -0,1 stabilité
0059 Mâcon 5,3 -0,1 stabilité
0060 Nevers 6,8 0,0 stabilité
1105 Fontainebleau-Nemours 6,6 -0,2 baisse
1110 Provins 7,8 -0,1 stabilité
2402 Bourges 6,9 -0,1 stabilité
2407 Gien 6,8 -0,3 baisse
2409 Montargis 9,7 0,0 stabilité
2701 Autun 7,5 0,0 stabilité
2702 Auxerre 6,6 0,0 stabilité
2703 Avallon 6,0 0,0 stabilité
2704 Beaune 4,2 -0,1 stabilité
2705 Belfort 7,8 -0,1 stabilité
2706 Besançon 5,7 -0,1 stabilité
2707 Chalon-sur-Saône 6,5 -0,1 stabilité
2708 Charolais 5,3 0,0 stabilité
2709 Châtillon-Montbard 5,6 0,0 stabilité
2710 Creusot-Montceau 7,9 -0,2 baisse
2711 Dijon 5,8 -0,1 stabilité
2712 Dole 5,7 0,0 stabilité
2713 Lons-le-Saunier 4,9 0,0 stabilité
2714 Montbéliard 9,0 0,0 stabilité
2715 Pontarlier 4,4 0,0 stabilité
2716 Saint-Claude 5,9 0,1 stabilité
2717 Sens 7,0 -0,1 stabilité
2718 Vesoul 5,8 -0,2 baisse
4404 Chaumont 5,4 -0,1 stabilité
4407 Epinal 7,1 -0,1 stabilité
4411 Mulhouse 7,7 -0,1 stabilité
4414 Remiremont 6,4 0,0 stabilité
4415 Romilly-sur-Seine 9,0 0,0 stabilité
4418 Saint-Louis 5,6 -0,1 stabilité
4425 Troyes 9,1 0,0 stabilité
8405 Bourg en Bresse 5,4 -0,1 stabilité
8415 Le Chablais 5,4 0,0 stabilité
8416 Le Genevois Français 5,9 -0,1 stabilité
8424 Moulins 6,2 0,0 stabilité
8425 Oyonnax 7,7 0,0 stabilité
8426 Roanne 6,3 0,0 stabilité
8430 Tarare 4,6 -0,1 stabilité
8432 Vichy 7,6 0,0 stabilité
8434 Villefranche-sur-Saône 5,0 -0,1 stabilité
  • Note : données corrigées des variations saisonnières.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 4Taux de chômage localisé par zone d’emploi au 1ᵉʳ trimestre 2023

  • Note : données corrigées des variations saisonnières.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Le nombre de demandeurs d’emploi poursuit sa baisse

Le dynamisme de l’emploi depuis plusieurs trimestres et le recul de la population en âge de travailler favorisent la baisse du nombre de demandeurs d’emploi en Bourgogne-Franche-Comté. Ainsi, au premier trimestre 2023, le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) de catégories A, B et C continue à diminuer à un rythme proche de celui du trimestre précédent, -0,8 % après -1 %. Il baisse pour le huitième trimestre consécutif. Ce repli est deux fois plus important qu’au niveau national, -0,4 %. La Bourgogne-Franche-Comté est la deuxième région dont la demande d’emploi a le plus baissé ce trimestre, derrière Centre-Val de Loire (-1,1 %). En France métropolitaine, seules la Corse (+0,3 %) et la Normandie (+0,2 %) sont concernées par une hausse de la demande d’emploi.

Comme fin 2022, l’amélioration est plus franche pour les personnes sans aucune activité (catégorie A) que pour celles exerçant une activité réduite (catégories B et C), -1,3 % contre -0,2 %. Pour la première fois depuis 2009, les effectifs de catégorie A, passent sous la barre des 100 000 demandeurs d’emploi.

Ce trimestre, les femmes (-0,9 %) ont davantage profité de cette conjoncture favorable que les hommes (-0,6 %).

La situation des demandeurs d’emploi de longue durée toutes catégories confondues continue également de s’améliorer. Avec 88 400 inscrits à Pôle emploi ce trimestre, leur nombre baisse de 2,3 % et atteint son plus bas niveau dans la région depuis début 2014.

Les créations d’entreprises baissent mais demeurent à un niveau élevé

7 700 entreprises ont été créées au cours du premier trimestre 2023 en Bourgogne-Franche-Comté, dont les deux tiers sous le régime micro-entrepreneur. La création d’entreprises reste proche de son niveau record. Comparé au trimestre précédent, le nombre de créations d’entreprises diminue toutefois dans la région (-3,0 %), comme au niveau national (-5,0 %) (figure 5). Cette baisse trimestrielle est due au recul des créations d’entreprises classiques (-8,0 %), tandis que celles des micro-entreprises se stabilisent dans la région (-0,1 %).

Sur le trimestre, les secteurs du commerce, des transports et de l’hébergement-restauration sont les plus concernés par la baisse des créations d’entreprises (-10,0 %). Au sein des services, représentant plus d’une création sur deux, la baisse est plus contenue (-2,1 %). Le nombre de créations est au contraire toujours en hausse dans l’industrie (+7,6 %) et la construction (+2,0 %), mais ceux-ci représentent chacun à peine 10 % du nombre global des créations d’entreprises du trimestre.

Au premier trimestre 2023, le nombre de défaillances dans la région poursuit le rattrapage amorcé début 2022 (figure 6). Ainsi, plus de 1 650 défaillances sont enregistrées en cumul sur un an (entre avril 2022 et mars 2023), contre 1 120 un an plus tôt, soit une hausse de 46,9 %. Après être tombées à des seuils historiquement bas en 2021, les défaillances augmentent de manière continue et se rapprochent de leur niveau d’avant-crise. La fin des mesures de soutien public aux entreprises conjuguée à la croissance des coûts de production peut expliquer ce rattrapage progressif des défaillances. Cependant, le nombre global de défaillances sur un an reste encore inférieur au niveau enregistré fin 2019 en Bourgogne-Franche-Comté (-15,0 %), comme en France (-10,7 %).

Figure 5Créations d'entreprises

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014)
Créations d'entreprises ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014))
Bourgogne-Franche-Comté hors micro-entrepreneurs France entière hors micro-entrepreneurs Bourgogne-Franche-Comté y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
4ᵉ trim. 2014 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2015 91,0 93,3 89,5 94,6
2ᵉ trim. 2015 94,8 93,3 90,2 94,1
3ᵉ trim. 2015 98,5 97,3 90,3 95,9
4ᵉ trim. 2015 103,4 100,5 92,8 98,7
1ᵉ trim. 2016 111,9 104,1 95,3 100,0
2ᵉ trim. 2016 110,5 108,0 95,5 104,7
3ᵉ trim. 2016 103,6 106,6 89,9 103,0
4ᵉ trim. 2016 111,4 110,3 94,3 104,4
1ᵉ trim. 2017 116,7 111,2 97,2 106,5
2ᵉ trim. 2017 119,1 112,0 99,7 107,4
3ᵉ trim. 2017 129,3 115,1 106,0 115,0
4ᵉ trim. 2017 124,8 117,6 104,5 118,4
1ᵉ trim. 2018 125,1 117,3 108,9 123,1
2ᵉ trim. 2018 129,3 118,6 111,6 127,1
3ᵉ trim. 2018 122,5 116,2 111,9 128,4
4ᵉ trim. 2018 128,2 119,4 115,6 133,7
1ᵉ trim. 2019 133,9 126,1 125,0 145,2
2ᵉ trim. 2019 122,0 124,9 123,2 145,7
3ᵉ trim. 2019 120,6 124,7 130,5 149,9
4ᵉ trim. 2019 123,1 120,4 139,8 152,5
1ᵉ trim. 2020 102,5 115,0 125,0 139,7
2ᵉ trim. 2020 89,0 86,7 110,1 114,4
3ᵉ trim. 2020 130,9 132,2 165,0 178,9
4ᵉ trim. 2020 126,3 133,7 159,2 178,0
1ᵉ trim. 2021 127,6 137,1 162,1 183,3
2ᵉ trim. 2021 137,1 140,5 164,8 179,6
3ᵉ trim. 2021 125,5 135,5 154,6 173,1
4ᵉ trim. 2021 127,6 135,4 157,9 175,1
1ᵉ trim. 2022 121,7 136,7 157,5 178,7
2ᵉ trim. 2022 119,5 137,9 146,6 172,7
3ᵉ trim. 2022 131,1 142,8 159,9 185,6
4ᵉ trim. 2022 126,0 139,8 162,0 185,8
1ᵉ trim. 2023 115,9 130,2 157,1 176,6
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 5Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 6Défaillances d'entreprises

(indice base 100 en décembre 2014)
Défaillances d'entreprises ((indice base 100 en décembre 2014))
Bourgogne-Franche-Comté France entière
déc. 2014 100,0 100,0
janv. 2015 100,8 100,5
févr. 2015 101,5 100,3
mars 2015 103,8 102,1
avr. 2015 104,9 102,2
mai 2015 101,3 100,0
juin 2015 103,5 101,4
juil. 2015 101,5 101,0
août 2015 100,1 100,6
sept. 2015 100,4 100,7
oct. 2015 99,5 99,4
nov. 2015 100,1 99,6
déc. 2015 101,0 100,9
janv. 2016 99,8 99,7
févr. 2016 99,1 99,1
mars 2016 98,5 97,8
avr. 2016 97,0 96,8
mai 2016 98,7 99,1
juin 2016 95,9 97,8
juil. 2016 95,3 96,4
août 2016 94,6 96,2
sept. 2016 92,3 95,2
oct. 2016 90,5 94,9
nov. 2016 89,1 94,5
déc. 2016 87,5 93,0
janv. 2017 86,3 92,7
févr. 2017 85,4 91,8
mars 2017 83,7 91,6
avr. 2017 81,3 90,4
mai 2017 81,8 90,4
juin 2017 82,5 89,3
juil. 2017 82,7 88,9
août 2017 83,0 89,0
sept. 2017 83,3 87,9
oct. 2017 83,3 87,6
nov. 2017 84,1 87,0
déc. 2017 84,2 87,2
janv. 2018 83,2 86,5
févr. 2018 82,2 86,0
mars 2018 82,1 84,9
avr. 2018 82,7 85,2
mai 2018 82,5 84,3
juin 2018 82,2 84,4
juil. 2018 82,7 84,8
août 2018 83,0 85,2
sept. 2018 82,6 85,5
oct. 2018 83,2 86,3
nov. 2018 81,4 86,3
déc. 2018 82,4 86,4
janv. 2019 82,9 87,0
févr. 2019 82,4 87,0
mars 2019 82,8 86,6
avr. 2019 83,9 86,8
mai 2019 84,5 86,6
juin 2019 82,8 85,8
juil. 2019 81,9 85,7
août 2019 81,9 84,7
sept. 2019 82,6 84,0
oct. 2019 83,4 83,0
nov. 2019 83,5 82,3
déc. 2019 83,0 81,7
janv. 2020 83,0 79,8
févr. 2020 83,5 78,6
mars 2020 80,3 75,4
avr. 2020 75,5 70,5
mai 2020 71,1 66,3
juin 2020 70,2 64,2
juil. 2020 67,0 61,6
août 2020 65,8 60,8
sept. 2020 61,9 58,4
oct. 2020 56,6 55,2
nov. 2020 54,7 52,6
déc. 2020 52,7 49,9
janv. 2021 48,9 47,7
févr. 2021 44,6 45,0
mars 2021 43,1 44,8
avr. 2021 43,9 45,9
mai 2021 44,4 46,9
juin 2021 43,2 46,2
juil. 2021 42,9 44,9
août 2021 42,5 44,8
sept. 2021 42,0 43,9
oct. 2021 42,1 43,5
nov. 2021 42,3 43,6
déc. 2021 42,2 44,1
janv. 2022 42,4 44,9
févr. 2022 44,4 46,5
mars 2022 48,0 48,4
avr. 2022 49,4 50,2
mai 2022 52,4 51,8
juin 2022 53,8 53,7
juil. 2022 55,7 55,9
août 2022 56,6 57,0
sept. 2022 59,4 59,8
oct. 2022 61,1 62,1
nov. 2022 62,0 64,4
déc. 2022 62,8 66,0
janv. 2023 65,9 68,7
févr. 2023 68,2 70,6
mars 2023 70,7 73,1
avr. 2023 71,6 74,6
  • Notes : données mensuelles brutes au 27 juin 2023, en date de jugement.
  • Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • Source : Fiben, Banque de France.

Figure 6Défaillances d'entreprises

  • Notes : données mensuelles brutes au 27 juin 2023, en date de jugement.
  • Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • Source : Fiben, Banque de France.

L’activité dans le bâtiment ralentit

La hausse des délais d’approvisionnement et la pénurie des matériaux posent des difficultés de production et d’organisation et pèsent sur les perspectives des entreprises du bâtiment. Amorcé au deuxième semestre 2022, le repli des autorisations de logements en cumul sur un an s’accentue au premier trimestre 2023 en Bourgogne-Franche-Comté comme en France, respectivement -9,5 % et -8,8 % (-2,2 % et -5,9 % au trimestre précédent).

Contrairement au trimestre précédent, l’activité dans le bâtiment ralentit également du côté des mises en chantier de logements. Le nombre de logements commencés à la fin du premier trimestre 2023 s’établit à 10 400, en cumul sur un an soit 5,5 % de moins qu’à la fin du premier trimestre 2022. Au niveau national, les mises en chantier baissent moins fortement, -1,6 %.

L’hôtellerie profite du dynamisme de la fréquentation étrangère notamment britannique

Au premier trimestre 2023, le nombre de nuitées dans les hébergements collectifs touristiques hors campings s’établit à un peu plus de 1,5 million en Bourgogne-Franche-Comté, soit une progression de plus de 9 % par rapport au même trimestre de 2022. Cette hausse concerne aussi bien les hôtels (+9,2 %) que les autres hébergements collectifs de tourisme (+16,6 %). Cependant, cette progression reste insuffisante pour retrouver le niveau de 2019.

Avec plus d’un million de nuitées, la fréquentation hôtelière des résidents croît nettement, +4,6 %, soit près de 44 000 nuitées supplémentaires (figure 7). La fréquentation non résidente (244 000 nuitées) est en hausse de 22,7 %. Cette hausse notable est toutefois moins marquée qu’au niveau national, + 55,8 %.

La fréquentation de la clientèle non résidente est portée en partie par la très forte progression de la clientèle britannique (+78 %), qui devient ainsi plus nombreuse qu’en 2019. Les clients italiens (+35 %), allemands (+25 %) et suisses (+16 %) ont également davantage visité la région. À l’inverse, la clientèle néerlandaise, très présente en période estivale, est en recul de 7 % cet hiver.

Figure 7Fréquentation hôtelière selon l’origine de la clientèle en Bourgogne-Franche-Comté

Fréquentation hôtelière selon l’origine de la clientèle en Bourgogne-Franche-Comté
Origine de la clientèle Nuitées
T1 2023 T1 2022 Évolution T1 2023/T1 2022 (en %)
Résidents 1 010 100 965 700 4,6
Non-résidents 243 800 198 800 22,7
dont Belgique 50 300 49 500 +1,6
dont Royaume-Uni 46 900 26 300 +78,5
dont Pays-Bas 29 600 31 900 -7,3
dont Allemagne 24 600 19 600 +25,0
dont Suisse 18 700 16 100 +15,9
dont Italie 12 900 9 600 +34,6
dont Espagne 7 800 7 100 +10,2
dont États-Unis 6 400 5 400 +18,2
  • Source : Insee, en partenariat avec les Comités Régionaux de Tourisme, enquête sur la fréquentation dans l’hôtellerie.

Encadré 1 - Contexte international - L’économie mondiale entre normalisation des chaînes d’approvisionnement et resserrements monétaires

En 2023, l’économie mondiale apparaît moins contrainte qu’en 2022 en raison du recul des cours de l’énergie, de la levée des restrictions sanitaires en Chine et de l’amélioration des chaînes d’approvisionnement. Cependant, d’autres facteurs de ralentissement se manifestent, notamment le durcissement des conditions monétaires et financières, qui pèse, entre autres, sur les marchés immobiliers. Les prix à la consommation demeurent quant à eux élevés même s’ils progressent moins vite qu’en 2022. Au premier trimestre, le PIB a ainsi augmenté modérément dans les économies occidentales, et même reculé en Allemagne. Cette faible croissance de l’économie mondiale se poursuivrait courant 2023.

Encadré 2 - Contexte national - En France, la croissance a été modeste en début d’année et resterait hésitante

En France, l’activité a progressé modestement au premier trimestre 2023 (+0,2 %). Après son net repli fin 2022, la consommation des ménages est restée quasi-stable (+0,1 %), dans un contexte d’inflation élevée, notamment dans l’alimentation. L’investissement, quant à lui, a reculé, sur fond de remontée des taux d’intérêt, tandis que les échanges extérieurs ont soutenu l’activité, compte tenu notamment de la baisse des importations et du dynamisme des exportations d’énergie en lien avec la reprise de la production d’électricité. L’emploi est resté allant (+0,3 % entre fin décembre et fin mars), conduisant le taux de chômage à demeurer à un niveau historiquement bas (7,1 %). D’ici la fin de l’année, l’inflation pourrait refluer quelque peu mais l’activité serait peu dynamique, faute de moteur de la demande à court terme.

Publication rédigée par :Frédéric Biancucci, Marie-France Pialle, Bénédicte Piffaut (Insee)

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Pour en savoir plus

(1) « Au premier trimestre 2023, l’emploi salarié augmente dans quatre régions sur cinq et il est quasi stable dans les autres », Informations Rapides no 174, juillet 2023.

(2) « L’inflation reflue, la croissance hésite », Note de conjoncture, juin 2023.

(3) « L’emploi continue sa progression au 1ᵉʳ trimestre 2023 », Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté no 178, juillet 2023.

(4) « Au premier trimestre 2023, l’emploi salarié augmente de 0,3 % », Informations rapides no 146, juin 2023.

(5) Des indicateurs conjoncturels régionaux sont disponibles dans le Tableau de bord conjoncturel.