Insee
Informations Rapides · 18 mars 2022 · n° 67
Informations rapidesAu quatrième trimestre 2021, l’indice du coût du travail – salaires seuls augmente de 0,4 %, l’indice – salaires et charges de 0,2 % Indice du coût du travail dans l’industrie, la construction et le tertiaire (ICT) - quatrième trimestre 2021

Informations rapides
No 67
Paru le :Paru le18/03/2022
Prochaine parution le : 13/09/2024 à 08h45 - deuxième trimestre 2024

Contexte économique de l’estimation des indicateurs de coût du travail

Au quatrième trimestre 2021, la masse salariale versée augmente nettement par rapport au trimestre précédent, davantage encore que les heures rémunérées. Ces hausses s’inscrivent dans un contexte de poursuite du rebond économique, amorcé à la fin du printemps avec la levée progressive des restrictions liées à la crise sanitaire. Par ailleurs, le dynamisme des salaires est aussi lié au net regain d’inflation en fin d’année et à la revalorisation du Smic de 2,2 % au 1er octobre.

Depuis le premier trimestre 2020, la masse salariale et le nombre d’heures rémunérées par les employeurs ont fortement varié, en raison de la crise sanitaire et du recours intensif au dispositif de chômage partiel. Ce dispositif conduit en effet à substituer des indemnisations, qui ne sont pas considérées comme du salaire, à une partie des salaires. Les demandes d’indemnisation de chômage partiel peuvent être effectuées avec plusieurs mois de retard. Pour cette raison, depuis le début de la crise sanitaire, les données entrant dans le calcul des indices de coût du travail sont davantage susceptibles d’être révisées qu’auparavant, notamment dans les secteurs ayant le plus recours au chômage partiel.

Le dispositif de chômage partiel préexistait à la crise sanitaire, mais il a été renforcé lorsque celle-ci a émergé : de mars à mai 2020, l’indemnité légale (70 % du salaire brut, soit environ 84 % du salaire net, dans la limite de 4,5 Smic) a été prise en charge à 100 % par les administrations publiques avant que cette part soit progressivement réduite à compter de juin 2020. Au 1er juillet 2021, sauf situations particulières (secteurs protégés ou entreprises fermées administrativement), l’indemnité légale a été abaissée à 60 % du salaire brut et sa prise en charge par les administrations publiques a elle-même été réduite à 60 % (soit 36 % du montant du salaire brut). Les indices de coût du travail mesurent les seules dépenses encourues par les employeurs pour l’emploi de leurs salariés ; aussi les indemnisations versées aux salariés dans le cadre des arrêts du travail ou du chômage partiel et financées par les administrations publiques n’y sont pas prises en compte. En revanche, la partie de l’indemnité de chômage partiel non remboursée est intégrée dans le coût du travail.

Par ailleurs, diverses mesures d’allégement du coût du travail sont prises en compte dans l’indice du coût du travail et contribuent à son profil d’évolution jusqu’au quatrième trimestre 2021.

Tout d’abord, la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (Pepa) votée fin 2018 par le Parlement et initialement versée au premier trimestre 2019 a été reconduite à deux reprises. Le dispositif initial prévoyait que seules les entreprises ayant conclu un accord d’intéressement pourraient verser jusqu’à 1 000 € de prime exonérée d’impôt sur le revenu et de cotisations sociales, par salarié dont la rémunération est inférieure à 3 Smic. Dans le contexte de la crise sanitaire, la possibilité de verser de nouveau cette prime a été ouverte à toutes les entreprises, une première fois en 2020, une seconde fois entre le 1er juin 2021 et le 31 mars 2022, avec un seuil porté à 2 000 € pour les entreprises ayant conclu un accord d’intéressement.

Ensuite, le plan de soutien au secteur touristique et aux secteurs connexes, décidé en mai 2020, prévoit des exonérations de cotisations sociales et une aide au paiement des cotisations pour les entreprises de moins de 250 salariés d’un certain nombre d’activités, principalement concentrées dans le commerce, l’hébergement-restauration et les services administratifs et de soutien (liste élargie en octobre 2020). Ces mesures d’allégement sont prises en compte dans le calcul de l’indice du coût total du travail.

Enfin, le plan « 1 jeune 1 solution », lancé fin juillet 2020 et prolongé jusqu’en juin 2022, prévoit sous certaines conditions le versement d’une prime, plafonnée à 4 000 euros, aux employeurs embauchant un jeune de moins de 26 ans. Il prévoit également une aide exceptionnelle pour l’embauche d’un alternant, plafonnée à 8 000 euros si celui-ci est majeur et à 5 000 euros dans le cas contraire.

Au quatrième trimestre 2021, l’indice du coût du travail – salaires seuls augmente de 0,4 %

Au quatrième trimestre 2021, l’indice du coût du travail (ICT) – salaires seuls de l’ensemble du secteur marchand non agricole (hors services aux ménages) augmente de 0,4 % en glissement trimestriel, après une légère baisse (–0,2 %) au trimestre précédent (en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables).

Sur un an, l’ICT – salaires seuls augmente légèrement au quatrième trimestre 2021 : +0,2 % par rapport au quatrième trimestre 2020, après une hausse de 1,4 % le trimestre précédent. Le salaire horaire retrouve ainsi, après de fortes variations liées au recours au chômage partiel, une trajectoire proche de celle d’avant la crise sanitaire et il atteint un niveau supérieur de 4,8 % à son niveau du quatrième trimestre 2019. Au cours des périodes marquées par les restrictions liées à la crise sanitaire, principalement lors du confinement du printemps 2020, le dispositif de chômage partiel avait davantage concerné les ouvriers et employés, salariés en moyenne les moins rémunérés, et le salaire horaire moyen en avait été mécaniquement rehaussé.

Au quatrième trimestre 2021, le recours au dispositif de chômage partiel est désormais faible dans l’ensemble des secteurs. Le nombre moyen d’heures rémunérées par salarié bondit de 6,0 % sur un an, contrepartie de la chute observée lors du deuxième confinement fin 2020, et retrouve ainsi un niveau proche de son niveau d’avant-crise.

ICT - salaires seuls : glissement annuel

ICT - salaires seuls : glissement annuel
Ensemble Industrie Construction Tertiaire
2021-T4 0.2 0.8 1.3 -0.1
2021-T3 1.4 1.4 2.3 1.3
2021-T2 -2.4 -1.9 -3.1 -2.2
2021-T1 2.8 1.8 2.4 3.6
2020-T4 4.4 2.9 4.0 5.1
2020-T3 3.2 2.5 2.6 3.7
2020-T2 8.2 5.6 7.5 9.0
2020-T1 2.2 1.5 1.1 2.4
2019-T4 1.2 1.4 2.6 1.1
2019-T3 1.8 1.7 2.7 1.8
2019-T2 1.4 1.7 2.0 1.3
2019-T1 2.4 2.9 4.4 2.1
2018-T4 2.2 2.0 0.5 2.5
2018-T3 1.9 1.8 2.2 2.0
2018-T2 1.8 1.6 1.6 1.9
2018-T1 1.6 2.1 0.7 1.6
2017-T4 1.8 1.9 3.7 1.6
2017-T3 1.5 2.3 2.3 1.2
2017-T2 1.6 2.2 3.1 1.3
2017-T1 1.7 2.0 3.1 1.4
2016-T4 1.0 1.3 1.6 0.9
2016-T3 1.3 1.5 2.5 1.1
2016-T2 1.4 1.7 1.5 1.2
2016-T1 1.5 1.7 1.5 1.3
2015-T4 1.7 1.9 2.2 1.5
2015-T3 1.4 1.7 1.0 1.3
2015-T2 1.4 1.7 1.6 1.2
2015-T1 1.4 1.8 1.1 1.2
2014-T4 1.1 1.8 0.8 0.8
2014-T3 1.4 1.5 0.9 1.3
2014-T2 1.6 1.7 1.3 1.5
2014-T1 2.2 2.2 2.5 2.2
2013-T4 2.1 2.2 1.9 2.1
2013-T3 2.3 2.7 2.1 2.2
2013-T2 2.4 2.7 2.2 2.4
2013-T1 2.3 2.1 2.2 2.3
2012-T4 2.5 2.4 2.1 2.5
2012-T3 2.4 2.6 2.3 2.4
2012-T2 2.1 2.3 1.6 2.0
2012-T1 1.7 2.5 0.3 1.6

ICT - salaires seuls : glissement annuel

  • Champ : secteur marchand non agricole hors services aux ménages
  • Sources : Acoss, Dares, Insee

Le salaire horaire augmente dans la construction et dans le tertiaire, mais marque le pas dans l’industrie

Au quatrième trimestre 2021, le salaire horaire augmente dans la construction (+0,5 % en variation trimestrielle, après +2,1 %) et le tertiaire (+0,4 % après –0,8 %), mais marque le pas dans l’industrie (0,0 % après +0,7 %). Ces évolutions recouvrent toutefois des situations hétérogènes : fin 2021, les salaires sont par exemple les plus dynamiques dans la finance–assurance (+1,7 % après +0,2 %) et les activités spécialisées, scientifiques et techniques (+1,0 % après +0,5 %).

ICT - salaires seuls

CVS - base 100 en 2016
ICT - salaires seuls (CVS - base 100 en 2016)
Glissement trimestriel (%) Glissement annuel (%)
T3-21 T4-21 T3-21 T4-21
INDUSTRIE 0,7 0,0 1,4 0,8
Industries extractives -0,8 -0,5 1,9 1,9
Industrie manufacturière 0,9 0,1 1,6 0,8
Gaz, électricité, vapeur, air conditionné -0,7 0,4 1,3 1,7
Eau ; assainissement, déchets, dépollution 0,4 -1,4 0,0 0,2
TERTIAIRE -0,8 0,4 1,3 -0,1
Commerce 0,1 0,7 1,7 1,4
Transports, entreposage 0,5 0,7 2,7 3,8
Hébergement, restauration -1,5 0,0 2,6 -3,7
Information, communication 0,9 -0,4 2,7 1,7
Finance, assurance 0,2 1,7 1,8 2,9
Activités immobilières -0,7 -2,7 -1,0 -5,1
Activités spécialisées, scientifiques, techniques 0,5 1,0 0,4 0,4
Services administratifs, soutien 1,6 0,4 2,0 2,3
CONSTRUCTION 2,1 0,5 2,3 1,3
ENSEMBLE -0,2 0,4 1,4 0,2
  • Champ : secteur marchand non agricole hors services aux ménages
  • Sources : Acoss, Dares, Insee

Légère révision à la baisse du glissement trimestriel de l’indice du coût du travail – salaires seuls au troisième trimestre 2021

Par rapport à la précédente estimation du 15 décembre 2021, le glissement trimestriel de l’ICT – salaires seuls au troisième trimestre 2021 est révisé de –0,1 point ; le glissement annuel est inchangé.

L’indice du coût du travail – salaires et charges augmente de 0,2 % au quatrième trimestre 2021

Au quatrième trimestre 2021, l’indice du coût du travail (ICT) – salaires et charges de l’ensemble du secteur marchand non agricole augmente modérément : +0,2 % en glissement trimestriel après –0,3 % au trimestre précédent. Le plus faible dynamisme de l’ICT – salaires et charges par rapport à l’ICT – salaires seuls, au quatrième trimestre 2021, s’explique principalement par l’accroissement des versements de prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (Pepa) en fin d’année (950 millions d’euros au quatrième trimestre, après 450 millions au troisième), celle-ci n’étant pas soumise à cotisations sociales.

Sur un an, l’ICT – salaires et charges est stable (0,0 % au quatrième trimestre 2021) alors qu’il avait augmenté de 0,9 % le trimestre précédent, notamment du fait des fluctuations de l’indice ICT – salaires seuls. Au total, il est supérieur de 4,0 % à son niveau d’avant la crise sanitaire, au quatrième trimestre 2019.

L’hébergement-restauration se distingue par des évolutions très marquées et divergentes sur un an : le salaire horaire moyen diminue de 3,7 %, alors que le coût horaire du travail augmente fortement (+5,8 %). Cet écart de dynamisme est le contrecoup de celui observé un an auparavant : lors du deuxième confinement fin 2020, le recours massif au chômage partiel dans le secteur s’était traduit mécaniquement par une forte hausse du salaire horaire moyen (par effet de composition, les salariés les moins bien rémunérés sortant davantage du calcul de la moyenne), tandis que les dispositifs d’exonération ou d’aide au paiement des cotisations avaient permis de contenir la hausse du coût du travail.

ICT - salaires et charges : glissements annuels

ICT - salaires et charges : glissements annuels
Ensemble Industrie Construction Tertiaire
2021-T4 0.0 0.5 0.5 -0.2
2021-T3 0.9 1.1 2.0 0.8
2021-T2 -2.7 -2.1 -4.0 -2.4
2021-T1 2.5 1.6 1.8 3.4
2020-T4 3.9 2.8 3.7 4.4
2020-T3 2.6 2.1 1.9 3.0
2020-T2 7.5 5.2 7.5 8.1
2020-T1 2.1 1.7 1.3 2.2
2019-T4 0.8 1.2 1.6 0.7
2019-T3 2.0 1.9 2.4 2.0
2019-T2 1.5 1.9 1.6 1.5
2019-T1 2.2 2.7 3.6 2.0
2018-T4 3.0 2.6 1.0 3.4
2018-T3 2.7 2.4 3.0 2.8
2018-T2 2.6 2.2 2.3 2.8
2018-T1 2.2 2.6 1.4 2.2
2017-T4 1.6 1.7 3.9 1.3
2017-T3 1.0 1.9 2.2 0.7
2017-T2 1.0 1.9 3.0 0.6
2017-T1 0.7 1.1 2.5 0.3
2016-T4 0.6 0.7 1.8 0.5
2016-T3 0.9 0.9 2.8 0.7
2016-T2 1.1 1.1 2.0 1.0
2016-T1 1.7 1.7 2.3 1.6
2015-T4 1.0 1.2 1.4 0.8
2015-T3 0.8 1.0 0.3 0.7
2015-T2 0.8 1.1 0.9 0.6
2015-T1 0.8 1.2 0.5 0.6
2014-T4 0.2 0.8 0.0 -0.1
2014-T3 0.4 0.5 -0.1 0.4
2014-T2 0.7 0.8 0.4 0.7
2014-T1 1.4 1.3 1.6 1.4
2013-T4 0.3 0.3 -0.1 0.3
2013-T3 0.6 0.9 0.3 0.5
2013-T2 0.6 0.8 0.1 0.5
2013-T1 0.5 0.3 0.1 0.5
2012-T4 2.4 2.5 2.2 2.3
2012-T3 2.5 2.8 2.5 2.3
2012-T2 2.3 2.6 2.0 2.2
2012-T1 1.9 2.9 0.7 1.7

ICT - salaires et charges : glissements annuels

  • Champ : secteur marchand non agricole hors services aux ménages.
  • Sources: Acoss, Dares, Insee

ICT - salaires et charges

CVS - base 100 en 2016
ICT - salaires et charges (CVS - base 100 en 2016)
Glissement trimestriel (%) Glissement annuel (%)
T3-21 T4-21 T3-21 T4-21
INDUSTRIE 0,6 -0,2 1,1 0,5
Industries extractives -1,2 -0,4 1,4 1,6
Industrie manufacturière 0,8 -0,1 1,3 0,5
Gaz, électricité, vapeur, air conditionné -0,7 0,3 1,1 1,6
Eau ; assainissement, déchets, dépollution 0,2 -1,1 -0,2 -0,1
TERTIAIRE -1,0 0,3 0,8 -0,2
Commerce 0,1 0,2 1,2 1,3
Transports, entreposage 0,4 0,9 2,2 3,5
Hébergement, restauration 3,6 1,3 1,2 5,8
Information, communication 0,9 -0,4 2,5 2,0
Finance, assurance 0,2 1,3 1,7 2,7
Activités immobilières -0,7 -2,9 -1,0 -5,2
Activités spécialisées, scientifiques, techniques 0,4 0,9 0,1 0,3
Services administratifs, soutien 1,8 0,6 1,6 2,1
CONSTRUCTION 2,1 -0,4 2,0 0,5
ENSEMBLE -0,3 0,2 0,9 0,0
  • Champ : secteur marchand non agricole hors services aux ménages
  • Sources : Acoss, Dares, Insee

Pas de révision du glissement trimestriel de l’indice du coût du travail – salaires et charges au troisième trimestre 2021

Par rapport à la précédente estimation du 15 décembre 2021, le glissement trimestriel de l’ICT – salaires et charges au troisième trimestre 2021 est inchangé ; le glissement annuel est abaissé de 0,1 point.

Pour en savoir plus

Prochaine publication : 16 juin 2022 à 12h.

Pour en savoir plus

Prochaine publication : 16 juin 2022 à 12h.

: bureau-de-presse@insee.fr
: