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Insee Flash Corse · Décembre 2022 · n° 74
Insee Flash CorseEn Corse, 343 700 habitants au 1er janvier 2020

Isabelle Tourtin Battini, Antonin Bretel (Insee)

Au 1er janvier 2020, la Corse compte 343 700 habitants, soit une croissance moyenne annuelle de 1,0 % sur les six dernières années. L’île est la région de France métropolitaine où la population augmente le plus fortement. La dynamique démographique insulaire est tirée exclusivement par l’apport migratoire, le solde naturel étant déficitaire. Les aires d’attraction des villes (AAV) d’Ajaccio, Bastia et Calvi se distinguent par un essor de population plus fort que dans les autres AAV régionales.

Insee Flash Corse
No 74
Paru le :Paru le29/12/2022

343 700 habitants au 1er janvier 2020

Au 1er janvier 2020, 343 700 habitants résident en Corse. Avec 19 500 personnes supplémentaires depuis 2014, la population augmente de 1,0 % par an en moyenne. Cette croissance démographique est trois fois supérieure à celle de France métropolitaine (+ 0,3 %). La Corse est ainsi la plus dynamique des régions devant l’Occitanie (+ 0,7 %) et les Pays-de-la-Loire (+ 0,6 %).

Le département de la Haute-Corse reste le plus peuplé. Il totalise 182 885 habitants contre 160 815 en Corse-du-sud. Pour autant, la population évolue au même rythme au cours des six dernières années (+ 1,0 %) dans les deux départements. Leur croissance démographique les positionne à la sixième et septième position derrière l’Héraut, la Gironde, la Loire-Atlantique, la Haute-Garonne (1,2 %) et la Haute-Savoie (1,1 %) (figure 1).

Figure 1Taux de variation annuel de la population entre 2014 et 2020 par département

en %
Taux de variation annuel de la population entre 2014 et 2020 par département (en %)
Code département Libellé département Taux de variation annuel moyen de la population entre 2014 et 2020
01 Ain 0,8
02 Aisne -0,3
03 Allier -0,4
04 Alpes-de-Haute-Provence 0,4
05 Hautes-Alpes 0,1
06 Alpes-Maritimes 0,2
07 Ardèche 0,4
08 Ardennes -0,6
09 Ariège 0,2
10 Aube 0,2
11 Aude 0,4
12 Aveyron 0,1
13 Bouches-du-Rhône 0,3
14 Calvados 0,2
15 Cantal -0,3
16 Charente -0,1
17 Charente-Maritime 0,5
18 Cher -0,5
19 Corrèze -0,2
21 Côte-d'Or 0,1
22 Côtes-d'Armor 0,2
23 Creuse -0,6
24 Dordogne -0,1
25 Doubs 0,3
26 Drôme 0,6
27 Eure 0,0
28 Eure-et-Loir -0,1
29 Finistère 0,2
2A Corse-du-Sud 1,0
2B Haute-Corse 1,0
30 Gard 0,3
31 Haute-Garonne 1,2
32 Gers 0,1
33 Gironde 1,2
34 Hérault 1,2
35 Ille-et-Vilaine 0,9
36 Indre -0,6
37 Indre-et-Loire 0,2
38 Isère 0,4
39 Jura -0,1
40 Landes 0,7
41 Loir-et-Cher -0,2
42 Loire 0,2
43 Haute-Loire 0,1
44 Loire-Atlantique 1,2
45 Loiret 0,3
46 Lot 0,1
47 Lot-et-Garonne -0,1
48 Lozère 0,1
49 Maine-et-Loire 0,3
50 Manche -0,2
51 Marne -0,1
52 Haute-Marne -0,8
53 Mayenne 0,0
54 Meurthe-et-Moselle 0,0
55 Meuse -0,8
56 Morbihan 0,5
57 Moselle 0,1
58 Nièvre -0,9
59 Nord 0,0
60 Oise 0,2
61 Orne -0,5
62 Pas-de-Calais -0,1
63 Puy-de-Dôme 0,5
64 Pyrénées-Atlantiques 0,5
65 Hautes-Pyrénées 0,1
66 Pyrénées-Orientales 0,6
67 Bas-Rhin 0,5
68 Haut-Rhin 0,2
69 Rhône 0,7
70 Haute-Saône -0,3
71 Saône-et-Loire -0,1
72 Sarthe -0,1
73 Savoie 0,5
74 Haute-Savoie 1,1
75 Paris -0,6
76 Seine-Maritime 0,0
77 Seine-et-Marne 0,6
78 Yvelines 0,3
79 Deux-Sèvres 0,0
80 Somme -0,1
81 Tarn 0,3
82 Tarn-et-Garonne 0,6
83 Var 0,7
84 Vaucluse 0,2
85 Vendée 0,8
86 Vienne 0,2
87 Haute-Vienne -0,2
88 Vosges -0,5
89 Yonne -0,4
90 Territoire de Belfort -0,5
91 Essonne 0,5
92 Hauts-de-Seine 0,3
93 Seine-Saint-Denis 0,9
94 Val-de-Marne 0,5
95 Val-d'Oise 0,6
  • Source : Insee, recensements de la population 2014 et 2020.

Figure 1Taux de variation annuel de la population entre 2014 et 2020 par département

  • Source : Insee, recensements de la population 2014 et 2020.

L’essor de la population insulaire repose uniquement sur un excédentaire (+ 3 500 habitants par an depuis 2014). L’arrivée de nouveaux habitants contribue ainsi à une croissance de la population de + 1,04 % en moyenne annuelle en Corse, devant l’Occitanie (0,7 %) et la Nouvelle-Aquitaine (0,6 %).

En revanche, le déficit naturel freine ce dynamisme : l’île enregistre plus de décès que de naissances depuis 2013. La variation démographique due au est donc négative sur l’île (- 0,07 % par an au cours des six dernières années) alors qu’elle est positive en France métropolitaine (+ 0,2 %). Seules la Bourgogne-Franche-Comté et la Nouvelle-Aquitaine ont également un nombre de décès supérieur à celui des naissances.

Les aires d’Ajaccio, Bastia et Calvi très dynamiques

Parmi les sept , celles d’Ajaccio, Bastia et Calvi sont les plus dynamiques (figure 2). Leur population croît plus fortement qu’en moyenne régionale.

Cependant, les aires d’Ajaccio et de Bastia qui abritent chacune un tiers de la population insulaire, portent la croissance en volume. Au cours des six dernières années, huit habitants supplémentaires sur dix résident dans ces territoires.

Figure 2Taux de variation annuel de la population dans les aires d’attraction des villes corses entre 2014 et 2020

en %
Taux de variation annuel de la population dans les aires d’attraction des villes corses entre 2014 et 2020 (en %)
Code aire d’attraction des villes Libellé aire d’attraction des villes Taux de variation annuel moyen de la population entre 2014 et 2020
098 AAV de Ajaccio 1,3
104 AAV de Bastia 1,2
298 AAV de Porto-Vecchio 0,2
414 AAV de Corte 0,3
430 AAV de Calvi 1,3
495 AAV de L'Île-Rousse 0,3
540 AAV de Propriano 0,4
30_2A Commune hors attraction des pôles (Corse-du-Sud) 0,5
30_2B Commune hors attraction des pôles (Haute-Corse) 0,5
  • Source : Insee, recensements de la population 2014 et 2020.

Figure 2Taux de variation annuel de la population dans les aires d’attraction des villes corses entre 2014 et 2020

  • Source : Insee, recensements de la population 2014 et 2020.

D’une part, dans l’AAV d’Ajaccio, la population augmente davantage dans les communes péri-urbaines où le déficit naturel marqué est compensé par un excédent migratoire supérieur. Au sein de cette couronne, 71 % des nouveaux habitants résidaient déjà en Corse et parmi eux 44 % sont d’anciens ajacciens.

D’autre part, la population de l’AAV de Bastia évolue également du fait de l’apport migratoire, le solde naturel étant nul (autant de naissances que de décès). Cet excédent migratoire est plus important encore dans la ville pôle qui tire la croissance démographique de l’aire. Parmi ces néo-bastiais, 57 % habitaient déjà en Corse, dont la moitié dans la couronne périphérique bastiaise.

Enfin, dans l’AAV de Calvi, le dynamisme démographique est porté à la fois par un solde migratoire excédentaire (+ 0,8 %) mais aussi par un solde naturel positif important dans la ville pôle (+ 0,6 %). En périphérie, l’essor démographique repose uniquement sur un apport migratoire plus important (+ 1,3 %).

Une croissance démographique plus modérée dans les autres aires

La population augmente plus lentement qu’en moyenne régionale entre 2014 et 2020 dans les aires de Porto-Vecchio (+ 0,2 %), de Corte (+ 0,3 %), d’Île-Rousse (+ 0,3 %) et de Propriano (+ 0,4 %). Ces quatre territoires rassemblent 15 % de la population insulaire.

La population de l’aire de Porto-Vecchio est celle qui augmente le moins durant la période. Pourtant, cette AAV est la seule dans laquelle le solde naturel est positif dans la ville centre comme en périphérie. Le solde migratoire déficitaire de la ville pôle (- 1,5 %) ralentit la croissance démographique du territoire. Néanmoins, les communes de la couronne accueillent des nouveaux habitants à un rythme soutenu (+ 1,1 %).

Dans les autres AAV, dont celle de Corte en particulier, le solde naturel est négatif et le solde migratoire est plus faible qu’en moyenne régionale aussi bien dans la ville pôle qu’en périphérie. Dans l’aire d’Île-Rousse, l’excédent de décès sur les naissances ralentit l’essor démographique, la commune pôle enregistre de surcroît plus de départs que d’arrivées de population. Dans l’aire de Propriano, seules les communes de la couronne ont un solde naturel négatif, celles du centre ayant un solde nul. Cependant, l’apport migratoire est globalement inférieur de moitié à la moyenne régionale.

Enfin, les communes situées hors des aires d’attraction des villes accueillent 1 350 nouveaux résidents en six ans. Leur essor démographique est deux fois moins élevé qu’en moyenne régionale. Ces 104 communes représentent 14 % de la population de l’île en 2020. Ce sont pour la plupart de petites communes rurales éloignées des bassins d’emplois, des équipements et des services, et donc moins attractives (solde migratoire de + 0,7 %). Mais surtout, le déficit des naissances sur les décès freine leur évolution.

Figure 3Répartition de la population dans les aires d’attraction des villes corses au 1er janvier 2020.

Répartition de la population dans les aires d’attraction des villes corses au 1er janvier 2020.
Libellé de l’espace Catégorie de communes Nombre de communes Population au 1er janvier 2020 Part de la population insulaire (%) Taux de variation annuel moyen entre 2014 et 2020 (en %)
Total dû au solde naturel dû au solde migratoire
Aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants
Aire d’Ajaccio 79 117 405 34,1 1,3 -0,1 1,4
dont Pôle 1 72 647 21,1 1,0 -0,1 1,1
dont Couronne 78 44 758 13,0 1,7 -0,2 1,9
Aire de Bastia 93 112 990 32,9 1,2 0,0 1,2
dont Pôle 1 48 296 14,1 1,8 0,0 1,9
dont Couronne 92 64 694 18,8 0,8 0,1 0,7
Aires de moins de 50 000 habitants
Aire de Porto-Vecchio 10 22 601 6,6 0,2 0,4 -0,2
dont Pôle 1 11 040 3,2 -0,9 0,6 -1,5
dont Couronne 9 11 561 3,4 1,3 0,2 1,1
Aire de Corte 34 12 772 3,7 0,3 -0,3 0,6
dont Pôle 1 7 549 2,2 0,4 -0,1 0,6
dont Couronne 33 5 223 1,5 0,0 -0,6 0,7
Aire de Calvi 15 12 517 3,6 1,3 0,2 1,0
dont Pôle 1 5 766 1,7 1,3 0,6 0,8
dont Couronne 14 6 751 2,0 1,2 -0,1 1,3
Aire d’Île-Rousse 12 9 122 2,7 0,3 -0,3 0,5
dont Pôle 1 3 224 0,9 -0,6 -0,4 -0,2
dont Couronne 11 5 898 1,7 0,8 -0,2 1,0
Aire de Propriano 13 7 477 2,2 0,4 -0,2 0,6
dont Pôle 2 4 559 1,3 0,4 0,0 0,5
dont Couronne 11 2 918 0,8 0,3 -0,5 0,7
Hors aires d’attraction des villes 104 48 817 14,2 0,5 -0,3 0,7
Total Corse 360 343 701 100,0 1,0 -0,1 1,0
  • Note : la somme des variations ne correspond pas toujours au total en raison des arrondis.
  • Source : Insee, recensements de la population 2014 et 2020.
Publication rédigée par :Isabelle Tourtin Battini, Antonin Bretel (Insee)

Pour comprendre

Les populations légales de toutes les collectivités territoriales et circonscriptions administratives françaises sont publiées par décret au Journal Officiel. Elles prennent effet au 1er janvier 2023.

Établies chaque année – loi du 27 février 2002 – les populations légales sont prises en compte pour l’application de dispositions législatives, réglementaires et financières relatives à l’organisation des communes et à la vie quotidienne de celles-ci.

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant les cinq prochaines années) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement.

La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2014-2020) doivent donc être analysées avec un pas de six ans.

Sources

Cette étude repose sur les « populations légales » issues des recensements de la population réalisés par l’Insee, en partenariat avec les communes. Le solde naturel est calculé à partir des données de l’état civil.

Définitions

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre qui en sont sorties au cours de la période considérée. Dans cette étude, il s’agit d’un solde apparent estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire.

Le solde naturel est la différence entre le nombre des naissances et le nombre de décès domiciliés (comptabilisés au lieu de résidence). On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire.

Une aire d’attraction des villes (AAV) est composée d’un pôle, défini à partir de critères de population et d’emploi, et d’une couronne constituée des communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. Au sein du pôle, la commune la plus peuplée est appelée la commune-centre. Cette approche fonctionnelle de la ville permet d’étudier les disparités territoriales selon deux dimensions : la taille de l’aire et la distinction entre centre et périphérie.

Pour en savoir plus

Bonnefont M., « Trois confinements aux effets différents mais une natalité régionale qui se redresse en 2021 », Insee Flash Corse no 71, octobre 2022.

Huyssen A., Malleville R., « Le déficit naturel continue de se creuser en Corse », Insee Analyses Corse no 32, mars 2021.

Huyssen A., Malleville R., « En Corse, 86 % de la population vit dans l’aire d’attraction d’une ville », Insee Flash Corse no 54, octobre 2020.

Brutel C. « La croissance démographique s’atténue dans presque toutes les régions entre 2014 et 2020 », Insee Focus no 282, décembre 2022.