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Insee Analyses Guyane · Mars 2022 · n° 58
Insee Analyses GuyaneEn 2018, la croissance guyanaise rebondit Comptes définitifs en 2018

Jean Louis (Insee)

L’économie guyanaise rebondit en 2018 après une année 2017 marquée par de fortes revendications pour une plus grande justice sociale. Le produit intérieur brut (PIB) augmente de 5,5 % en valeur. Ce rythme redevient nettement supérieur à celui de la moyenne nationale (+ 2,5 % en valeur). Il est essentiellement porté par la consommation finale et par l’investissement. À l’inverse, le commerce extérieur et les variations de stocks freinent légèrement la croissance.

Insee Analyses Guyane
No 58
Paru le :Paru le18/03/2022

En 2018, le produit intérieur brut (PIB) de la Guyane progresse de 5,5 % en valeur et s’établit à 4 353 M€ . En volume, tenant compte de l’évolution des prix, la croissance du PIB est de 3 %. La croissance repart ainsi après un net ralentissement en 2017 (– 0,1 % en valeur et + 0,1 % en volume) (figure 1).

Après avoir été contrariée en 2017 par les mouvements sociaux, la production rebondit (+ 5,2 % après – 0,3 % en 2017 et + 2,6 % en 2016), de même que les consommations intermédiaires (+ 5,0 % en 2018, stable en 2017 après + 2,4 % en 2016).

Hormis dans la branche agricole où elle diminue de – 4,1 %, la production progresse dans toutes les branches, avec en particulier un retour à la hausse des biens manufacturés (+ 8,9 % après – 7,6 % en 2017) et des services (+ 4,3 % après + 0,4 %).

Dans les services majoritairement non marchands, la production augmente de + 5,4 %, davantage que celle des services marchands (+ 3 %), en cohérence avec l’une des revendications des grévistes sur l’amélioration des services de santé. Ainsi, dans la santé, la « production » augmente considérablement : + 14 % après + 1,2 % en 2017 tandis que dans l’éducation, la croissance ralentit mais reste positive (+ 3,3 % après + 7 %). De même, dans les services d’administration, qui intègrent les fonctions régaliennes et les services de sécurité sociale, la croissance se stabilise (+ 0,8 % après – 3,2 %).

Dans le secteur de la construction, la production croît de nouveau (+ 8,8 % après + 1,7 % en 2017 et – 12,2 % en 2016). La progression des consommations intermédiaires ralentit et passe à + 3,3 % après + 8,5 % en 2017. La valeur ajoutée ainsi créée par l’activité de la construction augmente fortement en 2018 (+ 26,3 %) et dépasse de 7 % son niveau de 2016 après avoir lourdement chuté en 2017 (– 15,2 %). Ce rebond est en adéquation avec la hausse de + 2,3 % en 2018 de l’emploi dans le BTP et avec celle des emplois intérimaires (+ 38,2 % en 2018), un intérimaire sur deux travaillant dans la construction. Il se reflète également dans le nombre de créations d’entreprises en 2018 dont une part non négligeable, 18 % des entreprises créées, est liée au secteur de la construction.

Figure 1Les principaux agrégats en Guyane

en millions d’euros courants
Les principaux agrégats en Guyane (en millions d’euros courants)
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 Évolution 2018/2017
Produit Intérieur Brut 2 980 3 133 3 249 3 385 3 572 3 783 3 856 3 964 3 993 4 132 4 127 4 353 5,5
Consommation finale 3 045 3 248 3 324 3 539 3 672 3 826 3 947 4 141 4 099 4 193 4 290 4 491 4,7
- dont ménages 1 640 1 771 1 764 1 947 2 047 2 105 2 185 2 313 2 262 2 291 2 366 2 442 3,2
- dont APU* 1 406 1 477 1 560 1 593 1 625 1 722 1 761 1 828 1 837 1 903 1 924 2 049 6,5
Investissements** 822 862 875 938 1 069 1 074 1 104 1 095 1 001 980 1 027 1 062 3,4
Variations de stocks 30 49 36 -56 -25 -15 -35 3 -8 66 36 14
Importations 1 886 1 999 2 024 2 078 2 439 2 538 2 718 2 722 2 562 2 564 2 731 2 815 3,1
Exportations 969 975 1 039 1 041 1 296 1 435 1 559 1 447 1 463 1 456 1 505 1 601 6,4
  • * Administrations publiques (yc Institut Sans But Lucratif au Service des Ménages).
  • ** inclus Formation Brute de Capital Fixe et Acquisition d'Objets de Valeur.
  • Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Guyane, base 2014.

La consommation finale, motrice de la croissance

En 2018, la consommation finale totale en Guyane augmente de + 4,7 % en valeur. En volume, cette hausse atteint 3,6 % en tenant compte, notamment, de la hausse de 1,1 % des prix à la consommation des ménages (après + 0,8 % en 2017). La consommation finale contribue pour 3,6 points à la croissance en volume du PIB dont 1,2 point imputable à celle des ménages et 2,4 points à celle des administrations publiques et instituts sans but lucratif au service des ménages (après respectivement + 1,3 point et – 0,1 point en 2017). Elle retrouve ainsi une dynamique comparable à celle de la décennie précédente avec une hausse de 5,3 % en moyenne entre 2000 et 2010.

La consommation finale des ménages progresse de + 3,2 % en valeur et + 1,2 % en volume (+ 3,3 % en 2017 et + 1,3 % en 2016). Elle est portée notamment par la consommation de biens qui contribue pour 2,6 points à la hausse en valeur de la consommation finale des ménages. Les achats de biens d’équipement augmentent en effet de + 8,9 % (après + 7,3 %). Ils comprennent notamment les achats d’automobiles très dynamiques en 2018 (+ 10,4 %) et 2017 (+ 11,2 %) ; et ceux de produits informatiques, électroniques et optiques (+ 8,6 % après + 7,4 %),La hausse de la consommation d’énergie (+ 8,6 %, après + 3,5 %) est en partie liée au renchérissement progressif du prix du pétrole (+ 7,2 % après + 4,8 %) après quatre années de baisses consécutives. La consommation de services marchands par les ménages contribue pour 0,7 point (après + 0,3 point). Si l’activité immobilière redevient dynamique (+ 4,9 % après + 0,8 %) dont le service de logement payés par les locataires occupants (+ 6,5 % après + 1,9 %), les achats de services d’hébergement et restauration chutent de nouveau (– 3,3 % après – 1,2 % en 2017 et – 2,7 % en 2016).

La consommation finale des administrations publiques, qui correspond aux croît de 6,5 % (après + 1,1 % en 2017 et + 3,5 % en 2016) sous l’effet du plan d’urgence adopté en faveur de la Guyane suite aux mouvements sociaux de 2017 visant notamment à améliorer l’accès à l’éducation, l’accès aux soins, les infrastructures judiciaires et l’état des axes routiers. La consommation des services de santé bondit de 15,4 % (après – 0,8 %), celle de l’enseignement ralentit passant de + 7 % en 2017 à + 3,5 % en 2018 tandis que la consommation des services d’administration générale se stabilise (– 0,2 % après – 3,2 % en 2017).

La commande publique de nouveau au plus haut

En 2018, la croissance de la formation brute de capital fixe (FBCF) de l’ensemble des agents économiques ralentit légèrement. La FBCF progresse de + 3,4 % en valeur et de + 1,9 % en volume, après respectivement + 4,8 % et + 3,7 % en 2017 et trois années de baisse continue entre 2013 et 2016. Ainsi, depuis 2 ans, elle impacte positivement la croissance en volume (contribution de + 0,5 point après + 0,9 point en 2017) (figure 2). L’investissement tire également profit du plan d’urgence mis en œuvre dès le mois d’avril 2017.

Figure 2Le Produit Intérieur Brut et ses composantes

en contribution au PIB
Le Produit Intérieur Brut et ses composantes (en contribution au PIB)
Consommation finale Investissements Solde du commerce extérieur Variations de stock PIB Guyane PIB France entière
2012 3,2 -0,3 2,5 0,5 5,9 0,3
2013 2,3 1,0 -0,5 -0,5 2,2 0,6
2014 4,6 -0,3 -6,5 1,3 -0,9 1,0
2015 -1,0 -2,4 4,6 -0,3 0,8 1,1
2016 2,5 -0,7 -0,6 1,7 3,0 1,1
2017 1,2 0,9 -1,2 -0,7 0,1 2,3
2018 3,64 0,48 -0,56 -0,58 2,98 1,9
  • Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Guyane base 2014.

Figure 2Le Produit Intérieur Brut et ses composantes

  • Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Guyane base 2014.

L’essentiel de ce rebond, visible dès 2017, est imputable à l’investissement public qui augmente de 19,2 % cette année-là puis de 7,8 % en 2018 contribuant respectivement de 8,2 points puis de 3,8 points aux hausses de la FBCF. Ainsi les travaux de construction du Centre Hospitalier de l’Ouest guyanais qui ont pris fin cette année ou la poursuite des travaux de construction de logements sociaux démarrées en 2016 en sont des illustrations.

L’investissement privé (entreprises et ménages) se stabilise et passe d’une nette baisse de – 6 % en 2017 à un léger recul de – 0,7 % en 2018. Les évolutions sont contrastées : l’investissement des ménages ne cesse de reculer (– 12,9 % en 2018 après – 17,2 %) (figure 3) tandis que celui des sociétés se redresse (+ 2,2 % après – 3 % en 2017). L’investissement des ménages chute malgré des encours de crédits à l’habitat en faveur des ménages, dynamiques (+ 4,4 % après + 4,9 % en 2017). Ce qui peut s’expliquer par le fait que les prêts utilisés par les ménages sont dédiés à l’acquisition de logements dans l’ancien plutôt que dans le neuf et/ou à la réparation et l’entretien de leurs logements. Cette dernière explication va d’ailleurs de pair avec la hausse de la consommation finale des ménages en produits liés à la construction (+ 14,4 % en 2018).

Figure 3Investissement hors acquisition objets de valeur et ses composantes

en millions d'euros courants et en base 100 en 2011
Investissement hors acquisition objets de valeur et ses composantes (en millions d'euros courants et en base 100 en 2011) - Lecture : En 2018 les sociétés financières et non financières ont investi 437 M€, ce montant comparé à leur niveau d’investissement en 2011 correspond à 86,7 % de celui-ci.
Investissement en niveau (millions d'€) Investissement base 100 en 2011
Sociétés financières et non financières Ménages yc Entrepreneurs Individuels Administrations yc Instituts sans but lucratif au service des ménages Total investissement Sociétés financières et non financières Ménages yc Entrepreneurs Individuels Administrations yc Instituts sans but lucratif au service des ménages Total Investissement
1996 183 79 156 417 36,2 48,2 39,0 39,1
1997 190 86 152 428 37,7 52,7 37,9 40,1
1998 237 98 171 506 46,9 60,3 42,8 47,4
1999 199 91 180 470 39,5 55,6 44,9 43,9
2000 205 87 212 505 40,7 53,5 53,0 47,3
2001 312 94 229 635 61,9 57,8 57,0 59,5
2002 349 93 183 625 69,3 56,8 45,5 58,4
2003 267 77 258 601 52,9 46,9 64,3 56,3
2004 257 94 230 581 50,9 57,8 57,3 54,4
2005 324 121 260 705 64,3 74,4 64,7 66,0
2006 226 125 454 804 44,7 76,4 113,2 75,3
2007 422 136 264 822 83,7 83,5 65,8 76,9
2008 354 131 377 862 70,1 80,2 94,0 80,6
2009 304 115 456 875 60,3 70,8 113,6 81,9
2010 320 220 398 938 63,4 134,7 99,2 87,7
2011 505 163 401 1 069 100,0 100,0 100,0 100,0
2012 452 164 457 1 074 89,6 100,6 114,1 100,5
2013 454 160 489 1 104 90,0 98,3 122,0 103,3
2014 429 129 535 1 092 85,0 79,1 133,3 102,2
2015 375 157 462 994 74,3 96,6 115,1 93,0
2016 441 119 415 975 87,5 73,1 103,3 91,2
2017 428 99 494 1 021 84,8 60,5 123,2 95,5
2018 437 86 533 1 056 86,7 52,7 132,8 98,8
  • Investissement (hors acquisition objets de valeur) en millions d’euros courants et en base 100 en 2011.
  • Lecture : En 2018 les sociétés financières et non financières ont investi 437 M€, ce montant comparé à leur niveau d’investissement en 2011 correspond à 86,7 % de celui-ci.
  • Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Guyane base 2014.

Figure 3Investissement hors acquisition objets de valeur et ses composantes

  • Investissement (hors acquisition objets de valeur) en millions d’euros courants et en base 100 en 2011.
  • Lecture : En 2018 les sociétés financières et non financières ont investi 437 M€, ce montant comparé à leur niveau d’investissement en 2011 correspond à 86,7 % de celui-ci.
  • Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Guyane base 2014.

Importations et exportations se neutralisent et affectent peu la croissance

En 2018, importations et exportations sont très dynamiques. Les premières augmentent de 3,1 % en valeur et + 3,7 % en volume (après respectivement + 6,5 % et + 3,9 %) tandis que les secondes augmentent également de 6,4 % en valeur et + 5,3 % en volume (après + 3,4 % en valeur et en volume). Le diminue ainsi de – 1 % en valeur, mais augmente de 1,9 % en volume (après respectivement + 10,6 % et + 4,6 %) compte tenu des dynamiques différentes des prix d’importations et d’exportations. Ce solde négatif en niveau, qui souligne le fait que les importations sont presque deux fois supérieures aux exportations, entrave le PIB lorsqu’il s’écarte davantage de zéro, comme c’est le cas cette année en volume (− 0,6 point) et soutient le PIB lorsqu’il s’en rapproche ou le dépasse (figure 6).

Les importations sont à la fois un atout et une faiblesse pour l’économie. Elles sont un atout pour la Guyane, lorsqu’elles constituent l’unique moyen pour répondre à la demande de certains biens et services, qui ne sont pas produits sur place. C’est notamment le cas des biens manufacturés, dont les importations augmentent de 2,7 % (après + 5,3 %) et des services spécialisés, scientifiques et techniques qui augmentent de 11,7 % (après + 13,1 %). Les importations sont par contre une faiblesse lorsque les biens et services importés rentrent en concurrence avec ceux produits localement. Les importations contribuent ainsi à la baisse de – 2,5 points (après – 2,4 points en 2017) à la croissance en volume du PIB et les exportations à la hausse de + 1,9 point (après + 1,2 point). D’où une contribution de – 0,6 point (après – 1,2 point en 2017) du solde commercial sur la croissance du PIB 2018 en volume.

Les exportations augmentent de 6,3 % en valeur et 5,3 % en volume (après + 3,4 % en valeur et volume en 2017). Elles bénéficient des bonnes performances de l’activité spatiale en 2018 qui a effectué 11 lancements et mis sur orbite 21 satellites. Les exportations dans le domaine spatial, en lien avec son chiffre d’affaires, augmentent sensiblement de 8 % après – 1,2 % en 2017. L’activité spatiale représente près de 72 % du total des exportations. Ce secteur exclu, les exportations progressent de 2,1 % (après un bond de + 16,7 % en 2017) grâce notamment au développement de l’activité touristique.

En effet, les dépenses des touristes, comptabilisées en exportations, connaissent un bond de 18 % (après + 3,9 %) avec, notamment, l’émergence de l’activité croisière en 2018. Le port de Dégrad-des-cannes a par exemple accueilli deux escales du Champlain, navire de croisière de luxe de la Compagnie du Ponant. La Guyane a aussi été choisie comme tête de ligne pour la croisière « Beauté des Amazones ». L’activité touristique liée aux visites du centre spatial augmente de 19 % et contribue également aux bons résultats du tourisme guyanais. Le centre a accueilli plus de 20 000 personnes en 2018. Les dépenses des touristes représentent 6,1 % du total des exportations et 2,2 % du PIB hors effets d’entraînement sur l’économie.

Le pouvoir d’achat par tête retrouve la croissance

Le revenu disponible brut (RDB) des ménages guyanais bénéficie pleinement de l’amélioration de l’économie. Il augmente de 4,9 % (après + 1,2 % en 2017). La hausse du RDB est imputable d’une part, à la progression des revenus nets d’activité des ménages (+ 4,2 % après + 3 %), et d’autre part à celle des prestations sociales en espèces. Ces dernières progressent plus vite (+ 5,8 % après + 3,4 %) que les cotisations (+ 4,4 % après + 11,2 %) contribuant pour 1,5 point (après + 0,9 point) à la hausse du RDB.

Parallèlement, le prix de la dépense de consommation finale augmente de 1,1 % (après + 0,8 %) en lien avec la hausse des prix des produits pétroliers. Le pouvoir d’achat du revenu disponible, c’est-à-dire le revenu disponible brut corrigé de l’inflation, augmente par conséquent de 3,7 % (après + 0,4 %).

La consommation des ménages en volume augmentant moins vite que le pouvoir d’achat du revenu disponible des ménages (le taux d’épargne des ménages remonte ainsi de 1,2 point après avoir baissé de 1,5 point en 2017, et passe de 23,9 % à 25,1 %. Le taux d’épargne financière des ménages augmente de 1,4 point, les ménages ayant de nouveau moins investi en 2018 (figure 4), et s’établit à 25,5 %.

Par ailleurs, en tenant compte de la croissance démographique (+ 2,5 %), le pouvoir d’achat par tête retrouve la croissance (+ 1,2 % après - 0,8 % en 2017) et s’établit à 11 679 € constants.

Une rentabilité des entreprises non financières élevée

Le taux de marge des entreprises non financières progresse de 1,7 point (après – 2,6) et s’établit à 33 % en 2018 grâce notamment à la hausse importante de la valeur ajoutée des entreprises non financières (+ 9,5 % après – 2,7 %) malgré celle, toute aussi importante, des rémunérations versées (+ 6,2 % après + 1,2 %), en adéquation avec la hausse de l’emploi salarié (+ 2,5 %). En parallèle, le taux de chômage baisse et passe de 22 % en 2017 à 19 % en 2018.

Les marges dégagées permettent aux entreprises non financières de maintenir leurs efforts d’investissements à un niveau élevé (+ 7,2 % après − 4,3 % en 2017). Leur taux d’investissement diminue cependant de – 0,6 point et passe de 27 % à 26,4 % (figure 5), la valeur ajoutée augmentant légèrement plus que les investissements.

Figure 4Consommation, revenu et épargne des ménages

en millions d'euros courants et %
Consommation, revenu et épargne des ménages (en millions d'euros courants et %)
Consommation des ménages Revenu Disponible Brut Taux d'épargne
2012 2 105 2 787 24,5
2013 2 185 2 861 23,6
2014 2 313 3 022 23,5
2015 2 262 3 010 24,9
2016 2 291 3 071 25,4
2017 2 366 3 109 23,9
2018 2 442 3 261 25,1
  • Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Guyane base 2014.

Figure 4Consommation, revenu et épargne des ménages

  • Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Guyane base 2014.

Figure 5Valeur ajoutée, rentabilité et taux d’investissement des entreprises non financières

en millions d'euros courant et %
Valeur ajoutée, rentabilité et taux d’investissement des entreprises non financières (en millions d'euros courant et %)
Taux de marge Taux d’investissement Valeur ajoutée
2012 29,9 32,2 1 400
2013 30,9 31,8 1 419
2014 28,5 29,2 1 451
2015 30,9 24,7 1 487
2016 33,9 27,4 1 563
2017 31,3 27,0 1 520
2018 33,0 26,4 1 664
  • Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Guyane base 2014.

Figure 5Valeur ajoutée, rentabilité et taux d’investissement des entreprises non financières

  • Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Guyane base 2014.

Figure 6Évolution des échanges extérieurs en volume et contributions

en % et en point
Évolution des échanges extérieurs en volume et contributions (en % et en point)
Imports Exports Solde commercial
2012 3,6 -11,4 -7,8
2013 13,0 -11,4 1,6
2014 11,9 9,6 21,4
2015 -13,4 -0,8 -14,2
2016 1,0 1,1 2,1
2017 9,0 -4,5 4,5
2018 8,4 -6,4 1,9
  • Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Guyane base 2014.

Figure 6Évolution des échanges extérieurs en volume et contributions

  • Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Guyane base 2014.
Publication rédigée par :Jean Louis (Insee)

Pour comprendre

La comptabilité nationale est le domaine de la statistique publique qui cherche à mesurer l’activité économique d’un territoire sur une période donnée en mobilisant toutes informations disponibles (enquêtes, données administratives, etc.) et en s’appuyant sur des concepts et méthodes recommandés au niveau international dans des manuels tels que le « Système européen des comptes » (SEC) dans leur plus récente version.

L’existence de statistiques spécifiques, notamment sur le commerce extérieur, permet d’élaborer les comptes régionaux de Guadeloupe, Guyane et Martinique de A à Z selon les concepts et méthodes susmentionnés et non via la régionalisation des comptes France entière à l’instar des comptes des régions métropolitaines. Les comptes annuels Antilles-Guyane donnent une description globale et détaillée de l’économie de chacune des 3 régions une fois par an. Cette description porte sur les ressources et emplois de biens et de services, l’activité des branches et des secteurs institutionnels. En sont extraits divers indicateurs tels le Produit Intérieur Brut (PIB) et deux tableaux importants : le tableau entrées-sorties (TES) et le tableau économique d’ensemble (TEE).

En 2019, les comptes Antilles-Guyane passent en base 2014 pour intégrer en niveau sur une année de référence (2011) toutes les recommandations du SEC 2010 ; et une série de comptes 1996-2014 publiée pour chaque Département Français d’Amérique (DFA). À noter que les comptes d’un territoire sur une période donnée ne sont comparables dans le temps (série d’années) et l’espace (entre région ou pays) qu’avec des comptes élaborés dans la même base.

Définitions

Consommation des administrations publiques : celle-ci est conceptuellement égale à la production desdites administrations. Cette production étant évaluée aux coûts des facteurs, soit l’ensemble de leurs dépenses hors investissement utilisées pour remplir sa mission de service public à la nation ; la consommation des administrations correspond à leurs dépenses de fonctionnement (consommations intermédiaires) et rémunérations dans les secteurs de l’éducation, la santé, l’administration générale et la sécurité.

Solde des échanges extérieurs : différence entre exportations et importations.

Consommation intermédiaire : valeur des biens et services utilisés pour assurer la production.

Excédent brut d’exploitation (EBE) : solde du compte d’exploitation pour les sociétés. Il est égal à la valeur ajoutée, diminuée de la rémunération des salariés et des impôts nets des subventions sur la production et augmentée des subventions d’exploitation.

Hébergement-restauration : La consommation dans le secteur de l’hébergement-restauration diminue malgré la hausse du nombre de touristes. En effet, certains modes d’hébergement des touristes comme les plateformes communautaires payantes de location et de réservation de logements de particuliers comme Airbnb ne sont pas comptabilisés ici.

Produit intérieur brut (PIB) : mesure de la richesse produite sur un territoire donné, grâce à la somme des valeurs ajoutées des biens et services produits sur le territoire. Les PIB mentionnés dans cette publication sont mesurés en valeur (ou à prix courants).

Revenu disponible brut des ménages (RDB) : revenu dont disposent les ménages pour consommer ou investir, après opérations de redistribution. Il comprend l’ensemble des revenus d’activité (rémunérations salariales y compris cotisations légalement à la charge des employeurs, revenu mixte des non-salariés), des revenus de la propriété (intérêts, dividendes, revenus d’assurance-vie…) et des revenus fonciers (y compris les revenus locatifs imputés aux ménages propriétaires du logement qu’ils occupent). On y ajoute principalement les prestations sociales en espèces reçues par les ménages et on en retranche les cotisations sociales et les impôts versés.

Taux d’emploi : le taux d’emploi d’une classe d’individus est calculé en rapportant le nombre d’individus de la classe ayant un emploi au nombre total d’individus dans la classe.

Taux d’épargne : ratio qui rapporte l’épargne des ménages au revenu disponible brut.

Valeur ajoutée (VA) : solde du compte de production. La valeur ajoutée est égale à la valeur de la production diminuée de la consommation intermédiaire.

Taux d’investissement : ratio qui rapporte l’investissement corporel brut hors apport à la valeur ajoutée (VA).

Taux de marge (EBE/VA) : ratio qui rapporte l’excédent brut d’exploitation ou le revenu mixte à la valeur ajoutée.

Pour en savoir plus

Ouvrir dans un nouvel ongletRapport annuel 2018 de l’IEDOM – Guyane – juin 2019

« Guyane – Bilan économique 2018 - L’économie guyanaise redémarre », Insee Conjoncture Guyane n° 5, juin 2019

« Les comptes économiques des DOM », consultables sur Ouvrir dans un nouvel ongletwww.cerom-outremer.fr/guyane et sur www.insee.fr