Insee
Insee Flash Bretagne · Mars 2023 · n° 94
Insee Flash BretagneEn 2022, 1 000 naissances de moins et 1 500 décès de plus en Bretagne

Muriel Cazenave, Jean-Marc Lardoux (Insee)

En 2022, 31 100 bébés sont nés en Bretagne, soit une diminution de 1 000 nouveaux-nés en un an. L’année 2022 ne prolonge donc pas le regain de naissances observé en 2021 après dix années de baisse continue. La fécondité reste inférieure à celle observée au niveau national.

Toujours en 2022, 38 600 personnes sont décédées dans la région, ce qui correspond à 1 500 décès supplémentaires en un an. Cette forte augmentation prolonge une hausse ininterrompue du nombre de décès depuis quinze ans. Les espérances de vie à la naissance des femmes et des hommes sont en légère diminution en Bretagne en 2022. Elles restent inférieures à celles observées en France, en particulier chez les hommes.

Insee Flash Bretagne
No 94
Paru le :Paru le16/03/2023
Solde de la population en Bretagne
Publication rédigée par :Muriel Cazenave, Jean-Marc Lardoux (Insee)

3 429 900 habitants en Bretagne

Au 1er janvier 2023, la population bretonne est estimée à 3 429 900 habitants (figure 1), soit une augmentation de 17 700 personnes par rapport au 1er janvier 2022. Cette hausse de la population de 0,5 % en un an est supérieure à la moyenne nationale (+0,3 %). Au niveau départemental, la croissance la plus élevée s’observe en Ille-et-Vilaine (+0,9 %), puis dans le Morbihan (+0,6 %). Elle se situe en deçà de la moyenne régionale dans le Finistère (+0,3 %) et les Côtes-d’Armor (+0,2 %).

Figure 1Données démographiques sur les départements bretons

Données démographiques sur les départements bretons
Côtes-d'Armor Finistère Ille-et-Vilaine Morbihan Bretagne France entière
Population au 1er janvier 2023 (p) 607 834 926 065 1 118 600 777 383 3 429 882 68 042 591
2022 (p) 606 868 923 400 1 108 972 772 967 3 412 207 67 842 591
2021 (p) 605 211 920 279 1 099 074 768 617 3 393 181 67 635 124
Naissances 2022 (p) 4 951 7 951 11 336 6 821 31 059 723 000
2021 5 398 8 154 11 758 6 755 320 65 742 052
2020 5 082 7 885 11 548 6 478 30 993 735 196
Décès 2022 (p) 8 430 11 330 9 449 9 417 38 626 667 000
2021 7 935 10 770 9 258 9 134 37 097 661 585
2020 7 711 10 529 8 736 8 759 35 735 668 922
Solde naturel 2022 (p) -3 479 -3 379 1 887 -2 596 -7 567 56 000
2021 -2 537 -2 616 2 500 -2 379 -5 032 80 467
2020 -2 629 -2 644 2 812 -2 281 -4 742 66 274
Indicateur conjoncturel de fécondité 2022 (p) 2022 (p) 1,83 1,72 1,65 1,91 1,74 1,80
Espérance de vie à la naissance (en années) Femmes 2022 (p) 84,2 84,5 86,2 84,7 85,0 85,2
Hommes 2022 (p) 77,4 78,2 79,9 78,5 78,6 79,3
  • (p) : données provisoires.
  • Source : Insee, recensement de la population, estimations annuelles de population, statistiques de l’état civil.

Pour la 8e année consécutive, le nombre de décès est supérieur à celui des naissances en Bretagne (figure 2). En 2022, ce s’est considérablement creusé par rapport à l’année précédente (-7 600 contre -5 000). En effet, le nombre de décès a très fortement augmenté, tandis que celui des naissances a chuté. La hausse de la population régionale s’explique donc uniquement par un élevé (+25 200).

Figure 2Évolution des nombres de naissances et décès et du solde naturel en Bretagne depuis 1946

Évolution des nombres de naissances et décès et du solde naturel en Bretagne depuis 1946
Année Naissances Décès Solde naturel
1946 50 795 31 175 19 620
1947 52 867 30 291 22 576
1948 52 284 28 642 23 642
1949 50 687 33 156 17 531
1950 49 143 31 645 17 498
1951 46 414 33 671 12 743
1952 45 595 29 982 15 613
1953 44 646 31 969 12 677
1954 44 620 29 576 15 044
1955 44 093 30 446 13 647
1956 44 550 31 013 13 537
1957 44 608 29 521 15 087
1958 44 360 27 248 17 112
1959 44 071 27 702 16 369
1960 43 329 28 000 15 329
1961 43 624 27 451 16 173
1962 43 024 29 385 13 639
1963 43 904 30 989 12 915
1964 44 088 28 183 15 905
1965 43 338 29 832 13 506
1966 42 906 29 006 13 900
1967 42 028 29 445 12 583
1968 42 312 30 907 11 405
1969 42 983 31 133 11 850
1970 43 410 30 436 12 974
1971 44 506 29 912 14 594
1972 44 230 29 970 14 260
1973 43 520 30 321 13 199
1974 40 572 29 947 10 625
1975 37 478 30 872 6 606
1976 35 617 30 612 5 005
1977 36 829 29 827 7 002
1978 36 648 29 596 7 052
1979 37 835 30 042 7 793
1980 39 889 30 634 9 255
1981 39 690 30 780 8 910
1982 38 568 29 984 8 584
1983 35 676 31 819 3 857
1984 35 923 30 464 5 459
1985 36 249 30 630 5 619
1986 36 756 30 785 5 971
1987 35 878 29 228 6 650
1988 35 409 28 401 7 008
1989 34 797 28 402 6 395
1990 34 504 29 158 5 346
1991 33 647 28 657 4 990
1992 33 257 28 407 4 850
1993 31 891 29 598 2 293
1994 31 882 28 365 3 517
1995 33 277 29 635 3 642
1996 33 924 29 915 4 009
1997 33 413 30 278 3 135
1998 34 601 29 347 5 254
1999 34 861 30 423 4 438
2000 36 692 29 815 6 877
2001 36 397 29 912 6 485
2002 35 837 30 036 5 801
2003 36 264 30 487 5 777
2004 36 388 29 305 7 083
2005 36 345 30 088 6 257
2006 37 835 29 740 8 095
2007 37 009 30 258 6 751
2008 37 659 30 547 7 112
2009 37 151 31 005 6 146
2010 37 166 31 262 5 904
2011 36 763 31 089 5 674
2012 36 582 32 789 3 793
2013 35 578 32 687 2 891
2014 34 987 31 889 3 098
2015 33 522 33 821 -299
2016 32 727 34 489 -1 762
2017 32 136 34 739 -2 603
2018 31 701 35 533 -3 832
2019 31 407 35 286 -3 879
2020 30 993 35 735 -4 742
2021 32 065 37 097 -5 032
2022 31 059 38 626 -7 567
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil.

Figure 2Évolution des nombres de naissances et décès et du solde naturel en Bretagne depuis 1946

  • Source : Insee, statistiques de l’état civil.

L’année 2022 ne confirme pas le regain des naissances de 2021

En 2022, 31 100 bébés sont nés de mères domiciliées en Bretagne, soit 1 000 de moins qu’en 2021 (-3,1 %). Le fort rebond de la natalité observé en 2021, qui venait interrompre dix années de baisse continue des naissances, ne s’est donc pas prolongé en 2022.

Cette baisse du nombre de naissances concerne toutes les régions françaises à l’exception de la Corse, La Réunion et Mayotte. Elle est cependant plus prononcée en Bretagne qu’à l’échelle nationale (-2,6 %). Cela pourrait s’expliquer par le fait que la Bretagne a été la région où la hausse des naissances en 2021 était la plus élevée.

La baisse du nombre de nouveaux-nés est plus particulièrement marquée dans les Côtes-d’Armor (-8,3 %). Elle est proche de la moyenne régionale en Ille-et-Vilaine (-3,6 %) et dans le Finistère (-2,5 %). Le Morbihan est le seul département où le nombre de naissances augmente (+1,0 %).

Dans le même temps, l’ s’établit à 1,74 enfant par femme, comme en 2020, après avoir atteint 1,80 en 2021. Il est légèrement inférieur à celui de la France (1,80). À l’échelle départementale, la fécondité est désormais la plus élevée dans le Morbihan avec 1,91 enfant par femme, devant les Côtes-d’Armor (1,83), alors que c’était dans ce département qu’elle était la plus forte depuis plus de 25 ans. L’ICF se situe en dessous de la moyenne régionale dans le Finistère et en Ille-et-Vilaine (respectivement 1,72 et 1,65).

Une hausse marquée des décès

En 2022, 38 600 personnes domiciliées en Bretagne sont décédées, soit 1 500 personnes de plus qu’en 2021 (+4,1 %). L’augmentation du nombre de décès tient en premier lieu au vieillissement de la population, notamment à l’arrivée aux âges de forte mortalité des générations nombreuses du baby-boom. Cette hausse de la mortalité est toutefois beaucoup plus forte en Bretagne qu’elle ne l’est au niveau national (+0,8 %) ; elle est même la plus élevée de toutes les régions métropolitaines. Cela peut s’expliquer au moins en partie par le fait que la Bretagne a été, sur l’ensemble des deux années précédentes, la région avec la plus faible hausse du nombre de décès [Cazenave, Lardoux, 2022, pour en savoir plus (2)].

Comme habituellement, janvier est le mois le plus endeuillé de l’année (en 2022, 3 600 décès y ont été enregistrés). Les variations mensuelles de l’automne et de l’hiver laissent apparaître l’effet des épidémies hivernales sur la mortalité (figure 3). Cependant, comparé aux mêmes mois de l’année précédente, les décès ont particulièrement augmenté en juin, juillet et août 2022 (respectivement +9,1 %, +8,0 % et +6,1 %). Ces fortes hausses sont à mettre en lien avec les trois vagues de chaleur successives, la première observée mi-juin, la seconde en juillet et la troisième avant la mi-août [Santé publique France, 2022, pour en savoir plus (3)].

Figure 3Évolution mensuelle du nombre moyen de décès journalier en Bretagne de 2019 à 2022

(en nombre)
Évolution mensuelle du nombre moyen de décès journalier en Bretagne de 2019 à 2022 ((en nombre))
Mois 2019 2020 2021 2022
Janvier 113,7 106,8 109,5 116,4
Février 110,3 108,2 108,4 115,3
Mars 97,5 104,4 106,1 111,7
Avril 94,9 98,3 103,8 107,6
Mai 92,2 88,4 98,6 96,9
Juin 88,1 87,8 88,0 96,0
Juillet 92,1 85,7 97,3 105,0
Août 86,3 92,1 92,6 98,3
Septembre 89,1 92,8 95,7 93,8
Octobre 95,7 100,3 101,6 104,3
Novembre 97,8 104,8 103,0 110,5
Décembre 103,2 102,4 115,2 114,4
  • Note : chiffres provisoires pour 2022.
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil.

Figure 3Évolution mensuelle du nombre moyen de décès journalier en Bretagne de 2019 à 2022

  • Note : chiffres provisoires pour 2022.
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil.

Les décès ont le plus augmenté dans les Côtes-d’Armor (+6,2 %), département où la population est la plus âgée, et dans le Finistère (+5,2 %). La hausse est plus contenue dans le Morbihan (+3,1 %) et en Ille-et-Vilaine (+2,1 %).

En 2022, l’ est en baisse aussi bien pour les femmes (-0,2 an) que pour les hommes (-0,1 an). Celle des Bretonnes s’établit à 85,0 ans et celle des Bretons à 78,6 ans, des niveaux qui restent inférieurs à la moyenne nationale (respectivement 85,2 et 79,3 ans). Si cet écart d’espérance de vie est relativement faible chez les femmes (-0,2 an), il est plus conséquent chez les hommes (-0,7 an).

La diminution d’espérance de vie observée en 2022 concerne tous les départements bretons. Les Bretilliens vivent toujours plus longtemps que les autres Bretons (86,2 ans pour les femmes et 79,9 ans pour les hommes). À l’opposé, les espérances de vie sont les plus faibles dans les Côtes-d’Armor (respectivement 84,2 et 77,4 ans).

Publication rédigée par :Muriel Cazenave, Jean-Marc Lardoux (Insee)
Publication rédigée par :Muriel Cazenave, Jean-Marc Lardoux (Insee)

Sources

Les statistiques d’état civil sur les naissances et les décès sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee. Les naissances et les décès sont comptabilisés au lieu de domicile respectivement de la mère et du défunt (événements dits domiciliés).

Le recensement de la population sert de base aux estimations annuelles de population. Pour les années 2021 et suivantes, les estimations de population sont provisoires : la population du recensement 2020 est actualisée au moyen d’estimations du solde naturel et du solde migratoire apparent ainsi que d’un ajustement. Cet ajustement a été introduit pour tenir compte de la rénovation du questionnaire du recensement en 2018. Une explication détaillée est disponible en téléchargement sur la page « Conseils pour l’utilisation des résultats statistiques ».

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. S’il est positif, il s’agit d’un excédent naturel, s’il est négatif, d’un déficit naturel.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période. S’il est positif, il s’agit d’un excédent migratoire, s’il est négatif, d’un déficit migratoire.

Le taux de fécondité à un âge donné est le nombre d’enfants nés vivants des femmes de cet âge au cours de l’année, rapporté à la population moyenne de l’année des femmes de même âge.

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) est la somme des taux de fécondité par âge observés une année donnée. Il peut être interprété comme le nombre moyen d’enfants qu’aurait une génération fictive de femmes qui connaîtrait, tout au long de leur vie féconde, les taux de fécondité par âge observés cette année-là. Il est exprimé en nombre d’enfants par femme. C’est un indicateur synthétique des taux de fécondité par âge de l’année considérée.

Le taux de mortalité à un âge donné est le nombre de décès à cet âge au cours de l’année, rapporté à la population moyenne de l’année des personnes de même âge.

L’espérance de vie à la naissance est égale à la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée. C’est un indicateur synthétique des taux de mortalité par âge de l’année considérée.

Pour en savoir plus

(1) Papon S. (Insee), « Bilan démographique 2022 - L’espérance de vie stagne en 2022 et reste inférieure à celle de 2019 », Insee Première no 1935, janvier 2023.

(2) Cazenave M., Lardoux J.-M. (Insee), « Bilan démographique 2021 : les naissances en hausse pour la première fois depuis dix ans », Insee Analyses Bretagne no 114, novembre 2022.

(3) Santé publique France, « Ouvrir dans un nouvel ongletBilan été 2022 - Canicule et santé  », Bulletin de santé publique canicule en Bretagne, novembre 2022.