Insee Analyses Grand Est ·
Mai 2023 · n° 159
Dans le Grand Est, un salaire sur cent est supérieur à 6 680 euros
En 2019, dans le Grand Est, 1 % des salaires dépassent 6 680 euros net par mois. Ils correspondent à 11 900 emplois dans la région. Ces postes sont plus souvent occupés par des cadres administratifs et commerciaux d’entreprises, suivi par des ingénieurs et des cadres techniques, puis des chefs d’entreprises, des professions médicales et quelques footballeurs. L’industrie manufacturière, premier secteur d’activité de la région, est surreprésentée en haut de la distribution des salaires. Les postes à haute rémunération sont majoritairement occupés par des hommes, et pour beaucoup par des salariés de plus de 50 ans. Un quart d’entre eux sont implantés dans la zone d’emploi de Strasbourg, et près d’un dixième dans chacune des zones de Nancy, Mulhouse, Reims et Metz.
- Un plancher de 6 680 euros par mois pour les postes à haut salaire du Grand Est
- Beaucoup de cadres d’entreprises dans les postes à haut et très haut salaire
- L’industrie manufacturière est le secteur d’activité le plus fréquent pour les hauts salaires
- Moins d’un poste à haut salaire sur cinq est occupé par une femme
- Plus de la moitié des hauts salaires sont perçus par des personnes de plus de 50 ans
- La zone d’emploi de Strasbourg concentre un quart des hauts salaires
- Des hauts salaires plus élevés dans les zones d’emploi d’Épernay et de Verdun
- Encadré - Focus sur l’industrie dans le Grand Est
Un plancher de 6 680 euros par mois pour les postes à haut salaire du Grand Est
En 2019, dans le Grand Est, 1 % des postes salariés perçoivent un salaire mensuel en équivalent temps plein (EQTP) d’au moins 6 680 euros net (figure 1). C’est 3,5 fois le salaire médian de la région, et 5,5 fois le Smic. On parle alors de postes à haut salaire ; il y en a 11 900 dans la région. Parmi eux, 1 200 postes dits à très haut salaire sont rémunérés au-delà de 13 940 euros par mois : il s’agit du top 0,1 %.
tableauFigure 1 – Salaires planchers nets mensuels en EQTP* dans le Grand Est en 2019
EQTP | Salaires planchers |
---|---|
Médiane (595 400 EQTP) | 1 880 |
Top 10 % (119 100 EQTP) | 3 280 |
Top 1 % (11 900 EQTP) | 6 680 |
Top 0,1 % (1 200 EQTP) | 13 940 |
Top 100 (100 EQTP) | 37 600 |
- * Équivalent temps plein.
- Lecture : en 2019 dans le Grand Est, la moitié des salaires mensuels nets en EQTP perçus étaient supérieurs à 1 880 euros par mois.
- Champ : Grand Est, postes salariés non annexes en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs et hors rupture de contrat dans l’année.
- Source : Insee, Base Tous Salariés 2019 au lieu de travail.
graphiqueFigure 1 – Salaires planchers nets mensuels en EQTP* dans le Grand Est en 2019

- * Équivalent temps plein.
- Lecture : en 2019 dans le Grand Est, la moitié des salaires mensuels nets en EQTP perçus étaient supérieurs à 1 880 euros par mois.
- Champ : Grand Est, postes salariés non annexes en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs et hors rupture de contrat dans l’année.
- Source : Insee, Base Tous Salariés 2019 au lieu de travail.
Beaucoup de cadres d’entreprises dans les postes à haut et très haut salaire
Parmi les hauts salaires du Grand Est, les postes de cadres administratifs et commerciaux d’entreprises sont les plus fréquents, à hauteur de 42 % (figure 2). Il peut par exemple s’agir d’emplois de directeurs administratifs ou commerciaux, de chefs du personnel, ou encore de comptables. Ces professions sont autant représentées en France de province, dans l’ensemble des postes comme dans les hauts salaires. Dans la région, elles sont cependant moins fréquentes parmi les très hauts salaires (34 %), ce qui est moins le cas en France de Province (39 %).
Un quart du top 1 % du Grand Est correspond à des postes d’ingénieurs ou de cadres techniques, soit un peu moins qu’en France de province. Ces postes sont moins présents parmi le top 0,1 %, dans la région comme au national.
Les chefs d’entreprises de dix salariés ou plus, lorsqu’ils sont eux-mêmes salariés de leur entreprise, arrivent en troisième position. Ils sont nettement plus représentés parmi les très hauts salaires (32 % contre 15 % parmi les hauts salaires). Dans la région, 7 % des postes de chef d’entreprise à haut salaire encadrent 500 salariés ou plus.
Certaines professions médicales (médecins hospitaliers non libéraux, médecins salariés non hospitaliers, pharmaciens salariés) ont un peu plus de poids dans les hauts salaires par rapport à ceux de France de province. Ceci étant, leur part diminue en haut de la distribution des salaires. À l’inverse, les postes de sportifs professionnels ne représentent que 1 % des hauts salaires, contre 37 % des 100 postes salariés les mieux rémunérés. Il s’agit alors essentiellement de footballeurs.
Au sein des hauts salaires, les postes de sportifs professionnels sont de loin les mieux rémunérés, avec un salaire médian légèrement inférieur à 16 000 euros net par mois. C’est plus de 6 000 euros au-dessus de la médiane des hauts salaires des postes de chefs d’entreprises, et presque 8 000 euros de plus que la médiane des autres professions. Ces écarts de rémunérations sont encore plus marqués dans les très hauts salaires.
tableauFigure 2 – Répartition des postes salariés en EQTP* par profession dans le Grand Est en 2019
Profession | Top 10 % | Top 1 % | Top 0,1 % | Ensemble |
---|---|---|---|---|
Cadres administratifs et commerciaux d'entreprises | 32 | 42 | 34 | 6 |
Ingénieurs et cadres techniques d'entreprises | 27 | 24 | 16 | 5 |
Chefs d'entreprises de 10 salariés ou plus (salariés de leur entreprise) | 4 | 15 | 32 | 1 |
Professeurs, professions scientifiques médicales | 2 | 6 | 4 | 0 |
Moniteurs et éducateurs sportifs, sportifs professionnels | 0 | 1 | 8 | 0 |
Autres | 35 | 11 | 7 | 87 |
- * Équivalent temps plein.
- Lecture : en 2019, 32 % des hauts salaires sont perçus sur des postes de cadres administratifs et commerciaux d'entreprises contre 6 % de l’ensemble des postes salariés.
- Champ : Grand Est, postes salariés non annexes en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs et hors rupture de contrat dans l’année.
- Source : Insee, Base Tous Salariés 2019 au lieu de travail.
L’industrie manufacturière est le secteur d’activité le plus fréquent pour les hauts salaires
L’industrie manufacturière est le premier secteur d’activité de la région, à hauteur de 21 % de l’ensemble des postes salariés (figure 3), contre 18 % en France de province. Ce secteur est surreprésenté parmi les hauts salaires, dont il concentre trois emplois sur dix (contre à peine plus d’un sur quatre en France de province), et cette part augmente encore parmi les très hauts salaires. Dans ce secteur, les postes d’ingénieurs et de cadres techniques sont beaucoup plus fréquents, y compris parmi les hauts salaires.
Le second plus gros secteur, celui du commerce et de la réparation automobile, pèse autant dans les postes les mieux rémunérés que dans l’ensemble des emplois salariés du Grand Est, à hauteur de 17 %. Les professions de cadres administratifs et commerciaux d’entreprises, et de chefs d’entreprises sont surreprésentées parmi les 1 % des postes les mieux rémunérés de ce secteur (respectivement 53 % et 19 %), au détriment des professions d’ingénieurs et de cadres techniques. Ce phénomène est nettement moins marqué parmi les très hauts salaires. En France de province, la part de ce secteur dans les emplois salariés est similaire à celle de la région. C’est différent en haut de la distribution des salaires, où ce secteur est un peu moins fréquent en France de province.
Les activités financières et d’assurance ainsi que les activités spécialisées scientifiques et techniques représentent chacune un poste à haut salaire sur dix, soit près de deux fois plus que dans l’ensemble des postes. Les emplois de cadres administratifs et commerciaux d’entreprises sont particulièrement surreprésentés dans les hauts et très hauts salaires de ces deux secteurs.
tableauFigure 3 – Répartition des postes salariés en EQTP* par secteur d’activité dans le Grand Est en 2019
Secteur d’activité | Top 10 % | Top 1 % | Top 0,1 % | Ensemble |
---|---|---|---|---|
Industrie manufacturière | 33 | 30 | 32 | 21 |
Commerce ; réparation d’automobiles et de motocycles | 16 | 17 | 15 | 17 |
Activités financières et d’assurance | 9 | 11 | 15 | 4 |
Activités spécialisées, scientifiques et techniques | 8 | 10 | 12 | 5 |
Santé humaine et action sociale | 4 | 7 | 5 | 11 |
Construction | 7 | 6 | 3 | 8 |
Autres | 23 | 19 | 18 | 34 |
- * Équivalent temps plein.
- Lecture : en 2019, l’industrie manufacturière concentre 30 % des postes à haut salaire.
- Champ : Grand Est, postes salariés non annexes en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs et hors rupture de contrat dans l’année.
- Source : Insee, Base Tous Salariés 2019 au lieu de travail.
Moins d’un poste à haut salaire sur cinq est occupé par une femme
Dans le Grand Est, 41 % des emplois salariés sont occupés par des femmes (figure 4). Cette proportion diminue de plus de moitié dans le top 1 % et est divisée par quatre parmi ceux du top 0,1 %. Ces chiffres sont similaires à ceux de France de province.
Parmi le top 1 %, le salaire médian des postes occupés par des femmes s’élève à 7 930 euros par mois, contre 8 370 euros pour les hommes. Cet écart est légèrement moins prononcé dans les très hauts salaires (360 euros de différence).
Dans les hauts comme les très hauts salaires, les femmes sont très peu représentées dans les professions de chefs d’entreprises et d’ingénieurs et cadres techniques (moins de 10 %), et sont absentes des emplois de sportifs professionnels. En revanche, dans l’ensemble des emplois salariés de la région, elles sont près de deux fois plus représentées parmi les chefs d’entreprises et les ingénieurs et cadres techniques que dans les hauts salaires, et elles exercent un tiers des emplois de sportifs et d’éducateurs sportifs salariés. Les professions médicales les plus rémunérées sont en revanche autant féminisées que l’ensemble des postes salariés (à hauteur de 41 %), mais le poids des femmes dans ces métiers est divisé par deux dans les très hauts salaires.
Plus de la moitié des hauts salaires sont perçus par des personnes de plus de 50 ans
Plus des trois quarts des postes du top 1 % sont occupés par des salariés âgés de plus de 40 ans, contre la moitié de l’ensemble des postes salariés. En particulier, 56 % des hauts salaires sont perçus par des personnes de plus de 50 ans.
Ce phénomène se vérifie notamment dans les postes de chefs d’entreprises : 66 % des hautes rémunérations et 73 % des très hautes rémunérations dans cette profession sont perçues par des salariés de plus de 50 ans. Les professions médicales sont elles aussi dans ce cas, et la part des salariés de plus de 60 ans y est même très élevée : 15 % dans l’ensemble des postes et deux fois plus dans le top 1 %.
Les salariés occupant des professions sportives sont plutôt jeunes. Dans le dernier centile des rémunérations, 87 % des postes de sportif professionnel sont occupés par des salariés de 40 ans ou moins, dont 64 % par des salariés de 30 ans ou moins.
De manière générale, la part des salariés de 50 ans ou plus augmente avec le niveau de salaire. Ceci étant, les sportifs, qui sont plus fréquents dans les postes du top 0,1 %, en font baisser la moyenne d’âge. Ainsi, 67 % des postes à très haut salaire sont occupés par des personnes de 50 ans ou plus si on exclut ces derniers, contre 62 % avec.
tableauFigure 4 – Répartition des postes salariés en EQTP* par âge et sexe dans le Grand Est en 2019
Âge et sexe | Top 10 % | Top 1 % | Top 0,1 % | Ensemble |
---|---|---|---|---|
Âge | ||||
30 ans ou moins | 4 | 2 | 6 | 23 |
Entre 31 et 40 ans | 21 | 10 | 8 | 26 |
Entre 41 et 50 ans | 35 | 32 | 25 | 25 |
Entre 51 et 60 ans | 35 | 44 | 45 | 23 |
Plus de 60 ans | 5 | 12 | 16 | 3 |
Sexe | ||||
Femmes | 24 | 16 | 11 | 41 |
Hommes | 76 | 84 | 89 | 59 |
- * Équivalent temps plein.
- Lecture : en 2019, 12 % des postes à haut salaire sont occupés par un salarié de plus de 60 ans.
- Champ : Grand Est, postes salariés non annexes en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs et hors rupture de contrat dans l’année.
- Source : Insee, Base Tous Salariés 2019 au lieu de travail.
La zone d’emploi de Strasbourg concentre un quart des hauts salaires
La zone d’emploi de Strasbourg concentre un quart des postes à haut salaire (figure 5), soit 3 030 postes, contre moins d’un cinquième de l’ensemble des emplois salariés. Ceci peut en partie s’expliquer par une plus forte implantation des sièges d’entreprises dans cette zone. Ainsi, les professions de cadres administratifs et commerciaux d’entreprises y sont un peu plus fréquentes : elles constituent 9 % de l’ensemble des postes salariés, 49 % de ceux à haute rémunération et 42 % de ceux à très haute rémunération.
Dans cette zone, le secteur du commerce et de la réparation automobile est plus représenté parmi les hauts salaires que dans la région, alors qu’il l’est autant dans l’ensemble des postes. Le secteur des activités financières et d’assurance est quant à lui plus fréquent quel que soit le niveau de salaire, à l’inverse du secteur de l’industrie manufacturière.
Les zones d’emploi de Nancy, Mulhouse, Reims et Metz concentrent chacune presque un dixième des hauts salaires, et à peine moins de l’ensemble des emplois salariés. Dans la zone de Mulhouse, par rapport à l’ensemble de la région, la profession de chef d’entreprise salarié est surreprésentée dans le top 1 %, et notamment dans le top 0,1 %. À l’inverse, elle est sous-représentée dans les très hauts salaires des zones de Nancy et de Reims. Dans cette dernière, les professions d’ingénieurs et de cadres techniques ont quant à elles deux fois moins de poids parmi les emplois à très haut salaire.
Dans la zone de Metz, ce sont les professions médicales qui sont deux fois plus représentées dans les hauts salaires. Le secteur de l’action sociale et de la santé humaine y est d’ailleurs très présent : 16 % des hauts salaires font partie de ce secteur dans la zone de Metz contre 7 % dans la région.
tableauFigure 5 – Médiane et répartition par zone d’emploi des hauts salaires du Grand Est en 2019
Code zone d’emploi 2020 | Libellé zone d’emploi 2020 | Nombre de postes à haut salaire | Médiane du salaire mensuel en EQTP* des postes à haut salaire (en euros) |
---|---|---|---|
4401 | Bar-le-Duc | 74 | 8 630 |
4402 | Châlons-en-Champagne | 140 | 8 050 |
4403 | Charleville-Mézières | 190 | 7 750 |
4404 | Chaumont | 114 | 8 440 |
4405 | Colmar | 626 | 8 330 |
4406 | Épernay | 211 | 8 990 |
4407 | Épinal | 258 | 8 040 |
4408 | Forbach | 106 | 8 240 |
4409 | Haguenau | 628 | 8 360 |
4410 | Metz | 969 | 8 170 |
4411 | Mulhouse | 987 | 8 150 |
4412 | Nancy | 1 115 | 8 090 |
4413 | Reims | 974 | 8 330 |
4414 | Remiremont | 117 | 8 360 |
4415 | Romilly-sur-Seine | 195 | 8 710 |
4416 | Saint-Avold | 229 | 8 640 |
4417 | Saint-Dié-des-Vosges | 94 | 8 100 |
4418 | Saint-Louis | 203 | 8 140 |
4419 | Sarrebourg | 192 | 8 310 |
4420 | Sarreguemines | 195 | 8 510 |
4421 | Sedan | 94 | 8 670 |
4422 | Sélestat | 248 | 8 280 |
4423 | Strasbourg | 3 030 | 8 380 |
4424 | Thionville | 357 | 8 110 |
4425 | Troyes | 357 | 8 360 |
4426 | Verdun | 93 | 8 970 |
4427 | Vitry-le-François Saint-Dizier | 111 | 8 070 |
- * Équivalent temps plein.
- Lecture : en 2019, la zone d’emploi de Strasbourg compte 3 030 postes à haut salaire, et la médiane du salaire mensuel net en EQTP de ces postes s’élève à 8 380 euros par mois.
- Champ : Grand Est, postes salariés non annexes en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs et hors rupture de contrat dans l’année.
- Source : Insee, Base Tous Salariés 2019 au lieu de travail.
graphiqueFigure 5 – Médiane et répartition par zone d’emploi des hauts salaires du Grand Est en 2019

- * Équivalent temps plein.
- Lecture : en 2019, la zone d’emploi de Strasbourg compte 3 030 postes à haut salaire, et la médiane du salaire mensuel net en EQTP de ces postes s’élève à 8 380 euros par mois.
- Champ : Grand Est, postes salariés non annexes en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs et hors rupture de contrat dans l’année.
- Source : Insee, Base Tous Salariés 2019 au lieu de travail.
Des hauts salaires plus élevés dans les zones d’emploi d’Épernay et de Verdun
La médiane du salaire net mensuel en EQTP des postes à haut salaire est la plus élevée dans les zones d’emploi d’Épernay et de Verdun. Dans la première, la moitié des 211 postes du top 1 % sont rémunérés au moins 8 990 euros par mois. Les professions de cadres administratifs et commerciaux, et de chefs d’entreprises sont surreprésentées dans le top 1 %, or ces dernières sont souvent mieux rémunérées que les autres, même parmi les hauts salaires. Par ailleurs, le secteur viticole, et notamment la production et la vente de champagne, est particulièrement bien implanté dans la zone, pourvoyant des postes à haut salaire.
Dans la zone de Verdun, la médiane des salaires des postes les mieux rémunérés (93 dans cette zone d’emploi) s’élève à 8 970 euros. Les postes de chef d’entreprise salarié y sont particulièrement surreprésentés. De plus, la zone accueille aussi un certain nombre de sièges sociaux, dans lesquels se situent plus souvent des postes à haut salaire.
Encadré - Focus sur l’industrie dans le Grand Est
Historiquement, le Grand Est est une des plus grandes régions industrielles de France. En 2019, ce secteur représente 24 % des emplois salariés du champ, contre 20 % en France de province. Parmi les hauts salaires de la région, l’industrie est encore plus fréquente, à hauteur de 34 % des postes, contre 31 % en France de province.
Dans le Grand Est, les secteurs de la fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac, de la métallurgie et de la fabrication de produits métalliques, et dans une moindre mesure de la fabrication de matériels de transport sont les plus fréquents parmi les emplois de l’industrie (respectivement 17 %, 18 % et 10 %). Cependant, ils sont légèrement sous-représentés parmi les hauts salaires de ce secteur.
À l’inverse, les secteurs de la fabrication de machines et équipements, de la production et de la distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné et de l’industrie chimique sont légèrement surreprésentés dans les hauts salaires industriels. C’est aussi le cas en France de province, sauf pour le premier secteur.
Un cinquième des postes de l’industrie du top 1 % sont implantés dans la zone d’emploi de Strasbourg, contre un quart tous secteurs confondus. Les hauts salaires du secteur sont en revanche un peu plus souvent situés dans la zone d’emploi de Haguenau (8 % contre 5 % tous secteurs confondus).
Sources
La base Tous salariés est une base statistique sur l’ensemble des salariés, produite à partir de déclarations administratives de leurs employeurs. Sur le champ privé, les salaires annuels et les effectifs sont principalement issus des déclarations sociales nominatives (DSN) et des déclarations annuelles de données sociales (DADS) que les entreprises adressent à l’administration, et que l’Insee retraite ensuite. Les salariés du secteur agricole, les agents du secteur public, les salariés des particuliers employeurs, ainsi que les apprentis et les stagiaires sont exclus de cette étude. Les bénéficiaires de contrats aidés et de professionnalisation sont en revanche inclus.
Une observation de salaire correspond à un poste salarié, soit un individu dans un établissement une année donnée (un individu présent dans deux établissements est donc comptabilisé dans deux postes distincts).
Définitions
Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Pour un poste de travail occupé durant six mois à 80 % et rémunéré au total 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5 × 0,8)=25 000 euros par an. Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes, y compris ceux à temps partiel, sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5 × 0,8=0,4 EQTP dans l’exemple précédent).
Le salaire net (de cotisations salariales, de CSG et de CRDS) est le salaire perçu effectivement par le salarié avant prélèvement de l’impôt sur le revenu. Calculé à partir du salaire net fiscal, il ne comprend pas la participation et l’intéressement placés sur un plan d’épargne entreprise, car ceux-ci ne sont principalement pas imposables, mais il inclut les cotisations patronales pour complémentaires santé obligatoires. Il intègre les primes et les bonus imposables, mais pas les rémunérations en actions, qui peuvent être importantes pour les plus hauts salaires. De même, concernant les sportifs professionnels, les rémunérations en droits à l’image ne sont pas intégrées.
Les postes à haut salaire (ou les hauts salaires) correspondent ici aux 1 % des postes ayant les plus hauts salaires mensuels net en EQTP du Grand Est.
Les postes à très haut salaire (ou les très hauts salaires) correspondent ici aux 0,1 % des postes ayant les plus hauts salaires mensuels nets en EQTP du Grand Est.
Pour en savoir plus
(1) Sanchez Gonzalez J., Sueur E., « En 2019, le salaire net moyen dans le secteur privé a progressé de 1,2 % en euros constants », Insee Première no 1863, juin 2021.
(2) Abboudi M-C., Khelladi I., Omont L, « L’Île-de-France concentre la moitié des salariés du secteur privé les mieux rémunérés de France », Insee Analyses Île-de-France no 141, octobre 2021.
(3) Berger E., Bonnet O., « Les hauts salaires dans le secteur privé - Davantage de directeurs que de traders et de footballeurs », Insee Première no 1800, mai 2020.