Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté · Février 2023 · n° 171

La Saône-et-Loire pourrait compter 477 000 habitants à l’horizon 2070

En 2070, la Saône-et-Loire pourrait compter entre 405 000 et 553 000 habitants, selon les différents scénarios probables de fécondité, d’espérance de vie et de flux migratoires (figure 1).

Si les tendances démographiques observées récemment se poursuivaient (scénario central), 477 000 personnes résideraient en Saône-et-Loire en 2070, soit 75 000 habitants de moins qu’en 2018 (-14 %) (pour comprendre). La population diminuerait ainsi en moyenne de 0,3 % par an jusqu’en 2070, un rythme comparable à celui de l’ensemble de la Bourgogne-Franche-Comté. La Saône-et-Loire perdrait son statut de département le plus peuplé de la région, au profit de la Côte-d’Or et du Doubs.

Dans l’hypothèse où la fécondité et l’espérance de vie seraient plus élevées et les migrations vers le département plus importantes (scénario population haute), la population de Saône-et-Loire resterait relativement stable d’ici 2070. À l’inverse, dans l’hypothèse où ces trois paramètres seraient moins élevés (scénario de population basse), le département perdrait 147 000 habitants.

Le solde naturel est déficitaire depuis la fin des années 1990 : le nombre de décès l’emporte sur celui des naissances (figure 2). Ce déficit devrait s’accentuer à l’avenir, porté par l’arrivée aux âges de forte mortalité de davantage de générations du baby-boom, nées entre 1946 et 1975. Sa contribution à l’évolution démographique pèserait de plus en plus négativement, jusqu’à -0,7 % en 2050 pour ensuite rester stable jusqu’en 2070.

Excédentaire depuis le début des années 2000, le solde migratoire irait croissant mais serait loin de compenser le déficit naturel. Avec le vieillissement de la population, le nombre de personnes âgées arrivant en Saône-et-Loire augmenterait, tandis que le nombre de jeunes de moins de 30 ans quittant le département, notamment pour la Côte-d’Or, baisserait.

Après la Nièvre, la Saône-et-Loire est le département de la région dont la population est la plus âgée. Elle le resterait en 2040. La moyenne d’âge s’établit à 45 ans en 2018 et atteindrait 49 ans en 2040, selon le scénario central.

Sur cette période, la Saône-et-Loire gagnerait 37 600 habitants âgés de 65 ans ou plus. Ils représenteraient 34 % de la population en 2040 (figure 3).

Le département compte 118 seniors pour 100 jeunes de moins de 20 ans en 2018. Ce ratio augmenterait jusqu’à 189 en 2040 et 207 pour 100 en 2070. À cette date, les personnes de 65 ans ou plus seraient donc deux fois plus nombreuses que les habitants de moins de 20 ans. L’âge moyen de la population atteindrait 51 ans.

La population âgée de 75 ans ou plus, souvent en perte d’autonomie, augmenterait particulièrement vite dans le département. Elle représenterait 20 % de la population en 2040 et 23 % en 2070, contre 13 % en 2018. De 69 300 en 2018, le nombre de personnes de 75 ans ou plus atteindrait 104 000 en 2040 et 109 000 en 2070.

Avec le vieillissement de la population, en 2040, la Saône-et-Loire pourrait compter 246 000 habitants de 20 à 64 ans (essentiellement des actifs), soit 44 000 de moins qu’en 2018. Ces catégories d’âges pèseraient de moins en moins dans la population, en particulier face aux seniors, généralement à la retraite. La Saône-et-Loire compte 49 seniors pour 100 habitants de 20 à 64 ans en 2018. Ce ratio atteindrait 73 pour 100 en 2040 et 77 pour 100 en 2070.