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Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur · Novembre 2022 · n° 84
Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'AzurLa population croîtrait lentement pour atteindre un pic vers 2050

Julie Argouarc’h, Anton Monsef (Insee)

Si les tendances démographiques récentes se poursuivaient, la population augmenterait légèrement en Provence-Alpes-Côte d’Azur jusqu’en 2050, grâce à un excédent des installations dans la région sur les départs. Elle dépasserait 5,2 millions d’habitants à cette date, en hausse de 175 000 personnes par rapport à 2018, avant de commencer à diminuer progressivement pendant les deux décennies suivantes.

Cette baisse résulterait d’un affaiblissement des naissances et d’une hausse des décès induite par le vieillissement de la population. Dès 2050, 30 % des habitants seraient âgés de 65 ans ou plus contre 23 % aujourd’hui. Jusqu’en 2050, la croissance serait soutenue par les départements du Var et des Bouches-du-Rhône. Mais à partir de 2060, tous les départements de Provence-Alpes-Côte d’Azur verraient leur population diminuer, les installations dans la région ne compensant plus le solde naturel négatif.

Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur
No 84
Paru le :Paru le24/11/2022

Jusqu’en 2050, la population continuerait de croître lentement

À l’horizon 2050, la population de Provence-Alpes-Côte d’Azur se situerait autour de 5 230 000 habitants si les tendances démographiques récentes se poursuivaient (méthode), soit un surcroît de 175 000 personnes par rapport à 2018. Dans ce scénario dit « central » (méthode), les paramètres démographiques de la région évolueraient parallèlement à ceux de la France. Les risques de décès par sexe et âge diminueraient au même rythme que sur la décennie 2010. Le national serait excédentaire de 70 000 habitants par an. Dans la région, la fécondité se stabiliserait à 1,9 enfant par femme, les gains d’espérance de vie à la naissance seraient d’environ 0,4 année pour les femmes et 1,3 année pour les hommes à horizon 2050 et le solde des installations sur les départs resterait excédentaire pour toutes les classes d’âge.

Sous ces hypothèses, la population de Provence-Alpes-Côte d’Azur croîtrait de 0,1 % par an en moyenne entre 2018 et 2050, soit quatre fois moins vite qu’entre 2013 et 2018 (+ 0,4 % par an). La croissance de la population faiblirait progressivement avant de se stabiliser : elle serait de 0,2 % par an entre 2018 et 2030, puis de 0,1 % entre 2030 et 2040, et nulle sur la décennie suivante.

Entre 2050 et 2070, la population diminuerait très légèrement

Entre 2050 et 2070, la population commencerait à décroître, de moins de 0,1 % par an en moyenne. Après avoir atteint un pic vers 2050, elle diminuerait ainsi de 60 000 personnes, pour atteindre 5 170 000 habitants à l’horizon 2070. Au niveau national, la population commencerait à décroître plus tôt, à partir de 2044 : le solde migratoire ne compenserait alors plus le qui apparaîtrait en 2035, date à partir de laquelle le nombre de décès deviendrait supérieur au nombre de naissances (Pour en savoir plus). Ce retournement de tendance arriverait plus tard dans la région grâce aux échanges de population avec les autres régions et l’étranger. Sur la période 2018-2050, la région aurait la croissance démographique la plus faible des régions avoisinantes, mais elle serait plus élevée qu’en moyenne en France métropolitaine (figure 1).

Deux scénarios alternatifs au scénario central, l’un dit de « population basse », l’autre de « population haute », ont également été modélisés (encadré). Ils correspondent à une modification des hypothèses de fécondité, de mortalité et de migration et permettent d’illustrer l’effet d’évolutions possibles des comportements démographiques sur la structure et la taille de la population à moyen et long terme. En 2050, la population de la région s’élèverait respectivement à 4 900 000 et 5 600 000 habitants dans les scénarios « population basse » et « population haute » (méthode).

Figure 1Évolution de la population selon différents scénariosEn Provence-Alpes-Côte d’Azur et en France métropolitaine

en base 100 en 2013
Évolution de la population selon différents scénarios (en base 100 en 2013)
Année Scénario central Provence-Alpes-Côte d’Azur Population basse Provence-Alpes-Côte d’Azur Population haute Provence-Alpes-Côte d’Azur Scénario central France métropolitaine Population basse France métropolitaine Population haute France métropolitaine Évolution moyenne de la population entre 2013 et 2018, Provence-Alpes-Côte d’Azur Évolution moyenne de la population entre 2013 et 2018, France métropolitaine
2013 100,0 100,0
2014 100,4 100,4
2015 100,8 100,7
2016 101,2 101,1
2017 101,6 101,4
2018 102,0 102,0 102,0 101,8 101,8 101,8 102,0 101,8
2019 102,3 102,3 102,2 102,0 102,0 102,0
2020 102,5 102,5 102,5 102,2 102,3 102,2
2021 102,7 102,7 102,7 102,4 102,5 102,4
2022 102,9 102,8 103,0 102,6 102,5 102,6
2023 103,1 103,0 103,3 102,8 102,6 103,0
2024 103,4 103,1 103,7 103,0 102,7 103,3
2025 103,6 103,3 104,0 103,2 102,8 103,7
2026 103,8 103,3 104,4 103,4 102,8 104,1
2027 104,0 103,4 104,8 103,6 102,8 104,4
2028 104,2 103,4 105,1 103,8 102,8 104,8
2029 104,4 103,3 105,5 103,9 102,7 105,2
2030 104,5 103,3 105,9 104,1 102,6 105,6
2031 104,7 103,2 106,3 104,2 102,5 106,1
2032 104,8 103,0 106,7 104,4 102,3 106,5
2033 104,9 102,9 107,0 104,5 102,2 106,9
2034 105,0 102,7 107,4 104,6 102,0 107,3
2035 105,1 102,6 107,8 104,7 101,8 107,7
2036 105,2 102,4 108,1 104,8 101,6 108,1
2037 105,2 102,2 108,5 104,8 101,3 108,5
2038 105,3 101,9 108,8 104,9 101,1 108,9
2039 105,3 101,7 109,2 104,9 100,8 109,2
2040 105,4 101,5 109,5 105,0 100,5 109,6
2041 105,4 101,2 109,9 105,0 100,2 110,0
2042 105,4 100,9 110,2 105,0 99,9 110,3
2043 105,5 100,7 110,5 105,0 99,6 110,6
2044 105,5 100,4 110,9 105,0 99,3 111,0
2045 105,5 100,1 111,2 105,0 98,9 111,3
2046 105,5 99,8 111,5 105,0 98,6 111,6
2047 105,5 99,5 111,8 104,9 98,2 111,9
2048 105,5 99,3 112,1 104,9 97,8 112,2
2049 105,5 99,0 112,4 104,8 97,5 112,5
2050 105,5 98,7 112,7 104,8 97,1 112,8
2051 105,5 98,4 113,0 104,7 96,7 113,0
2052 105,5 98,0 113,3 104,6 96,3 113,3
2053 105,5 97,7 113,6 104,5 95,9 113,6
2054 105,4 97,4 113,9 104,4 95,5 113,8
2055 105,4 97,0 114,2 104,3 95,0 114,1
2056 105,3 96,7 114,4 104,2 94,6 114,3
2057 105,3 96,3 114,7 104,1 94,1 114,6
2058 105,2 95,9 115,0 104,0 93,7 114,8
2059 105,1 95,6 115,2 103,9 93,2 115,1
2060 105,0 95,2 115,5 103,7 92,7 115,3
2061 105,0 94,8 115,8 103,6 92,2 115,6
2062 104,9 94,4 116,1 103,5 91,7 115,9
2063 104,8 93,9 116,4 103,3 91,2 116,1
2064 104,7 93,5 116,7 103,2 90,7 116,4
2065 104,7 93,1 117,0 103,1 90,2 116,7
2066 104,6 92,7 117,4 103,0 89,7 117,1
2067 104,5 92,3 117,7 102,9 89,2 117,4
2068 104,5 91,9 118,1 102,8 88,8 117,7
2069 104,4 91,5 118,4 102,6 88,3 118,1
2070 104,4 91,1 118,8 102,5 87,8 118,4
  • Sources : Insee, recensements de population, Omphale 2022, scénarios central, population haute, population basse.

Figure 1Évolution de la population selon différents scénariosEn Provence-Alpes-Côte d’Azur et en France métropolitaine

  • Sources : Insee, recensements de population, Omphale 2022, scénarios central, population haute, population basse.

Un solde naturel négatif dès le milieu des années 2020

Dans les trois scénarios envisagés, le cumulé entre 2018 et 2050 serait négatif en Provence-Alpes-Côte d’Azur (figure 2). En effet, à partir du milieu des années 2020, les décès seraient annuellement plus nombreux que les naissances. L’arrivée aux âges de forte mortalité des générations du baby-boom ne serait pas compensée par la dynamique des naissances. En particulier, dans le scénario central, le nombre de femmes âgées de 25 à 39 ans, tranche d’âge la plus féconde, diminuerait sensiblement, passant sous la barre des 400 000 au milieu des années 2050, contre 447 000 en 2018. Ainsi, le déficit naturel cumulé s’élèverait à 327 000 entre 2018 et 2050 puis à 357 000 entre 2050 et 2070. Dans toutes les régions de France métropolitaine, à l’exception de l’Île-de-France, les soldes naturels cumulés seraient négatifs sur ces mêmes périodes.

Contrairement aux dynamiques des dernières décennies, la croissance de la population entre 2018 et 2050 reposerait exclusivement sur les flux migratoires avec le reste du territoire et l’étranger. Mais ensuite, le solde migratoire, différence entre le nombre de personnes s’installant dans la région et le nombre de celles qui la quittent, ne compenserait plus le déficit naturel.

Figure 2Évolution annuelle moyenne de la population en Provence-Alpes-Côte d’Azur et contribution des soldes naturel et migratoire

Évolution annuelle moyenne de la population en Provence-Alpes-Côte d’Azur et contribution des soldes naturel et migratoire - Lecture : en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la population a augmenté de 0,4 % par an en moyenne entre 2013 et 2018, dont 0,2 point dû au solde migratoire (différence entre les installations dans la région et les départs vers l’extérieur) et 0,2 point dû au solde naturel (différence entre les naissances et des décès).
Contribution du solde naturel (en point) Contribution du solde migratoire (en point) Évolution de population (en %)
Provence-Alpes-Côte d’Azur 2013-2018 0,2 0,2 0,4
2018-2050 -0,2 0,3 0,1
2050-2070 -0,3 0,3 -0,1
2018-2070 -0,3 0,3 0,1
France métropolitaine 2013-2018 0,3 0,1 0,4
2018-2050 0,0 0,1 0,1
2050-2070 -0,2 0,1 -0,1
2018-2070 -0,1 0,1 0,0
  • Lecture : en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la population a augmenté de 0,4 % par an en moyenne entre 2013 et 2018, dont 0,2 point dû au solde migratoire (différence entre les installations dans la région et les départs vers l’extérieur) et 0,2 point dû au solde naturel (différence entre les naissances et des décès).
  • Sources : Insee, recensements de population, Omphale 2022, scénario central.

Figure 2Évolution annuelle moyenne de la population en Provence-Alpes-Côte d’Azur et contribution des soldes naturel et migratoire

  • Lecture : en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la population a augmenté de 0,4 % par an en moyenne entre 2013 et 2018, dont 0,2 point dû au solde migratoire (différence entre les installations dans la région et les départs vers l’extérieur) et 0,2 point dû au solde naturel (différence entre les naissances et des décès).
  • Sources : Insee, recensements de population, Omphale 2022, scénario central.

En 2050, trois personnes sur dix auraient 65 ans ou plus

En Provence-Alpes-Côte d’Azur comme en France métropolitaine, le vieillissement de la population s’amplifierait (figure 3). Selon le scénario central, la part des personnes âgées de 65 ans ou plus atteindrait 30 % en 2050 contre 23 % en 2018. L’augmentation du nombre de seniors serait similaire au niveau national (respectivement + 1,0 % et + 1,1 % en moyenne annuelle). Cette hausse serait soutenue par l’excédent migratoire de cette tranche d’âge comme dans la plupart des régions littorales. Au total, la région dénombrerait 410 000 habitants supplémentaires de 65 ans ou plus à l’horizon 2050. La hausse serait intégralement portée par les 75 ans ou plus.

Figure 3Pyramide des âges en 2018 et en 2050Provence-Alpes-Côte d’Azur

en nombre
Pyramide des âges en 2018 et en 2050 (en nombre)
Âge Hommes 2018 Femmes 2018 Hommes 2050 Femmes 2050
0 26 500 24 648 25 368 24 131
1 26 861 25 575 25 615 24 441
2 27 139 26 329 25 830 24 664
3 28 152 27 203 26 066 24 872
4 28 711 27 416 26 205 25 006
5 29 566 27 608 26 384 25 133
6 29 710 28 468 26 574 25 335
7 30 070 28 949 26 743 25 508
8 29 787 28 668 26 994 25 748
9 30 550 28 769 27 248 25 949
10 29 664 28 108 27 454 26 154
11 30 256 28 493 27 663 26 348
12 29 340 28 479 27 730 26 466
13 29 411 28 259 27 965 26 637
14 29 468 27 935 28 156 26 730
15 29 854 28 126 28 423 26 830
16 30 406 28 958 28 527 26 860
17 31 257 29 422 28 540 26 763
18 29 623 27 544 27 892 25 994
19 28 224 26 479 27 436 25 669
20 26 818 25 296 26 828 25 015
21 26 975 25 697 26 284 24 571
22 26 367 25 429 25 859 24 386
23 25 107 24 577 25 461 24 130
24 24 865 24 999 25 133 23 971
25 25 587 25 695 24 948 23 871
26 25 662 26 529 24 817 23 967
27 26 654 27 093 24 809 24 204
28 26 887 27 855 24 884 24 563
29 27 601 28 565 25 550 25 442
30 27 378 29 861 26 485 26 600
31 28 552 29 998 27 058 27 078
32 28 022 30 612 27 942 27 738
33 28 314 30 061 28 568 28 433
34 27 663 30 289 29 054 29 247
35 30 135 32 290 29 873 30 289
36 29 652 32 470 30 293 30 499
37 30 699 33 346 30 850 30 927
38 29 020 31 528 30 823 31 497
39 29 030 30 326 31 395 32 027
40 29 347 30 527 30 933 31 458
41 27 654 29 288 31 227 31 584
42 29 484 30 702 30 519 31 054
43 30 497 32 602 30 978 31 490
44 32 489 34 528 30 101 30 957
45 33 356 35 320 29 884 30 767
46 33 431 35 365 29 598 30 658
47 32 795 34 947 29 559 30 711
48 32 283 34 505 30 040 31 281
49 32 536 35 103 30 689 31 881
50 33 235 35 050 29 328 30 654
51 33 191 36 251 28 939 30 503
52 33 309 36 633 28 207 29 954
53 33 828 36 749 28 599 30 695
54 33 090 36 143 28 369 30 521
55 31 853 34 896 27 621 29 858
56 32 150 34 248 27 636 30 099
57 31 730 35 111 28 666 31 156
58 31 260 34 786 29 063 31 782
59 30 477 33 573 29 778 32 227
60 30 012 33 498 29 723 32 675
61 29 951 33 652 30 109 33 105
62 29 771 33 615 29 714 33 737
63 29 619 33 533 30 300 33 843
64 28 915 33 336 29 592 33 971
65 29 483 33 794 29 379 33 246
66 29 215 33 073 28 593 32 879
67 30 605 34 718 30 426 34 461
68 29 910 34 051 29 820 34 280
69 30 206 34 875 30 259 34 667
70 29 595 35 019 28 284 32 523
71 28 247 33 403 27 710 31 195
72 22 334 26 103 27 650 31 058
73 22 111 26 862 25 959 29 586
74 21 729 26 184 26 915 30 424
75 20 293 24 593 27 423 31 763
76 17 634 21 418 28 378 33 069
77 17 409 21 935 28 469 33 225
78 17 158 22 355 27 800 32 741
79 16 508 21 167 26 586 31 802
80 15 259 20 359 25 318 30 809
81 14 494 20 149 24 492 30 439
82 13 525 19 152 23 927 29 609
83 12 947 18 995 23 077 29 674
84 11 562 17 658 22 030 28 885
85 10 784 17 288 21 031 27 888
86 9 834 16 619 19 256 26 252
87 8 687 15 190 17 135 24 003
88 7 299 13 572 15 726 22 190
89 5 997 12 387 13 922 20 987
90 4 877 10 779 12 082 19 031
91 3 856 9 615 10 163 16 602
92 3 144 8 123 8 479 14 635
93 2 389 6 670 6 930 12 711
94 1 957 5 590 5 530 10 778
95 1 371 4 530 4 360 8 986
96 1 093 3 605 3 273 7 329
97 675 2 869 2 477 5 953
98 286 1 206 1 794 4 553
99 ou plus 464 2 276 3 827 11 870
  • Sources : Insee, recensement de population 2018, Omphale 2022, scénario central.

Figure 3Pyramide des âges en 2018 et en 2050Provence-Alpes-Côte d’Azur

  • Sources : Insee, recensement de population 2018, Omphale 2022, scénario central.

À l’inverse, la population des moins de 20 ans baisserait de 82 000 personnes entre 2018 et 2050 (- 0,2 % en moyenne par an). Cette diminution serait un peu moins marquée qu’au niveau national (- 0,3%). Le nombre d’habitants âgés de 20 à 64 ans baisserait à un rythme comparable à celui de France métropolitaine (- 0,2 % en moyenne par an). Cela représenterait 153 000 personnes de cette tranche d’âge en moins sur la période.

Une croissance soutenue par le Var et les Bouches-du-Rhône

La croissance démographique de Provence-Alpes-Côte d’Azur reposerait principalement sur le Var (+ 0,2 % par an entre 2018 et 2050), sur les Bouches-du-Rhône (+ 0,1 %) et dans une moindre mesure sur le Vaucluse (+ 0,1 %) (figure 4).

Le Var connaîtrait néanmoins le ralentissement le plus prononcé de la région par rapport au passé récent (2013-2018) et sa croissance entre 2018 et 2050 serait soutenue uniquement par le solde migratoire (contribution de + 0,7 point en moyenne par an) puisque son solde naturel serait négatif (- 0,5 point). Il connaîtrait un retournement de tendance un peu plus tardif que les autres départements, au milieu des années 2050. Ainsi, sa tendance démographique deviendrait très légèrement négative entre 2060 et 2070 (contre une croissance annuelle de + 0,4 % entre 2018 et 2030).

Dans les Bouches-du-Rhône, l’augmentation de la population entre 2018 et 2050 proviendrait à la fois du solde migratoire et du solde naturel. Ce département serait le seul de la région à connaître un solde naturel très légèrement positif sur cette période. Cependant, il diminuerait progressivement, passant d’une contribution de + 0,1 point par an entre 2018 et 2030 à une contribution nulle entre 2040 et 2050. Le solde migratoire serait le plus faible de la région. La population du département commencerait à décroître au début des années 2050.

En Vaucluse, le solde naturel deviendrait négatif dès la période 2030-2040 mais le solde migratoire demeurerait positif. La population commencerait à baisser vers le milieu des années 2040.

Dans les Alpes-Maritimes, la population atteindrait son maximum autour de 2035 avant de diminuer de manière progressive. À partir de cette date, l’excédent migratoire ne compenserait plus le déficit du solde naturel.

Entre 2018 et 2050, la population des Hautes-Alpes diminuerait en moyenne, de 0,2 % chaque année, et celle des Alpes-de-Haute Provence très légèrement. Ces baisses résulteraient de soldes naturels négatifs mais les soldes migratoires resteraient positifs. Alors que la baisse de la population des Hautes-Alpes s’observerait dès le début des années 2020, les Alpes-de-Haute-Provence commenceraient à voir leur population décroître vers 2030.

Figure 4Population et part des 65 ans ou plus, en 2018, 2050 et 2070, selon la zone géographique

Population et part des 65 ans ou plus, en 2018, 2050 et 2070, selon la zone géographique
Zone géographique Population (en milliers) Part des 65 ans ou plus (en %)
2018 2050 2070 2018 2050 2070
Alpes-de-Haute-Provence 164 164 160 26 36 38
Hautes-Alpes 141 134 128 24 39 40
Alpes-Maritimes 1 086 1 094 1 078 24 31 32
Bouches-du-Rhône 2 034 2 108 2 090 20 26 27
Var 1 068 1 153 1 152 26 34 36
Vaucluse 560 575 565 22 30 31
Provence-Alpes-Côte d'Azur 5 053 5 228 5 173 23 30 31
France métropolitaine 64 844 66 733 65 322 20 28 29
  • Sources : Insee, recensement de population 2018, Omphale 2022, scénario central.

Encadré - Selon les hypothèses, des scénarios entre 4 900 000 et 5 600 000 habitants en Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2050

L’hypothèse de 175 000 habitants supplémentaires dans la région d’ici 2050 repose sur le scénario « central » qui prolonge les tendances récentes observées en matière de fécondité, de mortalité et de migrations. En prenant des hypothèses différentes de fécondité (de respectivement 1,7 et 2,1 enfants par femme), de mortalité (des gains d’espérance de vie à la naissance d’environ deux ans de moins ou deux ans de plus à l’horizon 2050) et de migration (solde annuel de 20 000 ou de 120 000 personnes au niveau national) (méthode), la population de Provence-Alpes-Côte d’Azur serait, à l’horizon 2050, de 4 900 000 habitants selon le scénario « population basse » (méthode) et de 5 600 000 habitants selon le scénario « population haute » (méthode). L’évolution de la population entre 2018 et 2050 serait alors de - 340 000 dans le scénario « population basse » ou de + 360 000 habitants dans le scénario « population haute ».

Publication rédigée par :Julie Argouarc’h, Anton Monsef (Insee)

Pour comprendre

Les projections régionales 2018-2070 représentent une déclinaison locale des projections pour la France entière diffusées par l’Insee en novembre 2021 (Pour en savoir plus). Le modèle Omphale permet de réaliser des projections infranationales en projetant d’année en année les pyramides des âges des différents territoires. L’évolution de la population par sexe et âge repose sur des hypothèses d’évolution de trois composantes : la fécondité, la mortalité et les migrations (flux internes à la France et solde migratoire avec l’étranger). Le point de départ des projections est le recensement de la population 2018.

Le scénario central décline localement les évolutions nationales basées sur l’observation du passé récent (hors pandémie de Covid-19) : un solde migratoire avec l’étranger de + 70 000 personnes par an à compter de 2021 au niveau national, une fécondité stable à partir de 2023 à 1,8 enfant par femme et des gains d’espérance de vie à la naissance au même rythme que sur la décennie 2010. En supposant que le taux de fécondité et les gains d’espérance de vie évoluent parallèlement à ceux de France, le taux de fécondité serait de 1,9 enfant par femme en Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2050, et l’espérance de vie à la naissance de 87,3 ans pour les femmes et de 84,2 pour les hommes. Les autres scénarios se conçoivent comme des modulations appliquées aux dernières tendances observées, en modifiant l’hypothèse d’évolution d’une ou de plusieurs composantes (données complémentaires).

Les projections ne doivent pas être assimilées à des prévisions : il est impossible de prédire comment évolueront exactement les différentes composantes démographiques dans le futur. Les projections de population permettent d’illustrer les effets d’évolutions possibles des comportements démographiques sur la structure et la taille de la population à moyen et long terme.

Le scénario « population basse » repose pour la région sur des hypothèses basses de fécondité (1,7 enfant par femme en 2050) et de migrations avec l’étranger (+ 20 000 par an au niveau national) ainsi que sur un gain d’espérance de vie moins élevé par rapport au scénario central (- 2 ans pour les femmes et - 2,3 ans pour les hommes au niveau régional par rapport au scénario central en 2050). Le scénario « population haute » combine pour la région des hypothèses hautes de fécondité (2,1 enfants par femme en 2050) et de migrations avec l’étranger (+ 120 000 par an au niveau national) avec un gain d’espérance de vie élevé (+ 1,8 an pour les femmes et + 2,1 ans pour les hommes au niveau régional par rapport au scénario central en 2050). Les populations locales projetées sont calées sur les projections nationales. Ces deux scénarios ne sont pas nécessairement des scénarios extrêmes, les hypothèses démographiques retenues pouvant in fine être dépassées.

Définitions

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période donnée. Ce concept est indépendant de la nationalité.

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. Quand il est positif, on parle d’excédent naturel de population, quand il est négatif, on parle de déficit naturel.

Pour en savoir plus

A. Cazaubiel, A. El Guendouz, « D’ici 2070, un tiers des régions perdraient des habitants », Insee première n°1930, novembre 2022

É. Algava , N. Blanpain, « 68,1 millions d’habitants en 2070 : une population un peu plus nombreuse qu’en 2021, mais plus âgée », Insee première n°1881, novembre 2021.

Algava É., Blanpain N., « Projections de population 2021-2070 pour la France : méthode et principales hypothèses », Documents de travail n°F2021-05, novembre 2021.

Algava É., Blanpain N., « Projections de population 2021-2070 pour la France », Insee Résultats, novembre 2021.

N. Chauvot, J. Pougnard, « Provence-Alpes-Côte d'Azur : Un million de 75 ans ou plus en 2050 », Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d’Azur n°47, juin 2017