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Insee Analyses Centre-Val de Loire · Septembre 2022 · n° 87
Insee Analyses Centre-Val de LoireLa moitié des ménages qui s’installent dans un logement neuf en sont propriétaires

Sophie Goupil (Insee)

En 2019 en Centre-Val de Loire, 5,5 % des ménages choisissent de s’installer dans un logement récemment construit. Emménager dans le neuf est souvent un choix de proximité : 55 % des premiers occupants d’un logement nouvellement construit résidaient précédemment dans la même intercommunalité. Ces logements sont très implantés en périphérie des principaux pôles de la région, alors que les déménagements dans des logements anciens se concentrent plus souvent dans les communes-centre. Plus de la moitié des logements neufs sont occupés par des couples, souvent jeunes et avec enfant(s). Par ailleurs, 48 % des ménages primo-occupants sont propriétaires de leur logement et la moitié d’entre eux étaient précédemment locataires. Les résidences principales neuves acquises en propriété sont à 91 % des maisons. Elles sont situées à 70 % dans les couronnes des pôles où le foncier est en moyenne moins cher et les terrains constructibles plus disponibles. Les ménages louant un logement privé neuf sont, pour les deux tiers d’entre eux dans les pôles urbains, et sont souvent des jeunes de 18 à 34 ans (48 %). Un ménage sur cinq qui s’installent dans un logement neuf est locataire du parc social.

Insee Analyses Centre-Val de Loire
No 87
Paru le :Paru le08/09/2022

Un emménagement sur deux dans un logement neuf est effectué dans la même intercommunalité

21 900 logements ont été mis en chantier dans la région, entre 2017 et 2018. Bien que ces nouvelles habitations représentent une faible part du parc de logement, elles entraînent des mobilités résidentielles dont les effets sont à prendre en compte pour l’aménagement du territoire (étalement urbains, mixité sociale). C’est dans ces que 15 900 ménages, soit 35 800 personnes, se sont installés entre 2018 et 2019. Ils comptent pour 5,5 % des ménages de la région ayant déménagé dans la période (contre 7,1 % dans la France métropolitaine).

Neuf sur dix habitaient déjà dans le même département (figure 1). Plus que dans l’ancien, emménager dans le neuf est avant tout un choix de proximité : celui de changer de logement pour améliorer ses conditions d’habitation, tout en restant dans son territoire de vie. Ce choix est même très local puisque 55 % des logements récents sont occupés par des habitants dont la résidence principale était précédemment dans la même intercommunalité et 36 % dans la même commune. Les ménages qui s’installent dans la même intercommunalité dans un logement neuf sont majoritairement propriétaires, plus souvent que lorsqu’il s’agit d’un logement ancien (51 % contre 32 %). Les logements neufs sont à disposition de l’acheteur dans un délai souvent plus long que les logements anciens. Cela explique aussi en partie que les acquéreurs choisissent de faire construire à proximité afin de suivre les travaux. Plus des trois quarts des maisons (soit 64 % des logements neufs) ont fait l’objet d’un permis de construire déposé par un particulier. Les logements construits par des promoteurs immobiliers sont, quant à eux, en général commercialisés avant d’être livrés.

Figure 1Répartition selon l’origine géographique des personnes ayant emménagé en 2018 ou 2019 en Centre-Val de Loire

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Répartition selon l’origine géographique des personnes ayant emménagé en 2018 ou 2019 en Centre-Val de Loire (en %) - Lecture : 36 % des occupants d’un logement neuf résidaient déjà dans la même commune avant leur emménagement, contre seulement 30 % de ceux qui s’installent dans un logement ancien.
Personnes ayant emménagé dans la région, dont originaires : de la même commune de la même intercommunalité à fiscalité propre du même département de la région Ensemble des personnes ayant emménagé dans la région
Logements neufs 36 55 87 90 100
Logements anciens 30 45 71 78 100
  • Lecture : 36 % des occupants d’un logement neuf résidaient déjà dans la même commune avant leur emménagement, contre seulement 30 % de ceux qui s’installent dans un logement ancien.
  • Champ : Individus ayant emménagé en 2018 ou 2019 dans un logement de Centre-Val de Loire, et résidant auparavant dans ou hors de la région.
  • Source : Insee, Fideli 2019-2020

Figure 1Répartition selon l’origine géographique des personnes ayant emménagé en 2018 ou 2019 en Centre-Val de Loire

en %
  • Lecture : 36 % des occupants d’un logement neuf résidaient déjà dans la même commune avant leur emménagement, contre seulement 30 % de ceux qui s’installent dans un logement ancien.
  • Champ : Individus ayant emménagé en 2018 ou 2019 dans un logement de Centre-Val de Loire, et résidant auparavant dans ou hors de la région.
  • Source : Insee, Fideli 2019-2020

Les occupants des logements neufs sont deux fois moins nombreux (10 %) à provenir d’une autre région que les habitants de logements plus anciens (22 %) (figure 1). Et lorsqu’ils viennent d’une autre région, c’est dans 44 % des cas d’un département limitrophe. Ces personnes qui viennent d’une autre région sont plus souvent des jeunes adultes de 18 à 34 ans (40 %), des étudiants ou jeunes actifs, des membres de ménages sans enfants (50 %), et des locataires (64 %).

Les déménagements vers un logement neuf se concentrent dans les pôles métropolitains et leur couronne

Réparties sur tout le territoire, les arrivées de ménages dans les logements récents se concentrent toutefois dans les  : Tours (31 %), Orléans (28 %), Chartres (8 %) et Blois (6 %) (figure 2). Les aires des deux métropoles régionales attirent à elles seules 59 % de ces ménages, alors qu’elles accueillent 41 % des arrivées dans un logement ancien (et qu’elles comptent pour 38 % de l’ensemble des habitations de la région).

La construction de logements neufs en périphérie des villes et l’installation de jeunes couples avec enfants est emblématique du mouvement de périurbanisation à l’œuvre depuis plusieurs décennies. Sans changer de travail et de région, l’accession à la propriété se fait dans des maisons en dehors des villes.

Les ménages primo-occupants sont localisés pour plus de la moitié (53 %) dans la et pour un tiers d’entre eux (37 %) dans l’un des trois pôles des plus grandes aires de la région (Orléans, Tours et Chartres). Dans l’ensemble des pôles, les déménagements dans l’ancien privilégient la localisation dans les communes-centre, alors que les primo-occupants s’installent plus souvent en périphérie, dans une autre commune limitrophe (figure 3).

Figure 2Répartition par aire d’attraction des logements neufs et anciens liés à une migration résidentielle

en %
Répartition par aire d’attraction des logements neufs et anciens liés à une migration résidentielle (en %) - Lecture : 28 % des emménagements dans un logement neuf ont lieu dans l’aire d’attraction d’Orléans (16 % dans le pôle et 12 % dans la couronne), contre 17 % de ceux dans un logement ancien.
Aire Pôle de l’aire Couronne de l’aire Type de logement
8,8 0,0 logement ancien
Communes hors attraction des pôles 3,8 0,0 logement neuf
9,4 7,7 logement ancien
Autres aires de la région 3,8 4,6 logement neuf
1,4 1,5 logement ancien
Aire de Montargis 0,2 1,9 logement neuf
2,6 1,8 logement ancien
Aire de Châteaudun 0,8 2,0 logement neuf
3,8 3,5 logement ancien
Aire de Bourges 1,4 3,6 logement neuf
2,5 3,3 logement ancien
Aire de Blois 1,5 4,7 logement neuf
3,9 2,9 logement ancien
Aire de Chartres 4,6 3,5 logement neuf
10,9 6,1 logement ancien
Aire d’Orléans 15,5 12,1 logement neuf
14,7 9,3 logement ancien
Aire de Tours 15,4 15,7 logement neuf
0,0 6,0 logement ancien
Aire de Paris 0,0 4,9 logement neuf
  • Lecture : 28 % des emménagements dans un logement neuf ont lieu dans l’aire d’attraction d’Orléans (16 % dans le pôle et 12 % dans la couronne), contre 17 % de ceux dans un logement ancien.
  • Champ : Résidences principales dans lesquelles un ménage s’est installé en 2018 ou 2019, en Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, Fideli 2019-2020

Figure 2Répartition par aire d’attraction des logements neufs et anciens liés à une migration résidentielle

  • Lecture : 28 % des emménagements dans un logement neuf ont lieu dans l’aire d’attraction d’Orléans (16 % dans le pôle et 12 % dans la couronne), contre 17 % de ceux dans un logement ancien.
  • Champ : Résidences principales dans lesquelles un ménage s’est installé en 2018 ou 2019, en Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, Fideli 2019-2020

Figure 3Répartition des logements (en %) selon la catégorie de la commune dans le zonage en aire d’attraction des villes

en %
Répartition des logements (en %) selon la catégorie de la commune dans le zonage en aire d’attraction des villes (en %) - Lecture : Les couronnes des aires d’attraction des villes regroupent 53 % des logements neufs et 42 % des logements anciens avec une migration résidentielle ainsi que 49 % de l’ensemble des logements.
Zone Migrations résidentielles - Logements neufs Migrations résidentielles - Logements anciens Total logements
Ville-centre 24 36 28
Autre commune d’un pôle 19 13 12
Couronne d’une aire 53 42 49
Hors attraction des pôles 4 9 11
  • Lecture : Les couronnes des aires d’attraction des villes regroupent 53 % des logements neufs et 42 % des logements anciens avec une migration résidentielle ainsi que 49 % de l’ensemble des logements.
  • Champ : Résidences principales du Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, Fideli 2019-2020

Figure 3Répartition des logements (en %) selon la catégorie de la commune dans le zonage en aire d’attraction des villes

  • Lecture : Les couronnes des aires d’attraction des villes regroupent 53 % des logements neufs et 42 % des logements anciens avec une migration résidentielle ainsi que 49 % de l’ensemble des logements.
  • Champ : Résidences principales du Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, Fideli 2019-2020

Les couples avec enfants et les jeunes actifs s’installent plus souvent dans un logement neuf

Les ménages choisissant les logements neufs se distinguent de ceux qui déménagent dans l’ancien par la présence nettement plus grande de couples avec ou sans enfants. Les couples avec enfants représentent ainsi 32 % des emménagements dans le neuf, contre 24 % dans l’ancien (figure 4). À l’inverse, la part des familles monoparentales et des personnes seules est plus faible parmi les premiers occupants d’un logement neuf que parmi les emménagements dans l’ancien. Ces constats renvoient d’une part au phénomène de périurbanisation, par exemple effet de l’aspiration des couples avec enfants à devenir propriétaires d’une maison avec jardin lorsque les axes de communication le permettent. Ils renvoient d’autre part à la concentration du parc locatif dans les pôles urbains, parc vers lequel se tourneront par exemple plus souvent les décohabitants. Les logements neufs, plus spacieux et souvent implantés en périphérie des grandes villes attirent les couples avec enfants, alors que les étudiants et les jeunes actifs privilégient l’implantation dans les communes-centre où l’offre d’emploi, de loisirs et d’études supérieures est plus grande, mais où celle de logements neufs est un peu plus faible qu’en périphérie. Les occupants des nouveaux logements sont plus jeunes que ceux emménageant dans un logement existant. Il s’agit fréquemment de parents accompagnés d’enfants : 29 % des occupants de nouveaux logements sont mineurs et 38 % sont âgés de 25 à 39 ans. Dans le même temps, les jeunes adultes de 18 à 24 ans représentent une plus grande part de ceux qui emménagent dans le parc ancien que dans le neuf.

Figure 4Caractéristiques des ménages et des individus ayant emménagé en 2018 ou 2019 en Centre-Val de Loire selon l’ancienneté du logement

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Caractéristiques des ménages et des individus ayant emménagé en 2018 ou 2019 en Centre-Val de Loire selon l’ancienneté du logement (en %) - Lecture : 47 % des ménages occupants un logement neuf sont propriétaires, contre seulement 38 % de ceux qui s’installent dans un logement ancien. Les ménages complexes sont moins présents chez les primo-occupants.
Catégorie Logements neufs Logements anciens
locataire du parc social 18,7 17,5
locataire du privé 33,7 44,6
propriétaire 47,4 37,7
couple sans enfant 21,9 18,6
couple avec enfant 32,5 24,1
famille monoparentale 11,7 13,9
personne seule 31,7 35,8
ménages complexes 2,3 7,6
taux de pauvreté 4,7 8,5
moins de 18 ans 29,2 23,3
18 à 24 ans 7,7 13,4
25 à 39 ans 37,6 33,3
40 à 49 ans 11,7 11,8
50 à 59 ans 6,0 8,2
60 ans et plus 7,9 10,0
  • Lecture : 47 % des ménages occupants un logement neuf sont propriétaires, contre seulement 38 % de ceux qui s’installent dans un logement ancien. sont moins présents chez les primo-occupants.
  • Champ : Ménages et individus ayant emménagé en 2018 ou 2019 dans un logement de Centre-Val de Loire, et résidant auparavant dans ou hors de la région.
  • Source : Insee, Fideli 2019-2020

Figure 4Caractéristiques des ménages et des individus ayant emménagé en 2018 ou 2019 en Centre-Val de Loire selon l’ancienneté du logement

  • Lecture : 47 % des ménages occupants un logement neuf sont propriétaires, contre seulement 38 % de ceux qui s’installent dans un logement ancien. sont moins présents chez les primo-occupants.
  • Champ : Ménages et individus ayant emménagé en 2018 ou 2019 dans un logement de Centre-Val de Loire, et résidant auparavant dans ou hors de la région.
  • Source : Insee, Fideli 2019-2020

Les logements récemment construits accueillent plus souvent des salariés que des retraités. Les ménages avec au moins un salarié constituent la grande part de ceux qui s’installent dans le neuf (81 %, contre 69 % dans l’ancien). Les retraités sont assez peu mobiles, et ceux qui déménagent s’installent proportionnellement plus dans l’ancien.

Les ménages qui occupent un logement récent ont un niveau de vie médian (21 600 euros) proche de ceux s’installant dans un logement plus ancien, et vivent moins souvent en dessous du seuil de pauvreté (5 % contre 8 %). Les ménages en dessous du seuil de pauvreté arrivant dans un logement neuf s’installent plus souvent dans le parc privé, seuls 42 % d’entre eux emménagent dans un logement social. Les plus modestes − comprenant au moins une personne au chômage ou à faible revenu − déménagent moins dans le neuf.

64 % des ménages primo-occupants emménagent dans des maisons

Les logements neufs de la région occupés pour la première fois sont majoritairement des maisons contrairement à ceux de France métropolitaine (64 % contre 46 %).

S’installer dans une maison neuve, permet d’habiter dans un logement d’une surface moyenne un peu plus grande que dans l’ancien (105 m² contre 100 m²). Ce n’est pas le cas des emménagements dans un appartement dont la surface moyenne est la même dans le neuf ou l’ancien (57 m²).

Dans le neuf, les maisons sont plutôt occupées par des familles avec enfants et les appartements par des ménages sans enfants notamment de jeunes adultes, actifs ou étudiants, et des retraités. Ainsi, 75 % des arrivants dans une maison neuve vivent dans un ménage avec enfant(s), soit deux fois plus que ceux s’installant dans un appartement neuf. Au contraire, les arrivants dans un appartement neuf sont souvent de jeunes adultes de 18 à 34 ans (50 %) étudiants ou jeunes actifs, et des personnes de 50 ans ou plus (18 %), actifs seniors ou retraités.

L’étalement résidentiel urbain est marqué autour des principales villes, 57 % des ménages qui optent pour une maison neuve s’installent en périphérie des grandes villes que sont Chartres, Tours, Blois et Orléans, là où se concentrent 38 % des maisons individuelles de la région.

La moitié des ménages propriétaires d’un logement neuf étaient précédemment locataires

La part des ménages propriétaires de leur logement est globalement plus élevée dans la région qu’en France métropolitaine (64 % contre 58 %). Les ménages ayant déménagé sont plus fréquemment propriétaires dans le neuf que dans l’ancien : 48 % des ménages s’installant dans un logement neuf sont propriétaires (figure 5) contre 37 % dans l’ancien, et la moitié d’entre eux étaient précédemment locataires. Ce fort taux d’accession à la propriété est encouragé par des mesures fiscales réservées à l’achat de logements neufs : réduction des frais notariés (liée à l’exonération des frais d’enregistrement), possibilité d’exonération de la taxe foncière pendant deux ans selon la commune, réduction du taux de TVA sur certains travaux selon des conditions de ressources et de localisation.

L’installation dans un logement neuf acquis en propriété concerne dans neuf cas sur dix une maison. Devenir propriétaire dans le neuf permet de s’installer dans un logement en moyenne plus grand qu’en acquérant une maison plus ancienne (109 m² contre 106 m²).

Que ce soit dans le neuf ou l’ancien, les ménages qui deviennent propriétaires de leur logement sont souvent des couples avec enfants et sont assez jeunes. Cette tendance est accentuée chez les acquéreurs de logements nouvellement construits qui sont plus souvent des couples avec enfants (48 %, contre 37 % dans l’ancien) ou des couples sans enfants. La part des 30 à 44 ans y est encore plus élevée (34 % contre 26 %).

Le niveau de vie médian de ces ménages est légèrement plus faible que celui des acquéreurs de logements anciens (23 500 contre 25 400 euros). 70 % des achats de logements neufs sont réalisés dans la couronne des pôles urbains, là où il existe une plus grande disponibilité de terrains constructibles et où le prix du foncier est en moyenne plus abordable, alors que les achats de logements neufs dans les communes-centre sont rares (14 %). Les aires de Tours et Orléans concentrent la moitié (49 %) des installations de ménages propriétaires dans le neuf contre seulement 36 % dans l’ancien.

Figure 5Répartition des ménages emménageant dans des logements récents selon leur parcours résidentiel (en %)

Répartition des ménages emménageant dans des logements récents selon leur parcours résidentiel (en %) - Lecture : 19 % des ménages occupant un logement neuf sont locataires du parc social : 9 % résidaient déjà dans le parc social avant le déménagement, 7 % étaient précédemment locataires dans le parc privé et 3 % étaient propriétaires. La taille des cercles et des flèches est proportionnelle au nombre de ménages occupants de ces logements neufs fin 2019 et celles des flèches aux flux de ménages en 2018 et 2019.
Situation finale (après déménagement)
Propriétaires Locataires du parc privé Locataires du parc social Ensemble
Situation initiale (avant déménagement) Propriétaires 16 13 3
Locataires du parc privé 24 16 7
Locataires du parc social 8 4 9
Ensemble 48 33 19 100
  • Lecture : 19 % des ménages occupant un logement neuf sont locataires du parc social : 9 % résidaient déjà dans le parc social avant le déménagement, 7 % étaient précédemment locataires dans le parc privé et 3 % étaient propriétaires. La taille des cercles et des flèches est proportionnelle au nombre de ménages occupants de ces logements neufs fin 2019 et celles des flèches aux flux de ménages en 2018 et 2019.
  • Champ : Centre-Val de Loire, ménages ayant emménagé en 2018 ou 2019 dans un logement de Centre-Val de Loire, et résidant auparavant dans ou hors de la région.
  • Source : Insee, Fideli 2019-2020

Figure 5Répartition des ménages emménageant dans des logements récents selon leur parcours résidentiel (en %)

  • Lecture : 19 % des ménages occupant un logement neuf sont locataires du parc social : 9 % résidaient déjà dans le parc social avant le déménagement, 7 % étaient précédemment locataires dans le parc privé et 3 % étaient propriétaires. La taille des cercles et des flèches est proportionnelle au nombre de ménages occupants de ces logements neufs fin 2019 et celles des flèches aux flux de ménages en 2018 et 2019.
  • Champ : Centre-Val de Loire, ménages ayant emménagé en 2018 ou 2019 dans un logement de Centre-Val de Loire, et résidant auparavant dans ou hors de la région.
  • Source : Insee, Fideli 2019-2020

Les locataires du parc privé récent : de jeunes adultes vivant dans les pôles urbains

Un tiers des ménages qui s’installent dans un logement neuf sont locataires du parc privé. Ils vivent en majorité dans un appartement (63 %) et surtout dans les pôles urbains (66 %).

Les trois quarts (74 %) de ces ménages locataires de logements récents résident dans les aires d’attraction d’Orléans et Tours. Ce sont principalement des couples sans enfants (25 %) et des personnes seules (48 %). Les membres de ces ménages sont souvent des jeunes adultes (48 % ont entre 18 et 34 ans), qui font le choix de s’installer à proximité de l’emploi et des établissements d’enseignement supérieur.

Les ménages nouveaux locataires dans le neuf ont quelques spécificités par rapport à ceux qui s’installent en louant un bien déjà existant. Les deux tiers d’entre eux s’installent dans un pôle (66 %, contre 56 % dans l’ancien). Ces locations se situent plus dans les autres communes du pôle (29 % contre 13 %), où la moindre densité urbaine facilite la construction de nouveaux logements. Plus souvent actifs en emploi et moins à charge d’enfants, ils ont un niveau de vie médian plus élevé (21 500 contre 19 200 euros) et un plus faible taux de pauvreté. Leur logement est plus souvent un appartement.

Par ailleurs, 38 % des personnes qui deviennent locataires d’un logement neuf appartenaient précédemment à un ménage propriétaire. Cette part est similaire pour ceux qui deviennent locataires dans l’ancien. Ces situations résultent notamment de départs du domicile parental de jeunes actifs ou d’étudiants, et de déménagements après une séparation.

La moitié des primo-occupants dans le parc social résidaient précédemment dans le parc privé

En Centre-Val de Loire, 19 % des emménagements dans un logement récent ont lieu dans le parc social, une part qui dépasse celle des logements sociaux parmi l’ensemble des résidences principales (15 %). Ce constat est comparable en France métropolitaine (22 % contre 16 %). En définitive, 6 % des ménages qui s’installent dans un logement social bénéficient d’un logement neuf (10 % en France métropolitaine). Ces constructions permettent de se rapprocher des exigences définies par , qui pérennise le dispositif relatif à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU) et impose un objectif de 20 à 25 % de logements sociaux dans certaines communes, selon leur taille et leur implantation.

La construction de nouveaux logements sociaux est un moyen d’améliorer les conditions d’habitat qui bénéficient autant à ceux qui résidaient déjà dans le parc social qu’à de nouveaux arrivants. Ces ménages qui s’installent dans un logement neuf du parc social de la région habitent plus souvent dans une maison (40 % contre 24 % dans l’ancien) pour une surface moyenne identique de 67 m2.

Leur niveau de vie médian est légèrement supérieur à celui de ceux qui emménagent dans le parc social ancien (16 800 euros contre 15 000 euros). Leur taux de pauvreté (20 %), bien qu’il reste élevé comparé à l’ensemble de la population régionale (13 %), est nettement plus faible que celui des ménages arrivants dans un logement social ancien (36 %).

La composition de ces ménages très proche de celle des arrivants dans l’ancien, présente une forte proportion de couples avec enfants (22 %) et de familles monoparentales (24 %).

La création de nouveaux logements sociaux accentue la concentration de ces logements autour des grandes villes. Les pôles d’Orléans, de Tours, de Blois et de Chartres concentrent 76 % des ménages arrivants dans un logement social neuf, contre 55 % de ceux arrivant dans le parc social déjà existant. Ces nouveaux logements sociaux sont très peu présents dans les communes-centre (29 %, contre 49 % des logements sociaux anciens), et sont implantés dans les autres communes des pôles (22 %) et surtout dans les couronnes (47 %).

Publication rédigée par :Sophie Goupil (Insee)

Sources

Le fichier démographique sur les logements et les individus (Fidéli), est construit à partir de données administratives issues de l'administration fiscale sur l'impôt et les propriétés bâties. Il a pour finalité une meilleure connaissance du parc de logement et de la démographique résidente. Il permet d’étudier les migrations résidentielles, et notamment de connaître le profil des premiers occupants des logements récents.

Définitions

L‘étude porte uniquement sur les logements ordinaires occupés à titre de résidence principale. Le logement ordinaire est un logement défini par opposition à un logement en résidence offrant des services spécifiques (résidences pour personnes âgées, pour étudiants, de tourisme, à vocation sociale, pour personnes handicapées…).

Un primo-occupant désigne dans cette étude le premier occupant d’un logement après sa construction.

Un logement neuf ou récent est un logement dont la construction s’est achevée dans l’année ou dans l’année précédente. Les autres logements sont considérés dans l’étude comme anciens.

Une aire d’attraction d’une ville est un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, qui définit l’étendue de l’influence d’un pôle de population et d’emploi sur les communes environnantes, cette influence étant mesurée par l’intensité des déplacements domicile-travail. Chaque aire est constituée d’un pôle, qui inclut la ou les communes-centre, et d’une couronne. Les pôles sont déterminés principalement à partir de critères de densité et de population totale, suivant une méthodologie cohérente avec celle de la grille communale de densité.

Les ménages complexes, au sens statistique du terme, sont ceux qui comptent plus d'une famille ou plusieurs personnes isolées partageant habituellement le même domicile, ou toute autre combinaison de familles et personnes isolées. Ces ménages sont qualifiés de complexes dans la mesure où le type de lien (lien de parenté, liens amicaux, etc.) peut être très variable entre les personnes.

Champ

La présente étude s’intéresse aux ménages qui se sont installés en 2018 et 2019 dans un logement ordinaire de Centre-Val de Loire dont la construction s’est achevée dans l’année ou dans l’année précédente. Elle mobilise les données de Fidéli des millésimes 2019 et 2020. La situation des ménages ayant emménagé dans un logement récent est comparée à celle des ménages ayant déménagé dans un logement plus ancien dans la même zone d’étude.

La loi, dite 3DS, relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l’action publique locale a été promulguée en 2022. En matière de logement, elle prolonge l’obligation, introduite par la loi SRU, pour les 2 000 communes les plus importantes, de disposer d’un taux minimum de logements sociaux de 20 ou 25 % par rapport à l’ensemble des résidences principales.

Pour en savoir plus

« Logement en 2018. Recensement de la population - Résultats pour toutes les communes, départements, régions, intercommunalités… », Chiffres Détaillés Insee, mai 2022.

E. Piraux (Insee), « En cinquante ans, le nombre de résidences principales a doublé et les logements sont de plus en plus spacieux », Insee Flash Centre-Val de Loire n° 44, juin 2021.

T. Geay, A. Ferrante (Insee), « S’installer dans un logement neuf : d’abord un choix de proximité », Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes n° 82, juin 2019.

Commissariat Général à l’Egalité des Territoires, « Ouvrir dans un nouvel onglethttps://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/kiosque/2017-fiche-logement-le-parc-de-logementLe parc de logements. Fiche d’analyse de l’Observatoire des territoires 2017 », novembre 2017.

S. Samyn (Insee), « Les premiers occupants de logements récents habitaient déjà à proximité », Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d’Azur n° 56, décembre 2017.

« Les conditions de logement en France. Édition 2017. » Insee Références, février 2017.