Informations Rapides · 16 juin 2023 · n° 150

Au premier trimestre 2023, l’indice du coût du travail – salaires seuls augmente de 1,2 %, l’indice – salaires et charges de 1,6 % Indice du coût du travail dans l’industrie, la construction et le tertiaire (ICT) - premier trimestre 2023

Au premier trimestre 2023, la masse salariale versée par les employeurs augmente davantage que les heures rémunérées, si bien que les salaires horaires augmentent. Cette hausse résulte de la prise en compte de l’inflation dans les négociations salariales ainsi que de la revalorisation automatique du Smic de 1,81 % au 1^er janvier. Néanmoins, début 2023, le dynamisme des salaires subit le contrecoup des versements importants, au quatrième trimestre 2022, de la prime de partage de la valeur (PPV) : 1,1 milliard d’euros versés aux salariés des secteurs marchands non agricoles hors services aux ménages au premier trimestre 2023, contre 3,3 milliards d’euros au trimestre précédent. Ce dispositif, qui succède à la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (Pepa), permet aux entreprises de verser, entre juillet 2022 et décembre 2023, jusqu’à 3 000 euros de primes par année civile et par salarié (et même 6 000 euros en cas d’accord d’intéressement) exonérées de cotisations sociales et défiscalisées.

Par ailleurs, le plan « 1 jeune 1 solution », lancé fin juillet 2020, contribue aux fluctuations du coût du travail jusqu’au premier trimestre 2023. Dans le cadre de ce plan, à partir de janvier 2023, les employeurs bénéficient, sous certaines conditions, d’une aide, plafonnée à 6 000 euros, pour l’embauche d’un alternant.

Au premier trimestre 2023, l’indice du coût du travail (ICT) – salaires seuls de l’ensemble du secteur marchand non agricole (hors services aux ménages) ralentit : +1,2 % sur le trimestre, après +1,6 % au quatrième trimestre 2022 (données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables). Ce ralentissement résulte des moindres versements de PPV au premier trimestre 2023, qui contribuent pour ‑1,0 point à l’évolution trimestrielle du salaire horaire. Notamment dans la construction, où les versements de PPV étaient relativement importants fin 2022, le salaire horaire se replie au premier trimestre 2023 (‑0,6 % en glissement trimestriel, après +2,2 %).

Sur un an, le salaire horaire augmente fortement : l’ICT – salaires seuls progresse ainsi de 4,1 % au premier trimestre 2023 (après +5,2 % le trimestre précédent). Ce dynamisme annuel des salaires s’inscrit dans un contexte d’inflation élevée qui a entraîné plusieurs revalorisations automatiques du Smic en 2022 et début 2023. Sur un an, les salaires sont particulièrement dynamiques dans la construction (+4,9 %), ils progressent moins dans l’industrie (+3,9 %) et le tertiaire (+4,0 %). Dans le tertiaire, le dynamisme des salaires est particulièrement vif dans les secteurs où les bas salaires sont surreprésentés (le transport-entreposage, les services administratifs et de soutien, l’hébergement-restauration), notamment parce qu’ils sont davantage concernés par les revalorisations du Smic.

Par rapport à la précédente estimation du 17 mars 2023, le glissement trimestriel de l’ICT – salaires seuls est abaissé de 0,4 point au quatrième trimestre 2022, à +1,6 %, en raison de la révision de la méthode de correction des variations saisonnières ; le glissement annuel est quant à lui inchangé.

Au premier trimestre 2023, l’indice du coût du travail (ICT) – salaires et charges de l’ensemble du secteur marchand non agricole accélère : +1,6 % sur le trimestre, après +1,2 % au quatrième trimestre 2022. Comme au trimestre précédent, l’écart de dynamisme avec l’ICT – salaires seuls s’explique principalement par la PPV, qui n’est pas soumise aux cotisations sociales : au quatrième trimestre 2022, le salaire horaire a ainsi augmenté plus vite que le coût horaire avec les versements massifs de PPV ; au premier trimestre 2023, le net recul des versements de PPV contribue, mécaniquement, au plus fort dynamisme du coût horaire.

Sur un an, l’ICT – salaires et charges augmente de 3,8 % au premier trimestre 2023, après +4,8 % au trimestre précédent. Dans l’hébergement-restauration, la hausse du coût horaire du travail (+6,1 %) reste plus marquée que celle du salaire horaire (+5,1 %), comme lors des trimestres précédents. En effet, pendant la crise sanitaire, les dispositifs d’exonération ou d’aide au paiement des cotisations ont contenu la hausse du coût du travail dans ce secteur ; ces dispositifs étant terminés en 2023, l’ICT – salaires et charges augmente par contrecoup plus fortement que l’ICT – salaires seuls.

Par rapport à la précédente estimation du 17 mars 2023, le glissement trimestriel de l’ICT – salaires et charges est abaissé de 0,2 point au quatrième trimestre 2022, à +1,2 % ; le glissement annuel est révisé à la hausse de 0,1 point, à +4,8 %.