Insee Flash Ile-de-France · Avril 2023 · n° 79

En Île-de-France, l’accès aux équipements et services s’organise au sein de 58 bassins de vie

Un bassin de vie est un territoire rassemblant un ensemble de communes contiguës, au sein duquel les habitants ont un accès aisé aux équipements et services les plus courants. Chaque bassin de vie comporte au moins une commune qualifiée de pôle de services, au sens où les habitants y disposent d’au moins la moitié des équipements de la gamme dite intermédiaire (collèges, supermarchés, agences bancaires, piscine, etc.) et d’au moins un équipement de cette gamme par grand domaine : commerces, santé, services aux particuliers et sports, loisirs et enseignement (sources).

En 2022, 1 707 bassins de vie structurent le territoire français, dont 58 ont leur pôle situé en Île-de-France (figure 1). Dans la région, la taille des bassins de vie est très variable : le bassin de vie de Paris compte 440 communes et plus de 10,6 millions d’habitants tandis qu’en Seine-et-Marne, celui de Saint-Soupplets regroupe quatre communes et moins de 5 000 habitants. Une partie des communes franciliennes font partie de bassins de vie dont le pôle n’est pas situé en Île-de-France (13 pôles sont concernés). À l’inverse, une partie des habitants des bassins de vie franciliens ne réside pas dans la région.

La majorité des bassins de vie franciliens (36 sur 58) sont urbains ; ils représentent 92 % de la population totale de ces bassins. L’Île-de-France compte en particulier cinq bassins de vie urbains denses, dont celui de Paris qui regroupe à lui seul plus de 85 % de la population des bassins de vie franciliens et compte en son sein 48 sous-bassins de vie (encadré). Les autres bassins de vie sont urbains de densité intermédiaire (31, dont ceux de Meaux et de Persan) ou ruraux périurbains (22). Ils regroupent respectivement 990 000 et 405 000 habitants. L’Île-de-France ne compte aucun bassin de vie rural non périurbain.

Au sein de la région, la répartition des équipements varie selon le type de bassin de vie et la gamme d’équipements considérés. Si les équipements de la gamme de proximité sont présents dans tous les bassins de vie, il n’en est pas de même des équipements de la gamme intermédiaire, ni a fortiori de la gamme supérieure. Le taux d’équipement pour ces deux gammes est directement lié à la densité des bassins de vie. Ainsi, dans les bassins de vie urbains denses, pour 1 000 habitants, sont recensés 2,5 équipements de la gamme supérieure (spécialités en médecine, centres de formation d’apprentis ou encore agences du réseau Pôle emploi) contre 1,4 équipement en moyenne dans les bassins de vie ruraux périurbains.

Quelle que soit la gamme considérée, le temps d’accès aux équipements est inversement proportionnel à la densité du bassin de vie. Les Franciliens vivant dans un bassin urbain dense sont globalement trois fois moins éloignés des équipements de la gamme supérieure que les habitants des bassins ruraux périurbains : par la route, le temps moyen d’accès à ces équipements est de moins de 5 minutes pour les uns contre 16 minutes pour les autres. Les temps d’accès moyens par la route diffèrent également pour les équipements de proximité : de 2,8 minutes au sein des bassins urbains denses à 4,2 minutes dans les bassins ruraux périurbains.

Au cours des dix dernières années, le nombre d’équipements a globalement crû en Île-de-France. Pour le panier de la vie courante, la hausse est de 12 % entre 2013 et 2021, supérieure à celle de la population résidente (+2,6 % entre 2013 et 2020). La progression du nombre d’équipements est la plus élevée dans les bassins urbains intermédiaires (+15 %), ces derniers étant portés par la dynamique démographique la plus forte (+4,9 %) entre 2013 et 2020. Viennent ensuite les hausses observées dans les bassins urbains denses (+12 %) et les bassins ruraux périurbains (+11 %).

Ces évolutions globales masquent des disparités selon les équipements. Ainsi le nombre de librairies, papeteries, kiosques a baissé entre 2013 et 2021, quel que soit le type de bassin (-30 % en moyenne dans l’ensemble des bassins de vie). À l’inverse, le nombre de magasins d’optique a fortement augmenté ; la hausse du nombre d’équipements est en moyenne de 20 % entre 2013 et 2021 (et même 40 % dans les bassins de vie urbains intermédiaires). Il en est de même de certains services aux particuliers, comme ceux de coiffure ou de réparation automobile, avec des hausses respectives de 21 % et 29 % en moyenne (29 % et 46 % dans les bassins de vie denses intermédiaires).

Entre 2013 et 2021, le nombre d’infirmiers libéraux a augmenté d’environ 30 % dans chaque type de bassin. Cependant, le nombre de laboratoires, de dentistes et de médecins généralistes a globalement diminué dans la région (respectivement -4,4 %, -5,4 % et -9,0 %).