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Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes · Décembre 2022 · n° 113
Insee Flash Auvergne-Rhône-AlpesLa croissance démographique de la région ralentit mais reste soutenue

Aude Lécroart, Bruno Roy (Insee)

Au 1er janvier 2020, la région Auvergne-Rhône-Alpes compte un peu plus de 8 millions d’habitants. Elle est la deuxième région la plus peuplée de France. Sa croissance démographique se poursuit depuis 2014 avec une évolution de + 0,5 % en moyenne par an, au-dessus du niveau national. Ce rythme ralentit cependant, comme dans les autres régions métropolitaines, sous l’effet du vieillissement de la population mais surtout en raison d’une moindre attractivité résidentielle. Si le nombre d’habitants continue d’augmenter fortement en Haute-Savoie, dans l’Ain et dans le Rhône, il diminue dans le Cantal et l’Allier. La croissance démographique ralentit davantage dans les espaces ruraux.

Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes
No 113
Paru le :Paru le29/12/2022

Au 1er janvier 2020, 8 079 000 personnes habitent en Auvergne-Rhône-Alpes, soit 12 % de la population métropolitaine. Elle reste toujours la deuxième région la plus peuplée de France après l’Île-de-France et ses 12 millions d’habitants. Elle devance la Nouvelle-Aquitaine et les Hauts-de-France (autour de 6 millions d’habitants chacune).

Entre 2014 et 2020 (encadré), la région a gagné 43 000 habitants en moyenne par an, soit la population d’une ville comme Bourg-en-Bresse. Sa croissance annuelle moyenne sur ces six années est soutenue (+ 0,5 %). Elle est supérieure à la moyenne nationale (+ 0,3 %) mais inférieure aux régions de Corse (+ 1,0 %), d’Occitanie (+ 0,7 %) et des Pays de la Loire (+ 0,6 %). La hausse de la population régionale résulte quasiment autant des excédents naturel et migratoire (respectivement + 0,3 % et + 0,2 %).

Un rythme de croissance démographique qui s’atténue

Sur la période 2014-2020, même si la croissance reste soutenue, le ralentissement démographique se poursuit (figure 1), en lien avec le vieillissement de la population. Ce constat est identique dans les autres régions, exception faite de Provence-Alpes-Côte d’Azur qui maintient son rythme de croissance. L’excédent des naissances sur les décès () diminue légèrement sur la période récente. Le solde naturel d’Auvergne-Rhône-Alpes (+ 0,3 %) reste cependant le deuxième plus élevé de France métropolitaine, loin derrière l’Île-de-France (+ 0,8 %). La région attire par ailleurs toujours plus d’habitants qu’elle n’en voit partir, mais moins qu’auparavant : l’érosion du contribue un peu plus au ralentissement de la croissance (+ 0,2 %).

Globalement, entre les périodes 2009-2014 et 2014-2020, la croissance démographique ralentit ou baisse partout dans la région, sauf dans le Puy-de-Dôme où elle se maintient.

Figure 1Évolution de la population sur les périodes 2009-2014 et 2014-2020 par département et contributions des soldes naturel et migratoire

Évolution de la population sur les périodes 2009-2014 et 2014-2020 par département et contributions des soldes naturel et migratoire
Population Taux de variation annuel moyen (%)
de la population dû au solde naturel dû au solde migratoire
2009 2014 2020 2009-2014 2014-2020 2009-2014 2014-2020 2009-2014 2014-2020
Ain 588 853 626 127 657 856 1,2 0,8 0,5 0,3 0,8 0,5
Allier 343 046 343 062 335 628 0,0 -0,4 -0,3 -0,4 0,3 0,1
Ardèche 313 578 322 381 329 325 0,6 0,4 0,0 -0,2 0,6 0,6
Cantal 148 380 146 618 144 379 -0,2 -0,3 -0,5 -0,7 0,2 0,4
Drôme 482 984 499 159 517 709 0,7 0,6 0,3 0,2 0,3 0,4
Isère 1 197 038 1 243 597 1 277 513 0,8 0,4 0,6 0,4 0,2 0,0
Loire 746 115 757 305 768 508 0,3 0,2 0,3 0,1 0,0 0,1
Haute-Loire 223 122 226 565 227 489 0,3 0,1 -0,1 -0,2 0,4 0,3
Puy-de-Dôme 629 416 644 216 661 852 0,5 0,5 0,1 0,0 0,3 0,4
Rhône 1 708 671 1 801 885 1 883 437 1,1 0,7 0,8 0,7 0,3 0,0
Métropole de Lyon 1 284 927 1 354 476 1 416 545 1,1 0,7 0,9 0,8 0,2 -0,1
Conseil départemental du Rhône 423 744 447 409 466 892 1,1 0,7 0,5 0,4 0,6 0,4
Savoie 411 007 426 924 439 750 0,8 0,5 0,4 0,2 0,4 0,3
Haute-Savoie 725 794 783 127 835 206 1,5 1,1 0,6 0,5 0,9 0,5
Auvergne-Rhône-Alpes 7 518 004 7 820 966 8 078 652 0,8 0,5 0,4 0,3 0,4 0,2
France métropolitaine 62 465 709 64 027 784 65 269 154 0,5 0,3 0,4 0,2 0,1 0,1
  • Note : les taux de variation sont arrondis au plus près de leurs valeurs réelles. La somme des taux dus aux soldes naturel et migratoire peut être de fait légèrement différente du taux de variation de la population.
  • Source : Insee, recensements de la population 2009, 2014 et 2020.

La Haute-Savoie et l’Ain restent les départements les plus dynamiques

Les départements les plus dynamiques se situent dans la partie est de la région (figure 2). Entre 2014 et 2020, la hausse de la population est la plus forte en Haute-Savoie (+ 1,1 %), devant l’Ain et le Rhône. Elle se place au cinquième rang des départements métropolitains durant cette période, derrière la Loire-Atlantique, la Gironde, la Haute-Garonne et l’Hérault (+ 1,2 % pour chacun). Toutefois, les départements ayant les plus fortes progressions de la région font partie de ceux dont la croissance ralentit le plus. C’est notamment le cas du Rhône, la Métropole de Lyon attirant moins de nouveaux habitants.

Figure 2Évolution annuelle moyenne de la population entre 2014 et 2020

(en %)
Évolution annuelle moyenne de la population entre 2014 et 2020 ((en %))
Code Libellé Évolution annuelle moyenne
01 Ain 0,8
02 Aisne -0,3
03 Allier -0,4
04 Alpes-de-Haute-Provence 0,4
05 Hautes-Alpes 0,1
06 Alpes-Maritimes 0,2
07 Ardèche 0,4
08 Ardennes -0,6
09 Ariège 0,2
10 Aube 0,2
11 Aude 0,4
12 Aveyron 0,1
13 Bouches-du-Rhône 0,3
14 Calvados 0,2
15 Cantal -0,3
16 Charente -0,1
17 Charente-Maritime 0,5
18 Cher -0,5
19 Corrèze -0,1
21 Côte-d'Or 0,1
22 Côtes-d'Armor 0,2
23 Creuse -0,6
24 Dordogne -0,1
25 Doubs 0,3
26 Drôme 0,6
27 Eure 0,0
28 Eure-et-Loir -0,1
29 Finistère 0,2
2A Corse-du-Sud 1,0
2B Haute-Corse 1,0
30 Gard 0,3
31 Haute-Garonne 1,2
32 Gers 0,1
33 Gironde 1,2
34 Hérault 1,2
35 Ille-et-Vilaine 0,9
36 Indre -0,6
37 Indre-et-Loire 0,2
38 Isère 0,4
39 Jura -0,1
40 Landes 0,7
41 Loir-et-Cher -0,2
42 Loire 0,2
43 Haute-Loire 0,1
44 Loire-Atlantique 1,2
45 Loiret 0,3
46 Lot 0,1
47 Lot-et-Garonne -0,1
48 Lozère 0,1
49 Maine-et-Loire 0,3
50 Manche -0,2
51 Marne -0,1
52 Haute-Marne -0,8
53 Mayenne 0,0
54 Meurthe-et-Moselle 0,0
55 Meuse -0,8
56 Morbihan 0,5
57 Moselle 0,1
58 Nièvre -0,9
59 Nord 0,0
60 Oise 0,2
61 Orne -0,5
62 Pas-de-Calais -0,1
63 Puy-de-Dôme 0,5
64 Pyrénées-Atlantiques 0,5
65 Hautes-Pyrénées 0,1
66 Pyrénées-Orientales 0,6
67 Bas-Rhin 0,5
68 Haut-Rhin 0,2
69 Rhône 0,7
70 Haute-Saône -0,3
71 Saône-et-Loire -0,1
72 Sarthe -0,1
73 Savoie 0,5
74 Haute-Savoie 1,1
75 Paris -0,6
76 Seine-Maritime 0,0
77 Seine-et-Marne 0,6
78 Yvelines 0,3
79 Deux-Sèvres 0,0
80 Somme -0,1
81 Tarn 0,3
82 Tarn-et-Garonne 0,6
83 Var 0,7
84 Vaucluse 0,2
85 Vendée 0,8
86 Vienne 0,2
87 Haute-Vienne -0,2
88 Vosges -0,5
89 Yonne -0,4
90 Territoire de Belfort -0,5
91 Essonne 0,5
92 Hauts-de-Seine 0,3
93 Seine-Saint-Denis 0,9
94 Val-de-Marne 0,5
95 Val-d'Oise 0,6
971 Guadeloupe -0,7
972 Martinique -1,0
973 Guyane 2,1
974 La Réunion 0,4
  • Source : Insee, recensements de la population 2014 et 2020.

Figure 2Évolution annuelle moyenne de la population entre 2014 et 2020

  • Source : Insee, recensements de la population 2014 et 2020.

Sur la période 2014-2020, la hausse de population de l’Ardèche, de la Haute-Loire, du Puy-de-Dôme et de la Drôme est principalement liée à l’arrivée de nouveaux habitants. L’Ardèche et la Haute-Loire compensent ainsi leur déficit naturel. À l’inverse, dans l’Isère et le Rhône, la croissance démographique est assurée uniquement par l’excédent des naissances sur les décès.

L’Allier et le Cantal perdent des habitants. Leur déficit naturel est très prononcé, notamment dans le Cantal, en lien avec la structure plus âgée de leur population. Dans ce dernier, ce constat est en partie compensé par une attractivité résidentielle plus élevée. Enfin, dans la Loire et en Savoie, les soldes naturel et migratoire contribuent de façon comparable à l’évolution de la population.

Une croissance portée par les naissances en milieu urbain et par les migrations au sein de l’espace rural

La croissance de la population a davantage ralenti dans l’ que dans l’ par rapport à la période 2009-2014.

Sur la période 2014-2020, la population urbaine s’accroît un peu plus vite que dans l’espace rural (+ 0,6 % par an en moyenne contre + 0,4 %), grâce notamment aux ceintures urbaines (+ 0,8 % par an), dont les soldes naturel et migratoire sont positifs. La croissance dans les grands centres urbains est également soutenue (+ 0,6 % par an), mais uniquement en raison de leur excédent naturel. À l’inverse, les petites villes attirent de nouveaux habitants, et présentent globalement un faible solde naturel (figure 3).

Figure 3Variation des soldes naturel et migratoire selon le type d'espace entre 2014 et 2020

(en %)
Variation des soldes naturel et migratoire selon le type d'espace entre 2014 et 2020 ((en %))
Répartition de la population 2020 Taux de variation annuel moyen dû
au solde naturel au solde migratoire
Urbain 65,4 0,5 0,1
Grands centres urbains 30,4 0,7 -0,1
Urbain de densité intermédiaire 34,9 0,3 0,3
Centres urbains intermédiaires 15,5 0,2 0,2
Petites villes 4,5 0,1 0,4
Ceintures urbaines 15,0 0,3 0,5
Rural 34,6 0,1 0,4
Bourgs ruraux 15,3 0,0 0,5
Rural à habitat dispersé 16,6 0,2 0,3
Rural à habitat très dispersé 2,7 -0,4 0,1
Ensemble 100,0 0,3 0,2
  • Source : Insee, recensements de la population 2014 et 2020.

Dans l’espace rural, où la population est en moyenne plus âgée, le solde naturel est bien plus faible (+ 0,1 %) que dans l’urbain (+ 0,5 %). Mais les arrivées compensent plus que les départs. Au sein de cet espace, la population augmente dans les bourgs ruraux et dans les communes à habitat dispersé (+ 0,5 %), où la croissance est davantage portée par le solde migratoire. À l’inverse, elle diminue de 0,2 % par an dans les communes à habitat très dispersé, sous l’effet du déficit des naissances.

Encadré - le choix des périodes d’évolution de la population

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant cinq ans) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2014‑2020) doivent donc être analysées avec un pas de six ans. Dans le présent document, les comparaisons sont donc basées sur une période de six ans pour la plus récente (2014‑2020) et une période de cinq ans (2009‑2014) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire apparent et du solde naturel sur ces périodes de durées différentes n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle.

Les recensements de population se déroulent en janvier‑février. Ainsi, le solde naturel de la période 2014‑2020 n’est pas affecté par la crise sanitaire liée à la Covid‑19.

Publication rédigée par :Aude Lécroart, Bruno Roy (Insee)

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès domiciliés (comptabilisés dans la commune de résidence).

Le solde migratoire apparent, ici appelé « solde migratoire », est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période considérée. Il est estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel.

La grille communale de densité permet de classer les communes en fonction du nombre d’habitants et de la répartition de ces habitants sur leur territoire. Plus la population est concentrée et nombreuse, plus la commune est considérée comme dense. Elle permet de distinguer sept types de communes :

  • les communes densément peuplées ou grands centres urbains ;
  • les communes de densité intermédiaire (centres urbains intermédiaires, ceintures urbaines, petites villes) ;
  • les communes rurales (bourgs ruraux, rural à habitat dispersé, rural à habitat très dispersé).

Pour en savoir plus

« La région franchit le seuil des 8 millions d’habitants », Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes n° 95, décembre 2021.

« La croissance démographique s’atténue dans presque toutes les régions entre 2014 et 2020 », Insee Focus n° 282, décembre 2022.