Insee Flash Guyane · Janvier 2023 · n° 165

En 2021, la population continue d’augmenter en Guyane avec plus de naissances et de décès

Au 1^er janvier 2022, la population guyanaise est estimée à 296 058 habitants, soit une hausse de 1,8 % en un an. En dix ans, la population a gagné 56 400 habitants, soit une hausse annuelle moyenne de 2,1 %. En 2021, la croissance de la population guyanaise reste fondée sur un solde naturel très excédentaire (+ 6 762). En effet, les naissances sont bien plus nombreuses que les décès (figure 1). La jeunesse de la population soutient à la fois un fort taux de natalité et un faible taux de mortalité.

En revanche le solde migratoire, c’est-à-dire la différence entre le nombre d’arrivées et le nombre de départs du territoire, est négatif (- 1 418). Il contribue à contenir le dynamisme démographique guyanais. D’un côté, le territoire reste attractif en particulier vis-à-vis des populations jeunes des pays voisins. Mais, d’un autre côté, de nombreux jeunes Guyanais quittent la région à la recherche d’un premier emploi ou pour poursuivre des études.

En 2021, le rythme des naissances reste soutenu en Guyane avec 8 127 naissances (figure 2). Après un léger fléchissement en 2020, elles repartent à la hausse avec 135 naissances de plus (+ 1,7 %). La population guyanaise est jeune : près de la moitié a moins de 25 ans et seulement 10 % des habitants ont plus de 60 ans (figure 3). De plus, l'indicateur conjoncturel de fécondité reste élevé. Il est de 3,5 enfants par femme en 2021 contre 3,7 en 2020. C’est plus qu’en Guadeloupe (2,1), qu’en Martinique (1,9) et qu’en France métropolitaine (1,8). Combiné à un nombre important de femmes en âge de procréer, il en résulte un fort taux de natalité. Ce dernier se situe à 27,7 ‰, le plus élevé des régions françaises, après Mayotte(34,0 ‰). En France métropolitaine ce taux est de 10,7 ‰. Durant la dernière décennie, la hausse des naissances est davantage marquée pour les mères de nationalité haïtienne (figure 4). Celles-ci donnent naissance à un enfant sur cinq en Guyane en 2021 (22 %), contre un sur huit en 2011 (12 %). La part des naissances de mères surinamaises se maintient sur la période et représente une naissance sur cinq (22 %).

En Guyane, l’âge moyen de la mère à l’accouchement reste identique à celui de 2020 (29 ans). Les femmes accouchent en moyenne plus tôt qu’aux Antilles (30 ans) ou qu’en France métropolitaine (31 ans). La tendance au recul de l’âge moyen à l’accouchement est généralisée. Quelle que soit la région, les femmes qui accouchaient vingt ans auparavant avaient entre un an et demi et deux ans de moins en moyenne. En 2021, 325 bébés sont nés de mères mineures en Guyane contre 281 en 2020, soit 4,0 % des naissances. Les naissances issues de mères mineures sont moins fréquentes à la Réunion (1,6 %), en Guadeloupe et en Martinique (moins de 1 %). En France métropolitaine elles ne représentent que 0,3 % des naissances.

En 2021, 3 259 interruptions volontaires de grossesse (IVG) sont réalisées en Guyane, soit 84 de moins qu’en 2020. La Guyane est la région française avec le taux de recours à l’IVG le plus élevé (43,1 interruptions pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans) après la Guadeloupe (43,3 ‰) alors qu’il est de 14,9 ‰ en France métropolitaine. Ce taux a augmenté de 12 points entre 2016 et 2021 en Guyane.

Après la baisse observée en 2020, le nombre de décès repart à la hausse (figure 5). En 2021, 1 365 personnes domiciliées en Guyane sont décédées, soit 375 de plus qu’en 2020. La pandémie de Covid-19 explique une grande partie de cette augmentation. La quatrième vague durant l’été 2021 a davantage touché les Antilles françaises et la Guyane. Néanmoins, la jeunesse de sa population assure à la Guyane le plus faible taux de mortalité (4,7 ‰) des régions de France derrière Mayotte (3,9 ‰). Comme dans les autres Départements et Régions d’Outre-Mer, le taux de mortalité masculin guyanais (6,0 ‰) est relativement plus élevé que celui des femmes (3,7 ‰). Dans les régions de France métropolitaine, l’écart est plus réduit.

Conséquence de la hausse des décès, l’espérance de vie à la naissance recule nettement en 2021. Elle passe de 77,0 ans en 2020 à 72,7 ans pour les hommes et de 83,4 ans à 80,0 ans pour les femmes. L’écart entre les deux sexes se creuse un peu plus passant de 6,4 ans en 2020 à 7,3 ans en 2021. Il est plus élevé qu’en France métropolitaine (6,1 ans).

La mortalité infantile reste à un niveau élevé en Guyane : en 2021, 65 nourrissons sont décédés avant leur premier anniversaire, soit 8,2 décès pour 1 000 enfants nés vivants. Ce taux est plus de deux fois supérieur à celui de la France métropolitaine (3,5 ‰). Si la mortalité infantile demeure dans les Drom supérieure à celle de France métropolitaine, c’est en Guyane, en Guadeloupe (8,1 ‰) et à Mayotte (8,8 ‰) que les taux de décès d’enfants avant leur premier anniversaire sont les plus élevés. Ils sont un peu moins élevés en Martinique (7,2 ‰) et à la Réunion (6,7 ‰). En Guyane, des conditions socio-économiques moins favorables et des facteurs de risques plus importants (suivi des grossesses plus tardif, accès moindre aux soins périnataux) peuvent expliquer cette mortalité infantile élevée.