Insee Flash Grand Est · Décembre 2021 · n° 53

Saison d’été 2021 : la fréquentation touristique se redresse mais ne retrouve pas son niveau d’avant-crise

La crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 a eu un fort retentissement sur l’activité touristique. Entre mai et août 2021, les hébergements collectifs touristiques de la région ont enregistré 6 600 000 nuitées, soit 35 % de moins qu’en 2019. À l’échelle nationale (France métropolitaine), la baisse de fréquentation atteint 19 %. Le Grand Est est la deuxième région de métropole la plus touchée par la diminution de l’activité touristique, après l’Île-de-France, où le nombre de nuitées a reculé de 59 % sur la période.

Dans la région, tous les types d’hébergement touristiques sont concernés par ce repli, dans des proportions similaires : par rapport à 2019, les hôtels enregistrent 38 % de nuitées en moins, les campings 30 % de moins, et les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT) 32 % de moins. Au niveau national, la fréquentation hôtelière diminue de 30 %, et dans les campings et les AHCT, le recul est beaucoup moins important que dans le Grand Est : la fréquentation des campings a baissé de seulement 7 % entre mai et août 2021, par rapport à la même période en 2019, et de 19 % dans les AHCT. L’été peu chaud et surtout très pluvieux dans la région pourrait avoir contribué, en plus de la crise sanitaire, au repli particulièrement fort dans les campings.

Dans le Grand Est, la baisse de fréquentation la plus marquée a lieu durant le mois de mai, où le nombre de nuitées est inférieur de 63 % à son niveau de mai 2019 (figure 1). Au cours des mois suivants, ce nombre augmente et se rapproche du volume observé il y a deux ans. Le pic est atteint au mois d’août, avec 2 595 000 nuitées tous hébergements confondus, soit 17 % de moins qu’en 2019. À cette période, la baisse reste plus forte dans les hôtels, où la fréquentation recule de 19 %, alors qu’elle ne diminue que de 15 % dans les campings et 13 % dans les AHCT.

Les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin sont les plus touchés par la baisse de fréquentation, avec une chute de respectivement 45 % et 40 % sur l’ensemble de la saison.

La diminution particulièrement forte du nombre de nuitées dans le Bas-Rhin explique en partie le repli constaté dans la région : entre mai et août 2019, les nuitées dans ce département représentaient 38 % du total du Grand Est. En 2021, cette part n’est plus que de 14 %. C’est aussi dans le Bas-Rhin que la fréquentation en 2021 s’avère la plus éloignée de celle enregistrée en 2019 : au mois d’août 2021, le nombre total de nuitées y est de 29 % inférieur. Dans la Marne et la Meuse, la baisse est moins marquée, proche de 15 %. Dans les autres départements de la région, la fréquentation du mois d’août se rapproche plus de ce qu’elle était en 2019, avec un retrait compris entre 5 % et 9 %.

De mai à août 2021, la fréquentation touristique des résidents a diminué de presque 20 % dans le Grand Est par rapport à la même période en 2019, soit moins que toutes clientèles confondues ; au plan national, elle a retrouvé quasiment son niveau d’avant-crise. L’écart par rapport à 2019 s’atténue au fil des mois, et le nombre de nuitées résidentes s’élève à 1 698 000 en août 2021 dans la région, pratiquement l’équivalent du mois d’août 2019.

Sur les quatre mois, les résidents ont moins séjourné dans les hôtels : - 24 % de fréquentation comparée à 2019, contre - 16 % pour les AHCT, mais on observe une légère hausse sur les mois de juillet et août. La baisse est plus limitée dans les campings qui offrent des hébergements individuels et en plein air (- 8 %).

La clientèle résidente a privilégié les destinations rurales plutôt que les grandes villes, les nuitées hôtelières ont augmenté de près de 6 % dans le massif des Vosges au cours des mois de juillet et août ; elles sont également en légère hausse dans le grand vignoble de Champagne.

Les restrictions sur les voyages encore en vigueur à l’été 2021 ont freiné le retour des touristes en provenance de l’étranger, dont le nombre chute de 56 % pour les trois types d’hébergements dans le Grand Est, comme au niveau métropolitain.

La baisse est plus limitée sur les mois de juillet et août : le nombre de nuitées des non-résidents s’élève à 1 618 000, soit une diminution de près de 40 % par rapport à 2019. Les AHCT sont les plus touchés avec une perte de plus de la moitié de la clientèle venant de l’étranger, les hôtels suivent avec - 40 %, tandis que les campings enregistrent un tiers de clientèle non résidente en moins.

Au cœur de l’été, 80 % de la clientèle étrangère des hôtels et des campings du Grand Est viennent des Pays-Bas, d’Allemagne ou de Belgique. Les nuitées des touristes néerlandais représentent 35 % des nuitées non résidentes, en hausse de 8 % comparées à juillet et août 2019. Ces touristes privilégient le camping : plus de la moitié des nuitées des hébergements de plein air sont réalisées par des Néerlandais.

Les Belges sont également revenus, à un niveau proche de celui de 2019. Quant aux voisins allemands et suisses, leur retour est plus modéré, avec une fréquentation inférieure de plus d’un tiers à 2019. Le recul des estivants en provenance d’Italie, d’Espagne et du Royaume-Uni est beaucoup plus marqué (respectivement - 63 %, - 72 %, - 77 %) (figure 2).