Insee Flash Nouvelle-Aquitaine · Novembre 2022 · n° 80

La Nouvelle-Aquitaine, première région pour la participation électorale

En 2022, 4,2 millions de Néo-Aquitains inscrits sur les listes électorales sont invités à se prononcer à l’élection présidentielle les 10 et 24 avril, puis aux élections législatives les 12 et 19 juin.

Comme à chaque édition, l’attrait pour l’élection présidentielle ne s’est pas démenti en 2022 : 73 % des inscrits se sont déplacés ou ont donné procuration (encadré) lors des deux dimanches de la présidentielle, malgré un second tour coïncidant avec des vacances scolaires. C’est davantage que pour les législatives, pour lesquelles seulement 46 % des électeurs se sont exprimés aux deux tours (figure 1). La Nouvelle-Aquitaine se place en tête des régions françaises pour la participation électorale à chacune de ces deux élections.

En Nouvelle-Aquitaine, 43 % des inscrits ont participé à seulement une partie des scrutins en 2022. Comme au niveau national, ce vote intermittent résulte d’une certaine désaffection des électeurs pour les législatives. En effet, dans la région, 37 % des inscrits n’ont pas du tout voté à cette élection (seulement 15 % aux présidentielles). De plus, 25 % d’entre eux ont voté à au moins un tour des élections présidentielles sans se déplacer aux urnes pour les législatives. L’abstention aux élections législatives est forte chez les jeunes électeurs en particulier : plus de la moitié des 18 à 39 ans ne s’y expriment pas.

Néanmoins, la proportion de vote intermittent en Nouvelle-Aquitaine reste la plus faible de France (47 % au niveau national).

Parmi les inscrits, 42 % des électeurs ont voté systématiquement, c’est-à-dire à l’ensemble des scrutins présidentiels puis législatifs. La Nouvelle-Aquitaine devance ainsi les autres régions de France, suivie de la Bretagne avec 39 %. La participation nationale aux quatre scrutins est de 36 %.

Après deux baisses successives, la participation systématique en Nouvelle-Aquitaine augmente de 3 points entre 2017 et 2022 (figure 2). Les 25-29 ans sont les plus nombreux à retrouver les urnes, avec une progression de 11 points par rapport à 2017. Ils se rapprochent ainsi de leur comportement en 2012. Entre 40 et 80 ans, la participation systématique progresse aussi, de 4 à 5 points. Seuls les plus jeunes se sont moins rendus aux urnes, avec un léger recul entre 2017 et 2022 (− 1 point). Les femmes deviennent plus nombreuses à voter de manière systématique (44 %) que les hommes (41 %) pour la première fois depuis 2007.

Avant 40 ans, entre 20 et 25 % des individus votent de manière systématique (figure 3). Au-delà, cette participation augmente progressivement avec l’âge, jusqu’à 58 % pour les 70-79 ans. Elle recule ensuite à 43 % pour les plus de 80 ans, sans doute en lien avec la perte d’autonomie. Ces derniers participent toutefois presque deux fois plus que les moins de 30 ans.

Le taux de participation systématique augmente avec le niveau de vie. Ainsi, les individus les plus pauvres enregistrent une participation de 39 %, contre 52 % des individus les plus aisés. Ce comportement de vote est également plus fréquent parmi les inscrits titulaires d’un diplôme, quel que soit le niveau d’étude (46 %), que parmi les non-diplômés (37 %). Cette différence s’explique en partie par la très forte proportion de personnes sans diplôme ayant plus de 80 ans.

L’abstention systématique concerne 15 % des inscrits, qui ne se sont pas du tout déplacés. La Nouvelle-Aquitaine enregistre toutefois le taux d’abstention le plus faible des régions françaises grâce à une participation aux élections législatives plus forte que la moyenne nationale.

Entre 2017 et 2022, l’abstention systématique progresse à tous les âges, sauf chez les moins de 30 ans. Si l’abstention reste élevée pour ces derniers, elle est moins importante en 2022, ce qui représente une rupture de tendance après plusieurs hausses successives depuis 2007. Les 18-24 ans repassent sous la barre des 20 % d’abstentionnistes. Ils étaient 10 % en 2007. Le recul est limité parmi les 25-29 ans, avec un taux d’abstention qui passe de 23 % en 2017 à 22 % en 2022.

Les chômeurs ont davantage participé, avec un taux d’abstention systématique de 24 %, contre 27 % en 2017. Ils n’ont toutefois pas retrouvé leur niveau de 2012 (21 %).

Dans les zones rurales, l’abstention systématique est la plus faible, ainsi que dans les petites villes (13 % des inscrits), les populations résidentes étant par ailleurs plus âgées en moyenne.