Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur · Novembre 2022 · n° 83

Une participation électorale moins fréquente qu’ailleurs

En 2022, parmi les habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur, 3 367 000 sont électeurs, c’est-à-dire inscrits sur les listes électorales. Ces électeurs représentent 90,6 % des personnes en âge de voter, soit moins qu’en moyenne de France métropolitaine (91,5 %). Le taux d’inscription sur listes électorales est parmi les plus faibles des régions métropolitaines avec l’Île-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur comme en France, le taux d’inscription s’élève avec le niveau de diplôme et le niveau de vie.

En 2022, les électeurs ont été appelés à voter à l’élection présidentielle en avril et aux élections législatives en juin. Ceux ayant exercé leur droit de vote se sont rendus aux urnes ou bien ont donné procuration (encadré).

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le vote systématique aux deux élections présidentielle et législatives est moins souvent pratiqué qu’en moyenne des régions de France métropolitaine. En effet, seulement 35 % des électeurs ont voté à tous les tours des deux scrutins de 2022 contre 37 % à l’échelle nationale. Proche de celle des Hauts-de-France, cette proportion est la plus faible des régions métropolitaines après Grand Est et la Corse (figure 1).

La participation systématique est en légère hausse par rapport à 2017 (+ 1 point) comme en moyenne de France métropolitaine (figure 2). Elle était bien plus élevée pour les scrutins de 2012 (46 %) et 2007 (49 %), ce que l’on constate également au niveau national.

La moitié des inscrits (49 %) ont voté de manière intermittente, c’est-à-dire à seulement certains des tours des deux scrutins. Ce mode de participation est aussi fréquent dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est et Île-de-France et se situe légèrement au-dessus du niveau moyen métropolitain (47 %). En léger recul par rapport à 2017 (51 %), le vote intermittent concernait bien moins d'électeurs aux scrutins de 2002, 2007 et 2012 (quatre sur dix). La tendance est la même au niveau national.

Enfin, en 2022, 16 % des électeurs résidant en Provence-Alpes-Côte d’Azur n’ont voté à aucun tour des deux scrutins. Ce taux d’abstention systématique est le même qu’en moyenne des régions métropolitaines et c’est l’un des plus élevés derrière les Hauts-de-France, la Normandie, la Corse et Grand Est. Il est en progression depuis 2007 et s’est stabilisé entre 2017 et 2022 (16 % en 2017 après 12 % en 2012 et 9 % en 2007). Provence-Alpes-Côte d’Azur suit la tendance nationale.

L’élection présidentielle mobilise davantage que les élections législatives, comme dans toutes les autres régions. En 2022, 68 % des électeurs ont voté à chaque tour de ce scrutin contre seulement 38 % pour les législatives (respectivement 70 % et 41 % en France métropolitaine). À l’inverse, 18 % d’entre eux n’ont voté à aucun des tours du scrutin présidentiel, contre 44 % pour les législatives. La part d’électeurs abstentionnistes à tous les tours des législatives est supérieure de deux points à la moyenne nationale.

Entre 2017 et 2022, la participation aux deux tours de la présidentielle s'est érodée (- 3 points) au profit du vote partiel (+ 2 points) et dans une moindre mesure de l’abstention (+ 1 point). A contrario, en moyenne métropolitaine, la part d’électeurs n’ayant pas voté à la présidentielle a sensiblement progressé (+ 3 points) au détriment de celle des participants aux deux tours. La participation à un seul tour a moins augmenté que dans la région (+ 1 point). En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les comportements de vote aux législatives ont peu évolué entre les deux années. En revanche, à l’échelle nationale, la hausse de deux points de la participation à tous les tours compense la baisse du vote partiel pour ce scrutin, l’abstention à chacun des tours étant à peu près stable.

Comme en moyenne des régions de France métropolitaine, le vote systématique aux élections augmente avec l’âge (figure 3), de façon marquée à partir de 40 ans. Ainsi, il concerne un électeur sur dix avant 30 ans, un électeur trentenaire sur cinq, un quadragénaire sur trois et jusqu’à un peu plus d’un électeur septuagénaire sur deux. Il régresse au-delà de 80 ans, probablement en raison de problèmes de santé et de perte d’autonomie. Pour autant, quatre électeurs sur dix de cette tranche d'âge participent systématiquement aux scrutins. Par rapport à 2017, le vote systématique a sensiblement augmenté à partir de 70 ans, est resté quasi stable entre 30 et 69 ans tandis qu’il a fortement baissé chez les moins de 30 ans, passant de 17 % à 10 %.

Symétriquement, comme dans la moyenne des régions métropolitaines, l’abstention systématique est bien plus fréquente avant l’âge de 30 ans et au-delà de 80 ans. Elle touche 28 % des 18-29 ans et 29 % des personnes âgées de 80 ans ou plus (respectivement + 4 points et - 3 points par rapport à la moyenne nationale) (données complémentaires). Entre 2017 et 2022, ce phénomène est resté stable pour les moins de 40 ans alors qu’il a progressé entre 40 et 69 ans puis reculé au-delà. La hausse a été la plus marquée chez les 50-59 ans, la part d’abstentionnistes systématiques étant passée de 7 % à 13 % (de 7 % à 10 % en France métropolitaine). Cette part a baissé de cinq points chez les 80 ans ou plus. À l’échelle nationale, l’abstention systématique a augmenté pour toutes les classes d’âge.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, en 2022 les hommes ont davantage voté systématiquement aux deux élections présidentielle et législatives que les femmes (respectivement 36 % et 33 %). Cet écart, qui n’était que d’un point en 2017, est plus fort qu’en moyenne des régions de France métropolitaine.

Les électeurs sans aucun diplôme font moins souvent usage de leur droit de vote. Parmi ceux âgés de 25 ans ou plus, 31 % ont voté systématiquement en 2022 contre 36 % des électeurs titulaires d’un diplôme de niveau inférieur au baccalauréat, 37 % des titulaires du baccalauréat et 40 % des diplômés de l’enseignement supérieur. Les électeurs sans aucun diplôme ont néanmoins plus fréquemment voté à tous les tours des scrutins qu’en 2017 (25 % chez les 25 ans ou plus), et ce désormais de manière un peu plus prononcée qu’en moyenne métropolitaine (+ 2 points contre - 4 points en 2017), où le taux de participation systématique de cette catégorie d’électeurs est resté quasi stable. Au contraire, les électeurs diplômés de l’enseignement supérieur sont moins assidus qu’ailleurs (44 % de votants systématiques en moyenne nationale chez les 25 ans ou plus). Et leur taux de participation systématique aux scrutins est stable par rapport à 2017, tandis qu’il a progressé de deux points en France métropolitaine.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 30 % des électeurs âgés d’au moins 25 ans et sans aucun diplôme n’ont pas voté en 2022, proportion identique à la moyenne métropolitaine. Par rapport à 2017, cette part d’abstentionnistes systématiques est restée relativement stable dans la région tandis qu’elle a augmenté en moyenne nationale. Les diplômés du supérieur, eux, se sont plus souvent détournés des urnes en 2022 qu’en 2017 (respectivement 11 % et 8 % d'abstentionnistes systématiques parmi ceux âgés de 25 ans ou plus), et ce un peu plus qu’à l’échelle nationale. Les taux d’abstention systématique de cette population dans la région et en France métropolitaine étaient égaux en 2017.

Parmi les personnes âgées d’au moins 25 ans dont le plus haut diplôme est du niveau baccalauréat, 12 % n’ont participé à aucun tour de scrutin en 2022 comme en 2017. C’est désormais moins qu’à l'échelle nationale (14 %).

Les comportements électoraux vont de pair avec l'exercice d’une activité professionnelle présente ou passée, la qualification professionnelle et le niveau de vie.

Comme en moyenne des régions métropolitaines, les actifs en emploi exercent nettement plus souvent leur droit de vote que les personnes au chômage ou inactives mais moins fréquemment que les retraités. Près de la moitié des retraités votent systématiquement. À l’inverse, environ 16 % s'abstiennent à chaque tour. Un actif en emploi sur trois (34 %) a voté à tous les tours de scrutin en 2022, proportion quasi stable par rapport à 2017 et légèrement plus faible qu’en moyenne de France métropolitaine (36 %).

Parmi les actifs, les cadres et professions intellectuelles supérieures sont sensiblement plus concernés par le vote systématique que l’ensemble des ouvriers-employés (18 points d’écart chez les personnes âgées de 25 ans ou plus). Pour ces deux catégories, la participation systématique est moindre qu’à l’échelle nationale.

Plus le niveau de vie est élevé, plus les électeurs votent systématiquement et moins ils s’abstiennent. Parmi les électeurs de la région âgés d’au moins 25 ans et faisant partie du quart le plus aisé au niveau national, 46 % ont voté à tous les tours des deux scrutins en 2022, contre seulement 31 % de ceux du quart le moins aisé au niveau national.

Dans la région, les habitants de l’espace rural participent davantage que ceux de l’espace urbain. En 2022, respectivement 38 % et 34 % ont voté systématiquement. Ce constat pourrait être lié à la moins grande fréquence de la pauvreté dans les communes rurales, à une moyenne d’âge plus élevée ou à un ancrage plus fort à leur territoire pour les habitants de ces communes.