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Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes · Octobre 2022 · n° 34
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-AlpesDans une conjoncture incertaine, l’activité et l’emploi font front Note de conjoncture régionale - 2e trimestre 2022

Patricia Antoine, Megan Courthial, Pierre-Pascal Housez, Philippe Lagarde (Insee)

Au 2e trimestre 2022, l’activité continue de progresser, malgré la forte hausse de l’inflation. Le volume d’heures rémunérées reste élevé par rapport à son niveau de 2019. L’emploi reste bien orienté et maintient sa progression. Cependant, l’emploi intérimaire, qui avait connu une hausse continue depuis deux ans, est en recul depuis le début d’année. La forte dynamique de l’emploi dans le tertiaire marchand porte la croissance régionale, tandis que la construction enregistre un léger repli, accompagnant la baisse des mises en chantier. Malgré une légère hausse, le taux de chômage reste à un niveau historiquement bas. Les créations d’entreprises, et notamment de micro-entreprises, amorcent un recul dans la région. L’activité touristique retrouve son niveau de 2019.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes
No 34
Paru le :Paru le12/10/2022

Au 2e trimestre 2022, l’activité économique de la région se maintient à un niveau élevé. Le volume d’heures rémunérées par les entreprises est en effet supérieur de 4,5 % en juin 2022 par rapport au même mois de 2019, après + 3,8 % en mai et + 2,1 % en avril (figure 1). Cette hausse se retrouve au niveau national. L’activité est particulièrement forte dans le tertiaire marchand, et notamment dans l’hébergement-restauration qui dépasse son niveau de 2019 de 8,5 % en juin. Le reste de la branche marchande est également en forte hausse (+ 6 %). L’industrie peine en revanche à retrouver son niveau d’avant-crise : l’activité est inférieure à son niveau de 2019 de 2,4 % en avril et de 0,4 % en mai. Elle dépasse cependant ce niveau en juin, avec + 0,8 % par rapport à 2019. Les services non marchands, et dans une moindre mesure la construction, se maintiennent également au-dessus de leur niveau de 2019 (respectivement + 5,5 % et + 2,1 % en juin).

En juillet, l’activité ralentirait dans la région, mais dépasserait son niveau de 2019 de + 0,8 % (contre + 1,0 % en France). L’ensemble des secteurs serait concerné. L’industrie et la construction repasseraient sous leur niveau de 2019 (respectivement – 3,3 % et – 4,4 %), tandis que les services marchands resteraient le principal moteur de la hausse.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Auvergne-Rhône-Alpes

en %
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Auvergne-Rhône-Alpes (en %)
Industrie Construction Hébergement et restauration Autres services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble - Auvergne-Rhône-Alpes Ensemble - France hors Mayotte
janv. 2020 -0,3 4,9 5,1 2,0 1,0 1,8 1,9
févr. 2020 -0,2 3,8 5,7 2,1 0,7 1,8 1,7
mars 2020 -10,1 -31,2 -34,9 -12,4 -8,0 -14,5 -13,3
avr. 2020 -27,0 -51,9 -81,4 -31,4 -20,3 -33,7 -33,2
mai 2020 -19,6 -18,2 -70,5 -19,5 -12,2 -21,1 -22,4
juin 2020 -10,0 -4,5 -35,3 -8,0 -4,2 -9,1 -10,3
juil. 2020 -8,0 -3,7 -20,1 -4,9 -2,2 -6,1 -6,8
août 2020 -4,5 0,8 -13,0 -2,8 -1,3 -3,4 -4,5
sept. 2020 -4,9 -3,2 -13,5 -2,8 -0,8 -3,7 -4,4
oct. 2020 -4,6 -3,7 -20,6 -2,9 -0,2 -4,0 -4,8
nov. 2020 -4,5 -2,4 -60,1 -9,1 -1,3 -8,9 -9,8
déc. 2020 -3,1 -3,6 -65,9 -4,5 0,4 -7,1 -6,7
janv. 2021 -4,6 5,5 -60,3 -4,3 1,0 -6,3 -5,2
févr. 2021 -3,1 2,9 -65,2 -3,8 1,7 -6,2 -5,4
mars 2021 -2,7 2,9 -65,4 -3,7 2,4 -6,0 -5,1
avr. 2021 -3,9 0,0 -65,5 -6,1 -0,7 -7,7 -7,8
mai 2021 -4,0 0,0 -43,5 -3,2 1,3 -4,6 -5,7
juin 2021 -1,0 3,3 -12,3 1,3 3,2 0,4 -0,4
juil. 2021 -3,0 -2,2 -1,7 0,8 2,2 -0,4 -0,8
août 2021 -2,2 -2,7 -1,0 1,6 2,1 0,3 -0,2
sept. 2021 -1,3 1,1 -2,4 2,4 2,8 1,2 0,7
oct. 2021 -1,7 0,5 0,0 2,4 2,3 1,1 0,7
nov. 2021 0,4 1,4 1,1 3,7 3,9 2,6 2,4
déc. 2021 -0,3 -3,3 0,8 3,5 3,1 1,9 2,1
janv. 2022 -2,9 5,2 -0,2 2,6 2,5 1,3 1,4
févr. 2022 -0,8 3,8 4,6 5,0 3,6 3,3 3,1
mars 2022 0,2 4,8 5,0 5,8 5,1 4,2 4,1
avr. 2022 -2,4 0,7 4,9 4,0 3,1 2,1 2,2
mai 2022 -0,4 3,4 7,0 5,4 4,4 3,8 3,8
juin 2022 0,8 2,1 8,5 6,0 5,5 4,5 4,5
juil. 2022 -3,3 -4,4 6,7 2,5 3,2 0,8 1,0
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Auvergne-Rhône-Alpes

  • Notes : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • La comparaison se fait avec le même mois de 2019, ce qui occasionne une rupture chaque mois de janvier. Cette rupture est signalée par les traits verticaux pointillés.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

L’emploi salarié poursuit sa hausse

Fin juin 2022, plus de 3,2 millions de salariés travaillent en Auvergne-Rhône-Alpes, soit 12 500 emplois de plus en trois mois. Cela représente une hausse de 0,4 %, comme au niveau national (figure 2). L’évolution est plus faible dans le secteur public (+ 0,2 %) que dans le secteur privé (+ 0,4 %). La dynamique de l’emploi salarié se consolide malgré un ralentissement de la croissance sur les trois derniers trimestres.

Sur une année, avec 69 600 emplois de plus, l’emploi salarié augmente de 2,2 %, comme en France. Par rapport à l’avant-crise sanitaire, l’évolution de l’emploi est toutefois légèrement plus importante dans la région (+ 3,5 % par rapport au 4e trimestre 2019, contre + 3,2 % en France).

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014)
Emploi salarié total - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2014 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2015 99,8 100,0 99,8 99,9
2ᵉ trim. 2015 100,1 100,2 100,1 100,2
3ᵉ trim. 2015 100,3 100,3 100,2 100,3
4ᵉ trim. 2015 100,5 100,4 100,5 100,5
1ᵉ trim. 2016 100,6 100,6 100,8 100,7
2ᵉ trim. 2016 100,9 100,8 101,1 101,0
3ᵉ trim. 2016 101,4 101,1 101,6 101,3
4ᵉ trim. 2016 101,4 101,2 101,6 101,4
1ᵉ trim. 2017 101,9 101,6 102,3 101,9
2ᵉ trim. 2017 102,5 102,0 103,1 102,5
3ᵉ trim. 2017 102,8 102,1 103,4 102,6
4ᵉ trim. 2017 103,2 102,5 104,1 103,2
1ᵉ trim. 2018 103,6 102,7 104,5 103,5
2ᵉ trim. 2018 103,6 102,8 104,6 103,7
3ᵉ trim. 2018 103,5 102,8 104,6 103,7
4ᵉ trim. 2018 104,0 103,1 105,1 104,1
1ᵉ trim. 2019 104,6 103,6 105,9 104,8
2ᵉ trim. 2019 104,6 103,9 105,8 105,0
3ᵉ trim. 2019 105,0 104,3 106,3 105,6
4ᵉ trim. 2019 105,4 104,6 106,8 106,0
1ᵉ trim. 2020 102,7 102,5 103,4 103,2
2ᵉ trim. 2020 102,7 101,9 103,6 102,8
3ᵉ trim. 2020 104,7 103,8 105,6 104,7
4ᵉ trim. 2020 104,0 103,8 104,6 104,6
1ᵉ trim. 2021 104,8 104,5 105,7 105,6
2ᵉ trim. 2021 106,8 105,7 108,2 107,1
3ᵉ trim. 2021 107,7 106,6 109,2 108,2
4ᵉ trim. 2021 108,3 107,3 110,1 109,1
1ᵉ trim. 2022 108,7 107,6 110,6 109,6
2ᵉ trim. 2022 109,1 108,0 111,1 110,1
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Le Rhône et les deux Savoie enregistrent la croissance de l’emploi la plus forte de la région. En hausse de 0,6 % par rapport au trimestre précédent, ils représentent, à eux trois, sept emplois supplémentaires sur dix. À l’exclusion du Cantal en très légère baisse (– 0,1 %), tous les autres départements régionaux sont en hausse. Sur l’année, l’emploi stagne uniquement dans le Cantal, alors qu’il augmente partout ailleurs. Le Rhône est particulièrement dynamique (+ 3,1 %), suivi par la Savoie et la Drôme (respectivement + 2,6 % et + 2,5 %).

L’intérim en baisse dans tous les départements

Au 2e trimestre 2022, le secteur intérimaire perd 3 600 salariés, en baisse de 3,1 % dans la région, accentuant le mouvement amorcé le trimestre précédent, après une hausse continue depuis le 2e trimestre 2020 (figure 3). Cet affaissement touche particulièrement la Savoie et l’Isère (respectivement – 6,8 % et – 5,0 % sur un trimestre), suivies par la Loire et la Haute-Savoie avec des pertes au-dessus de la moyenne régionale. La diminution est moins marquée en Ardèche et dans le Cantal (– 0,7 % et – 0,9 %).

Sur une année, l’emploi intérimaire augmente de + 2,7 %, avec une croissance forte dans l’Allier et le Cantal (respectivement + 14 % et + 12 %). Le secteur diminue dans quatre départements, avec des pertes plus modérées, allant jusqu’à – 1,7 % en un an en Haute-Savoie.

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014
Évolution de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014)
Auvergne-Rhône-Alpes France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2014 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2015 99,2 99,8
2ᵉ trim. 2015 103,4 103,7
3ᵉ trim. 2015 109,4 107,5
4ᵉ trim. 2015 108,7 109,9
1ᵉ trim. 2016 109,0 110,1
2ᵉ trim. 2016 112,2 112,7
3ᵉ trim. 2016 116,2 116,8
4ᵉ trim. 2016 122,9 121,9
1ᵉ trim. 2017 125,4 126,9
2ᵉ trim. 2017 131,4 132,7
3ᵉ trim. 2017 135,0 137,3
4ᵉ trim. 2017 140,2 142,4
1ᵉ trim. 2018 143,9 143,5
2ᵉ trim. 2018 140,5 141,1
3ᵉ trim. 2018 140,2 141,1
4ᵉ trim. 2018 136,2 137,6
1ᵉ trim. 2019 141,6 142,5
2ᵉ trim. 2019 139,9 141,0
3ᵉ trim. 2019 139,3 140,5
4ᵉ trim. 2019 137,3 138,0
1ᵉ trim. 2020 84,5 84,8
2ᵉ trim. 2020 104,7 103,1
3ᵉ trim. 2020 126,2 125,7
4ᵉ trim. 2020 131,0 130,5
1ᵉ trim. 2021 136,2 133,6
2ᵉ trim. 2021 139,7 137,2
3ᵉ trim. 2021 140,8 139,1
4ᵉ trim. 2021 148,1 146,6
1ᵉ trim. 2022 148,1 143,8
2ᵉ trim. 2022 143,6 140,2
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

L’emploi industriel en augmentation

Au 2e trimestre 2022, l’emploi industriel augmente en Auvergne-Rhône-Alpes pour le 6e trimestre consécutif (+ 0,4 %, contre + 0,3 % en France) (figure 4). Cette hausse est particulièrement portée par le secteur de l’énergie (+ 0,8 %, contre + 0,6 % en France), et plus encore par celui des autres produits industriels (+ 0,5 %, mais contribuant par son poids relatif à 57 % à la croissance de l’emploi salarié industriel). À l’inverse, la fabrication de matériels de transports continue de perdre des salariés (– 0,3 %).

Figure 4Emploi salarié par secteur

Emploi salarié par secteur
Secteur d’activité Effectif au 2e trimestre 2022 Évolution par rapport au 1er trimestre 2022 Evolution par rapport au 2e trimestre 2021
En effectif En % France hors Mayotte (en %)
Agriculture 25 305 111 0,4 0,0 7,0
Industrie 496 898 2 174 0,4 0,3 1,5
Construction 199 146 -229 -0,1 0,0 1,0
Tertiaire marchand hors intérim 1 399 181 11 636 0,8 0,8 3,7
Intérim 113 892 -3 590 -3,1 -2,5 2,7
Tertiaire non marchand 973 091 2 395 0,2 0,1 0,6
Ensemble 3 207 512 12 498 0,4 0,4 2,2
  • Champ : emploi salarié total ; données corrigées des variations saisonnières.
  • Source : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Sur un an, l’emploi salarié industriel augmente de 1,5 % (+ 1,1 % en France), principalement du fait du secteur des autres produits industriels. En hausse de 1,0 % sur l’année, ce secteur contribue pour moitié à la croissance annuelle de l’emploi industriel. Le secteur agroalimentaire se développe plus nettement (2,4 % par rapport au 2e trimestre 2021) mais ne contribue à la croissance qu’à hauteur de 24 %, contre 42 % au niveau national. L’emploi salarié s’accroît également dans les autres secteurs industriels, hormis dans la fabrication de matériels de transports (– 1,0 %).

L’emploi salarié industriel progresse dans tous les départements de la région au deuxième trimestre 2022. Sur une année, la croissance est particulièrement nette dans la Drôme (+ 3,0 %). Les deux départements comptant le plus grand nombre d’emplois industriels de la région, l’Isère et le Rhône (39 % de l’emploi industriel régional à eux deux), en hausse respective de 2,3 % et 1,9 %, contribuent à près de 54 % à la variation de l’emploi industriel salarié, avec près de 4 000 emplois supplémentaires en un an. Le secteur de l’industrie se replie cependant dans deux départements, le Puy-de-Dôme et l’Ardèche, avec respectivement – 0,3 % et – 0,8 % d’emplois en un an.

Forte dynamique du tertiaire marchand

Le tertiaire marchand hors intérim affiche, ce trimestre, la plus forte dynamique de l’emploi de la région, avec une hausse de + 0,8 % par rapport au 1er trimestre 2022 (figure 5). Ce mouvement est identique à celui du niveau national. Cette évolution est particulièrement importante dans l’hébergement-restauration (+ 3,2 %), ainsi que dans l’information et la communication (+ 1,7 %). À l’inverse, les effectifs salariés des activités immobilières se replient de 0,5 % par rapport au trimestre précédent.

Figure 5Évolution de l'emploi salarié par secteur - Auvergne-Rhône-Alpes

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Auvergne-Rhône-Alpes (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2014 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2015 98,8 99,7 100,0 99,9
2ᵉ trim. 2015 98,0 99,6 100,2 100,2
3ᵉ trim. 2015 97,2 99,2 100,5 100,4
4ᵉ trim. 2015 97,2 99,0 101,1 100,3
1ᵉ trim. 2016 97,4 98,8 101,5 100,3
2ᵉ trim. 2016 97,4 98,4 102,0 100,6
3ᵉ trim. 2016 97,5 98,6 102,3 100,9
4ᵉ trim. 2016 97,1 98,4 102,2 100,8
1ᵉ trim. 2017 97,8 98,3 102,9 101,1
2ᵉ trim. 2017 98,5 98,7 103,6 101,1
3ᵉ trim. 2017 98,6 98,7 104,2 100,9
4ᵉ trim. 2017 98,7 99,1 105,0 100,7
1ᵉ trim. 2018 99,3 99,3 105,5 100,7
2ᵉ trim. 2018 99,6 99,6 105,8 100,3
3ᵉ trim. 2018 100,3 99,8 105,9 100,0
4ᵉ trim. 2018 100,9 100,1 106,7 100,4
1ᵉ trim. 2019 101,9 100,6 107,4 100,5
2ᵉ trim. 2019 102,0 100,8 107,3 100,7
3ᵉ trim. 2019 102,8 101,0 107,9 100,6
4ᵉ trim. 2019 103,5 101,1 108,9 100,7
1ᵉ trim. 2020 103,1 100,7 106,3 100,5
2ᵉ trim. 2020 104,3 100,2 105,4 99,9
3ᵉ trim. 2020 105,3 99,8 107,9 101,1
4ᵉ trim. 2020 106,2 99,6 105,1 101,8
1ᵉ trim. 2021 107,4 100,1 106,1 102,1
2ᵉ trim. 2021 107,8 100,6 110,3 102,4
3ᵉ trim. 2021 108,7 101,0 111,9 102,3
4ᵉ trim. 2021 108,9 101,4 112,6 102,6
1ᵉ trim. 2022 109,1 101,6 113,4 102,7
2ᵉ trim. 2022 108,9 102,1 114,3 103,0
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 5Évolution de l'emploi salarié par secteur - Auvergne-Rhône-Alpes

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Sur une année, l’emploi augmente de 3,7 % dans le tertiaire marchand. Les hausses les plus marquées concernent l’hébergement-restauration et le secteur de l’information et de la communication (avec respectivement + 8,2 % et + 5,8 %) et contribuent pour près d’un tiers à la progression de l'ensemble. Sur cette période, les activités scientifiques et techniques ainsi que les autres activités de services sont également dynamiques (+ 4,7 % et + 4,1 %), tandis que l’emploi est quasi stable au sein des activités immobilières.

Tous les départements de la région sont concernés par cette hausse. Elle est toutefois particulièrement marquée dans le Rhône et dans les départements savoyards, avec des évolutions supérieures à 1,0 % sur un trimestre et à 4,5 % sur un an. En revanche, le tertiaire non marchand n’augmente que modérément en Auvergne-Rhône-Alpes (+ 0,2 %). Cette tendance confirme l’évolution annuelle relativement faible du secteur (+ 0,4 %) mais un peu au-dessus du niveau national (+ 0,1 %).

Léger repli dans la construction

Au 2e trimestre 2022, l’emploi salarié baisse légèrement dans la construction (– 0,1 % par rapport au trimestre précédent), après une hausse continue depuis le 2e trimestre 2020. Il diminue dans cinq départements de la région, et plus fortement dans le Cantal (– 1,5 %). Il reste stable en Ardèche et augmente légèrement dans cinq départements, avec une hausse allant jusqu’à 0,9 % en Haute-Loire. Sur une année, le nombre de salariés de ce secteur progresse de 1,0 %, contre 1,5 % au niveau national. L’Allier et l’Ardèche enregistrent de fortes croissances (respectivement + 3,7 % et + 3,0 %), à l’inverse du Cantal (– 2,7 %).

Avertissement sur l’emploi salarié

L’introduction de la Déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut transitoirement affecter les comportements déclaratifs des entreprises. Durant la phase de montée en charge de la DSN, des adaptations sont réalisées dans la chaîne de traitement statistique des estimations d’emploi afin de tenir compte de ces changements. Ces modifications sont susceptibles de générer des révisions accrues sur les données. Par ailleurs, depuis le premier trimestre 2017, les données sont établies en coproduction avec l’Acoss (champ hors intérim) et la Dares (sur l’intérim).

Le taux de chômage toujours à un niveau historiquement bas

Au 2e trimestre 2022, le taux de chômage au sens du BIT s’établit à 6,4 % de la population active (+ 0,1 point par rapport au trimestre précédent, soit une très légère hausse faisant suite à une décrue amorcée depuis un an). Cette tendance se retrouve au niveau national qui atteint un taux de 7,4 % (figure 6). Cependant, le taux de chômage reste à un niveau bas, équivalent à celui d’avant la crise de 2008. Il est également inférieur de 0,7 point à son niveau d’avant la pandémie.

Figure 6Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Auvergne-Rhône-Alpes France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2014 8,9 10,5
1ᵉ trim. 2015 8,9 10,3
2ᵉ trim. 2015 9,1 10,5
3ᵉ trim. 2015 9,0 10,4
4ᵉ trim. 2015 8,9 10,2
1ᵉ trim. 2016 8,9 10,2
2ᵉ trim. 2016 8,8 10,0
3ᵉ trim. 2016 8,6 9,9
4ᵉ trim. 2016 8,7 10,0
1ᵉ trim. 2017 8,3 9,6
2ᵉ trim. 2017 8,2 9,5
3ᵉ trim. 2017 8,2 9,5
4ᵉ trim. 2017 7,7 9,0
1ᵉ trim. 2018 7,9 9,3
2ᵉ trim. 2018 7,8 9,1
3ᵉ trim. 2018 7,7 9,0
4ᵉ trim. 2018 7,5 8,7
1ᵉ trim. 2019 7,5 8,7
2ᵉ trim. 2019 7,3 8,4
3ᵉ trim. 2019 7,3 8,4
4ᵉ trim. 2019 7,1 8,2
1ᵉ trim. 2020 6,8 7,9
2ᵉ trim. 2020 6,4 7,1
3ᵉ trim. 2020 7,9 9,0
4ᵉ trim. 2020 7,1 8,1
1ᵉ trim. 2021 7,3 8,2
2ᵉ trim. 2021 7,0 7,9
3ᵉ trim. 2021 7,0 8,0
4ᵉ trim. 2021 6,4 7,4
1ᵉ trim. 2022 6,3 7,3
2ᵉ trim. 2022 6,4 7,4
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisés.

Figure 6Taux de chômage

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisés.

Le taux de chômage se stabilise en Ardèche et dans le Rhône, et diminue de 0,2 point par rapport au 1er trimestre 2022 dans les départements savoyards. Ces derniers, particulièrement touchés lors de la pandémie, réduisent mois après mois leur taux de chômage avec une baisse respective de 1,2 point et 1,1 point en un an. Le taux de chômage augmente légèrement dans les autres départements, jusqu’à + 0,3 point dans la Loire et le Puy-de-Dôme. Mais tous les départements se situent en dessous de leur niveau du 4e trimestre 2019 : de – 0,4 point dans l’Ain à – 1,0 point en Savoie. Le taux de chômage reste le plus élevé dans la Drôme et en Ardèche avec respectivement 8,0 % et 8,2 % de la population active.

La création de micro-entreprises en repli dans la région

Au deuxième trimestre 2022, 30 100 entreprises ont été créées en Auvergne-Rhône-Alpes. Bien que ce niveau reste historiquement haut, il est en recul (– 4,7 %) par rapport au trimestre précédent, un mouvement plus ample qu’au niveau national (– 2,6 %) (figure 7). Le nombre d’immatriculations dans l’industrie et le commerce, en baisse au précédent trimestre, remonte de respectivement 1,7 % et 3,1 %. Ce dernier secteur renoue avec la croissance, après une baisse continue de près de 40 % en un an et demi. Sur les 12 derniers mois, le nombre de nouvelles entreprises dépasse les 123 000, tous secteurs confondus.

Figure 7Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014)
Auvergne-Rhône-Alpes hors micro-entrepreneurs France entière hors micro-entrepreneurs Auvergne-Rhône-Alpes y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
4ᵉ trim. 2014 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2015 89,9 93,3 94,6 94,6
2ᵉ trim. 2015 89,7 93,3 93,7 94,1
3ᵉ trim. 2015 91,9 97,0 95,1 95,8
4ᵉ trim. 2015 94,0 100,4 97,5 98,6
1ᵉ trim. 2016 98,9 103,9 100,2 99,9
2ᵉ trim. 2016 100,0 107,5 102,0 104,4
3ᵉ trim. 2016 99,4 106,4 100,9 103,0
4ᵉ trim. 2016 103,0 110,4 102,6 104,6
1ᵉ trim. 2017 105,4 110,6 107,4 106,2
2ᵉ trim. 2017 105,6 111,6 109,7 107,1
3ᵉ trim. 2017 110,0 115,1 115,2 115,1
4ᵉ trim. 2017 112,0 117,7 115,6 118,5
1ᵉ trim. 2018 111,0 116,8 123,2 122,9
2ᵉ trim. 2018 111,0 118,5 126,5 126,9
3ᵉ trim. 2018 109,3 116,1 128,9 128,2
4ᵉ trim. 2018 112,1 119,7 130,2 134,0
1ᵉ trim. 2019 115,4 125,6 150,6 145,0
2ᵉ trim. 2019 115,5 124,6 149,4 145,2
3ᵉ trim. 2019 116,2 124,7 152,4 150,0
4ᵉ trim. 2019 109,8 120,9 154,9 153,0
1ᵉ trim. 2020 106,7 114,2 146,0 139,2
2ᵉ trim. 2020 82,7 86,5 117,7 114,0
3ᵉ trim. 2020 120,9 132,3 179,5 178,9
4ᵉ trim. 2020 126,5 134,4 176,9 179,0
1ᵉ trim. 2021 128,6 135,9 175,0 182,6
2ᵉ trim. 2021 129,9 139,5 174,7 178,3
3ᵉ trim. 2021 130,2 135,8 174,1 173,1
4ᵉ trim. 2021 132,3 136,7 176,2 176,5
1ᵉ trim. 2022 128,9 134,4 179,7 177,4
2ᵉ trim. 2022 131,1 137,4 171,2 172,7
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 7Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Pendant ce trimestre, 18 300 nouvelles micro-entreprises ont été enregistrées en Auvergne-Rhône-Alpes. Les créations qui proviennent du micro-entrepreneuriat sont en recul de 8,4 % par rapport au trimestre précédent, une baisse toutefois inférieure au niveau national (2,8 points de moins). La construction (– 13,7 %), l’industrie (– 10,6 %) et les services (– 10,2 %) sont en fort recul. Le commerce, les transports, l’hébergement-restauration se démarquent, avec un retour de la croissance des créations sous ce statut (+ 0,5 %).

Hors micro-entrepreneuriat, l’industrie connaît une augmentation très dynamique du nombre de nouvelles entreprises (+ 21,5 %). Le commerce, les transports, l’hébergement-restauration affichent également une hausse, mais dans une moindre mesure. En revanche, la construction (– 5,9 %) et les services (– 0,8 %) sont en repli.

Entre juillet 2021 et juin 2022, 3 800 défaillances d’entreprises ont été répertoriées dans la région. Le nombre de défaillances est en hausse de 20 % entre cette période et la précédente (juillet 2020 à juin 2021), signe d’une recrudescence après une longue période à un niveau très faible, lié aux mesures de soutien aux entreprises proposées au cœur de la crise.

Avertissement sur les créations d’entreprises

Les créations d’entreprises sont calculées selon un dispositif rénové depuis la publication portant sur janvier 2022. Il en résulte un relèvement, en niveau, de l’historique des créations d’entreprises. Pour plus de détails, se référer à la documentation sur le sujet.

La construction de logements s’essouffle : moins de chantiers, malgré des autorisations nombreuses

En Auvergne-Rhône-Alpes, 70 000 autorisations de construction de logements neufs ont été délivrées entre juillet 2021 et juin 2022. Par rapport au cumul de l’année précédente, sur la même période, le volume de permis de construire est en hausse de + 14,6 % (figure 8). Cette évolution correspond à la tendance nationale. La progression est forte dans la plupart des départements de la région, atteignant + 61,9 % dans l’Allier et + 36,9 % dans le Puy-de-Dôme. Seul le Rhône présente une croissance très faible, de + 2,1 %. En Savoie et en Haute-Savoie, la hausse est proche de + 10 %, inférieure à la moyenne régionale.

À l’inverse, le nombre de mises en chantier de logements diminue au niveau régional (− 1,3 %) alors qu’il se stabilise au niveau national. De fortes baisses sont enregistrées dans le Rhône (− 14 %), dont le poids important dans la région contribue fortement à la baisse globale. De même, en Savoie et en Haute-Savoie, la diminution approche – 15 %. Le nombre de mises en chantier augmente dans les autres départements. Le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire sont particulièrement dynamiques avec des hausses supérieures à 40 %.

Figure 8Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

indice base 100 en décembre 2014
Évolution du nombre de logements autorisés à la construction (indice base 100 en décembre 2014)
Auvergne-Rhône-Alpes France hors Mayotte
déc. 2014 100,0 100,0
janv. 2015 98,9 99,7
févr. 2015 98,7 99,1
mars 2015 96,9 98,0
avr. 2015 97,8 99,1
mai 2015 98,3 98,4
juin 2015 98,3 99,6
juil. 2015 97,6 99,4
août 2015 98,1 100,5
sept. 2015 98,7 101,5
oct. 2015 102,8 102,3
nov. 2015 103,7 104,7
déc. 2015 101,9 106,2
janv. 2016 102,4 106,6
févr. 2016 104,3 108,4
mars 2016 105,6 108,8
avr. 2016 106,1 110,1
mai 2016 108,0 112,6
juin 2016 105,9 113,0
juil. 2016 108,1 114,3
août 2016 110,6 115,7
sept. 2016 113,0 118,4
oct. 2016 114,4 119,2
nov. 2016 116,7 120,4
déc. 2016 120,0 121,8
janv. 2017 120,6 122,7
févr. 2017 120,4 122,9
mars 2017 120,9 125,6
avr. 2017 123,7 125,4
mai 2017 125,9 126,4
juin 2017 128,3 127,8
juil. 2017 127,8 129,4
août 2017 128,0 129,9
sept. 2017 129,3 130,2
oct. 2017 128,3 130,8
nov. 2017 126,5 129,7
déc. 2017 128,3 129,4
janv. 2018 127,8 129,6
févr. 2018 129,8 130,3
mars 2018 129,4 128,6
avr. 2018 128,0 128,7
mai 2018 126,3 128,4
juin 2018 125,0 126,7
juil. 2018 123,0 125,1
août 2018 123,0 124,6
sept. 2018 119,1 123,5
oct. 2018 118,5 123,3
nov. 2018 119,3 123,0
déc. 2018 116,7 121,3
janv. 2019 116,9 120,9
févr. 2019 113,0 119,1
mars 2019 111,7 118,2
avr. 2019 111,7 118,6
mai 2019 113,0 117,8
juin 2019 113,7 117,6
juil. 2019 115,2 118,2
août 2019 115,6 117,1
sept. 2019 115,7 115,6
oct. 2019 116,1 116,4
nov. 2019 115,2 116,4
déc. 2019 118,9 118,2
janv. 2020 120,9 119,0
févr. 2020 124,8 120,3
mars 2020 126,1 120,2
avr. 2020 120,7 114,6
mai 2020 114,8 110,4
juin 2020 113,7 109,1
juil. 2020 111,9 106,4
août 2020 109,8 105,6
sept. 2020 109,3 105,6
oct. 2020 108,3 103,9
nov. 2020 107,8 104,2
déc. 2020 103,9 103,2
janv. 2021 104,3 102,4
févr. 2021 101,7 102,0
mars 2021 101,5 103,1
avr. 2021 107,2 108,7
mai 2021 112,2 113,3
juin 2021 113,1 115,5
juil. 2021 115,9 118,9
août 2021 116,7 120,1
sept. 2021 119,1 122,1
oct. 2021 120,4 122,6
nov. 2021 120,4 122,5
déc. 2021 122,8 123,0
janv. 2022 122,2 124,0
févr. 2022 124,6 126,8
mars 2022 129,1 130,0
avr. 2022 129,1 131,0
mai 2022 130,9 132,5
juin 2022 131,9 132,7
juil. 2022 132,4 133,1
août 2022 133,7 136,9
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 8Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • Source : SDES, Sit@del2.

La fréquentation hôtelière retrouve son niveau d’avant-crise

Au deuxième trimestre 2022, les hôtels de la région enregistrent 5,5 millions de nuitées (figure 9). Le niveau de fréquentation se situe presque au niveau d’avant la crise sanitaire. Le recul par rapport au même trimestre de 2019 est en effet très léger (– 0,9 %). Ce rattrapage s’explique uniquement par une hausse de la clientèle résidant en France. Représentant 79 % de l’ensemble, elle a augmenté de 3 % depuis 2019, alors que la clientèle en provenance de l’étranger a diminué de 14 %.

Depuis la période précédant la crise sanitaire, le nombre d’heures rémunérées dans les secteurs touristiques augmente. Entre le deuxième trimestre 2019 et le deuxième trimestre 2022, il est en hausse de  + 6,8 %. Cette croissance est plus marquée dans la restauration (+ 7,8 %) que dans l’hébergement (+ 4,1 %). Au fil des mois, le secteur de la restauration enregistre une augmentation de plus en plus forte, qui atteint + 9,6 % entre les mois de juin des deux années. La tendance est également à la hausse dans l’hébergement ; malgré un fléchissement en mai (+ 2,8 %), il augmente de + 5,5 % entre juin 2019 et juin 2022.

Figure 9Évolution de la fréquentation hôtelière

(en milliers)
Évolution de la fréquentation hôtelière ((en milliers))
Période Nuitées totales Nuitées clientèle résidente
2e trimestre 2017 5 400 4 173
2e trimestre 2018 5 448 4 213
2e trimestre 2019 5 592 4 259
2e trimestre 2020 932 0
2e trimestre 2021 * 2 771 2 084
2e trimestre 2022 5 544 4 397
  • * : données trimestrielles brutes. En 2021, les enquêtes ne permettent pas la répartition entre clientèle étrangère et résidente.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE, enquête hôtellerie, 2017-2022.

Figure 9Évolution de la fréquentation hôtelière

  • * : données trimestrielles brutes. En 2021, les enquêtes ne permettent pas la répartition entre clientèle étrangère et résidente.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE, enquête hôtellerie, 2017-2022.

Le chiffre d’affaires de ces secteurs, très dépendants du tourisme, est en croissance par rapport à l’avant-crise. Il dépasse, pour chacun des trois mois du deuxième trimestre, les chiffres d’affaires réalisés en 2019. Mai est particulièrement dynamique, avec une hausse de + 9,1 % dans l’hôtellerie et de + 6,2 % dans la restauration. La progression est néanmoins plus faible en Auvergne-Rhône-Alpes que sur l’ensemble du territoire français où la croissance atteint + 20,9 % dans l’hôtellerie et + 24,5 % dans le secteur de la restauration en mai 2022.

Encadré 1 - Contexte international – Les perspectives économiques mondiales s’assombrissent

Plusieurs chocs exogènes ont récemment affecté l’économie mondiale : la guerre en Ukraine qui a exacerbé les difficultés d’approvisionnement, notamment énergétique, les confinements stricts en Chine au printemps et les fortes chaleurs en été. Au deuxième trimestre cependant, alors que l’économie américaine se repliait légèrement, les économies européennes ont bénéficié du rattrapage post-covid, notamment dans les services et le tourisme. Dans un contexte d’incertitudes tant géopolitiques qu’énergétiques, auxquelles s’ajoute le resserrement monétaire en cours, les économies occidentales ralentiraient en fin d’année, voire se replieraient pour les plus affectées par les difficultés d’approvisionnement en énergie.

Encadré 2 - Contexte national – En France, l’activité s’est redressée au deuxième trimestre 2022

Après son léger repli en début d’année (- 0,2 % au premier trimestre), l’activité française s’est redressée au deuxième trimestre (+ 0,5 %), tirée par le rebond des secteurs ayant pâti de la vague pandémique (hébergement-restauration, services de transport…). La consommation a progressé modérément, atténuée par des achats de biens de nouveau en baisse, en lien avec la hausse continue de l’inflation. Celle-ci s’est située autour de 6 % sur un an pendant l’été et a légèrement diminué en septembre (5,6 % sur un an selon l’estimation provisoire). L’emploi est resté dynamique, porté en partie par l’alternance. Au troisième trimestre, l’activité aurait continué à progresser mais en ralentissant (+ 0,2 % prévu), bénéficiant encore d’effets de rattrapage dans les services. Compte tenu de l’assombrissement du contexte international, l’activité pourrait marquer le pas en fin d’année.

Publication rédigée par :Patricia Antoine, Megan Courthial, Pierre-Pascal Housez, Philippe Lagarde (Insee)

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Pour en savoir plus

« Entre dynamisme et essoufflement »Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes n° 33, juillet 2022

Bilan économique 2021 : « Un retour progressif à la normale », Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes n° 32, juin 2022

« Un automne lourd de menaces pour l’Europe », Note de conjoncture, Insee, octobre 2022

Emploi et taux de chômage localisés (par région et département) - deuxième trimestre 2022, Insee Informations rapides n° 266, octobre 2022

Tableau de bord de la conjoncture