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Insee Flash Guyane · Décembre 2021 · n° 146
Insee Flash GuyaneRecensement de la population en Guyane : 281 678 habitants au 1ᵉʳ janvier 2019

Corentin Douriaud, Xavier Reif (Insee)

Au 1ᵉʳ janvier 2019, 281 678 personnes résident en Guyane. C’est la région de France (hors Mayotte) où la croissance démographique est la plus forte. Entre 2013 et 2019, la population s’accroît en moyenne de 2,4 %, soit 6 260 habitants de plus chaque année. Cette croissance démographique, portée par le solde naturel, est inégalement répartie sur le territoire. Elle profite principalement à deux intercommunalités, la Communauté d’agglomération du Centre littoral et la Communauté de communes de l’Ouest guyanais. La population de la Communauté de communes des Savanes diminue.

La Guyane compte 281 678 habitants au 1ᵉʳ janvier 2019. Plus grand département de France en superficie, il représente 0,4 % de la population française, hors Mayotte. La population de la Guyane croît de 2,4 % en moyenne chaque année entre 2013 et 2019. En six ans, ce sont 37 600 résidents supplémentaires sur le territoire. Sur onze ans l’évolution est légèrement moindre : 2,3 % par an en moyenne entre 2008 et 2019.

La vigueur démographique en Guyane est essentiellement portée par le . Sa contribution à la croissance est la plus élevée de France (+ 2,4 % annuel moyen entre 2013 et 2019) devant La Réunion (+ 1,1 %) et la région Île-de-France (+ 0,9 %). Les naissances nombreuses, en raison de la jeunesse de sa population et d’un taux de fécondité élevé, sont largement supérieures aux décès (environ 8 000 naissances et 1 000 décès par an depuis 2017). Le flux des nouveaux arrivants sur le territoire, en provenance de France métropolitaine ou de l’étranger, reste identique à celui des sortants, souvent des jeunes qui partent pour effectuer des études supérieures ou trouver un emploi.

Figure 1Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2008, 2013 et 2019

Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2008, 2013 et 2019
Population légale au 1ᵉʳ janvier 2019 Taux d’évolution annuel moyen 2013-2019 (en %)
Guyane 281 678 2,4
CC des Savanes 29 773 -0,6
Iracoubo 1 748 -1,9
Kourou 24 903 -0,6
Sinnamary 2 875 -0,8
Saint-Elie 247 8,7
CC de l'Ouest Guyanais 96 757 2,5
Mana 11 675 3,3
Saint-Laurent-du-Maroni 47 621 2,3
Saül 152 0,2
Maripasoula 11 842 2,1
Grand-Santi 8 779 5,6
Apatou 9 482 3,6
Awala-Yalimapo 1 449 1,2
Papaichton 5 757 -1,6
CA du Centre Littoral 147 943 3,1
Cayenne 65 493 3,0
Macouria 16 219 7,1
Matoury 33 458 1,7
Remire-Montjoly 26 358 3,3
Roura 3 458 0,8
Montsinéry-Tonnegrande 2 957 3,0
CC de l'Est Guyanais 7 205 1,2
Régina 854 -1,8
Saint-Georges 4 245 1,4
Ouanary 242 10,2
Camopi 1 864 1,5
  • Sources : Insee, recensements de la population 2008, 2013 et 2019.

Figure 1Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2008, 2013 et 2019

  • Sources : Insee, recensements de la population 2008, 2013 et 2019.

L’Ouest et le Centre moteurs du dynamisme démographique

Avec 147 943 résidents, la Communauté d’Agglomération du Centre Littoral est la plus peuplée (figure 1 et figure 2). Le dynamisme démographique de l’agglomération se confirme et son rythme de croissance s’accélère. Il s’établissait à + 1,3 % en moyenne par an entre 2008 et 2013, il s’élève à + 3,1 % entre 2013 et 2019. Les communes de Macouria et Remire-Montjoly portent cette tendance : le rythme de croissance de leur population, déjà élevé sur la première moitié de la décennie (respectivement + 4,5 % et + 2,8 % annuel) augmente encore sur la deuxième moitié (respectivement + 7,1 % et + 3,3 % annuel). Montsinéry-Tonnegrande enregistre une augmentation de 3,0 % annuelle moyenne entre 2013 et 2019. À Cayenne, la population croît de nouveau (+ 3,0 % par an en moyenne) entre 2013 et 2019 alors qu’elle diminuait (- 1,0 %) entre 2008 et 2013.

Les huit communes qui composent la Communauté des Communes de l’Ouest Guyanais (CCOG) comptent 96 757 habitants. La hausse de sa population est de 2,5 % en moyenne par an entre 2013 et 2019. La croissance démographique de la CCOG est la plus importante de la région. Elle représente la moitié de la progression de la population guyanaise sur cette période. En particulier, Grand-Santi et Apatou cumulent excédent naturel et migratoire. Leur dynamisme démographique est le plus important de Guyane sur les six dernières années avec une hausse annuelle de leur population respective de 5,6 % et 3,6 %. Mana profite du même dynamisme (+ 3,3 % par an) entre 2013 et 2019. Saint-Laurent-du-Maroni, commune la plus peuplée de l’agglomération avec 47 621 habitants en 2019 connaît une croissance soutenue de sa population (+ 2,3 % par an entre 2013 et 2019), à l’image de la Guyane dans son ensemble.

Les Savanes poursuivent leur déclin démographique

La population de la Communauté des Communes des Savanes continue de diminuer. Entre 2008 et 2013, le recul était de - 0,4 % puis il s’accentue (- 0,6 % entre 2013 et 2019). Cette décroissance s’explique par un solde migratoire déficitaire non compensé par l’excédent naturel pourtant élevé (+ 3 884 naissances supplémentaires par rapport aux décès, entre 2013 et 2019).

La Communauté des Communes de l’Est guyanais reste de loin la moins peuplée, avec un peu plus de 7 200 résidents en 2019. Sa croissance démographique est deux fois plus faible que celle de l’ensemble de la Guyane. Elle est de + 1,2 % en moyenne par an entre 2013 et 2019, identique à celle de la période 2008-2013. La commune de Saint-Georges-de-l’Oyapock concentre la majorité de la population (59 %) avec 4 245 habitants.

Figure 2Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2008, 2013 et 2019

Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2008, 2013 et 2019
Population légale au 1ᵉʳ janvier 2019 Évolution 2013-2019 (en nombre d’habitants) Taux d’évolution annuel moyen 2013-2019 (en %) Taux d’évolution annuel moyen 2008-2013 (en %)
Guyane 281 678 37 560 2,4 2,2
CC des Savanes 29 773 -1 148 -0,6 -0,4
Iracoubo 1 748 -219 -1,9 -0,9
Kourou 24 903 -890 -0,6 -0,1
Sinnamary 2 875 -136 -0,8 -0,9
Saint-Elie 247 97 8,7 -20,6
CC de l'Ouest Guyanais 96 757 13 345 2,5 4,8
Mana 11 675 2 082 3,3 2,0
Saint-Laurent-du-Maroni 47 621 6 106 2,3 3,1
Saül 152 2 0,2 -1,0
Maripasoula 11 842 1 365 2,1 9,8
Grand-Santi 8 779 2 436 5,6 9,8
Apatou 9 482 1 833 3,6 3,4
Awala-Yalimapo 1 449 99 1,2 0,7
Papaichton 5 757 -578 -1,6 15,1
CA du Centre Littoral 147 943 24 858 3,1 1,3
Cayenne 65 493 10 784 3,0 -1,0
Macouria 16 219 5 498 7,1 4,5
Matoury 33 458 3 214 1,7 3,4
Remire-Montjoly 26 358 4 720 3,3 2,8
Roura 3 458 165 0,8 4,0
Montsinéry-Tonnegrande 2 957 477 3,0 3,9
CC de l'Est Guyanais 7 205 505 1,2 1,2
Régina 854 -97 -1,8 2,7
Saint-Georges 4 245 338 1,4 0,3
Ouanary 242 107 10,2 10,0
Camopi 1 864 157 1,5 2,1
  • Sources : Insee, recensements de la population 2008, 2013 et 2019.

Encadré 1 - Comment lire les populations légales ?

Le terme générique de « populations légales » regroupe pour chaque commune sa population municipale, sa population comptée à part et sa population dite « totale ». La population municipale est la seule qui évite qu’une même personne ne soit comptée deux fois. C’est pourquoi elle est privilégiée dans les descriptions statistiques. Les chiffres de cette publication ne portent que sur la population municipale.

La population totale est égale à la somme de la population municipale et de la population comptée à part de la commune. La population comptée à part comprend les personnes dont la résidence habituelle est dans une autre commune mais qui ont conservé une résidence sur le territoire de la commune (étudiants, militaires, etc.). Les populations totales des communes ne s’ajoutent pas.

Dans l’optique d’une amélioration continue de ses dispositifs, l’Insee a modifié à partir de 2019 la méthode de recensement dans les zones illégalement orpaillées de Guyane. Cette amélioration permet de corriger une surestimation de population effectuée jusqu’alors. Les personnes vivant dans ces zones relèvent désormais de la collecte dite HMSA (Habitations mobiles et sans abri) : elles sont recensées une fois tous les 5 ans et le décompte de population est ensuite stable pendant 5 ans. Elles restent ainsi bien comptabilisées dans la population municipale. L’amélioration de la méthode intervient dans toutes les communes de Guyane ayant des zones illégalement orpaillées à partir des populations millésimées au 1ᵉʳ janvier 2017 et publiées fin 2019.

Encadré 2 - le choix des périodes d’évolution de la population

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant les cinq prochaines années) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2013-2019) doivent donc être analysées avec un pas de six ans. Dans le présent document, les comparaisons sont donc basées sur une période de six ans pour la plus récente (2013-2019) et une période de cinq ans (2008-2013) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire et du solde naturel sur ces périodes de durée différente n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle.

Publication rédigée par :Corentin Douriaud, Xavier Reif (Insee)

Pour comprendre

Les données de population au 1ᵉʳ janvier 2019 seront officielles dès leur authentification par décret. Elles entrent en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2022 et font référence dans plus de 350 dispositions législatives ou réglementaires qui organisent la vie locale (finances locales, vie municipale, fonction publique territoriale, etc.). Ces populations dites « légales » sont actualisées chaque année.

Sources

Cette étude s’appuie sur les populations communales, dites « populations municipales légales », issues des recensements de la population réalisés par l’Insee, en partenariat avec les communes, en date de référence au 1ᵉʳ janvier 2019, au 1ᵉʳ janvier 2013 et au 1ᵉʳ janvier 2008. Les données portent sur la France hors Mayotte.

Définitions

Solde naturel : différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire.

L’évolution de la population entre deux périodes est considérée comme étant la combinaison de deux composantes : solde naturel et solde migratoire apparent.

Solde migratoire apparent : différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période considérée. Dans cette étude, il s’agit d’un solde apparent estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire. Ce concept est indépendant de la nationalité.

Pour en savoir plus

Jeanne-Rose M. « Bilan démographique : en 2020, un ralentissement des naissances et une hausse des décès », Insee Flash Guadeloupe n°157, décembre 2021

Jeanne-Rose M. « Bilan démographique : en 2020, moins de naissances que de décès », Insee Flash Martinique n°157, décembre 2021

Jeanne-Rose M. « Bilan démographique : en 2020, la natalité reste élevée malgré la crise sanitaire », Insee Flash Guyane n°145, décembre 2021

Reif X., Douriaud C. « Recensement de la population en Guadeloupe : 384 239 habitants au 1ᵉʳ janvier 2019 », Insee Flash Guadeloupe n°158, décembre 2021

Reif X., Douriaud C. « Recensement de la population en Martinique : 364 508 habitants au 1ᵉʳ janvier 2019 », Insee Flash Martinique n°158, décembre 2021