Emploi Comptes nationaux annuels - base 2014

En 2020, 28,2 millions de personnes occupent un emploi dans l’économie française, à temps plein ou à temps partiel, soit une baisse de 268 100 emplois en personnes physiques par rapport à l’année précédente. En équivalent temps plein (EQTP), l’emploi intérieur s’établit à 26,6 millions en moyenne annuelle, soit 247 400 EQTP de moins qu’en 2019 (− 0,9 %) (figure 1). Fortement affecté par la crise sanitaire liée à la Covid-19, il baisse pour la première fois depuis la crise financière de 2008-2009. L’emploi salarié, qui représente 88,3 % de l’emploi intérieur en 2020, recule de 0,9 % et retrouve un niveau comparable à celui de 2018.

En 2020, l’emploi dans le tertiaire principalement marchand (50,4 % de l’emploi intérieur total) décroît de 234 700 EQTP (− 1,7 %), passant sous son niveau de 2018. Il s’agit de la première année de baisse depuis 2009, après une période de croissance soutenue (+ 2,1 % en 2018, + 1,4 % en 2019). Plus de la moitié des pertes d’emploi de cette branche se concentrent dans les services aux entreprises (− 130 700 EQTP, soit − 3,1 %), notamment dans l’emploi intérimaire. L’ajustement de court terme des entreprises à la crise est en effet passé par un moindre recours à l’intérim, au moins en début d’année. Ce fort repli de l’emploi touche également l’hébergement-restauration (− 52 400 EQTP, soit − 4,6 %), les services aux ménages (− 33 200 EQTP, soit − 2,5 %) et le commerce (− 16 200 EQTP, soit − 0,5 %). Ces quatre branches concentrent la quasi-totalité des pertes d’emploi (99,0 %) dans le tertiaire principalement marchand, alors qu’elles représentent 74,8 % de l’emploi tertiaire marchand total.

Le repli de l’emploi industriel est plus mesuré (− 20 900 EQTP, soit − 0,7 %). La stabilité de l’emploi dans les branches de l’énergie (+ 200 EQTP, soit + 0,1 %) et de l’industrie agroalimentaire (+ 1 200 EQTP, soit + 0,2 %) compense en partie la baisse dans les autres branches de l’industrie, en particulier dans les autres branches industrielles (− 16 500 EQTP, soit − 1,1 %).

Seule la construction crée significativement de l’emploi en 2020 (+ 31 000 EQTP, soit + 1,7 %), mais à un rythme moins soutenu qu’en 2019 (+ 48 900 EQTP, soit + 2,8 %).

L’emploi des entreprises privées (72,4 % de l’emploi intérieur total) s’établit à 19,3 millions d’EQTP, en repli de 1,0 % par rapport à 2019 (figure 2). Ce recul dû à la crise sanitaire rompt avec la croissance de l’emploi des entreprises privées, ininterrompue depuis la crise financière et particulièrement dynamique ces dernières années : − 186 700 EQTP en 2020, après + 344 800 EQTP (+ 1,8 %) en 2019 et + 345 000 EQTP (+ 1,8 %) en 2018. En 2020, les administrations publiques (État, collectivités locales, hôpitaux, etc.) mobilisent 21,4 % de l’emploi total en équivalent temps plein, soit 5,7 millions d’EQTP. Malgré la crise sanitaire, les emplois publics se maintiennent (− 5 400 EQTP soit − 0,1 %), après avoir légèrement augmenté en 2019 (+ 7 200 EQTP, soit + 0,1 %). Les ménages et les institutions sans but lucratif aux services des ménages — ces dernières incluant notamment la plupart des associations — emploient 1,6 million d’EQTP en 2020, soit 55 300 EQTP de moins qu’en 2019. La baisse amorcée en 2018 (− 34 000 EQTP, soit − 2,0 %) s’est poursuivie en 2019 (− 11 400 EQTP, soit − 0,7 %) et s’est nettement accrue en 2020 (− 3,3 %).

En 2020, la baisse de 8,1 % du volume d’heures travaillées (figure 3), nettement plus marquée que celle des EQTP, s’explique par la forte hausse de l’activité partielle (ou chômage partiel) pendant la crise sanitaire. Ce dispositif d’activité partielle permet à une entreprise qui subit une perte d’activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs, tout en les maintenant dans leur emploi. L’activité partielle n’a pas d’impact sur l’emploi mesuré en EQTP, car les personnes sont comptabilisées selon les modalités de temps de travail inscrites dans leur contrat de travail et non en fonction du nombre d’heures effectivement travaillées. Ainsi, dans les branches du commerce, de l’hébergement-restauration et des services aux ménages, le repli du volume d’heures travaillées (respectivement – 7,9 %, – 34,3 % et – 19,3 %) est particulièrement plus important que la baisse des EQTP. Ces trois branches, fortement affectées par la crise sanitaire, ont largement bénéficié des mesures d’activité partielle. À l’inverse, la branche des services aux entreprises, qui comprend l’emploi intérimaire, en a moins bénéficié. L’écart entre les évolutions est donc moindre (– 8,2 % pour le volume d’heures travaillées contre – 3,1 % pour l’emploi en EQTP).