Insee
Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes · Novembre 2021 · n° 135
Insee Analyses Auvergne-Rhône-AlpesUn actif en emploi sur cinq exerce une mission vitale pour les besoins du quotidien Travailleurs-clés

Johanne Aude, Emma Bianco (Insee)

En Auvergne-Rhône-Alpes, 639 000 personnes exercent un métier-clé, en répondant aux besoins du quotidien de la population (se soigner, se nourrir, etc.). Lors du premier confinement de 2020, ces travailleurs-clés ont poursuivi leur activité sur leur lieu de travail. Au nombre de 35, ces métiers-clés peuvent être répartis en quatre niveaux d’exposition au risque sanitaire. Trois travailleurs-clés sur dix exercent ainsi un métier parmi les plus exposés. Plus présents en dehors des grandes agglomérations, notamment à l’ouest de la région, ces emplois sont bien plus souvent occupés par des femmes. Le nombre de travailleurs-clés a significativement augmenté entre 2013 et 2018 (+ 4 %), deux fois plus vite que les autres actifs en emploi de la région.

Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes
No 135
Paru le :Paru le25/11/2021

639 000 résident en Auvergne-Rhône-Alpes en 2018. Ils représentent 19 % des actifs en emploi de la région (contre 21 % en France de province) (figure 1). Ils répondent aux besoins fondamentaux de la population et ont poursuivi leur activité sur leur lieu de travail lors du premier confinement lié à la crise sanitaire de 2020.

Auvergne-Rhône-Alpes est la région de province où la proportion de travailleurs-clés parmi les actifs en emploi est la plus faible. Cela s’explique par son taux élevé de (conception-recherche, prestations intellectuelles, etc.) – qui ne nécessitent pas de contact direct avec le public. Pour la même raison, en Île-de-France, les travailleurs-clés comptent pour seulement 14 % des actifs. En revanche, leur part atteint 23 % en Bretagne, région où ils sont le plus représentés.

Figure 1Part des travailleurs-clés parmi les actifs en emploi, par région

en %
Part des travailleurs-clés parmi les actifs en emploi, par région (en %) - Lecture : en Auvergne-Rhône-Alpes, la part des travailleurs-clés parmi les actifs en emploi est de 19,0 %.
Code région Région Part des travailleurs-clés
parmi les actifs en emploi
53 Bretagne 22,9
94 Corse 21,9
75 Nouvelle-Aquitaine 21,4
27 Bourgogne-Franche-Comté 21,3
32 Hauts-de-France 21,3
28 Normandie 21,2
44 Grand Est 20,9
76 Occitanie 20,9
93 Provence-Alpes-Côte d'Azur 20,4
52 Pays de la Loire 19,9
24 Centre-Val de Loire 19,8
84 Auvergne-Rhône-Alpes 19,0
11 Île-de-France 14,0
  • Lecture : en Auvergne-Rhône-Alpes, la part des travailleurs-clés parmi les actifs en emploi est de 19,0 %.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2018, exploitation complémentaire.

Figure 1Part des travailleurs-clés parmi les actifs en emploi, par région

  • Lecture : en Auvergne-Rhône-Alpes, la part des travailleurs-clés parmi les actifs en emploi est de 19,0 %.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2018, exploitation complémentaire.

Trois travailleurs-clés sur dix ont les métiers les plus exposés en période de crise sanitaire

Les travailleurs-clés peuvent être répartis en 35 métiers-clés, qui appartiennent aux sphères sanitaire, alimentaire, utilitaire et logistique, et en 4 niveaux de risque d’exposition à partir de l’activité professionnelle principale (figure 2).

Figure 2Répartition et évolution des travailleurs-clés par métier selon le niveau de risque d’exposition en Auvergne-Rhône-Alpes

Répartition et évolution des travailleurs-clés par métier selon le niveau de risque d’exposition en Auvergne-Rhône-Alpes - Lecture : les agents hospitaliers, au nombre de 42 500, représentent 6,7 % des travailleurs-clés ; leurs effectifs ont progressé de 2 % entre 2013 et 2018.
Métiers-clés par groupe
selon le niveau d'exposition
Effectifs Répartition
(en %)
Évolution
entre 2013 et 2018
(en %)
Groupe 1 – Métiers en contact avec des patients en milieu hospitalier
Total 184 100 28,8 6
infirmiers hospitaliers 67 400 10,5 6
aides-soignants 56 800 8,9 6
agents hospitaliers 42 500 6,7 2
médecins hospitaliers 17 400 2,7 8
Groupe 2 – Métiers en contact principalement avec des patients hors du milieu hospitalier ¹
Ensemble 134 700 21,1 6
dont aides à domicile, auxiliaires de vie 55 600 8,7 0
masseurs-kinésithérapeutes 24 700 3,9 26
pharmaciens ou préparateurs en pharmacie 18 900 3,0 -3
médecins libéraux 15 000 2,4 2
Groupe 3 – Métiers en contact fréquent avec principalement des clients ou des collègues ²
Ensemble 223 600 35,0 3
dont caissiers ou vendeurs dans les commerces « essentiels » 81 300 12,7 11
techniciens « essentiels » 31 500 4,9 3
agents de propreté 28 900 4,5 -1
employés et ouvriers alimentaires hors chaîne du froid 14 700 2,3 2
boulangers, pâtissiers 13 500 2,1 -6
employés et ouvriers alimentaires dans la chaîne du froid 11 200 1,8 0
Groupe 4 – Métiers en contact occasionnel avec principalement des clients ou des collègues ³
Ensemble 96 700 15,1 0
dont routiers 37 100 5,8 -1
livreurs 23 100 3,6 4
forces de l’ordre 20 000 3,1 10
facteurs 14 400 2,3 -12
Ensemble des travailleurs-clés 639 100 100,0 4
Autres actifs occupés 2 717 200 // 2
Ensemble des actifs occupés 3 356 300 // 3
  • 1 : figurent aussi dans ce groupe, les dentistes et les sages-femmes, dont les effectifs sont inférieurs à 10 000.
  • 2 : figurent aussi dans ce groupe, les conducteurs de transport public, les éboueurs, les buralistes, les pompiers, les bouchers, les chauffeurs de taxi, les ambulanciers, les surveillants de prison, les vétérinaires, les ouvriers dans l’industrie « essentielle », les charcutiers et le personnel funéraire.
  • 3 : figurent aussi dans ce groupe, les cuisiniers de collectivité et les exploitants de station-service.
  • Lecture : les agents hospitaliers, au nombre de 42 500, représentent 6,7 % des travailleurs-clés ; leurs effectifs ont progressé de 2 % entre 2013 et 2018.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2018, exploitation complémentaire.

Les 184 000 travailleurs-clés les plus exposés en période de crise sanitaire, comme celle liée à la Covid-19, sont ceux en contact direct avec des patients et qui exercent en milieu hospitalier. Ils représentent 6 % des actifs et 29 % des travailleurs-clés de la région. Ce sont notamment les infirmiers hospitaliers, deuxième métier le plus représenté parmi les travailleurs-clés (11 % d’entre eux), les aides-soignants (9 %), les agents hospitaliers (7 %) et les médecins hospitaliers (3 %).

Après ceux exerçant à l’hôpital, les travailleurs-clés les plus exposés lors de la crise de la Covid-19 sont ceux qui travaillent en contact avec des patients en dehors du milieu hospitalier, par exemple les aides à domicile, les kinésithérapeutes ou les pharmaciens. Au nombre de 135 000, ils font partie des métiers du sanitaire et du social et représentent 4 % des actifs et 21 % des travailleurs-clés. Les aides à domicile et auxiliaires de vie sont les plus représentés dans ce groupe (9 % des travailleurs-clés).

Viennent ensuite les professions qui sont souvent en contact avec des clients ou des collègues, dans les commerces, services ou travaux dits «  » (c’est-à-dire dans les besoins vitaux du quotidien, de l’alimentation, des transports et de la sécurité). Elles concernent 224 000 actifs, et représentent 35 % des travailleurs-clés de la région. Les vendeurs et caissiers des commerces « essentiels » , les techniciens « essentiels » et les agents de propreté font par exemple partie de cette catégorie. En Auvergne-Rhône-Alpes, 81 000 actifs sont vendeurs et caissiers des commerces « essentiels ». Il s’agit du métier le plus représenté parmi les travailleurs-clés, soit 13 % d’entre eux.

Enfin, les travailleurs-clés occasionnellement en contact avec des clients ou des collègues sont au nombre de 97 000, soit 3 % des actifs et 15 % des travailleurs-clés. Les routiers, les livreurs et les forces de l’ordre font notamment partie de cette catégorie.

La répartition des travailleurs-clés par métier-clé et par niveau de risque d’exposition de la région est très proche de celle de la France de province.

Des travailleurs-clés plus présents hors des métropoles

Les travailleurs-clés sont plus présents dans les départements de l’ouest et du sud de la région (figure 3). Près d’un quart des actifs sont des travailleurs-clés dans l’Allier et le Cantal (25 %), la Haute-Loire (24 %) et l’Ardèche (23 %) et un cinquième dans la Drôme et le Puy-de-Dôme (20 %), alors qu’ils comptent pour 18 % dans l’Ain et l’Isère et 17 % dans le Rhône. Ces taux sont ainsi supérieurs à la moyenne régionale dans les départements les plus ruraux de la région. Ils sont moins représentés dans les métropoles. Si la part de travailleurs-clés est plus élevée dans l’ouest de la région, qui est moins peuplé, leurs effectifs sont nettement plus importants à l’est, avec par exemple 131 000 travailleurs-clés dans le Rhône.

Figure 3Nombre et part de travailleurs-clés parmi les actifs en emploi, par établissement public de coopération intercommunale (EPCI)

Nombre et part de travailleurs-clés parmi les actifs en emploi, par établissement public de coopération intercommunale (EPCI) - Lecture : dans le bassin d’Aurillac, la part des travailleurs-clés atteint 25 % ; ils représentent 5 600 individus.
code EPCI Libellé EPCI Nombre de travailleurs-clés Part de travailleurs-clés parmi les actifs en emploi
200000172 Faucigny-Glières 2 449 19,1
200011773 Annemasse-les Voirons-Agglomération 7 990 19,9
200016905 Le Pays de Lamastre 548 21,8
200018166 Le Grésivaudan 7 827 17,2
200023299 Cœur de Tarentaise 692 15,8
200023372 La Vallée de Chamonix-Mont-Blanc 967 14,6
200029999 Rives de l'Ain - Pays du Cerdon 1 106 16,6
200030658 Le Trièves 806 18,6
200033116 Cluses-Arve et Montagnes 3 048 14,5
200034098 Les Montagnes du Giffre 1 028 17,1
200034882 Pays du Mont-Blanc 4 009 18,5
200035129 Cèze Cévennes 1 348 24,2
200035202 Charlieu-Belmont 2 194 22,6
200035723 Ventoux Sud 681 18,8
200035731 Roannais Agglomération 8 428 22,8
200039808 Les Gorges de l'Ardèche 1 278 24,1
200039824 Ardèche des Sources et Volcans 871 25,9
200039832 Pays des Vans en Cévennes 687 23,3
200040111 Cœur de Chartreuse 1 646 22,4
200040350 Bugey Sud 2 806 20,5
200040459 Montélimar Agglomération 5 541 21,4
200040491 Porte de Drômardèche 3 567 19,0
200040509 Le Crestois et de Pays de Saillans Cœur de Drôme 1 357 23,1
200040566 L'Ouest Rhodanien 4 266 20,9
200040574 Beaujolais Pierres Dorées 3 494 14,6
200040590 Villefranche Beaujolais Saône 5 153 18,0
200040657 La Matheysine 1 481 19,9
200040681 Enclave des Papes-Pays de Grignan 1 889 22,3
200040715 Grenoble-Alpes-Métropole 31 458 17,1
200040798 Val Vanoise 474 9,7
200041010 Cœur de Savoie 3 275 19,9
200041366 Rhône Crussol 2 828 19,8
200041465 Val Eyrieux 1 105 22,4
200042497 Dombes Saône Vallée 3 162 17,2
200042901 Drôme Sud Provence 3 184 19,2
200042935 Haut - Bugey Agglomération 4 337 17,1
200046977 Métropole de Lyon 96 284 16,4
200059392 Bièvre Isère 4 326 18,6
200065886 Loire Forez Agglomération 9 784 21,3
200065894 Forez-Est 5 855 21,8
200066587 Les Monts du Lyonnais 3 186 20,3
200066637 Hautes Terres Communauté 1 061 22,8
200066660 Saint-Flour Communauté 2 283 22,6
200066678 La Châtaigneraie Cantalienne 2 254 25,8
200066793 Le Grand Annecy 16 381 17,4
200067551 Thonon Agglomération 8 296 20,8
200067627 Billom Communauté 2 555 22,5
200067767 Le Royans-Vercors 877 22,3
200067817 Saône-Beaujolais 3 791 18,8
200068229 Les Baronnies en Drôme Provençale 1 601 21,9
200068542 Les Balcons du Dauphiné 5 792 16,8
200068567 Les Vals du Dauphiné 5 207 19,3
200068674 Grand Lac 5 961 18,0
200068765 Le Sisteronais-Buëch 2 218 23,9
200068781 Valence Romans Agglo 17 298 19,7
200068997 Arlysère 5 090 19,4
200069110 Le Grand Chambéry 11 365 20,0
200069169 Dômes Sancy Artense 1 148 20,3
200069177 Mond'Arverne Communauté 3 662 19,9
200069193 La Dombes 3 413 19,2
200070118 Val de Saône Centre 1 718 17,8
200070308 Mâconnais Beaujolais Agglomération 6 686 21,2
200070340 Haute-Maurienne Vanoise 710 17,4
200070407 Pays d'Issoire 4 590 19,6
200070431 Saint-Marcellin Vercors Isère Communauté 3 521 19,0
200070464 Cœur de Maurienne Arvan 1 128 18,0
200070555 La Veyle 2 413 23,6
200070712 Thiers Dore et Montagne 2 939 21,4
200070753 Riom Limagne et Volcans 5 566 19,3
200070761 Ambert Livradois Forez 2 230 22,0
200070852 Usses et Rhône 1 854 18,4
200071033 Jabron-Lure-Vançon-Durance 394 17,8
200071082 Montluçon Communauté 6 264 28,7
200071140 Moulins Communauté 6 126 24,3
200071199 Plaine Limagne 1 968 22,3
200071215 Chavanon Combrailles et Volcans 1 193 22,6
200071363 Vichy Communauté 6 761 23,1
200071371 Bresse et Saône 2 421 21,3
200071389 Saint-Pourçain Sioule Limagne 3 035 24,1
200071405 Ardèche Rhône Coiron 2 150 24,3
200071413 Privas Centre Ardèche 3 835 23,0
200071470 Entr'Allier Besbre et Loire 2 142 23,2
200071496 Le Bocage Bourbonnais 1 401 26,4
200071512 Commentry Montmarault Néris Communauté 2 433 26,1
200071751 Le Bassin de Bourg-en-Bresse 11 719 21,3
200071884 Le Grand Charolais 3 644 24,8
200071967 Pays d'Évian Vallée d'Abondance 4 269 22,0
200072007 La Montagne d'Ardèche 517 26,9
200072015 Annonay Rhône Agglo 4 213 22,0
200072080 Le Pays de Saint-Éloy 1 241 22,4
200072098 Combrailles Sioule et Morge 1 555 18,5
200073096 Arche Agglo 5 225 21,4
200073245 Le Bassin d'Aubenas 3 636 25,2
200073393 Les Rives du Haut-Allier 1 581 25,0
200073401 Mézenc-Loire-Meygal 1 165 24,7
200073419 Le Puy-en-Velay 8 136 24,7
200073427 Marches du Velay-Rochebaron 2 946 22,1
200077014 Vienne Condrieu 6 416 16,8
200085728 Brioude Sud Auvergne 1 674 24,3
200085751 Entre Bièvre et Rhône 5 383 19,3
240100610 La Côtière à Montluel 1 630 13,5
240100750 Le Pays de Gex 6 727 14,1
240100800 Miribel et du Plateau 1 519 14,0
240100883 La Plaine de l'Ain 5 833 16,7
240100891 Le Pays Bellegardien (CCPB) 1 669 17,5
240300491 Le Pays de Lapalisse 926 27,6
240300558 Le Pays de Tronçais 668 27,1
240300566 Le Val de Cher 452 19,9
240300657 Le Pays d'Huriel 652 22,0
240700302 Le Pays Beaume-Drobie 800 25,0
240700617 Val de Ligne 535 27,3
240700716 Le Val d'Ay 600 24,3
240700815 Berg et Coiron 663 21,9
240700864 Le Rhône aux Gorges de l'Ardèche 1 487 21,1
241500230 Le Bassin d'Aurillac 5 596 25,2
241500255 Le Pays Gentiane 891 33,3
241500271 Le Pays de Mauriac 728 26,4
241501055 Sumène - Artense 746 23,0
241501089 Cère et Goul en Carladès 477 22,6
241501139 Le Pays de Salers 757 22,9
242600252 Le Val de Drôme en Biovallée 2 702 20,3
242600492 Dieulefit-Bourdeaux 835 23,3
242600534 Le Diois 838 18,4
243800604 Porte de l'Isère (C.A.P.I) 7 382 16,3
243800745 L'Oisans 807 15,2
243800935 Lyon Saint Exupéry en Dauphiné 2 147 17,0
243800984 Le Pays Voironnais 7 362 18,5
243801024 Le Massif du Vercors 994 18,2
243801073 Bièvre Est 1 656 16,9
243801255 Les Collines du Nord Dauphiné 1 823 15,9
244200614 Les Vals d'Aix et Isable 511 21,1
244200622 Les Monts du Pilat 1 447 22,5
244200630 Le Pays entre Loire et Rhône 1 203 21,8
244200770 Saint-Étienne Métropole 32 564 22,2
244200820 Le Pays d'Urfé 390 18,9
244200895 Le Pilat Rhodanien 1 709 22,8
244300307 Le Pays de Montfaucon 656 19,7
244301016 Les Sucs 1 749 23,0
244301099 Auzon Communauté 741 20,4
244301107 Le Haut-Lignon 745 24,0
244301123 Les Pays de Cayres et de Pradelles 611 29,7
244301131 Loire et Semène 1 927 22,1
246300701 Clermont Auvergne Métropole 23 046 19,8
246300966 Le Massif du Sancy 837 19,9
246301097 Entre Dore et Allier 1 739 21,1
246900575 L'Est Lyonnais (CCEL) 2 720 14,2
246900625 Le Pays de l'Arbresle (CCPA) 2 781 16,1
246900724 Les Vallons du Lyonnais (CCVL) 2 380 16,9
246900740 Le Pays Mornantais (COPAMO) 2 233 16,5
246900757 La Vallée du Garon (CCVG) 2 160 16,0
246900765 Le Pays de l'Ozon 1 741 14,7
247300015 Les Vallées d'Aigueblanche 679 20,4
247300254 Haute-Tarentaise 1 352 15,3
247300262 Yenne 655 20,1
247300361 Le Canton de la Chambre 647 19,5
247300452 Maurienne Galibier 444 17,6
247300528 Val Guiers 1 129 21,9
247300668 Le Lac d'Aiguebelette (CCLA) 472 18,0
247300676 Porte de Maurienne 609 22,0
247300817 Les Versants d'Aime 752 14,9
247400047 La Vallée Verte 900 22,5
247400112 Le Pays de Cruseilles 1 517 18,3
247400567 Fier et Usses 1 340 17,1
247400583 Arve et Salève 1 940 20,2
247400617 Les Vallées de Thônes 1 614 16,8
247400666 Les Quatre Rivières 1 979 21,0
247400682 Le Haut-Chablais 1 104 16,2
247400690 Le Genevois 3 938 16,9
247400724 Le Pays Rochois 2 703 19,6
247400740 Rumilly Terre de Savoie 2 685 18,5
247400773 Les Sources du Lac d'Annecy 1 296 20,2
248400335 Vaison Ventoux 1 273 20,2
  • Lecture : dans le bassin d’Aurillac, la part des travailleurs-clés atteint 25 % ; ils représentent 5 600 individus.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2018, exploitation complémentaire.

Figure 3Nombre et part de travailleurs-clés parmi les actifs en emploi, par établissement public de coopération intercommunale (EPCI)

  • Lecture : dans le bassin d’Aurillac, la part des travailleurs-clés atteint 25 % ; ils représentent 5 600 individus.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2018, exploitation complémentaire.

Cette disparité spatiale est en partie liée à la répartition des activités dans la région. Les métiers de l’urgence, ou ceux qui permettent d’assurer les besoins vitaux du quotidien (dans les domaines de la santé, de l’alimentation, des transports et de la sécurité notamment), sont plus représentés à l’ouest de la région. A contrario, ils le sont moins à l’est où les fonctions métropolitaines sont plus présentes, notamment dans les métropoles ou dans le sillon alpin. Elles s’accompagnent d’une part élevée de cadres, dont les activités, davantage télétravaillables, réduisent leur risque d’exposition.

D’autre part, la part des personnes âgées de 75 ans et plus est supérieure à l’ouest de la région, particulièrement dans l’Allier et dans le Cantal, où ces personnes représentent 14 % de la population (contre 10 % en moyenne régionale). Cette part est également supérieure en Haute-Loire, en Ardèche, dans la Drôme et dans la Loire (entre 11 % et 12 %). Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), dont les personnels font partie des travailleurs-clés, y sont donc plus implantés, tout comme les aides à domicile (pour en savoir plus). Par ailleurs, les métiers de l’économie sociale et solidaire (ESS), qui comptent de nombreux travailleurs-clés, sont plus représentés dans le sud de la région, peu dense, notamment en Ardèche, dans la Drôme et en Haute-Loire (pour en savoir plus).

Des emplois féminisés

Les travailleurs-clés sont bien plus souvent des femmes (60 % alors qu’elles représentent 48 % des actifs en emploi de la région). Ces proportions sont similaires à celles de la France de province. Les métiers du sanitaire et du social (les deux catégories les plus exposées lors des crises sanitaires) sont majoritairement féminins (à l’exception des dentistes et des médecins libéraux). C’est particulièrement le cas pour les sages-femmes, les aides à domicile et auxiliaires de vie, les aides-soignants et les infirmiers hospitaliers, qui sont, dans plus de 9 cas sur 10, des femmes. Les caissiers ou vendeurs dans les commerces « essentiels » et agents de propreté sont aussi plus souvent des femmes (7 sur 10). En revanche, quelques métiers parmi les travailleurs-clés sont très peu féminisés. Par exemple, moins de 10 % des routiers, pompiers, bouchers, ouvriers dans l’industrie « essentielle », livreurs et éboueurs sont des femmes.

Les catégories socioprofessionnelles d’employés et d’ouvriers sont surreprésentées parmi les travailleurs-clés. Ainsi, les employés représentent 42 % des travailleurs-clés, soit 16 points de plus que dans l’ensemble des actifs en emploi de la région. La proportion d’ouvriers est aussi un peu supérieure (23 % des travailleurs-clés, soit 3 points de plus que dans l’ensemble des actifs en emploi). En revanche, la part des cadres et professions intellectuelles supérieures, par exemple, n’est que de 8 %, soit 10 points de moins que dans l’ensemble des actifs en emploi d’Auvergne-Rhône-Alpes.

24 000 travailleurs-clés supplémentaires entre 2013 et 2018

Le nombre de travailleurs-clés augmente de 4 % entre 2013 et 2018. Cette hausse est deux fois plus rapide que pour les autres actifs en emploi de la région. Le nombre de travailleurs-clés de la région augmente également deux fois plus vite qu’en France de province.

L’augmentation de 24 000 travailleurs-clés en cinq ans provient surtout des métiers de la santé humaine et de l’action sociale (figure 4). Représentant la moitié des travailleurs-clés en 2018, leur nombre a crû de 6 % en cinq ans (+ 17 000 personnes). Plus précisément, les effectifs des masseurs-kinésithérapeutes augmentent de 5 000 entre 2013 et 2018 (+ 26 %), soit une hausse supérieure de 4 points à celle de la France de province. Cette forte augmentation s’observe également au niveau national (pour en savoir plus). Elle provient en premier lieu du maintien à un niveau élevé des quotas d’entrée en institut de formation de masso-kinésithérapie. Ces quotas ont, en effet, été fortement relevés depuis 2005, notamment pour accompagner le vieillissement de la population (les personnes de plus de 75 ans consomment cinq fois plus de soins de kinésithérapie que les autres). En outre, les arrivées de professionnels diplômés à l’étranger restent importantes. Le nombre d’infirmiers hospitaliers augmente de 4 000 entre 2013 et 2018 (+ 6 %), celui des aides soignants de 3 500 (+ 6 %) et celui des médecins hospitaliers de 1 300 (+ 8 %).

Figure 4Évolution du nombre de travailleurs-clés selon le groupe d’exposition, entre 2013 et 2018

(en %)
Évolution du nombre de travailleurs-clés selon le groupe d’exposition, entre 2013 et 2018 ((en %)) - Lecture : entre 2013 et 2018, le nombre de travailleurs-clés exerçant des métiers en contact avec des patients en milieu hospitalier, a augmenté de 5,6 %.
Groupe des métiers en contact Évolution 2013-2018
avec des patients en milieu hospitalier (groupe 1) 5,6
principalement avec des patients hors du milieu hospitalier (groupe 2) 5,8
fréquent avec principalement des clients ou des collègues (groupe 3) 3,1
occasionnel avec principalement des clients ou des collègues (groupe 4) 0,2
  • Avertissement : ces évolutions ne prennent pas en compte les probables effets de la crise sanitaire, celle-ci ayant débuté au printemps 2020.
  • Lecture : entre 2013 et 2018, le nombre de travailleurs-clés exerçant des métiers en contact avec des patients en milieu hospitalier, a augmenté de 5,6 %.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2018, exploitation complémentaire.

Figure 4Évolution du nombre de travailleurs-clés selon le groupe d’exposition, entre 2013 et 2018

  • Avertissement : ces évolutions ne prennent pas en compte les probables effets de la crise sanitaire, celle-ci ayant débuté au printemps 2020.
  • Lecture : entre 2013 et 2018, le nombre de travailleurs-clés exerçant des métiers en contact avec des patients en milieu hospitalier, a augmenté de 5,6 %.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2018, exploitation complémentaire.

D’autres métiers ont également vu leurs effectifs augmenter significativement entre 2013 et 2018. C’est le cas des caissiers et vendeurs (8 000 personnes supplémentaires, soit + 11 %), comme des forces de l’ordre (+ 1 800 soit + 10 %).

Encadré - Les travailleurs-clés utilisent majoritairement leur voiture pour aller travailler

En 2017, les travailleurs-clés utilisent plus souvent leur voiture pour se rendre au travail que les autres actifs en emploi (78 %, soit 4 points de plus). En revanche, ils prennent moins souvent les transports en commun (9 %, soit 2 points de moins) et le vélo (2 %, contre 2,5 %). Ne pas avoir à se déplacer pour aller travailler est également légèrement moins fréquent chez les travailleurs-clés (3 %, soit 2 points de moins). Enfin, la proportion de travailleurs-clés qui marchent sur leur trajet domicile-travail (7 %) et de ceux qui y vont en deux-roues motorisés (1 %) est équivalente à celles des autres actifs en emploi. Ces résultats ne prennent toutefois pas en compte la crise sanitaire de 2020, qui a pu avoir un impact sur le mode de transport des individus.

La moitié des travailleurs-clés parcourent plus de 21 km pour se rendre sur leur lieu de travail, proche de la distance médiane des autres actifs. Ces constats sont identiques à ceux de la France de province. Un quart d’entre eux font un trajet de 6 km ou moins pour aller travailler, tandis que pour un quart d’entre eux, ce trajet est supérieur ou égal à 65 km (respectivement 6 km et 72 km pour les autres actifs en emploi de la région).

Alors que les distances domicile-travail médianes sont proches au sein de la famille des travailleurs-clés, leur mode de transport varie selon la catégorie socioprofessionnelle. Ceux qui se rendent le plus souvent au travail en voiture sont les professions intermédiaires (84 %) et les ouvriers (81 %), en partie parce qu’ils exercent plus souvent leur métier en horaires décalés et loin des centres-villes (pour en savoir plus) . Les travailleurs-clés employés et cadres ont moins recours à la voiture (respectivement 75 % et 74 %). Leur poste de travail, souvent situé en centre-ville, est en effet plus accessible que ceux des catégories socioprofessionnelles précédentes. Ils le rejoignent d’ailleurs plus fréquemment en transport en commun (10 %), en marchant (9 % pour les employés et 8 % pour les cadres) ou en vélo pour les cadres (5 %).

Les professionnels de santé utilisent plus les transports en commun pour aller travailler lorsqu’ils exercent à l’hôpital

Les distances domicile-travail et les modes de transport des travailleurs-clés du sanitaire et du social, qui sont les plus exposés lors d’une crise sanitaire, sont très hétérogènes selon les métiers. Ainsi, les trajets médians domicile-travail des médecins libéraux et hospitaliers sont plus courts que la moyenne des travailleurs-clés, et moitié moins que ceux des sages-femmes et des infirmiers hospitaliers (32 km). Parmi les médecins, les hospitaliers sont un peu plus nombreux à emprunter les transports en commun pour se rendre sur leur lieu de travail (17 %, soit 8 points de plus que l’ensemble des travailleurs-clés), tandis que les médecins libéraux les empruntent peu (4 %). Ces derniers utilisent plus fréquemment la voiture (80 %, contre 64 % pour les premiers). A priori, cette différence ne provient pas de la distance médiane parcourue, puisqu’elle est équivalente, mais plutôt du fait que les hôpitaux sont plus souvent situés dans les villes, alors que les médecins libéraux peuvent exercer dans des zones plus isolées et moins desservies par les transports en commun. Les agents hospitaliers, les infirmiers hospitaliers et empruntent, eux aussi, plus les transports en commun dans la mesure où ils travaillent dans des zones où ces derniers sont souvent plutôt développés (figure 5). Ce constat met en lumière l’enjeu du fonctionnement des transports en commun, particulièrement en cas de crise sanitaire, afin que les travailleurs-clés puissent continuer à se rendre à leur travail dans de bonnes conditions. Les professionnels du sanitaire et du social en libéral se déplacent fréquemment chez des patients pour leurs consultations et utilisent, par conséquent, plus souvent leur voiture. C’est le cas des sages-femmes ou des infirmiers libéraux par exemple. Ces trajets au cours de la journée ne sont pas pris en compte dans la distance domicile-travail. Les médecins hospitaliers sont les travailleurs-clés ayant le plus recours au vélo. Ce mode de transport est aussi plus souvent utilisé par les masseurs-kinésithérapeutes et les médecins libéraux qui parcourent une distance médiane domicile-travail inférieure à celle de l’ensemble des travailleurs-clés.

Figure 5Part d’utilisation des transports en commun dans les trajets domicile-travail et distance médiane parcourue par les métiers du secteur sanitaire et social

Part d’utilisation des transports en commun dans les trajets domicile-travail et distance médiane parcourue par les métiers du secteur sanitaire et social - Lecture : 12 % des agents hospitaliers utilisent les transports en commun pour leurs trajets domicile-travail. Ils parcourent en moyenne 17,5 km.
Mode de transport Part d’utilisation
des transports en commun
(en %)
Distance médiane
(en km)
Infirmier libéral 1,1 20
Médecin libéral 3,5 15
Dentiste 6,4 21
Masseur-kinésithérapeute 7,1 18
Infirmier hospitalier 7,6 32
Aide-soignant 7,7 26
Pharmacien 8,2 23
Sage-femme 8,7 32
Agent hospitalier 12 18
Aide à domicile 13,9 11
Médecin hospitalier 17,2 16
Travailleurs-clés 8,6 21
  • Lecture : 12 % des agents hospitaliers utilisent les transports en commun pour leurs trajets domicile-travail. Ils parcourent en moyenne 17,5 km.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2017, exploitation complémentaire.

Figure 5Part d’utilisation des transports en commun dans les trajets domicile-travail et distance médiane parcourue par les métiers du secteur sanitaire et social

  • Lecture : 12 % des agents hospitaliers utilisent les transports en commun pour leurs trajets domicile-travail. Ils parcourent en moyenne 17,5 km.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2017, exploitation complémentaire.
Publication rédigée par :Johanne Aude, Emma Bianco (Insee)

Sources

Les données sont celles du Recensement de la population de 2018, exploitation complémentaire. Les résultats de l’encadré sont issus de l’exploitation complémentaire du Recensement de la population de 2017. Le distancier Métric de l’Insee fournit, pour la première fois avec les données 2017, les distances routières entre lieu de résidence et lieu de travail avec plus de précision, notamment à l’intérieur des grandes communes. En effet, les adresses des lieux de résidence et de travail ont été géolocalisées.

Définitions

Les travailleurs-clés sont ceux qui ont assuré leurs fonctions en se rendant quotidiennement sur leur lieu de travail lors du premier confinement correspondant à la première vague de l’épidémie de Covid-19. Il s’agit des métiers de l’urgence ou de ceux qui permettent d’assurer les besoins vitaux du quotidien : santé, alimentation, transports et sécurité notamment. Si tout métier, toute activité professionnelle sont essentiels par leur existence même, puisqu’ils répondent à un besoin, ceux des travailleurs-clés s’avère indispensable en cas de crise sanitaire, technologique ou environnementale.

La grille des professions-clés a été définie par l’Observatoire régional de la santé (ORS) Île-de-France en combinant la liste réglementaire établie par le ministère de la Santé sur les activités autorisées (arrêté ministériel du 15 mars 2020) et d’autres listes pragmatiques (guides de bonnes pratiques par métier, conseil de l’Institut national de recherche et de sécurité) éditées au mois de mars 2020. Cette liste de 35 métiers revêt inévitablement une part d’arbitraire comme toute classification, mais elle permet notamment de repérer les travailleurs qui ont été les plus concernés par ces activités de l’urgence et des besoins vitaux lors du premier confinement.

Les fonctions métropolitaines sont des fonctions de gestion, de conception-recherche, de prestations intellectuelles, de commerce interentreprises et de culture et loisirs. Elles sont définies comme celles qui se concentrent davantage dans les plus grandes aires urbaines.

Lors du Recensement de la population, les personnes indiquent le mode de transport qu’elles utilisent le plus souvent pour aller travailler. Ainsi, l’intermodalité n’est pas prise en compte. La modalité de réponse « marche » prend aussi en compte les rollers et patinettes, la « voiture » intègre les camions et fourgonnettes, et le « vélo » inclut aussi ceux à assistance électrique. À compter du Recensement de la population 2017, établi à partir des collectes annuelles de 2015 à 2019, cette dernière modalité est désormais distinguée des « deux-roues motorisés » avec laquelle elle était regroupée précédemment.

Il n’est pas possible de différencier les sages-femmes exerçant en libéral et en cabinet dans cette étude.

Pour en savoir plus