Correction de la sous-estimation de la fécondité par niveau de vie mesurée à partir de l’EDP

Didier Reynaud (Insee, Unité des études démographiques et sociales, Division Enquêtes et études démographiques)

Documents de travail
No 2022-03
Paru le :Paru le12/05/2022
Didier Reynaud (Insee, Unité des études démographiques et sociales, Division Enquêtes et études démographiques)
Documents de travail No 2022-03- Mai 2022

Suite à la publication d’une première étude de la fécondité selon le niveau de vie (Insee Première n° 1826 « Les femmes les plus modestes et les plus aisées ont le plus d’enfants », novembre 2020), ce document de travail explicite la méthodologie utilisée et propose des améliorations méthodologiques. Il actualise également les résultats de l’étude grâce à ces améliorations.

La première partie présente une méthode destinée à corriger la sous-estimation de la fécondité telle que constatée dans l’étude publiée en 2020, réalisée à partir de l’EDP - l’Échantillon démographique permanent. La sous-estimation de la fécondité provient d’un appariement incomplet des naissances de l’état civil aux femmes présentes dans les données socio-fiscales intégrées à l’EDP, appariement nécessaire afin d’étudier la fécondité selon le niveau de vie. C’est la réinjection de naissances non appariées initialement, qui, après ajustement, permet de retrouver un niveau de fécondité comparable au niveau de référence du Bilan démographique. Cette méthode permet, à partir de l’EDP, de disposer d’une base plus appropriée pour mener des études sur la fécondité selon différentes caractéristiques. Plus généralement, le travail réalisé montre qu’un appariement incomplet n’est pas forcément un obstacle, et que des variables non identifiantes peuvent être mobilisées pour combler l’information manquante.

La deuxième partie explicite l’indicateur choisi pour mesurer la fécondité selon le niveau de vie. Il s’agit de l’ICFRA – indicateur conjoncturel de fécondité tenant compte du rang et de l’âge, construit à partir des probabilités d’agrandissement observées une année donnée pour chaque âge et chaque rang de naissance. Compte tenu de certaines contraintes liées à l’EDP, une optimisation particulière du champ de l’étude est nécessaire afin de pouvoir disposer d’un échantillon de femmes suffisamment important tout en pouvant mobiliser la variable portant sur le nombre d’enfants déjà nés.

Les troisième et quatrième parties révisent les résultats, sans remettre en cause les conclusions de l’Insee Première sur la fécondité selon le niveau de vie. En particulier, les résultats en bas de l’échelle des niveaux de vie et pour les femmes nées à l’étranger sont sensiblement révisés à la hausse. Ce document les complète également, avec deux années plus récentes ou des croisements de variables plus détaillés.