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Insee Flash Ile-de-France · Mai 2022 · n° 68
Insee Flash Ile-de-FranceBilan démographique 2021 de l’Île-de-France : moins de décès et des naissances toujours en baisse

Danielle Jabot (Insee)

Au 1er janvier 2022, l’Île-de-France compte 12,4 millions d’habitants. En 2021, la baisse des naissances se poursuit et le nombre de décès diminue fortement par rapport à 2020 mais reste supérieur à celui de 2019. L’excédent naturel de l’Île-de-France reste toutefois le plus important des régions de France métropolitaine et demeure le moteur de la croissance démographique francilienne. En 2021, 45 800 mariages ont été célébrés, le niveau de 2019 étant presque retrouvé. L’espérance de vie des Franciliens augmente par rapport à 2020 mais sans retrouver le niveau d’avant-crise.

Insee Flash Ile-de-France
No 68
Paru le :Paru le12/05/2022

12,4 millions d’habitants au 1er janvier 2022

Au 1er janvier 2022, la population de l’Île-de-France est estimée à 12 395 100 habitants (figure 1). Au cours de l’année 2021, la population augmente de 46 500 habitants, soit une progression de 0,4 % équivalente à celle constatée en moyenne chaque année depuis 5 ans.

Figure 1Données démographiques concernant l’Île-de-France (par département) et la France métropolitaine

Données démographiques concernant l’Île-de-France (par département) et la France métropolitaine - Lecture : la population de l’Île-de-France est estimée à 12 395 100 habitants au 1er janvier 2022.
Département Population Naissances Décès Indicateur conjoncturel de fécondité des femmes de 15 à 49 ans en 2021
Estimation au 1ᵉʳ janvier 2022 Évolution annuelle moyenne 2017-2022
(en %)
Évolution annuelle moyenne 2012-2017
(en %)
En 2021 Évolution 2021/2020
(en %)
En 2021 Évolution 2021/2020
(en %)
Paris 2 139 900 -0,4 -0,5 25 900 -0,9 14 600 -11,0 1,41
Hauts-de-Seine 1 643 100 0,4 0,3 21 400 -0,5 10 600 -10,2 1,73
Seine-Saint-Denis 1 678 400 0,7 1,1 26 000 -5,9 10 400 -6,3 2,13
Val-de-Marne 1 434 300 0,7 0,7 19 100 -2,2 9 300 -10,6 1,84
Seine-et-Marne 1 443 800 0,6 0,7 18 300 0,2 10 100 -6,6 1,98
Yvelines 1 463 700 0,4 0,4 18 300 1,1 10 000 -9,9 2,08
Essonne 1 315 400 0,3 0,9 18 400 0,4 9 000 -7,7 2,18
Val-d’Oise 1 276 500 0,8 0,7 19 200 1,1 8 200 -11,0 2,25
Île-de-France 12 395 100 0,4 0,5 166 600 -1,1 82 200 -9,3 1,86
France métropolitaine 65 627 500 0,3 0,5 694 000 0,2 633 300 -2,3 1,80
  • Lecture : la population de l’Île-de-France est estimée à 12 395 100 habitants au 1er janvier 2022.
  • Sources : Insee, estimations de population et statistiques de l'état civil établies fin février 2022.

Le solde naturel reste le seul moteur de la croissance francilienne

Au cours de l’année 2021, la population progresse dans tous les départements de la région sauf à Paris (- 7 800 habitants) qui perd régulièrement des habitants depuis dix ans. C’est en Seine-Saint-Denis que la hausse de la population est la plus forte (+ 10 200 habitants). La population francilienne a augmenté uniquement sous l’effet de l’ (+ 84 400), le restant déficitaire.

Le recul des naissances se poursuit en 2021

En 2021, 166 600 bébés sont nés en Île-de-France, soit 1 900 de moins qu’en 2020 (- 1,1 %), alors qu’en France métropolitaine une légère remontée s’observe : 1 460 bébés de plus (+ 0,2 %). Les naissances progressent principalement dans les régions Bretagne et Pays de la Loire (respectivement + 3,7 % et + 3,1 %). La baisse des naissances franciliennes en 2021 est plus importante que celle observée durant les années précédentes (- 0,9 % par an en moyenne de 2010 à 2020) (figure 2).

Le nombre de naissances dépend à la fois du nombre de femmes en âge de procréer et de leur fécondité. La population féminine de 20 à 40 ans, âge où les femmes sont les plus fécondes, reste stable depuis 2014. Le recul du nombre des naissances ces dernières années s’explique donc par la baisse de la fécondité, c’est-à-dire du nombre d’enfants par femme. L’âge moyen des mères à la naissance reste cependant stable à 32 ans entre 2020 et 2021. En Île de France, il est toujours plus élevé que dans les autres régions de France métropolitaine.

Figure 2Évolution du nombre de naissances, de décès et du solde naturel depuis 1991 en Île-de-France

Évolution du nombre de naissances, de décès et du solde naturel depuis 1991 en Île-de-France - Lecture : en 2021, 166 600 naissances et 82 200 décès ont eu lieu en Île-de-France. Le solde naturel, différence entre les deux, s’établit à 84 400.
Année Naissances Décès Solde naturel
1991 169 443 78 870 90 573
1992 166 119 77 958 88 161
1993 161 772 78 595 83 177
1994 160 554 76 557 83 997
1995 163 008 77 573 85 435
1996 163 662 77 466 86 196
1997 162 011 74 783 87 228
1998 164 920 74 787 90 133
1999 167 295 74 745 92 550
2000 174 175 73 568 100 607
2001 172 996 73 695 99 301
2002 173 524 73 239 100 285
2003 173 511 77 918 95 593
2004 175 282 68 457 106 825
2005 176 521 70 501 106 020
2006 182 758 69 072 113 686
2007 179 264 69 082 110 182
2008 180 668 70 340 110 328
2009 181 557 70 502 111 055
2010 184 525 71 258 113 267
2011 182 284 70 873 111 411
2012 181 229 72 529 108 700
2013 180 271 72 113 108 158
2014 182 719 70 506 112 213
2015 179 762 74 539 105 223
2016 177 983 74 621 103 362
2017 175 799 75 562 100 237
2018 174 439 75 571 98 868
2019 173 893 75 788 98 105
2020 168 467 90 567 77 900
2021 166 588 82 174 84 414
  • Lecture : en 2021, 166 600 naissances et 82 200 décès ont eu lieu en Île-de-France. Le solde naturel, différence entre les deux, s’établit à 84 400.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil établies fin février 2022.

Figure 2Évolution du nombre de naissances, de décès et du solde naturel depuis 1991 en Île-de-France

  • Lecture : en 2021, 166 600 naissances et 82 200 décès ont eu lieu en Île-de-France. Le solde naturel, différence entre les deux, s’établit à 84 400.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil établies fin février 2022.

L’indicateur de fécondité se stabilise

En 2021, l’ (ICF) s’établit en Île-de-France à 1,86 enfant par femme après 1,88 en 2020. Il s’écarte donc encore un peu plus du seuil de renouvellement des générations (2,10). L’âge moyen à la maternité connaît une croissance tendancielle : 32,1 ans en 2021 contre 31,2 dix ans plus tôt.

Au sein de la région, les évolutions par département diffèrent. À Paris, l’ICF chute à 1,41, après 1,51 en 2020. Il est l’un des plus bas ICF de France métropolitaine devant la Meurthe-et-Moselle et la Côte-d’Or. Dans le Val-d’Oise, il progresse légèrement pour atteindre 2,25 en 2021, au-dessus de l’ICF de Seine-Saint-Denis (2,13) et de l’Essonne (2,18).

Un net recul des décès et une hausse de l’espérance de vie

En 2021, 82 200 personnes sont décédées dans la région, soit 8 400 de moins qu’en 2020, mais 6 400 de plus qu’en 2019. L’Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes sont les deux régions de France métropolitaine pour lesquelles la baisse de la mortalité est la plus importante (respectivement - 9,3 % et - 9,0 %). C’est à Paris, dans le Val-d’Oise, le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine que cette baisse est la plus forte (de - 10,2 % à - 11,0 %).

En 2021, en Île-de-France, l’ est de 86,0 ans pour les femmes et de 80,7 ans pour les hommes. Par rapport à 2020, les femmes ont gagné 0,8 an d’espérance de vie et les hommes, 1,1 an. Malgré cette hausse, l’espérance de vie ne retrouve pas tout à fait son niveau d’avant la pandémie de Covid-19. En 2019, elle était de 86,1 ans pour les femmes et 81,3 ans pour les hommes.

Le nombre des mariages repart à la hausse en 2021

En 2021, 45 800 mariages ont été célébrés en Île-de-France. Après une année 2020 marquée par un fort recul du nombre de célébrations (- 28 %), le rebond en 2021 permet à la nuptialité de retrouver quasiment son niveau de 2019 (46 400) et ce, malgré des restrictions sanitaires qui, certes assouplies, se sont poursuivies tout le long de l’année. En France métropolitaine, ce rebond du nombre de mariages s’observe aussi.

Publication rédigée par :Danielle Jabot (Insee)

Sources

Les données proviennent des statistiques d’état civil. Pour 2021, il s’agit des données provisoires issues de données arrêtées fin février 2022. Le nombre de mariages sur l’année 2021 est estimé à partir de données arrêtées fin novembre 2021.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. Lorsque le solde naturel est positif, on parle d’excédent naturel ; lorsqu’il est négatif, on parle de déficit naturel.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période.

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés à chaque âge l’année considérée demeuraient inchangés.

L’espérance de vie à la naissance représente la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée.

Pour en savoir plus

Papon S., « Bilan démographique 2021 - La fécondité se maintient malgré la pandémie de Covid-19 », Insee Première n° 1889, janvier 2022.

Daguet F., « La fécondité après 40 ans ne cesse d’augmenter depuis 1980 », Insee Première n° 1885, janvier 2022.

d’Albis H., Barbieri M., Belliot N., Breton D., Mazuy M., « Ouvrir dans un nouvel onglet L’évolution démographique de la France - Moins de naissances, de mariages et de migrations, plus de décès... la Covid-19 bouleverse la dynamique de la population française », in Population 2021/4 (vol. 76), coll. « Conjoncture démographique », Ined, 2021.

Bayardin V., Jabot D., « Bilan démographique - L’Île-de-France en 2020 : une hausse des décès inédite, une baisse des naissances qui s’accentue », Insee Flash Île-de-France n° 56, avril 2021.

Bayardin V., Jabot D., « Démographie de l’Île-de-France en 2019 - L’excédent naturel reste le plus important des régions métropolitaines », Insee Flash Île-de-France n° 54, janvier 2021.