Insee Flash Normandie · Mars 2022 · n° 113

La Normandie particulièrement marquée par la chute historique des mariages en 2020

Depuis les années 70, le nombre de mariages baisse de façon continue en Normandie comme sur l’ensemble du territoire national. De nouvelles formes d’union sont également apparues ces dernières années comme le pacte civil de solidarité (Pacs) instauré en 1999. Mais la forte croissance du Pacs depuis sa création ne compense pas la baisse des mariages. Ainsi en 2016 (dernière année pour laquelle cette information est disponible au niveau régional), près de 9 400 Pacs ont été conclus en Normandie pour près de 12 200 mariages, soit un total inférieur à celui des mariages célébrés au milieu des années 70 (21 600 en 2016 contre 24 200 en 1975).

En 2020, avec moins de 7 300 mariages (primo-mariages ou remariages) célébrés en Normandie, le nombre de mariages est historiquement bas, le plus faible depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La chute observée en 2020 est sans précédent : - 37 % en Normandie et - 31 % France entière. La pandémie qui a touché le pays en 2020 a fortement impacté les célébrations de mariages, en raison des mesures visant à enrayer la propagation de la maladie : confinement, restriction des déplacements, interdiction ou limitation des rassemblements.

La Normandie est la deuxième région métropolitaine la plus touchée par la baisse des mariages après la Corse (- 39 % ; figure 1). Elle fait partie des régions de la moitié nord de la France qui ont été fortement impactées, comme les Hauts-de-France et le Grand Est, tandis que dans celles du sud, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur, le recul a été moins prononcé.

Pendant le premier confinement, du 17 mars au 10 mai 2020, les célébrations de mariages étaient interdites sauf autorisation exceptionnelle. Ainsi, une vingtaine de mariages seulement ont eu lieu sur cette période contre plus de 1 100 l’année précédente (figure 2). La reprise n’a pas été immédiate par la suite, les incertitudes sur la fin du confinement ayant sans doute limité les possibilités d’organisation. En juin 2020, mois au cours duquel se déroulent traditionnellement le plus de mariages, seulement 600 mariages ont été célébrés, soit quatre fois moins qu’en juin 2019. En juillet 2020, on comptait encore 42 % de mariages de moins que l’année précédente. En août 2020, leur nombre s’approchait de celui de 2019 (- 14 %). De nombreux mariages prévus sur la première partie de l’année 2020 ont été reportés, expliquant en partie qu’en septembre et octobre 2020 il y a eu plus de mariages que l’année précédente (respectivement + 7 et + 28 %). Les restrictions de déplacement et les consignes sur le nombre de convives ont impacté les festivités de mariage avec pour conséquence une proportion des mariages organisés le samedi plus faible que les années précédentes : 85 % contre 90 %.

La baisse du nombre de mariages a touché l’ensemble des départements de la région Normandie, avec une ampleur assez proche du niveau régional : de - 34 % dans le Calvados à - 40 % dans l’Eure (figure 3).

La répartition par département du nombre de mariages est à rapprocher de celle de la population normande. La Seine-Maritime concentre le plus grand nombre de mariages (38 %), devant le Calvados (22 %), l’Eure (18 %), la Manche (14 %) et l’Orne (8 %).

L’âge moyen de nuptialité continue de reculer. En 2020, le marié a près de 40 ans (39,7 ans) et la mariée plus de 37 ans (37,2 ans) en moyenne. Une décennie plus tôt, ils avaient l’un et l’autre quatre ans de moins.

Parmi les personnes s’étant mariées en 2020, près d’une sur quatre était divorcée (18,5 %) et plus rarement veuve (1,4 %), des proportions plutôt stables au cours de la dernière décennie. Il est désormais fréquent que le couple ou l’un des mariés soit déjà parent lors du mariage. C’est le cas dans plus d’un tiers des mariages célébrés en 2020 (34 %). Cette part est semblable à celle observée dix ans plus tôt. Parmi ces couples de mariés avec enfants, la part de ceux ayant deux enfants ou plus a nettement augmenté. Elle est passée de 49 % en 2010 à 56 % en 2020, en lien sans doute avec l’âge moyen plus avancé des époux.

En 2020, 160 mariages ont concerné des époux tous deux étrangers (2 % des mariages). Près de 850 mariages mixtes, c’est-à-dire où un seul des époux est de nationalité étrangère, ont été célébrés en Normandie, soit 12 % des mariages. Cette proportion est assez proche de celle des autres régions métropolitaines, à l’exclusion de l’Île-de-France où elle atteint 26 %. Les mariages mixtes sont également plus fréquents dans les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur (16 %), Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie (15 %) ainsi que Grand Est (14 %). Parmi les 1 170 personnes de nationalité étrangère s’étant mariées en Normandie en 2020, les plus nombreuses sont algériennes (19 % de ces personnes), marocaines (9 %) et tunisiennes (8 %), les autres nationalités ne dépassant pas 5 %.

Si le nombre de mariages a chuté en 2020, selon les premières données provisoires, il rebondit au niveau national de + 42 % en 2021, en dépit des restrictions sanitaires qui se sont poursuivies. Ce rebond permet presque de rattraper le niveau de 2019.