Informations Rapides · 21 juillet 2022 · n° 187

En juillet 2022, dans l’industrie manufacturière, les difficultés de recrutement s’accentuent Enquête trimestrielle de conjoncture dans l'industrie - juillet 2022

En juillet 2022, la proportion d’entreprises industrielles déclarant des difficultés de recrutement atteint 67 %, un niveau inobservé depuis 1991. Par ailleurs, pour la première fois depuis l’automne 2020, les chefs d’entreprise s’attendent à ce que leurs prix de vente ralentissent, même si la progression anticipée pour les trois prochains mois reste nettement positive. Enfin, les chefs d’entreprise estiment que la demande qui leur a été adressée au cours des trois derniers mois s’est dégradée mais qu’elle pourrait s’améliorer le trimestre prochain, en particulier en ce qui concerne la demande étrangère.

En juillet, la part de chefs d’entreprise déclarant des difficultés de recrutement augmente de nouveau et atteint, à 67 %, un nouveau point haut depuis que la série existe (1991), alors que sa moyenne de longue période s’établit à 31 %. Par ailleurs, le solde d’opinion sur l’évolution passée des effectifs se détériore nettement par rapport à avril 2022 quand celui sur l’évolution prévue des effectifs diminue à peine. Tous deux demeurent très au-dessus de leur moyenne.

Depuis le deuxième trimestre 2021, les chefs d’entreprise de l’industrie manufacturière signalent une forte hausse de leurs prix de vente. En juillet 2022, ils l’estiment ainsi en moyenne à 3,4 % sur les trois derniers mois, après 3,9 % un trimestre plus tôt. Surtout, pour la première fois depuis l’automne 2020, les chefs d’entreprise estiment que la progression de leurs prix serait moins rapide au cours des prochains mois : ils anticipent en effet une progression de 1,4 % en moyenne au cours des trois prochains mois, quand ils avaient prévu une hausse de 2,5 % en avril, ce qui reste le record pour cette série disponible depuis 1991.

La situation de trésorerie des entreprises industrielles est jugée un peu plus favorable qu’il y a trois mois : le solde d’opinion associé rebondit en juillet.

Par ailleurs, le solde sur les perspectives générales d’évolution des salaires horaires dans l’industrie augmente pour le sixième trimestre consécutif. Il se situe à son plus haut niveau depuis 2001.

Interrogés sur l’évolution récente de leur position compétitive hors de l’Union européenne, les chefs d’entreprise déclarent qu’elle se serait dégradée, pour le troisième trimestre consécutif. Le solde associé est désormais inférieur à sa moyenne. En revanche, la position compétitive des industriels s’améliorerait quelque peu sur le marché national. Le solde associé dépasse sa moyenne. Au niveau de l’Union européenne, la position compétitive des industriels serait stable.

L’opinion des chefs d’entreprise sur l’évolution passée de la demande se dégrade. Le solde d’opinion associé à l’évolution de la demande globale au cours des trois derniers mois se détériore nettement de nouveau, tandis que celui sur la demande étrangère baisse à peine. Au contraire, l’opinion des chefs d’entreprise à propos de l’évolution prévue de la demande s’améliore, nettement, qu’il s’agisse de la demande globale ou de la demande étrangère. Les perspectives générales d’exportations s’éclaircissent légèrement, mais le solde d’opinion associé demeure inférieur à sa moyenne.

En juillet 2022, le taux d’utilisation des capacités de production est stable à 82 % légèrement sous son niveau moyen. La part d’entreprises déclarant ne pas être en mesure d’accroître leur production avec leurs moyens actuels si elles recevaient plus de commandes diminue pour le deuxième trimestre consécutif, à 43 %. Cette proportion demeure néanmoins largement au-dessus de son niveau moyen. En outre, un peu plus de chefs d’entreprise qu’au trimestre précédent jugent leur capacité de production suffisante compte tenu de l’évolution probable des commandes au cours des prochains mois. Le solde d’opinion associé demeure en deçà de son niveau moyen.

Le solde d’opinion sur l’évolution prévue des investissements pour les trois prochains mois, introduit dans cette enquête en octobre 2021, poursuit son rebond et s’écarte de sa moyenne après avoir baissé en début d’année.