Insee Flash Nouvelle-Aquitaine · Mai 2023 · n° 101

L’urbain plus touché que le rural Les cambriolages de logements en 2022 en Nouvelle-Aquitaine

En 2022, la police et la gendarmerie nationales ont enregistré 19 600 cambriolages (ou tentatives de cambriolages) de logements en Nouvelle-Aquitaine, soit 5,5 infractions pour 1 000 logements. Ce taux de cambriolage est légèrement inférieur à la moyenne nationale (5,8 ‰) et comparable aux régions Occitanie (5,4 ‰) et Hauts-de-France (5,6 ‰).

La Gironde est le seul des douze départements néo-aquitains pour lequel le taux de cambriolage (8,6 ‰) se situe au-delà de la moyenne régionale. C’est aussi le plus densément peuplé, densité qui s’amplifie avec une très forte croissance de sa population comme de ses logements. Au niveau national, il fait partie des dix départements les plus touchés, comme Paris (8,7 ‰), le Val-de-Marne (8,6 ‰) ou encore la Haute-Garonne (8,5 ‰). À l’inverse, la Corrèze (2,6 ‰) fait partie des dix départements les moins concernés, à l’image du Lot. La Creuse, les Pyrénées-Atlantiques et les Deux‑Sèvres enregistrent également un nombre d’infractions moindre par rapport à l’ensemble de la région, tandis que le Lot-et-Garonne l’égale.

Au niveau national, les départements abritant les plus grandes agglomérations sont parmi les plus touchés, même si la concentration des cambriolages dans les communes les plus peuplées est moindre que pour d’autres atteintes, notamment les vols avec et sans violence.

La fréquence des infractions diminue lorsque la densité de population baisse, expliquant une partie des disparités territoriales (données complémentaires). Ainsi, en Nouvelle-Aquitaine, le taux de cambriolage en 2022 s’élève à 7,8 ‰ dans les territoires de type urbain dense, contre 5,7 ‰ dans l’urbain à densité intermédiaire, 5,1 ‰ dans le rural périurbain et 3,7 ‰ dans le rural non périurbain (figure 1).

Un cambriolage néo-aquitain sur trois a lieu au sein de l'aire d'attraction des villes (AAV) de Bordeaux qui héberge un quart de la population régionale. Ainsi, 9,4 cambriolages y sont enregistrés pour 1 000 logements, soit deux fois plus qu’en moyenne des AAV régionales de Limoges, Poitiers, Pau, Bayonne et La Rochelle (200 000 à 700 000 habitants).

Dans ces principales AAV de la région, les cambriolages pour 1 000 logements sont plus fréquents en périphérie de la ville-centre que dans cette dernière.

Les revenus des habitants et les inégalités de revenus contribuent également à expliquer les disparités territoriales. Le nombre de cambriolages pour 1 000 logements s’élève à 7,8 en moyenne pour les communes où le niveau de vie médian annuel est supérieur à 23 980 €, contre 4,4 pour les communes où il est inférieur à 19 700 €.

Le réseau routier, le type et la fonction du logement (part de maisons et de résidences principales) et d’autres caractéristiques socio-démographiques comme l'intensité de la pauvreté peuvent aussi influer sur le nombre d’infractions.

De 2016 à 2022, le nombre de forfaits dans la région est stable alors que la moyenne française a diminué de 15 % (figure 2). À l’exception de la Bretagne et des Pays de la Loire, les autres régions enregistrent une baisse. Quel que soit le type de territoire (urbain ou rural), les évolutions sont plus défavorables en Nouvelle-Aquitaine que dans l'ensemble de la France.

La Vienne, les Landes, la Gironde et dans une moindre mesure la Dordogne et la Creuse font partie des 21 départements français où les cambriolages progressent sur la période. Les sept autres départements néo-aquitains affichent une baisse, particulièrement marquée dans le Lot-et-Garonne (-47 %).

Les évolutions annuelles sont cependant très contrastées au cours de cette période. En 2020, année marquée par deux confinements, le nombre de cambriolages diminue dans toutes les régions de France. La Nouvelle-Aquitaine ne fait pas exception : -11 % en un an, contre -20 % en France. Ce fort recul des infractions ne concerne cependant pas tous les départements de la région : la Gironde (+1,8 %) et la Creuse (+9,8 %) font exception.

En 2021, les cambriolages se stabilisent, avec encore des évolutions contrastées selon les départements. Ils repartent à la hausse en 2022 dans presque toute la région, sauf en Corrèze et Charente où ils diminuent et en Gironde où ils stagnent. Malgré cette hausse régionale en 2022, le nombre de cambriolages reste inférieur au niveau de 2019, avant le début de la crise sanitaire.