Insee Conjoncture Centre-Val de Loire · Janvier 2022 · n° 37

Progression plus modérée de l’emploi salarié et quasi-stabilité du chômage Note de conjoncture régionale - 3ᵉ trimestre 2021

Dans un contexte économique encore touché par la crise sanitaire, mais allégé des mesures de confinement ou de fermetures obligatoires des établissements de restauration et de loisirs, l’activité économique régionale reste en retrait au troisième trimestre 2021, mais confirme son redémarrage entamé à la fin du deuxième trimestre 2021.

L’activité partielle a beaucoup contribué à la baisse du volume d’heures rémunérées, utilisé comme indicateur de l’activité économique, en début d’année 2021 (de - 6,7 % à - 3,5 % par rapport aux mêmes mois de 2019). Cette baisse de l’activité économique s’est réduite au mois de juin où elle est la plus faible depuis le début de la crise sanitaire (- 0,3 %). Au mois de juillet, l’écart s’accentue de nouveau (- 1,6 %) sans pour autant atteindre les niveaux enregistrés aux mois précédents (figure 1). Durant les mois d’août et septembre 2021, il se contracte pour atteindre - 0,6 % et - 0,3 % par rapport aux mêmes mois de l’année 2019.

Dans l’industrie, les volumes d’heures rémunérées restent moins élevés qu’en 2019 au troisième trimestre (- 5,7 % en septembre). L’activité dans la construction, qui était en retrait par rapport à son niveau d’avant-crise en début de trimestre, passe au-dessus en septembre (+ 1,2 %).

Les volumes d’heures rémunérées restent en deçà de leur niveau de 2019 dans l’hébergement-restauration (- 2,3 % en septembre), tandis que ce niveau a été dépassé dans les autres services principalement marchands depuis juin (+ 1,9 % en septembre). L’activité économique est également au-dessus de son niveau en 2019 sur l’ensemble du trimestre dans les services principalement non marchands de la région (+ 2,0 % en septembre).

Dans un contexte de reprise mondiale, les entreprises doivent faire face à plusieurs problématiques qui freinent la production. Des difficultés d’approvisionnement de matières premières touchent tout particulièrement les secteurs de l’industrie et la construction, auxquelles viennent s’ajouter des difficultés de recrutement dans un contexte de reprise de l’emploi. Pour le troisième trimestre consécutif, l’emploi salarié est en hausse en Centre-Val de Loire (+ 0,3 %), et porte les effectifs à 920 000. Cette progression est cependant trois fois moins élevée qu’au trimestre précédent. En France hors Mayotte, la tendance est la même avec une évolution toujours légèrement supérieure (+ 0,4 %) (figure 2).

Ce sont surtout les services qui portent la hausse de l’emploi salarié ce trimestre. Il progresse de 0,4 %, dans le tertiaire non marchand et marchand. Dans ce secteur, le gain provient en grande partie de l’hébergement-restauration, où l’emploi progresse de 3,0 %, profitant sans doute de la levée de la majorité des restrictions sanitaires en cette période estivale. À l’inverse, l’emploi intérimaire recule (- 1,5 %). Le secteur de la construction, pour lequel la crise sanitaire n’avait pas empêché les effectifs de croître, enregistre un deuxième trimestre sans hausse. Pour l’industrie, dont les effectifs stagnent également ce trimestre, l’érosion entamée dès le début de la crise sanitaire marque un arrêt (figure 3).

La hausse, bien que plus marquée dans le secteur public (+ 0,6 %), concerne également le secteur privé (+ 0,2 %).

Par rapport à son niveau d’avant-crise, le nombre de salariés est supérieur de 1,0 % ce trimestre, que ce soit à l’échelle régionale ou nationale. L’industrie reste le seul secteur à ne pas avoir égalé ou dépassé son niveau de la fin 2019 (- 3,1 %).

Après avoir dépassé son niveau d’avant-crise au deuxième trimestre 2021 (+ 1,4 %), le volume des emplois intérimaires se replie de nouveau en Centre-Val de Loire, revenant légèrement en deçà de son niveau de la fin d’année 2019 (- 0,1 %) (figure 4).

À l’échelle de la France hors Mayotte, les effectifs intérimaires continuent de progresser au troisième trimestre 2021 (+ 1,6 %), sans pour autant parvenir à retrouver leur niveau d’avant-crise (- 0,8 %).

Contrairement au trimestre précédent, la progression des effectifs salariés ne concerne pas tous les départements de la région. Au troisième trimestre 2021, l’emploi recule dans le Loiret (- 0,3 %), desservi par des secteurs atones qui ne parviennent pas à compenser l’importante chute dans l’intérim (- 7,0 %) (figure 5), alors que ce département enregistrait la plus forte progression au deuxième trimestre 2021 (+ 1,3 %).

Principalement épargnés par le repli de l’emploi intérimaire avec des hausses allant de 2,8 % à 3,8 %, les départements les plus ruraux, habituellement moins dynamiques, bénéficient des plus forts gains d’emplois ce trimestre : l’Indre (+ 0,9 %), le Cher (+ 0,7 %) et le Loir-et-Cher (+ 0,6 %).

En plus des secteurs des services non marchands et services marchands hors intérim particulièrement dynamiques (respectivement + 1,3 % et + 1,0 %), l’Indre profite de la plus importante hausse d’emplois dans la construction (+ 0,6 %), et ne subit que de légères pertes dans l’industrie (- 0,2 %). À l’inverse, le Cher est le seul à bénéficier de réels gains dans l’industrie (+ 0,5 %), et accuse des pertes uniquement dans la construction (- 0,3 %). Dans le Loir-et-Cher, les emplois supplémentaires proviennent des secteurs du tertiaire (entre + 0,6 % et + 1,0 %).

Avec une croissance de l’emploi de 0,5 %, l’Indre-et-Loire est le seul département où aucun secteur n’est en repli, allant d’une stabilité dans la construction et l’industrie, à des gains modérés dans les services marchands hors intérim et les services non marchands (respectivement + 0,6 % et + 0,5 %), et surtout une progression de 3,2 % dans l’intérim.

Enfin, l’emploi dans l’Eure-et-Loir progresse au même niveau que la moyenne régionale (+ 0,3 %). Bien que pénalisé par l’intérim et le secteur de l’industrie (respectivement - 0,7 % et - 0,2 %), ce département bénéficie des rares gains d’emplois de la région dans le secteur de la construction (+ 0,2 %) et de hausses modérées dans les secteurs du tertiaire (entre + 0,2 % et + 0,3 %).

Malgré la plus forte croissance durant ce trimestre, l’emploi ne retrouve pas son niveau d’avant-crise dans l’Indre (- 1,0 % par rapport à fin 2019). En revanche, le Cher rejoint les quatre autres départements dans lesquels le nombre d’emplois salariés est revenu, lors des trimestres précédents, à sa valeur de fin 2019 (+ 0,1 %).

Après deux trimestres de stabilité, le taux de chômage évolue peu au troisième trimestre 2021 (+ 0,1 point), en Centre-Val de Loire, et s’établit à 7,3 %.

En France hors Mayotte, l’évolution est identique avec un taux atteignant 8,1 % (figure 6).

Les variations départementales restent contenues, comprises entre - 0,1 point pour l’Indre-et-Loire et + 0,2 point pour le Loiret (figure 7).

Des hausses plus marquées du taux de chômage s’observent dans les zones d’emploi de l’est de la région, comme celle de Vierzon (+ 0,4 point), Montargis et Gien (+ 0,3 point), tandis que celles de Loches et Tours enregistrent une baisse (respectivement - 0,2 et - 0,1 point) (figure 8).

Le taux de chômage dans la région est inférieur de 0,4 point à celui d’avant-crise, et identique au niveau national.

Après deux trimestres de hausse, le nombre de demandeurs d’emploi de catégories A, B et C inscrits à Pôle emploi, en Centre-Val de Loire, est en recul (- 1,8 %) et atteint 215 220 au troisième trimestre 2021.

Malgré une augmentation ce trimestre des entrées sur les listes de demandeurs d’emploi (+ 1,8 %), les sorties sont en nette hausse (+ 10,2 %) et deviennent supérieures.

À l’échelle de la France entière, les effectifs diminuent pour le deuxième trimestre consécutif (- 1,9 %) (figure 9).

Dans la région, contrairement au trimestre précédent, les personnes âgées de plus de 50 ans sont un peu moins nombreuses à être inscrites sur les listes (- 0,4 %). Le nombre de demandeurs de moins de 25 ans ainsi que ceux inscrits depuis plus d’un an baisse pour le deuxième trimestre consécutif (respectivement - 4,9 % et - 2,4 %).

Comparée à la fin d’année 2019, marquée par une tendance à la baisse, les évolutions régionale et nationale du nombre de demandeurs d’emploi sont toujours à la hausse (respectivement + 2,0 % et + 2,3 %).

Après un important rebond au trimestre précédent qui a permis de dépasser le dernier point haut datant du premier trimestre 2020, les autorisations de construction de logements, mesurées en données cumulées sur douze mois, poursuivent leur croissance en Centre-Val de Loire, soit + 8,9 % au troisième trimestre 2021.

En France hors Mayotte, la tendance est la même, mais la progression est encore en deçà du niveau régional (+ 5,8 %).

À l’inverse, le nombre de logements commencés recule de 3,6 % dans la région, du fait de la baisse des mises en chantier de logements collectifs (- 6,7 %), celles de logements individuels progressant de 2,2 % (figure 10). Au niveau national, les mises en chantier restent stables.

Comparé au niveau d’avant-crise, le volume de logements commencés reste en nette progression en Centre-Val de Loire (+ 13 %) et légèrement supérieur en France hors Mayotte (+ 0,6 %).

Pour le deuxième trimestre consécutif, le nombre de créations d’entreprises est en recul en Centre-Val de Loire (- 3,1 %), mais dans des proportions deux fois moindres qu’au deuxième trimestre 2021. Leur nombre reste cependant très élevé, soit 6 510 entreprises immatriculées au troisième trimestre 2021(figure 11).

Les créations en tant que micro-entrepreneur, concernant trois créations sur cinq, fléchissent légèrement plus que celles d’entreprises classiques (respectivement - 3,2 % et - 2,9 %). Ces dernières restent cependant à un niveau élevé, équivalent à la fin d’année 2008, période précédant la création du statut d’auto-entrepreneur.

Alors qu’il accusait le plus fort repli au trimestre précédent, le secteur du commerce, transports, hébergement et restauration est le seul à stabiliser ses créations d’entreprises (y compris micro-entrepreneurs). Les autres secteurs enregistrent des baisses allant de 4,1 % pour les services à 5,8 % pour l’industrie.

Sur l’ensemble de la France, le repli s’accentue par rapport au deuxième trimestre 2021 (- 4,4 %).

À l’inverse de la région, le nombre de créations d’entreprises classiques recule un peu plus que celui des micro-entrepreneurs (respectivement - 4,6 % et - 4,2 %).

Comparé à la période d’avant-crise, le nombre de créations d’entreprises reste en nette progression dans la région (+ 18 %), et dans une moindre mesure au national (+ 10,6 %).

Après un important ralentissement lors du trimestre précédent, de la chute des défaillances entamée dès le début de la crise sanitaire en 2020, la courbe s’inverse finalement au troisième trimestre 2021 avec une légère hausse de leur nombre (+ 0,5 %) (figure 12). Ce dernier reste cependant particulièrement bas dans la région, divisé quasiment par deux par rapport à la fin 2019.

Au national, la tendance diffère. Les défaillances, qui étaient déjà reparties à la hausse le trimestre précédent, se replient de nouveau (- 5,1 %). Ce trimestre reste encore marqué par les dispositifs d’aides accordés aux entreprises en difficulté.

L’activité touristique en Centre-Val de Loire retrouve quasiment son niveau du troisième trimestre 2019 au troisième trimestre 2021, marquée par l’extension du passe sanitaire, mais surtout par la levée de nombreuses contraintes comme la réouverture des restaurants, cinémas et établissements de loisirs et la suppression du couvre-feu.

L’amélioration se traduit par un taux d’occupation qui dépasse les 60 % sur l’ensemble du trimestre, avec notamment 67 % au mois d’août, niveau équivalent à celui d’août 2019. À l’échelle de la France métropolitaine, le taux d’occupation n’atteint pas encore son niveau d’avant-crise, notamment au mois de juillet où il est en retrait de 12 points.

Ainsi, avec 1 970 000 nuitées hôtelières sur l’ensemble du trimestre en Centre-Val de Loire, la baisse d’activité par rapport à la même période en 2019 n’atteint plus que 4,6 %.

La clientèle étrangère représente une nuitée sur cinq ce trimestre, contre presque une sur trois à l’été 2019.

En France métropolitaine, la baisse des nuitées est quatre fois plus conséquente (- 18,0 % par rapport à 2019).

Enfin, la part d’établissements ouverts est à son niveau habituel, excepté au mois de juillet dans la région (- 5,8 %).