Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes · Avril 2023 · n° 128

Sept habitants sur dix résident dans un bassin de vie urbain

Le bassin de vie est le plus petit territoire dans lequel les habitants ont accès aux équipements et services les plus courants. Chaque bassin de vie est composé d’une ou plusieurs communes qualifiées de pôles de services. Pour cela, celles-ci doivent disposer d’au moins la moitié des équipements de la gamme intermédiaire. Autour de ces pôles s'organise une zone d’influence délimitée par les communes les plus proches (en temps de trajet) des différents équipements des gammes de proximité et intermédiaire. On compte 223 bassins de vie en Auvergne-Rhône-Alpes en 2022 (sur 1 707 bassins de vie en France) (figure 1). Leur taille est variable : le bassin de vie de Montmarault dans l’Allier compte environ 3 000 habitants sur neuf communes tandis que celui de Lyon, constitué de 72 communes, abrite près d’un million et demi d’habitants.

Auvergne-Rhône-Alpes compte 66 bassins de vie urbains dans lesquels habitent 69 % de la population régionale. Parmi eux, huit sont considérés comme denses (Lyon, Grenoble, Saint-Étienne, Clermont-Ferrand, Annecy, Valence, Chambéry et Annemasse), et rassemblent 41 % des habitants de la région (figure 2).

Certains d’entre eux sont très étendus car ils comptent un nombre important de communes assurant le rôle de pôles de services : 38 communes-pôles dans le bassin de vie de Lyon, 18 dans celui de Grenoble et 13 dans celui de Saint-Étienne.

Les 58 bassins de vie urbains de densité intermédiaire ont, en moyenne, une superficie presque trois fois moindre et sont onze fois moins peuplés. Il s’agit souvent de bassins de vie accolés à ceux des grandes agglomérations, comme Villefranche-sur-Saône ou Thonon-les-Bains, et d’autres plus petits comme celui de Pont-du-Château près de Clermont-Ferrand ou celui de La Voulte-sur-Rhône près de Valence. Ils peuvent aussi être localisés autour de villes moyennes, plus éloignés des grandes agglomérations, à l’instar de Vichy, Montélimar et Bourg-en-Bresse.

Les autres bassins de vie régionaux sont ruraux (157), soit une proportion un peu plus faible qu’en France (70 % contre 74 %). Ces bassins concentrent 69 % des communes pour seulement 31 % de la population. Les bassins de vie ruraux sont périurbains ou non périurbains. Les premiers sont quatre fois moins denses que les bassins urbains et le plus souvent localisés à leur périphérie. Les bassins de vie ruraux non périurbains sont encore moins denses. Leur population moyenne est proche de celle des bassins périurbains mais ils sont en moyenne plus vastes, les communes jouant le rôle de pôles de services y étant moins nombreuses. À ce titre, les bassins de Saint-Flour (1 225 km²), Issoire (1 086 km²) et Bourg-d’Oisans (974 km²) sont les plus étendus d’entre eux.

Les bassins de vie urbains denses disposent de tous les équipements. Dans les autres types de bassin de vie, on trouve la quasi-totalité des équipements de proximité et plus de 80 % de ceux de la gamme intermédiaire. En revanche, les différences sont plus marquées pour la gamme supérieure : 54 % de ces équipements sont présents dans les bassins de vie urbains de densité intermédiaire et seulement 30 % dans les bassins ruraux.

Cependant, le nombre d’équipements par habitant est globalement le plus élevé dans les bassins de vie ruraux non périurbains, notamment grâce aux gammes de proximité et intermédiaire. Ce taux est moins élevé dans les bassins ruraux périurbains (respectivement 405 et 333 équipements pour 10 000 habitants).

Le temps d’accès moyen aux équipements de la gamme de proximité est presque deux fois plus important dans les bassins de vie ruraux non périurbains que dans les bassins urbains denses (figure 3). Logiquement, les temps d’accès moyens les plus longs concernent des bassins de vie ruraux non périurbains comme ceux de Saugues (43) ou Massiac (15), les équipements y étant plus dispersés.

Concernant la gamme intermédiaire, les temps d’accès moyens sont plus élevés et l’écart augmente entre l’urbain dense (5 min) et le rural non périurbain (12 min). Les bassins de Lyon, Pierrelatte et Saint-Étienne détiennent les temps d’accès les plus courts.

Enfin, l’écart continue à se creuser dans la gamme supérieure : le temps d’accès moyen passe de 8 min dans l’urbain dense à 23 min dans le rural non périurbain, l’offre de ces équipements y étant nettement moindre. Ce temps est plus court dans les bassins de vie de Lyon, Clermont-Ferrand et Saint-Étienne. À l’inverse, les temps les plus longs concernent les bassins de Val-d’Isère et de Bourg-d’Oisans en raison du relief alpin et de la faible présence d’équipements, mais également celui de Die.