Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté · Février 2023 · n° 172

À l’horizon 2070, l’Yonne perdrait 51 000 habitants

En 2070, l’Yonne pourrait compter entre 245 000 et 331 000 habitants, selon les évolutions estimées possibles de la fécondité, de l’espérance de vie et des flux migratoires (figure 1).

Si les tendances démographiques observées se poursuivaient (scénario central), il y aurait 286 000 Icaunais en 2070, soit 51 000 de moins qu’en 2018 (pour comprendre). Le département pourrait perdre 7 % de sa population d’ici 2040 et 15 % d’ici 2070.

Dans le cas d’une espérance de vie et d’une fécondité plus faibles, de flux migratoires moins importants (scénario de population basse), l’Yonne perdrait plus du quart de sa population. Dans le cas inverse où ces indicateurs seraient plus élevés (scénario de population haute), la population diminuerait jusqu’en 2035, pour se stabiliser jusqu’en 2060, avant d’augmenter légèrement. Malgré ces hypothèses plus favorables en termes de niveau de population d’ici 2070, le nombre de résidents dans l’Yonne baisserait malgré tout de 2 % par rapport à 2018.

Depuis 2010, le solde naturel est continûment déficitaire : le nombre des décès l’emporte sur celui des naissances. Il participe à faire baisser la population de 0,2 % par an en moyenne entre 2013 et 2018. La tendance devrait s’accentuer dans les années à venir, en raison de l’arrivée aux âges de forte mortalité de plus en plus de générations nombreuses nées lors du baby-boom, c’est-à-dire entre 1946 et 1975. La contribution du solde naturel à l’évolution démographique pèserait ainsi de plus en plus négativement, jusqu’à -0,8 % par an entre 2050 et 2070.

Le solde migratoire deviendrait de plus en plus excédentaire mais serait loin de compenser le déficit naturel. En effet, avec le vieillissement de la population, le nombre de jeunes de 18 à 25 ans quittant l’Yonne, notamment vers la Côte-d’Or, baisserait. À l’inverse, celui des personnes de 30 à 65 ans arrivant dans le département, notamment de Seine-et-Marne, augmenterait.

Le vieillissement de la population, général en France, toucherait également l’Yonne. En 2040, selon le scénario central, le département gagnerait 21 000 personnes de 65 ans ou plus par rapport à 2018. Ces seniors représenteraient alors près d’un tiers de la population (figure 3).

L’Yonne compte 106 habitants de 65 ans ou plus pour 100 jeunes de moins de 20 ans en 2018. Ce serait 173 pour 100 en 2040 et 196 pour 100 à l’horizon 2070, soit deux fois plus de personnes âgées que de jeunes.

Le nombre de personnes de 75 ans ou plus progresserait particulièrement vite, de 63 % d’ici 2070. Ces personnes sont fréquemment touchées par la perte d’autonomie. Les besoins de prises en charge pourraient alors augmenter de manière importante. Par rapport à 2018, l’Yonne pourrait ainsi compter 58 000 personnes de 75 ans ou plus d’ici 2040, et même 62 000 d’ici 2070.

Dans le même temps, la population de 20 à 64 ans, essentiellement active, serait moins nombreuse. Cela pourrait renforcer les difficultés à pourvoir des emplois. Cette classe d’âge perdrait 28 000 personnes d’ici 2040, pour atteindre 153 000 habitants. L’Yonne compterait au fil du temps davantage d’habitants en âge d’être inactifs et moins de personnes présentes sur le marché du travail. En 2018, elle compte 45 seniors pour 100 habitants de 20 à 64 ans. Ce ratio atteindrait 66 pour 100 en 2040 et même 72 pour 100 en 2070.