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Insee Flash Hauts-de-France · Septembre 2022 · n° 140
Insee Flash Hauts-de-FranceLe Grand Amiénois : un pôle métropolitain qui attire les jeunes Territoires des Hauts-de-France

Alexandre Feseuille, Line Leroux (Insee)

Au 1ᵉʳ janvier 2018, le Pôle métropolitain du Grand Amiénois (PMGA) compte 381 400 habitants, soit 6,4 % de la population des Hauts-de-France. Entre 2013 et 2018, la population du territoire progresse plus fortement qu’en moyenne régionale, grâce à un déficit migratoire contenu par les arrivées nombreuses de jeunes de 18 à 24 ans, attirés par les nombreux établissements d’enseignement supérieur. La Communauté d’Agglomération Amiens Métropole concentre près de la moitié de la population du PMGA et les deux tiers des emplois, dont ceux les plus qualifiés.

Insee Flash Hauts-de-France
No 140
Paru le :Paru le15/09/2022

Cette étude fait partie d'une série de publications sur les territoires des Hauts-de-France.

Plus de 381 000 habitants dans le Pôle métropolitain du Grand Amiénois

Au 1er janvier 2018, le Pôle Métropolitain du Grand Amiénois (PMGA) abrite 381 400 habitants, soit les deux tiers des Samariens et 6,4 % de la population régionale. Composé de 466 communes, le PMGA est organisé en 8 intercommunalités dont la principale est la communauté d’agglomération (CA) Amiens Métropole qui concentre près de la moitié de la population du territoire (182 000 habitants) (figure 1).

Avec 133 900 habitants, Amiens est la commune la plus peuplée du PMGA et la deuxième des Hauts-de-France après Lille.

D’une superficie de 3 621 km ², le PMGA couvre un peu plus de la moitié de la surface du département de la Somme (58 %) et 11 % du territoire régional. Il est ainsi le plus étendu des de la région.

Figure 1Population en 2018 par EPCI et évolution entre 2013 et 2018

Population en 2018 par EPCI et évolution entre 2013 et 2018
Code Libellé Population 2018 Évolution annuelle moyenne de la population 2013 / 2018 (en %)
248000531 CA Amiens Métropole 180 905 0,3
200071181 CC Somme Sud-Ouest 38 689 0,2
200070951 CC du Territoire Nord Picardie 31 249 -0,3
248000747 CC du Pays du Coquelicot 28 302 -0,1
200071223 CC Nièvre et Somme 28 118 -0,2
248000499 CC du Val de Somme 26 646 0,4
200070977 CC du Grand Roye 25 626 -0,2
200070969 CC Avre Luce Noye 21 843 0,2
  • Source : Insee, recensement de la population de 2013 et 2018.

Figure 1Population en 2018 par EPCI et évolution entre 2013 et 2018

  • Source : Insee, recensement de la population de 2013 et 2018.

Traversé par le fleuve de la Somme d’est en ouest, essentiellement constitué de terres agricoles couvrant 83 % de sa superficie, le PMGA est, en dehors de l’agglomération d’Amiens, un territoire peu densément peuplé. Ainsi, 46 % de sa population vit dans une commune peu ou très peu dense contre 29 % à l’échelle régionale et 33 % à l’échelle nationale.

Une faible dynamique démographique soutenue par les migrations étudiantes

Entre 2013 et 2018, la population du territoire augmente faiblement, mais pour autant trois fois plus vite que la population régionale (respectivement 0,16 % par an contre 0,05 %), alors que la population du département de la Somme baisse légèrement (−0,04 % par an) (figure 2).

Si l’ est plus faible au sein du territoire qu’en moyenne régionale (+0,25 % par an contre +0,35 % par an), le y est quant à lui nettement plus contenu (−0,09 % par an contre −0,29 %). L’afflux de 18-24 ans compense presque totalement le déficit migratoire des autres catégories d’âge (encadré).

Si les tendances démographiques récentes se poursuivaient, le PMGA compterait près de 392 000 habitants en 2050, soit 10 000 habitants de plus qu’aujourd’hui. Cette dynamique positive (+0,08 % par an) contrasterait avec le recul démographique attendu au niveau régional (−0,1 % par an). Pour autant, comme partout ailleurs, la population vieillit. Pour 100 personnes âgées de 65 ans et plus, il y a 139 jeunes de moins de 20 ans en 2018 contre 160 en 2013 (respectivement 146 et 170 en moyenne régionale).

Figure 2 Principaux indicateurs démographiques et économiques

Principaux indicateurs démographiques et économiques
Grand Amiénois Hauts-de-France France métropolitaine
Population au 1er janvier 2018 381 400 6 004 100 64 844 000
Taux de croissance annuel moyen entre 2013 et 2018 (%) 0,16 0,05 0,36
Part des moins de 20 ans (%) 25,2 26,0 24,0
Part des 65 ans et plus (%) 18,1 17,8 20,0
Nombre d’actifs occupés au lieu de résidence 148 170 2 277 520 26 461 370
Nombre d’emplois au lieu de travail 148 630 2 121 300 26 008 940
Taux d’activité des 15-64 ans (%) 70,7 71,4 74,3
Part d’actifs ayant un emploi dans la population des 15 à 64 ans (%) 60,0 59,7 64,7
Taux de chômage au sens du recensement de la population (%) 15,1 16,4 13,0
Taux de pauvreté (%) 16,2 18,0 14,6
Niveau de vie médian (euros) 20 740 20 110 21 730
Part des diplômés de l’enseignement supérieur (%) 27,0 25,1 30,9
  • Sources : Insee, recensement de la population de 2013 et 2018, Fichier localisé social et fiscal (FiLoSoFi) en géographie au 01/01/2019.

Des emplois concentrés dans la CA d’Amiens Métropole

En 2018, le Pôle Métropolitain du Grand Amiénois compte près de 149 000 emplois, soit les deux tiers des emplois samariens. À l’échelle régionale, son poids économique de 7,0 % est légèrement supérieur à son poids démographique (6,4 %). Entre 2013 et 2018, le nombre d’emplois du PMGA a baissé beaucoup plus faiblement qu’en moyenne dans la région (−0,1 % contre −0,7 %). Au sein du territoire, la CA d’Amiens Métropole concentre les deux tiers de l’activité.

L’économie du PMGA dépend de plus en plus du secteur tertiaire, qui représente 116 000 emplois, soit 78 % du total, un poids équivalent à celui observé en Hauts-de-France. En particulier, le territoire concentre de nombreux services publics ainsi que de multiples établissements de santé et d’enseignement dont quelques gros employeurs comme, par ordre décroissant d’effectifs, le CHU Amiens Picardie, la CA Amiens Métropole, le Département de la Somme et l’Université Picardie Jules Verne.

Forte de près de 20 000 emplois en 2018, l’industrie conserve néanmoins un poids important, représentant 13,2 % de l’activité, une part supérieure à la moyenne nationale (12,1 %) mais légèrement inférieure au niveau régional (13,8 %). En particulier, la chimie fournit 11,2 % des emplois industriels du territoire contre 5,7 % dans la région, avec pour principal employeur Procter & Gamble (1 100 salariés) situé à Amiens. La fabrication de matériels de transport (Stelia Aerospace à Méaulte ou Valeo Embrayages à Amiens) et la fabrication de produits en caoutchouc (Goodyear Dunlop Tires Amiens Sud) tirent également leur épingle du jeu.

Si les cadres et professions intellectuelles supérieures pèsent autant dans le Grand Amiénois qu’en moyenne régionale (14,7 % contre 14,2 %), ils sont surreprésentés dans la CA d’Amiens Métropole avec 17,9 %.

Des indicateurs socio-économiques plus favorables qu’en région

Le PMGA abrite une population en moyenne plus diplômée qu’au niveau régional : 27 % des 15 ans ou plus sont titulaires d’un diplôme d’études supérieures contre 25 %. Cette part reste néanmoins inférieure au niveau national (31 %).

La situation économique du territoire est globalement favorable en comparaison de la moyenne régionale. Le au sens du recensement y est ainsi inférieur (15,1 % contre 16,4 %), tout comme le (16,2 % contre 18,0 %). Le annuel médian s’élève à 20 740 €, soit 630 € de plus qu’en Hauts-de-France.

Encadré - Un pôle métropolitain jeune, grâce à son offre d’enseignement supérieur

Deuxième pôle d’enseignement supérieur des Hauts-de-France après Lille, Amiens attire des étudiants, en provenance de la Somme, de l’Aisne, de l’Oise et à un degré moindre d’Île-de-France. En 2018, près de 41 000 personnes de 18 à 24 ans résident dans le Pôle Métropolitain du Grand Amiénois, soit 11 % de sa population (2 points de plus qu’en moyenne régionale). Sur cette tranche d’âge, près de la moitié (47 %) sont élèves ou étudiants, soit 10 points de plus qu’en moyenne régionale.

Cette surreprésentation s’explique par une offre étoffée de formations post-baccalauréat. Le PMGA compte ainsi 50 établissements d’enseignement supérieur, dont 29 non universitaires : 22 sont consacrés aux formations de santé, 5 à celles du commerce et 2 à d’autres formations post bac. L’enseignement supérieur universitaire est composé de 11 unités de formation et de recherche, 2 instituts universitaires, 1 école d’ingénieurs en électrotechnique et électronique (ESIEE) et 7 établissements d’autres enseignements supérieurs publics.

Publication rédigée par :Alexandre Feseuille, Line Leroux (Insee)

Définitions

Le Pôle Métropolitain a été créé par la loi du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales. Il s’agit « un établissement public constitué par accord entre des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre » sous réserve qu’un des EPCI compte plus de 100 000 habitants. Le pôle métropolitain est compétent en vue d’actions d’intérêt métropolitain en matière de développement économique, de promotion de l’innovation, de la recherche, de l’enseignement supérieur et de la culture, d’aménagement de l’espace […] et de développement des infrastructures et des services de transports. Au 1er janvier 2021, la France compte 25 pôles métropolitains dont 6 dans les Hauts-de-France.

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période.

Le taux de chômage au sens du recensement de la population est la proportion du nombre de chômeurs au sens du recensement dans la population active au sens du recensement.

Le taux de pauvreté correspond à la proportion d’individus dont le niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vie médian de la population française.

Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire donné et le nombre de personnes qui en sont sorties, au cours de la période considérée.