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Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté · Décembre 2022 · n° 105
Insee Analyses Bourgogne-Franche-ComtéEntre 2000 et 2020, la création de richesse dans la région est durement affectée par les crises

Fabrice Loones, Xavier Monchois, Marie-France Pialle (Insee)

Conséquence de la crise sanitaire, le PIB de la Bourgogne-Franche-Comté diminue de 7 % entre 2019 et 2020. Durant les deux dernières décennies, la région enregistre la plus faible croissance économique de province. Dépendante de l'industrie, elle a été particulièrement exposée aux crises des années 2000. Elle souffre également d’un déficit d’activités à haute valeur ajoutée et certains secteurs porteurs au niveau national y sont moins implantés. Par ailleurs, la démographie régionale est peu favorable à la croissance économique.

Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté
No 105
Paru le :Paru le08/12/2022

Une production régionale de richesse par habitant parmi les plus faibles

Indicateur central pour mesurer la création de richesse, le produit intérieur brut (PIB) de la Bourgogne-Franche-Comté s’élève à 76 milliards d’euros en 2020, soit un niveau proche de celui du Luxembourg (figure 1). Rapporté à la population, il permet de comparer la production de richesse entre les territoires. Le PIB par habitant s'élève à 27 000 € en Bourgogne-Franche-Comté, soit un niveau inférieur de 7 % (- 2 200 euros) à celui de la moyenne de province. Vingt ans auparavant, ils étaient quasi-équivalents. Il se situe désormais au 11e rang des régions métropolitaines devant la Corse et les Hauts-de-France, contre le 8e rang en 2000.

En dépit de quelques limites, l’analyse des évolutions du PIB et de ses composantes permet d’identifier les dynamiques économiques, démographiques et sociales qui contribuent à la croissance des régions.

Les PIB régionaux en valeur (en euros courants) sont estimés par ventilation de la valeur ajoutée nationale en fonction des salaires versés dans les établissements régionaux. Cette estimation peut sous-évaluer le PIB de Bourgogne-Franche-Comté du fait de sa structure d’emploi relativement peu qualifiée. Les établissements industriels, dont l’intensité capitalistique est élevée mais la masse salariale plus faible, y sont davantage présents qu’ailleurs. De plus, les revenus des habitants travaillant en dehors du territoire ne sont pas directement pris en compte, comme les salaires des frontaliers travaillant en Suisse. Avec la libre circulation des personnes et l'assouplissement des règles concernant l'accès à l'emploi en Suisse, leur nombre a plus que triplé depuis 2000 passant de 13 000 à 42 000 en 2022.

En outre, pour analyser la croissance, un PIB régional en volume est calculé à partir du PIB en valeur en neutralisant l’évolution des prix. En l’absence d’indice de prix régionaux, le même indice de prix par grand secteur d’activité est utilisé pour chaque région de métropole. Les prix sont supposés évoluer de manière identique sur tout le territoire. En pratique, cette hypothèse peut ne pas être vérifiée pour certains secteurs dont les prix n’évoluent pas au même rythme dans toutes les régions. C’est particulièrement le cas pour le secteur agricole dont les productions sont très spécifiques d’une région à l’autre.

Figure 1Produit intérieur brut en 2020 (en valeur)

Produit intérieur brut en 2020 (en valeur)
PIB (en millions d’euros) Part en France métropolitaine (en %) PIB par emploi (en euros) PIB par habitant (en euros)
Bourgogne-Franche-Comté 75 600 3,3 69 800 27 000
France de province 1 547 400 68,5 72 900 29 200
France métropolitaine 2 257 500 100,0 81 700 34 500
  • Source : Insee, comptes régionaux base 2014, estimations d’emplois et de population.

La crise sanitaire de 2020 occasionne un net repli du PIB régional

Entre 2019 et 2020, le PIB régional diminue de 7 % en volume. Ce recul brutal de la croissance suite à la crise sanitaire liée à la Covid-19 est dans la moyenne des régions de province. Il provient principalement de la contraction de l’activité des secteurs de l’hébergement-restauration (- 38 %), du transport et de la logistique (- 19 %) et de la construction (- 15 %). Fortement impactés par les restrictions sanitaires, ces trois secteurs contribuent pour plus du quart à la baisse en volume de la valeur ajoutée régionale. Le secteur de la fabrication des matériels de transport est également en retrait (- 27 %).

Au-delà de ce choc atypique, la richesse régionale décroche progressivement de la moyenne de province entre 2000 et 2019.

Figure 2Évolution annuelle moyenne des PIB régionaux en volume entre 2000 et 2019

(en %/an)
Évolution annuelle moyenne des PIB régionaux en volume entre 2000 et 2019 ((en %/an))
Région Évolution du PIB régional en volume entre 2000 et 2019
Auvergne-Rhône-Alpes + 1,5
Bourgogne-Franche-Comté + 0,3
Bretagne + 1,4
Centre-Val de Loire + 0,5
Corse + 2,3
Grand Est + 0,3
Hauts-de-France + 0,9
Île-de-France + 1,6
Normandie + 0,5
Nouvelle-Aquitaine + 1,3
Occitanie + 1,9
Pays-de-la-Loire + 1,5
Provence-Alpes-Côte d'Azur + 1,5
France de province + 1,2
France métropolitaine + 1,3
  • Source : Insee, comptes régionaux base 2014.

Figure 2Évolution annuelle moyenne des PIB régionaux en volume entre 2000 et 2019

  • Source : Insee, comptes régionaux base 2014.

De 2000 à 2019, la région enregistre la plus faible croissance économique de province

De 2000 à 2019, le PIB de Bourgogne-Franche-Comté augmente en moyenne de 0,3 % par an en volume, soit quatre fois moins qu’en France de province (+ 1,2 %). Il s’agit de la plus faible croissance économique des régions de province (figure 2). Le poids de la région dans l’ensemble de la richesse métropolitaine recule de 0,7 point, passant de 4,0 % en 2000 à 3,3 % en 2019.

L’évolution du PIB par habitant de la région sur longue période suit la même tendance. Son rythme de croissance est trois fois plus faible qu’en province. La Bourgogne-Franche-Comté et le Grand Est sont les régions dont la hausse du PIB par habitant est la plus modeste.

Cette faible croissance du PIB par habitant s’explique principalement par une progression moins importante du PIB par emploi (figure 3). Ce dernier est aussi appelé productivité apparente du travail. Il reflète la structure d’activité régionale et la productivité de l’emploi de chaque secteur. Le tissu productif régional est très dépendant de l’industrie en relative décroissance, alors que la création de richesse des vingt dernières années est avant tout portée par le tertiaire marchand. Ainsi, en 2019, le PIB par emploi de la région atteint 72 600 €, soit 5 % de moins qu’en province. L’écart n’était que de 1 % en 2000.

La croissance économique de la région pâtit également de la dynamique démographique défavorable, avec un vieillissement marqué de la population. Durant les deux dernières décennies, la population en âge de travailler et le nombre d’emplois diminuent dans la région alors qu’ils progressent en moyenne en France de province.

Ces effets négatifs sur la création de richesse sont pour partie compensés par des évolutions structurelles du marché du travail. En 2019, trois quarts des personnes en âge de travailler sont actives (en emploi ou au chômage) dans la région, en hausse de 5 points par rapport à 2000. Comme dans les autres régions, les réformes successives allongeant la durée de cotisation pour la retraite à taux plein entraînent une augmentation du taux d’activité, principalement celui des seniors. Cette progression limite la baisse du nombre d’actifs dans la région.

Figure 3Évolution en volume du PIB et du PIB par emploi entre 2000 et 2020

(base 100 en 2000)
Évolution en volume du PIB et du PIB par emploi entre 2000 et 2020 ((base 100 en 2000))
PIB – Bourgogne-Franche-Comté PIB – France de province PIB par emploi - Bourgogne-Franche-Comté PIB par emploi - France de province
2000 100,0 100,0 100,0 100,0
2001 101,1 102,1 100,8 100,9
2002 101,3 103,0 100,8 100,9
2003 101,2 104,1 100,9 101,8
2004 103,9 107,4 103,6 104,6
2005 103,5 108,9 103,2 105,4
2006 105,0 111,8 104,1 106,9
2007 107,8 113,9 106,3 107,6
2008 107,6 113,7 107,2 108,1
2009 103,3 110,5 104,5 105,9
2010 102,2 111,3 103,3 105,9
2011 104,6 114,5 105,4 108,5
2012 102,0 114,3 103,9 108,3
2013 101,6 114,6 103,5 107,9
2014 102,9 115,7 105,6 109,1
2015 102,9 116,8 105,7 109,7
2016 102,5 117,7 105,1 109,7
2017 105,2 120,4 106,8 110,8
2018 106,2 122,3 108,0 111,9
2019 106,4 124,2 107,8 112,1
2020 98,6 114,8 101,2 104,5
  • Source : Insee, comptes régionaux base 2014, estimations d’emplois.

Figure 3Évolution en volume du PIB et du PIB par emploi entre 2000 et 2020

  • Source : Insee, comptes régionaux base 2014, estimations d’emplois.

Les crises des années 2000 pèsent davantage sur la région

Durant les vingt dernières années, le déficit de croissance en Bourgogne-Franche-Comté résulte d’une plus forte sensibilité aux crises, combinée à une activité économique moins dynamique en période de croissance (figure 4 et encadré).

L’écart de croissance entre la région et la France de province se creuse dès le début des années 2000. De 2000 à 2008, le PIB régional augmente en moyenne de 0,9 % par an en volume contre 1,6 % en province. Suite à l’effondrement de la bulle internet et aux conséquences des attentats du 11 septembre 2001, la croissance française ralentit au début des années 2000. À partir de 2004, la région profite moins du rebond économique associé à la consommation des ménages et à l’investissement des entreprises.

Sur cette période, la baisse de l’emploi, rapporté à la population active occupée, freine davantage la croissance régionale que celle de la province. L’attractivité diminue avec un nombre croissant de Bourguignons-Francs-Comtois allant travailler en dehors de la région. Ils créent ainsi de la richesse pour d’autres territoires bien que ces emplois représentent aussi une source de revenus consommés localement. Les territoires situés aux franges de la région sont particulièrement concernés par ce phénomène. Les opportunités d’emploi de la Suisse et des régions francilienne et lyonnaise attirent chaque année de plus en plus d’actifs de la région.

En Bourgogne-Franche-Comté, l’écart de croissance entre la région et la France de province s’accentue avec la crise financière de 2008. C’est la région dont le PIB décroît le plus sur cette période. Cette crise provoque une récession mondiale, mais sa propagation au sein des économies régionales est très variable. Les régions les plus industrielles sont ainsi les plus pénalisées. Entre 2008 et 2013, le PIB par emploi de la région diminue en volume de 0,7 % alors qu’il reste stable en province. Cette baisse s’accompagne d’une hausse du chômage dont le taux reste toutefois inférieur à la province. Les régions de l'ouest et du sud de la France retrouvent leur niveau d’activité d’avant-crise dès 2011, contrairement à celles du quart nord-est, régions plus industrielles.

Figure 4Décomposition de l’évolution en volume du PIB par habitant

Évolution (en %/an)
Décomposition de l’évolution en volume du PIB par habitant (Évolution (en %/an)) - Lecture : entre 2013 et 2019, le PIB par habitant augmente en volume de 0,9 % par an dans la région, contre 1,0 % en province. Le PIB en volume par emploi contribue pour 0,7 point à cette croissance dans la région, contre 0,6 point en province.
Période Territoire PIB par emploi Attractivité Situation du marché du travail Taux d’activité Effet démographique PIB par habitant
2000-2008 Bourgogne-Franche-Comté + 0,9 - 0,7 + 0,1 + 0,4 - 0,1 + 0,6
France de province + 1,0 - 0,6 + 0,2 + 0,4 + 0,0 + 0,9
2008-2013 Bourgogne-Franche-Comté - 0,7 - 0,1 - 0,4 + 0,4 - 0,4 - 1,2
France de province + 0,0 + 0,1 - 0,5 + 0,5 - 0,4 - 0,3
2013-2019 Bourgogne-Franche-Comté + 0,7 + 0,4 + 0,0 + 0,2 - 0,5 + 0,9
France de province + 0,6 + 0,5 + 0,0 + 0,3 - 0,4 + 1,0
2000-2019 Bourgogne-Franche-Comté + 0,4 - 0,2 - 0,1 + 0,4 - 0,3 + 0,2
France de province + 0,6 - 0,1 + 0,0 + 0,4 - 0,2 + 0,6
  • Lecture : entre 2013 et 2019, le PIB par habitant augmente en volume de 0,9 % par an dans la région, contre 1,0 % en province. Le PIB en volume par emploi contribue pour 0,7 point à cette croissance dans la région, contre 0,6 point en province.
  • Source : Insee, comptes régionaux base 2014, estimations d’emplois et de population.

Figure 4Décomposition de l’évolution en volume du PIB par habitant

  • Lecture : entre 2013 et 2019, le PIB par habitant augmente en volume de 0,9 % par an dans la région, contre 1,0 % en province. Le PIB en volume par emploi contribue pour 0,7 point à cette croissance dans la région, contre 0,6 point en province.
  • Source : Insee, comptes régionaux base 2014, estimations d’emplois et de population.

Une démographie peu favorable à la croissance économique dès le début des années 2010

La Bourgogne-Franche-Comté renoue avec la croissance à partir de 2013. Sur la période 2013-2019, le PIB en volume de la région augmente de 0,8 % par an contre + 1,4 % en province. Avec les régions Normandie, Centre-Val de Loire et Grand Est, cette croissance est l’une des plus faibles de province. L’écart de croissance économique continue de se creuser en raison notamment d’une démographie peu favorable. Toutefois, contrairement aux années 2000, le PIB par emploi progresse au même rythme que la province sur cette période (+ 0,7 % par an).

En Bourgogne-Franche-Comté, la démographie pèse en fait sur la croissance dès le début des années 2010. En 2019, les personnes en âge de travailler représentent 60 % de la population régionale. Cette population est en recul à un rythme nettement plus élevé qu’au niveau national. Cette baisse s’explique principalement par l’arrivée des premières générations de baby-boomers aux âges de la retraite et par les difficultés de la région à attirer ou à retenir les étudiants et jeunes actifs.

La région souffre toujours d’un déficit d’activités à haute valeur ajoutée

En 2019, la somme des valeurs ajoutées des activités de production de biens et services représente 90 % du PIB en volume dans la région. Pour la majorité des secteurs, la valeur ajoutée progresse moins vite dans la région qu’en province. En particulier, l’appareil productif régional demeure moins spécialisé dans les activités à haute valeur ajoutée.

En 2019, la part des emplois des cadres des fonctions métropolitaines (conception-recherche, commerce interentreprises, gestion, culture-loisir et prestations intellectuelles) est une des plus faibles de province (6,3 % soit 2 points de moins que la province). Or, ces emplois stratégiques sont mieux rémunérés et créent ainsi davantage de richesse pour les territoires. Ces professions sont souvent concentrées dans les grandes métropoles, ce qui explique une représentation plus faible de ces emplois « stratégiques » dans la région.

L’inertie du secteur industriel rend la reprise économique plus lente dans la région. De tradition industrielle, 18 % de la valeur ajoutée régionale provient de ce secteur en 2019, soit 2 points de plus qu’en province. Entre 2013 et 2019, la valeur ajoutée de ce secteur augmente trois fois moins vite qu’en province (figure 5). Après des années de crise, la valeur ajoutée du secteur de la fabrication de matériels de transport évolue de façon positive (+ 1,5 % par an) bien que légèrement inférieure à celle de province. Les valeurs ajoutées de l’industrie agroalimentaire et de la fabrication d’autres produits industriels (textile, chimique, pharmaceutique et métallurgique) sont aussi en hausse, respectivement + 1,5 % et + 0,9 %.

Figure 5Évolution annuelle moyenne en volume de la valeur ajoutée des secteurs d'activités entre 2013 et 2019

Évolution annuelle moyenne en volume de la valeur ajoutée des secteurs d'activités entre 2013 et 2019 - Lecture : entre 2013 et 2019, la valeur ajoutée de l’industrie progresse de 0,3 % par an en Bourgogne-Franche-Comté, trois fois moins qu’en province (+ 0,9 %). Ce secteur possède un indice de spécificité de 111 en 2019, signifiant que son poids dans la valeur ajoutée régionale y est plus important qu’en province.
Secteur Taux de croissance annuel moyen (en %/an) Part du secteur dans la valeur ajoutée de Bourgogne-Franche-Comté en 2019 (en %) Indice de spécificité en 2019
Bourgogne-Franche-Comté France de province
Agriculture, sylviculture et pêche + 0,8 + 1,8 3,6 148,4
Industrie + 0,3 + 0,9 18,1 111,0
Construction - 0,8 - 0,1 5,9 92,0
Commerce, transport, hébergement et restauration + 1,0 + 1,5 17,3 98,6
Services aux entreprises et information-communication + 2,6 + 3,1 11,0 77,3
Autres services marchands - 0,1 + 0,8 18,1 99,0
Tertiaire non marchand + 0,5 + 0,9 25,9 104,8
Total + 0,6 + 1,2 100,0 100,0
  • Note : en dessous de la bissectrice, la croissance réelle de la valeur ajoutée dans la région est plus faible que celle de la France de province. En bleu, le poids du secteur dans la valeur ajoutée est plus faible en Bourgogne-Franche-Comté qu'en province. En gris, ce poids est équivalent. En rouge, il est plus élevé dans la région.
  • Lecture : entre 2013 et 2019, la valeur ajoutée de l’industrie progresse de 0,3 % par an en Bourgogne-Franche-Comté, trois fois moins qu’en province (+ 0,9 %). Ce secteur possède un indice de spécificité de 111 en 2019, signifiant que son poids dans la valeur ajoutée régionale y est plus important qu’en province.
  • Source : Insee, comptes régionaux base 2014.

Figure 5Évolution annuelle moyenne en volume de la valeur ajoutée des secteurs d'activités entre 2013 et 2019

  • Note : en dessous de la bissectrice, la croissance réelle de la valeur ajoutée dans la région est plus faible que celle de la France de province. En bleu, le poids du secteur dans la valeur ajoutée est plus faible en Bourgogne-Franche-Comté qu'en province. En gris, ce poids est équivalent. En rouge, il est plus élevé dans la région.
  • Lecture : entre 2013 et 2019, la valeur ajoutée de l’industrie progresse de 0,3 % par an en Bourgogne-Franche-Comté, trois fois moins qu’en province (+ 0,9 %). Ce secteur possède un indice de spécificité de 111 en 2019, signifiant que son poids dans la valeur ajoutée régionale y est plus important qu’en province.
  • Source : Insee, comptes régionaux base 2014.

Le tertiaire marchand génère une richesse plus faible dans la région

Représentant près de la moitié de la valeur ajoutée régionale en 2019, le secteur tertiaire marchand est le moteur principal de la croissance économique. Comme dans les années 2000, sa valeur ajoutée augmente deux fois moins vite dans la région qu’en province (+ 0,9 % par an entre 2013 et 2019). Le poids de ce secteur demeure plus réduit dans la région. En particulier, le secteur « Information et communication », dont le poids dans la richesse est relativement faible, progresse deux fois moins vite dans la région qu’en province (+ 2,2 % par an contre + 4,8 %). Toutefois, les activités scientifiques et techniques et les services de soutien aux entreprises qui contribuent pour un dixième à la valeur ajoutée régionale, évoluent de façon identique qu’en province (+ 2,6 % par an).

Les activités des administrations publiques, de l’enseignement et de la santé représentent un quart de la valeur ajoutée régionale en 2019. Moins sensible aux crises, ce secteur fournit un soutien à l’activité lors des chocs économiques. Entre 2013 et 2019, la croissance de la valeur ajoutée du secteur est moins importante qu’en province, respectivement + 0,5 % et + 0,9 %. Plus généralement, les activités présentielles (construction, commerce, hébergement-restauration, etc.) sont moins stimulées par la demande intérieure dans la région, du fait de dynamismes démographique et touristique moins soutenus.

Encadré - Décomposition du PIB par habitant

Le PIB par habitant est considéré comme un indicateur de la richesse détenue par les habitants. Les différences régionales de PIB par habitant peuvent être éclairées en prenant en compte deux indicateurs, le PIB par emploi et l’emploi par habitant au lieu de travail.

Ce dernier, appelé aussi taux global d’emploi, peut se décomposer en quatre facteurs :

  • L’« attractivité » rapporte le nombre d’emplois offerts dans la région à la population active occupée (PAO) qui y réside. Il indique la capacité du territoire à fournir du travail à sa population, mais aussi à attirer des travailleurs résidant hors de la région ;
  • La « situation du marché du travail » rapporte la population active occupée à la population active (actifs occupés et chômeurs résidents du territoire) (PA) ;
  • Le « taux d’activité » rapporte le nombre d’actifs de la région à l’ensemble de la population résidente en âge de travailler (PEAT) ;
  • L’« effet démographique » rapporte la population en âge de travailler à la population totale. Un ratio élevé et en croissance est favorable à la création de richesse.
PIB/habitant=(PIB/emploi)*(emploi/PAO)*(PAO/PA)*(PA/PEAT)*(PEAT/habitant)
Publication rédigée par :Fabrice Loones, Xavier Monchois, Marie-France Pialle (Insee)

Sources

Les PIB régionaux et leurs composantes sectorielles sont établis en base 2014 en cohérence avec les comptes nationaux et en conformité avec le Système européen des Comptes 2010.

En particulier, les valeurs ajoutées des entreprises sont régionalisées en fonction de la répartition de leurs masses salariales localisées à l’établissement.

Les données 2019 sont semi-définitives et celles de 2020 sont provisoires. La décomposition du taux global d’emploi suivant les différents facteurs socio-démographiques est issue des enquêtes de recensement de la population.

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