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Insee Première · Février 2023 · n° 1937
Insee PremièreLes femmes et les hommes très diplômés vivent plus souvent en couple que les peu diplômés

Fabienne Daguet (Insee)

En 2019, en France, 59 % des personnes âgées de 18 ans ou plus vivent en couple dans le même logement que leur conjoint.

Après une baisse importante entre 1982 et 1999, la proportion de jeunes de 20 à 24 ans vivant en couple s’est stabilisée dans les années 2000, avant de diminuer à nouveau dans les années 2010. Du fait de la baisse de la mortalité, qui retarde le veuvage, les personnes de plus de 70 ans résident plus souvent en couple en 2019 que dans les décennies précédentes, surtout les femmes.

En 2019, les trentenaires, femmes et hommes, vivent d’autant plus souvent en couple que leur diplôme est élevé : c’est le cas de sept titulaires d’un bac+5 sur dix, contre six personnes sans diplôme sur dix. Avant 2000, les femmes avaient au contraire d’autant plus souvent un conjoint qu’elles étaient peu diplômées. Chez les hommes, les comportements de conjugalité ne variaient guère selon le diplôme, seuls ceux qui n’en avaient pas se distinguaient par une vie en couple moins fréquente. Les comportements des femmes et des hommes se sont ainsi rapprochés.

Quelle que soit la génération, c’est vers 40 ans que les hommes vivent le plus souvent en couple, et vers 35 ans pour les femmes. Aux âges avancés, les hommes sont plus souvent en couple que les femmes, car il y a davantage de veuves que de veufs.

En 2019, six adultes sur dix vivent en couple

En 2019, en France, 31 millions de personnes vivent en dans le même logement, soit 59 % de la population âgée de 18 ans ou plus (sources). Cette proportion diminue au fil des décennies : elle était de 62 % en 1999, 64 % en 1990 et de l’ordre de 66 % entre 1962 et 1982. Cette baisse reflète essentiellement les évolutions des comportements de conjugalité. La diminution observée depuis les années 1980 aurait en effet été presque la même si la structure par âge n’avait pas changé.

Les premières unions deviennent plus tardives après 1975 et plus fragiles [Insee, 2015]. Elles sont plus souvent rompues que par le passé et les remises en couple ne sont ni immédiates ni systématiques. La moindre fréquence de la vie en couple a concerné d’abord les femmes de moins de 50 ans et les hommes de moins de 40 ans (figure 1). Après 1990, elle s’étend aux personnes un peu plus âgées.

Figure 1a – Part des femmes résidant en couple, selon l'âge

en %
Figure 1a – Part des femmes résidant en couple, selon l'âge (en %) - Lecture : en 1990, 80,8 % des femmes résidaient en couple à 35 ans révolus.
Âge révolu 1975 1990 1999 2009 2019
20 33,3 19,6 14,4 14,7 11,6
21 45,7 29,3 21,9 22,3 17,9
22 56,3 38,8 30,1 30,4 24,6
23 64,8 48,0 38,7 38,0 31,9
24 70,5 55,7 46,8 45,8 39,4
25 75,2 63,2 54,1 52,4 46,5
26 78,6 67,7 59,9 58,1 52,5
27 81,0 71,3 64,4 62,5 58,0
28 82,7 73,9 67,6 65,9 61,9
29 83,9 76,0 70,1 68,1 65,0
30 84,5 77,3 72,1 70,4 67,5
31 85,4 78,8 73,2 71,5 69,4
32 85,7 79,6 74,1 72,8 70,6
33 85,9 80,0 74,9 73,0 71,4
34 86,4 80,4 75,5 73,5 72,1
35 86,6 80,8 76,0 73,5 72,5
36 86,8 80,5 76,3 73,5 72,6
37 86,4 80,8 76,1 73,3 72,7
38 86,6 80,8 76,2 73,0 72,5
39 86,4 80,7 76,3 72,4 71,7
40 85,7 80,4 76,2 71,9 71,7
41 85,4 80,8 76,2 71,6 71,3
42 84,7 80,5 75,9 71,2 70,4
43 84,3 80,5 75,7 71,1 70,0
44 83,8 80,0 75,4 70,7 69,0
45 83,2 80,2 75,2 70,3 68,1
46 82,2 79,9 75,3 70,3 67,5
47 81,8 79,6 74,9 70,1 67,3
48 80,8 79,7 74,9 70,0 66,5
49 79,9 79,3 74,7 70,0 66,0
50 79,4 79,4 75,1 70,2 65,7
51 78,2 78,8 75,1 69,9 65,5
52 77,3 78,7 74,9 70,0 65,6
53 76,7 78,1 74,3 69,7 65,4
54 75,5 77,4 74,0 69,7 65,5
55 73,5 76,7 73,7 69,5 65,4
56 71,9 75,4 73,3 69,1 65,2
57 70,8 74,7 72,9 68,8 65,0
58 69,2 73,5 72,2 68,7 64,8
59 67,7 72,1 72,2 68,7 64,7
60 66,4 70,3 71,0 68,5 64,4
61 65,3 68,9 70,5 67,9 64,0
62 62,6 67,4 69,3 67,6 64,1
63 60,7 65,6 68,2 66,9 63,5
64 59,1 63,9 66,5 66,1 63,2
65 56,6 62,1 65,2 65,5 62,9
66 54,2 60,0 63,3 64,3 62,3
67 51,6 57,7 61,8 63,3 61,6
68 49,2 56,0 59,3 62,0 60,7
69 46,2 53,4 57,4 60,8 60,3
70 44,1 50,4 54,7 59,2 59,3
71 41,6 46,5 52,4 57,5 58,3
72 38,2 44,7 50,0 55,6 57,0
73 35,3 41,4 47,6 53,7 55,6
74 32,3 39,3 45,3 51,4 53,6
75 29,0 37,4 42,2 49,0 52,0
76 26,8 35,2 39,4 45,9 49,9
77 23,7 31,8 36,4 43,1 48,1
78 21,3 29,2 32,9 40,0 45,6
79 18,8 26,5 30,2 37,0 42,9
80 16,7 23,8 26,0 33,8 40,3
81 14,3 21,0 23,3 30,6 37,0
82 12,5 18,1 20,5 27,4 33,7
83 10,4 15,5 18,1 24,7 31,2
84 8,6 13,5 16,4 21,8 28,0
85 7,3 11,4 14,8 19,0 24,5
86 6,1 9,4 12,4 16,5 21,3
87 4,9 8,0 10,0 13,8 18,4
88 4,0 6,6 8,5 11,6 15,2
89 3,2 5,5 7,0 9,3 12,9
90 2,5 3,8 5,4 7,1 10,6
  • Lecture : en 1990, 80,8 % des femmes résidaient en couple à 35 ans révolus.
  • Champ : France métropolitaine en 1975 et France hors Mayotte à partir de 1990, population totale.
  • Source : Insee, recensements de la population 1975 (sondage au 1/5), 1990 (sondage au 1/4), 1999 à 2019 (exploitations complémentaires).

Figure 1a – Part des femmes résidant en couple, selon l'âge

  • Lecture : en 1990, 80,8 % des femmes résidaient en couple à 35 ans révolus.
  • Champ : France métropolitaine en 1975 et France hors Mayotte à partir de 1990, population totale.
  • Source : Insee, recensements de la population 1975 (sondage au 1/5), 1990 (sondage au 1/4), 1999 à 2019 (exploitations complémentaires).

Depuis 1975, moins de jeunes et plus de seniors vivent en couple

En 1975, 54 % des femmes âgées de 20 à 24 ans et 32 % des hommes vivaient en couple (proportions ), presque toujours en couple marié. En 2019, la configuration est très différente : 25 % des femmes et 14 % des hommes de 20 à 24 ans vivent en couple, et seulement 4 % des femmes et 2 % des hommes de ces âges sont mariés.

 La part des jeunes vivant en couple a été divisée par plus de deux depuis 1975. Cette diminution s’est produite pour l’essentiel entre 1982 et 1999. La montée du chômage et l’allongement des études ont retardé la formation des premières unions cohabitantes [Ouvrir dans un nouvel ongletPrioux, 2003]. La part des femmes de 20 à 24 ans vivant en couple s’est ensuite stabilisée à 30 % dans les années 2000 et celle des hommes a légèrement augmenté, passant de 15 % à 16 %. Le recul de la durée moyenne de scolarisation entre 1997 et 2008, lié à la baisse des redoublements, a pu contribuer à ces évolutions [Ouvrir dans un nouvel ongletLombard, 2022], tandis que la suppression du service militaire en 2001 pourrait en partie expliquer la remontée observée pour les garçons [Ouvrir dans un nouvel ongletRault, Reignier-Loilier, 2015]. Dans les années 2010, la baisse des unions avant 25 ans reprend, peut-être liée à la nouvelle hausse des taux de scolarisation à ces âges [Ouvrir dans un nouvel ongletLombard, 2022] et à la hausse du chômage des jeunes.

Depuis le début du XXe siècle, les seniors vivent de plus en plus souvent en couple, car la baisse régulière de la mortalité a entraîné le recul de l’âge au veuvage [Beaumel, Papon, 2022]. Entre 1999 et 2019, la mortalité des hommes de plus de 70 ans baisse plus fortement que celle des femmes, déjà faible parmi les septuagénaires avant 2000. Le veuvage des femmes diminue donc davantage que celui des hommes, d’autant plus que leurs conjoints sont généralement plus âgés qu’elles. Ainsi, la part des personnes vivant en couple après 70 ans augmente de façon plus marquée pour les femmes : + 10 points en moyenne à 80-89 ans (26 % en 2019 contre 16 % en 1999), et + 5 points pour les hommes (65 % contre 60 %).

Aux âges intermédiaires, la vie en couple est devenue moins fréquente au fil du temps. Entre 1982 et 1999, la diminution a été la plus marquée de 25 à 30 ans, tandis qu’entre 1999 et 2019, elle l’a été de 45 à 65 ans. L’étude par éclaire ces évolutions (encadré).

En 2019, les très diplômés vivent plus souvent en couple que les autres entre 30 et 39 ans

La fréquence de la vie en couple varie selon le niveau de diplôme à tout âge. En 2019, les femmes entre 30 et 50 ans vivent d’autant plus souvent en couple qu’elles sont diplômées (figure 2). Ainsi, entre 30 et 39 ans, en moyenne 62 % des femmes sans diplôme vivent en couple, contre 71 % des bachelières, 75 % des titulaires d’un diplôme de niveau bac+2 à bac+4 et presque autant des femmes les plus diplômées (74 %), ayant au moins un bac+5 (proportions standardisées). Au contraire, après 55 ans, les femmes titulaires d’un CAP ou d’un BEP sont celles qui ont le plus souvent un conjoint. Ainsi, entre 65 à 74 ans, 63 % d’entre elles vivent en couple, contre 56 % de celles qui ont un bac+5 et 53 % de celles qui n’ont pas de diplôme.

Figure 2a – Part des femmes résidant en couple, selon l'âge et le diplôme en 2019

en %
Figure 2a – Part des femmes résidant en couple, selon l'âge et le diplôme en 2019 (en %) - Lecture : en 2019, 70,8 % des femmes âgées de 40 ans ayant au plus le baccalauréat ou un diplôme équivalent vivent en couple.
Âge révolu Sans diplôme CEP, brevet CAP, BEP Bac Bac+2 Bac+3 et Bac+4 Bac+5 ou plus
20 24,5 18,2 22,4 9,5 8,4 ns ns
21 30,7 26,1 31,0 17,3 16,0 11,1 ns
22 36,2 33,7 38,7 25,6 24,6 17,1 12,6
23 40,4 39,4 44,8 34,2 33,6 25,2 20,1
24 44,1 45,7 50,1 42,5 42,4 34,6 27,9
25 47,3 49,5 54,2 49,8 50,3 43,6 36,0
26 50,8 54,2 57,9 55,8 57,0 51,8 43,5
27 52,9 56,8 60,7 60,3 62,5 58,3 50,7
28 55,1 59,7 62,9 63,6 66,6 63,5 56,9
29 56,7 61,2 64,4 66,1 69,9 66,9 62,2
30 58,4 63,2 65,5 68,3 72,1 70,0 66,2
31 59,9 63,7 66,4 69,8 73,6 72,2 69,5
32 60,9 64,7 67,2 70,4 74,7 74,0 71,7
33 61,9 65,3 67,6 71,1 75,5 74,9 73,3
34 62,5 66,0 68,1 71,6 76,0 75,6 74,4
35 63,0 66,6 68,2 72,2 76,0 75,7 75,5
36 63,0 66,3 68,5 72,1 75,9 75,9 76,4
37 62,9 66,9 68,5 72,0 75,8 76,0 76,6
38 62,4 66,0 68,2 71,6 75,5 75,7 76,7
39 62,5 66,4 68,1 71,2 75,0 75,5 76,2
40 62,6 65,7 67,9 70,8 74,3 75,1 76,0
41 62,8 66,1 67,8 70,6 73,7 74,7 75,1
42 63,0 65,3 67,5 70,4 73,0 73,7 74,3
43 62,5 65,1 67,4 69,8 72,4 72,4 73,5
44 62,0 65,0 67,1 69,1 71,6 71,3 72,8
45 61,4 64,8 66,8 68,3 70,7 70,3 72,1
46 60,8 64,6 66,9 67,8 70,1 69,7 70,8
47 60,7 64,1 67,1 67,7 69,1 68,6 69,5
48 60,2 64,5 67,3 67,3 68,5 67,5 68,2
49 60,2 64,6 67,0 67,0 67,6 66,8 67,2
50 60,0 64,9 67,0 66,4 67,3 66,2 66,6
51 60,2 65,1 67,1 66,3 66,7 65,7 66,2
52 60,1 65,6 67,3 66,2 66,5 64,8 65,9
53 60,4 66,1 67,5 66,1 66,2 64,2 65,6
54 60,5 66,6 67,4 66,3 66,0 63,6 65,1
55 60,7 66,8 67,7 66,1 65,8 63,0 64,3
56 60,5 66,5 67,7 66,2 65,4 62,6 63,8
57 60,4 66,2 67,7 65,8 65,2 62,5 62,9
58 60,2 66,1 67,8 65,5 65,0 62,4 62,4
59 60,0 66,3 67,6 64,9 64,9 62,1 61,6
60 59,3 66,2 67,7 64,7 64,5 61,4 60,8
61 58,9 66,1 67,4 64,4 64,4 61,4 60,2
62 58,3 65,7 67,4 63,9 63,9 61,1 59,7
63 58,0 65,6 67,1 63,1 63,6 61,1 59,9
64 57,5 65,1 66,9 62,8 62,8 60,4 59,3
65 57,0 64,6 66,5 62,6 62,3 60,0 59,1
66 56,3 63,7 66,2 62,3 61,7 59,3 58,7
67 55,4 63,0 65,4 61,7 60,8 58,4 57,9
68 54,5 62,5 64,8 60,9 59,9 58,2 56,6
69 53,6 61,8 63,8 60,2 58,9 57,9 55,4
70 52,8 60,9 63,0 59,2 58,8 57,7 54,9
71 51,5 59,8 61,9 58,3 58,0 56,5 54,7
72 50,0 58,4 60,8 57,3 57,0 55,4 54,4
73 48,4 56,7 59,3 56,2 55,2 54,4 53,1
74 46,9 54,9 57,7 54,7 54,1 53,2 51,5
75 45,5 53,0 56,1 53,0 53,7 51,6 49,6
  • ns : non significatif.
  • Notes : les valeurs sont lissées sur trois âges successifs. Le diplôme est le diplôme le plus élevé obtenu, le baccalauréat inclut les diplômes équivalents.
  • Lecture : en 2019, 70,8 % des femmes âgées de 40 ans ayant au plus le baccalauréat ou un diplôme équivalent vivent en couple.
  • Champ : France hors Mayotte, population totale.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019 (exploitation complémentaire).

Figure 2a – Part des femmes résidant en couple, selon l'âge et le diplôme en 2019

  • Notes : les valeurs sont lissées sur trois âges successifs. Le diplôme est le diplôme le plus élevé obtenu, le baccalauréat inclut les diplômes équivalents. Par ailleurs, les courbes des diplômé(e)s de niveau égal à bac+3 ou bac+4 ne sont pas représentées.
  • Lecture : en 2019, 70,8 % des femmes âgées de 40 ans ayant au plus le baccalauréat ou un diplôme équivalent vivent en couple.
  • Champ : France hors Mayotte, population totale.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019 (exploitation complémentaire).

En 2019, entre 30 et 65 ans, les hommes tendent à vivre d’autant plus souvent en couple qu’ils sont diplômés. Ainsi, entre 30 et 39 ans, en moyenne 56 % des hommes sans diplôme vivent en couple, contre 68 % des bacheliers et 72 % des titulaires d’un diplôme de niveau bac+5. Les écarts sont plus modestes parmi les seniors (générations nées avant 1955) : entre 65 et 74 ans, 69 % des hommes sans diplôme vivent en couple, contre 74 % de ceux qui ont au plus le brevet et 78 % de ceux ayant un diplôme supérieur au brevet.

Les femmes très diplômées : les moins en couple avant 2000

Jusqu’aux années 1990, les femmes avaient d’autant plus souvent un conjoint qu’elles étaient peu diplômées, à l’exception des femmes sans diplôme. Ainsi, en 1990, les titulaires du certificat d’études (CEP) résidaient en couple plus souvent que les autres à tout âge. En 1999, entre 30 et 39 ans, c’était le cas des détentrices d’un CAP ou d’un BEP (78 %) et un diplôme plus élevé était encore associé à une conjugalité moins fréquente. En 2009, au contraire, les diplômées d’un premier cycle du supérieur étaient celles qui vivaient le plus en couple entre 30 et 39 ans (76 %). Pour la première fois également, les femmes sans diplôme étaient les moins engagées dans une vie à deux à ces âges (65 %), suivies des titulaires du brevet (68 %). Cette gradation inédite entre niveaux de diplôme se confirme dans les années 2010 et les écarts se renforcent. L’évolution dans les décennies récentes est notamment à relier au développement massif des études supérieures et de l’emploi des femmes (figure 3).

Figure 3a – Part des personnes résidant en couple selon le diplôme à 30-39 ans¹, en 1990 et 2019

en %
Figure 3a – Part des personnes résidant en couple selon le diplôme à 30-39 ans¹, en 1990 et 2019 (en %) - Lecture : en 2019, 56,2 % des hommes de 30 à 39 ans ne possédant aucun diplôme vivent en couple.
Sexe Année de recensement Diplôme le plus élévé obtenu
Sans diplôme CEP, brevet CAP, BEP Bac Bac+2 Supérieur à Bac+2
Femmes 1990 77,0 83,4 82,8 79,5 77,2 72,4
2019 61,7 65,4 67,6 71,1 75,1 74,1
Hommes 1990 66,2 78,0 82,5 80,5 81,0 78,6
2019 56,2 60,0 66,3 67,8 70,9 70,9
  • 1. « Proportions standardisées » : moyennes des proportions par âge détaillé de 30 à 39 ans.
  • Note : le diplôme est le diplôme le plus élevé obtenu, le baccalauréat inclut les diplômes équivalents.
  • Lecture : en 2019, 56,2 % des hommes de 30 à 39 ans ne possédant aucun diplôme vivent en couple.
  • Champ : France hors Mayotte, population totale de 30 à 39 ans en années révolues.
  • Source : Insee, recensements de la population 1990 (sondage au 1/4) et 2019 (exploitations complémentaires).

Figure 3a – Part des personnes résidant en couple selon le diplôme à 30-39 ans¹, en 1990 et 2019

  • 1. « Proportions standardisées » : moyennes des proportions par âge détaillé de 30 à 39 ans.
  • Note : le diplôme est le diplôme le plus élevé obtenu, le baccalauréat inclut les diplômes équivalents.
  • Lecture : en 2019, 56,2 % des hommes de 30 à 39 ans ne possédant aucun diplôme vivent en couple.
  • Champ : France hors Mayotte, population totale de 30 à 39 ans en années révolues.
  • Source : Insee, recensements de la population 1990 (sondage au 1/4) et 2019 (exploitations complémentaires).

Au fil des décennies, les femmes plus diplômées ont peu modifié leurs comportements, au contraire des moins diplômées. Ainsi, entre 1999 et 2019, la proportion de femmes de 30 à 39 ans en couple augmente de 3 points chez les titulaires d’un diplôme de niveau bac+3 ou plus, reste stable pour les titulaires d’un bac+2, mais baisse de 5 points pour les bachelières et de 9 à 11 points pour celles, de moins en moins nombreuses avec l’élévation générale du niveau d’études, n’ayant pas le baccalauréat ou sans diplôme. Dans le même temps, ces dernières ont été nettement plus concernées par la hausse de la monoparentalité : + 6 points pour les femmes de 30 à 39 ans sans diplôme et + 9 points pour les titulaires d’un CAP ou d’un BEP, tandis que la part de mères de famille monoparentale restait stable pour les plus diplômées (au moins bac+3). En 2019, 20 % des femmes pas ou peu diplômées sont mères de famille monoparentale, contre 7 % des femmes ayant au moins un bac+3.

En 2019, les plus diplômées (au moins bac+3) restent, comme auparavant, celles qui résident le plus souvent seules dans leur logement sans conjoint ni enfant à tout âge. Entre 30 et 39 ans, 14 % d’entre elles sont dans ce cas, contre 7 % des femmes ayant du brevet au BEP et 5 % des femmes sans diplôme.

Les comportements de conjugalité des femmes et des hommes se sont rapprochés

Comme pour les femmes, la tendance des hommes à vivre d’autant plus souvent en couple que leur diplôme est élevé s’est installée dans les années 2000 et les écarts se sont accrus dans la décennie suivante (figure 3).

Avant 2000, les disparités entre niveaux de diplôme étaient faibles : en 1990, autour de 80 % des hommes de 30 à 39 ans ayant un diplôme, quel qu’il soit, vivaient en couple. Seuls les hommes sans diplôme se distinguaient, avec un niveau nettement inférieur (66 %). Neuf ans plus tard, en 1999, les peu diplômés (au plus le brevet) étaient, à ces âges, moins souvent en couple (69 %) que les titulaires d’un CAP, d’un BEP, ou plus (autour de 73 %). Entre 1999 et 2019, la fréquence de la vie en couple a très peu baissé parmi les hommes trentenaires ayant au moins un bac+3 (-1 point), contrairement aux hommes sans diplôme (-7 points) ou ayant au plus un CAP ou un BEP (-8 à -9 points). En revanche, la part des hommes vivant seuls (sans conjoint ni enfant) a davantage augmenté pour ces derniers : jusqu’à + 5 points pour les titulaires d’un CAP ou d'un BEP, contre + 1 point pour les plus diplômés (au moins bac+3).

Les comportements de conjugalité des hommes et des femmes selon le diplôme se sont rapprochés au fil des générations. En 2019, entre 30 et 39 ans, la gradation selon le diplôme est ainsi la même pour les femmes et pour les hommes et les écarts selon le diplôme se sont creusés pour les deux sexes. Par ailleurs, comme leurs homologues masculins, les femmes sans diplôme sont désormais celles qui vivent le moins souvent en couple.

La fréquence de la vie en couple ne varie pas selon le diplôme pour les personnes immigrées

Entre 30 et 39 ans, la fréquence de la vie en couple ne varie guère selon le niveau d’études parmi les , et elle a peu évolué depuis 2009. Autour de 74 % des femmes et 67 % des hommes de ces âges vivent en couple en 2019, quel que soit leur niveau de diplôme.

Dans la population non immigrée, la gradation de vie en couple selon le diplôme est forte et les écarts se sont accentués depuis 2009, avec une forte baisse de la conjugalité des personnes sans diplôme. Entre 30 et 39 ans, l’écart entre les titulaires d’un diplôme de niveau bac+2 et les non-diplômés s’élève à 16 points pour les deux sexes en 2009, et à 23 points pour les femmes et 20 points pour les hommes en 2019. C’est parce qu’une forte minorité des personnes sans diplôme sont immigrées que, dans l’ensemble de la population, celles-ci ne sont guère moins en couple en 2019 que les titulaires d’un brevet.

Encadré – Les générations : avant 40 ans, des histoires conjugales proches pour les deux sexes

 À partir des proportions par âge de personnes en couple observées les années de recensement et, avant 1975, des proportions de personnes mariées (sources), l’évolution de la vie en couple peut être analysée non plus seulement année par année, mais aussi génération par génération.

Jusqu’à 65 ans environ, les générations de femmes nées dans les années 1940 ont vécu plus souvent en couple que les suivantes (figure). En effet, elles sont devenues adultes dans les années 1960 et au début des années 1970, période de nuptialité intense et précoce. Parmi les femmes nées en 1949, 76 % vivaient en couple (marié ou non) à 25 ans en 1975. Elles étaient 84 % dans ce cas à 32 ans en 1982. Les proportions de femmes vivant en couple avant 25 ans diminuent dans les générations suivantes. Toutefois, la diminution est plus lente pour celles nées de 1975 à 1987 dont la plupart ont été jeunes adultes dans les années 2000. Elle reprend pour celles nées après 1987 : seules 46 % des femmes nées en 1993 vivent en couple à 25 ans.

Part des femmes mariées ou résidant en couple dans plusieurs générations, selon l'âge et le sexe

Part des femmes mariées ou résidant en couple dans plusieurs générations, selon l'âge et le sexe
Les données de cette figure sont disponibles dans le fichier en téléchargement.

Part des femmes mariées ou résidant en couple dans plusieurs générations, selon l'âge et le sexe

  • Note : pour la génération 1941 jusqu'à 33 ans, et pour la génération 1949 jusqu'à 25 ans, part des personnes mariées ; part des personnes vivant en couple aux âges égaux ou supérieurs et pour les autres générations.
  • Lecture : parmi les femmes nées en 1941, 86,7 % étaient mariées à 33 ans révolus, 84,7 % vivaient en couple à 40 ans révolus.
  • Champ : France métropolitaine (proportions relatives à 1982 ou antérieurs) et France hors Mayotte (proportions relatives à 1990 ou après), population totale.
  • Source : Insee, état civil, recensements de la population 1975 (sondage au 1/5), 1982 et 1990 (sondages au 1/4), 1999 à 2019 (exploitations complémentaires).

La baisse des proportions de vie en couple avant 25 ans a été suivie d’un « rattrapage » partiel au fil des âges, de telle sorte qu’elles varient assez peu d’une génération à l’autre vers 35 ans. Parmi les femmes nées en 1964, 63 % vivaient en couple à 25 ans et 75 % à 34 ans. Parmi celles nées en 1983, 52 % vivaient en couple à 25 ans et 73 % à 35 ans.

Pour les hommes, les évolutions sont proches de celles vécues par les femmes. D’ailleurs, pour les générations 1940 à 1973, l’âge auquel ils résident le plus fréquemment en couple au cours de leur vie (constamment autour de 40 ans) n’est guère supérieur à celui des femmes (vers 35 ans). Cependant, contrairement à elles, la fréquence de leur vie en couple diminue peu après 40 ans : pour les générations nées dans les années 1940, la proportion d’hommes vivant en couple baisse de 6 points entre 40 et 65 ans, contre 20 points environ pour les femmes. Ainsi, pour les hommes, le nombre des mises ou remises en couple à ces âges est proche de celui des séparations (ou veuvages), ce qui n’est pas le cas pour les femmes. Aussi, en 2019, la part des hommes vivant en couple est finalement la plus élevée entre 68 et 75 ans (76 %) : nés dans les années 1940, ils font partie des générations qui ont vécu le plus en couple. Pour les femmes, au contraire, la vie en couple en 2019 est la plus fréquente vers 35 ans (73 %) du fait de la baisse de la conjugalité avec l’âge.

Publication rédigée par :Fabienne Daguet (Insee)

Sources

L’exploitation complémentaire des recensements de la population permet d’étudier les liens entre les personnes résidant habituellement dans le même logement.

Jusqu’en 1999, les recensements étaient réalisés de manière exhaustive tous les six à neuf ans. Depuis 2006, ils cumulent cinq enquêtes annuelles de recensement (EAR) consécutives. L’âge retenu ici est celui des personnes au moment où elles ont été enquêtées (âge révolu) et les résultats par âge portent de ce fait sur cinq générations successives considérées au même âge. Dans cette étude, les résultats par génération à un âge donné portent eux aussi sur plusieurs générations. Par exemple pour la génération 1983 (25 ans en 2009), le calcul inclut la génération 1981 (25 ans à l’EAR 2007) jusqu’à la génération 1985 (25 ans à l’EAR 2011).

Pour les années antérieures à 1975, les proportions de personnes vivant en couple sont approchées par celles des personnes mariées [Beaumel, Papon, 2022], car la vie en couple était rare en dehors du mariage.

Définitions

 Un couple est, dans cette étude, un couple cohabitant, marié ou non, qui partage la même résidence principale. Les proportions de personnes vivant en couple ne renseignent pas sur la fréquence et la durée des unions.

Les proportions de personnes vivant en couple par groupe d’âges et diplôme sont ici standardisées par âge : elles correspondent à la moyenne arithmétique des proportions par âge détaillé. Elles permettent d’effectuer des comparaisons nettes des effets liés aux différences de taille de la population par âge.

Une génération désigne l’ensemble des personnes nées la même année civile.

Un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France.

Pour en savoir plus

Retrouver plus de données en téléchargement.

Beaumel C., Papon S., « La situation démographique en 2020 », Insee Résultats, juillet 2022.

Lombard F., « Ouvrir dans un nouvel ongletL’espérance de scolarisation à 2 ans en France a augmenté d’un an et demi depuis 1985 », Note d’Information n° 22.05, Depp, février 2022.

Couples et familles , Insee Références, édition 2015.

Rault W., Régnier-Loilier A., « Ouvrir dans un nouvel ongletLa première vie en couple : évolutions récentes », Population et sociétés n° 521, Ined, avril 2015.

Daguet F., « Hommes et femmes vivant en couple en 2009, 1999 et aux recensements précédents - TOME1 », Documents de travail n° F1405_tome1, Insee, juin 2014.

Daguet F., « Hommes et femmes vivant en couple en 2009, 1999 et aux recensements précédents - TOME2 », Documents de travail n° F1405_tome2, Insee, juin 2014.

Prioux F., « Ouvrir dans un nouvel ongletL’âge à la première union en France une évolution en deux temps », Population n° 58-4-5, 2003.